Dimanche 29 décembre 2019

Dimanche 29 décembre 2019.

(16 décembre dans l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Colossiens (3, 4-12) :

Frères, quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire. Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre : débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie. Voilà ce qui provoque la colère de Dieu contre ceux qui lui désobéissent, voilà quelle était votre conduite autrefois lorsque, vous aussi, vous viviez dans ces désordres. Mais maintenant, vous aussi, débarrassez-vous de tout cela : colère, emportement, méchanceté, insultes, propos grossiers sortis de votre bouche. Plus de mensonge entre vous : vous vous êtes débarrassés de l’homme ancien qui était en vous et de ses façons d’agir, et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau qui, pour se conformer à l’image de son Créateur, se renouvelle sans cesse en vue de la pleine connaissance. Ainsi, il n’y a plus le païen et le Juif, le circoncis et l’incirconcis, il n’y a plus le barbare ou le primitif, l’esclave et l’homme libre ; mais il y a le Christ : il est tout, et en tous. Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience.

Когда же явится Христос, жизнь ваша, тогда и вы явитесь с Ним во славе. Итак, умертвите земные члены ваши: луд, нечистоту, страсть, злую похоть и любостяжание, которое есть идолослужение, за которые гнев Божий грядет на сынов противления, в которых и вы некогда обращались, когда жили между ними. А теперь вы отложите все: гнев, ярость, злобу, злоречие, сквернословие уст ваших; не говорите лжи друг другу, совлекшись ветхого человека с делами его и облекшись в нового, который обновляется в познании по образу Создавшего его, где нет ни Еллина, ни Иудея, ни обрезания, ни необрезания, варвара, Скифа, раба, свободного, но все и во всем Христос.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (14, 16-24)

En ce temps-là, le Seigneur dit cette parabole : « Quelqu’un donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de gens. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : « Venez, tout est prêt. » Mais il se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : « J’ai acheté un champ, et je dois aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi ! » Un autre dit : « J’ai acheté cinq paires de bœufs et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi ! » Un autre dit : « Je viens de me marier et pour cette raison je ne peux pas venir ». De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Mécontent, le maître de maison dit à son serviteur : « Va vite sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. – Maître, dit le serviteur, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place. » Le maître dit alors à son esclave : « Va sur les routes et dans les sentiers, et insiste pour faire entrer les gens, pour que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun des hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner ! » En effet, conclut Jésus, il y a beaucoup d’invités, mais peu d’élus.

Он же сказал ему: один человек сделал большой ужин и звал многих, и когда наступило время ужина, послал раба своего сказать званым: идите, ибо уже всё готово. И начали все, как бы сговорившись, извиняться. Первый сказал ему: я купил землю и мне нужно пойти посмотреть ее; прошу тебя, извини меня. Другой сказал: я купил пять пар волов и иду испытать их; прошу тебя, извини меня. Третий сказал: я женился и потому не могу прийти. И, возвратившись, раб тот донес о сем господину своему. Тогда, разгневавшись, хозяин дома сказал рабу своему: пойди скорее по улицам и переулкам города и приведи сюда нищих, увечных, хромых и слепых. И сказал раб: господин! исполнено, как приказал ты, и еще есть место. Господин сказал рабу: пойди по дорогам и изгородям и убеди прийти, чтобы наполнился дом мой. Ибо сказываю вам, что никто из тех званых не вкусит моего ужина, ибо много званых, но мало избранных.

Paroles des Pères

Vois donc quelle dignité est la tienne ! Dieu lui-même s’est mis en campagne avec ses propres armées, je veux dire ses anges et ses saints esprits, venant lui-même te protéger, afin de te délivrer de la mort. Prends donc confiance, et vois la providence dont tu es l’objet.

Empruntons encore un exemple à la vie présente. Imaginons un roi qui rencontre un homme pauvre et malade et qui n’a pas dégoût de lui, mais guérit ses blessures au moyen de remèdes salutaires. Il le prend dans son palais, le revêt de pourpre, le ceint d’un diadème et l’invite à sa table. C’est ainsi que le Christ, le roi céleste, vient auprès de l’homme malade, le guérit et le fait asseoir à sa table royale, et cela sans violer sa liberté, mais en l’amenant par persuasion à accepter un si haut honneur.

Il est d’ailleurs écrit dans l’Évangile que le Seigneur envoya ses serviteurs pour inviter ceux qui voudraient bien venir, et il leur fit annoncer : « Mon repas est prêt ! » Mais ceux qui avaient été appelés s’excusèrent. L’un dit : « J’ai acheté une paire de bœufs », l’autre : « Je viens de prendre femme ». Tu le vois, celui qui adressait son appel était prêt, mais les appelés se sont dérobés ; ils sont donc responsables de leur sort. Telle est donc la grande dignité des chrétiens. Voici que le Seigneur leur prépare le Royaume, et il les invite à y entrer ; mais eux, ils refusent de venir. Au regard du don qu’ils doivent recevoir, on peut dire que si quelqu’un luttait contre Satan et endurait des tribulations depuis la création d’Adam jusqu’à la fin du monde, il n’aurait rien fait en comparaison de la gloire qu’il aura en héritage ; car il doit régner avec le Christ pendant les siècles sans fin. Gloire à celui qui a tellement aimé cette âme qu’il s’est donné et confié lui-même à elle, ainsi que sa grâce ! Gloire à sa majesté !

Saint Macaire l’Égyptien, Homélies spirituelles, n° 15, § 30-31 (traduction du P. Placide Deseille, collection Spiritualité orientale n° 40, p. 192

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Ne demeurons pas dans cette insouciance et dans ce relâchement, ne remettons pas toujours avec légèreté, à demain ou à plus tard, le commencement de l’action. Craignons qu’un jour Celui qui nous a rachetés ne vienne nous surprendre dépourvus de bonnes œuvres et ne nous écarte des joies du festin nuptial. Lorsqu’il ne servira plus à rien de se repentir, nous pleurerons en vain et nous regretterons inutilement le temps mal employé de notre vie : « C’est maintenant l’heure propice, dit l’Apôtre, c’est aujourd’hui le jour du salut » (2 Cor 6, 2).

– Saint Basile le Grand, Les Règles monastiques, Prologue.

 Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Après-Fête de la Nativité de Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Les saints Innocents : 14000 enfants massacrés par Hérode à Bethléem (Ier s.) ; saint Trophime, premier évêque d’Arles (vers 250) ; saint Marcel, abbé du monastère des Acémètes (485) ; saint Evroult, abbé à Bayeux (vers 596) ; saint Florent, évêque de Bourges (664) ; saint Albert, abbé de Gambron (VIIème s.) ; saint Thaddée, confesseur (818) ; saints Marc le fossoyeur, Théophile et Jean des Grottes de Kiev (XIème-XIIème s.) ; saint Théophile d’Omoutch (XVème s.) ; saint Basilisque de Sibérie (1824) ; saint Laurent de Tchernigov (1950) ; saints néo-martyrs de Russie : Théodose (Belensky) (1938) ; Nathalie (Vasiliev), Nathanlie (Silouanov), Eudocie (Goussev), Anne (Borovsky), Matrone (Navolokine), Barbara (Dereviaguine), Anne (Popov), Eudocie (Nazine), Euphrosynie (Denisov), Agrippine (Kiselev) et Nathalie (Soundoukov) (1942).

Synaxaire selon le nouveau calendrier

Mémoire des saints innocents. Le roi Hérode (37-4 av. J.-C.), en fureur après avoir constaté qu’il avait été joué par les Mages, auxquels il avait demandé de venir lui révéler le lieu où se trouvait l’Enfant-Roi, pour soi-disant aller lui aussi l’adorer, ordonna à ses soldats de massacrer tous les enfants mâles de la bourgade de Bethléem et de la région environnante âgés de moins de deux ans. Il craignait tant ce rival, annoncé par des signes si extraordinaires et adoré par de hauts personnages venus de loin, qu’il préférait faire injustement mettre à mort d’innocentes victimes plutôt que de le laisser échapper ; c’est pourquoi il ordonna d’exécuter les enfants nés depuis la première apparition de l’étoile, selon le récit des Mages, jusqu’à ce jour. C’est ainsi qu’en ce jour, si sombre pour les mères de la tribu de Benjamin, fut réalisée la prophétie de Jérémie : Une voix a été entendue à Rama (c’est-à-dire sur le territoire de la tribu de Benjamin) des pleurs et des grandes lamentations ; c’est Rachel pleurant ses enfants, et elle n’a pas voulu être consolée, car ils ne sont plus (Mt 2, 18). En effet, c’est à Bethléem que se trouve le tombeau de Rachel, qui semblait alors se relever pour joindre sa lamentation à celle des mères de ces victimes du tyran, morts pour le Christ et à la place du Christ, prémices et fleurs des martyrs.

Le cruel roi s’était élevé en vain contre la volonté de Dieu en répandant tant de sang innocent, car Joseph, prévenu en songe par un ange, prit avec lui l’Enfant et sa mère et s’enfuit en Égypte avant le début du massacre. Ce fut là l’un des derniers crimes d’Hérode. Alors qu’il machinait l’assassinat de son fils Antipater, qui avait comploté contre lui, le vieux roi fut atteint d’un mal si étrange que tout le monde y vit un châtiment de Dieu. Un feu intérieur le dévorait lentement, ses entrailles et ses chairs entraient en putréfaction, comme s’il s’agissait d’un cadavre vivant, et faisaient naître des vers répugnants. C’est ainsi qu’il partit pour la damnation éternelle, non sans avoir répandu la terreur jusqu’à son dernier souffle, en faisant torturer tous ses opposants et en obtenant l’exécution de son fils Antipater.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Mémoire des Ancêtres du Seigneur. Saint Aggée, prophète (VIème s. av. J.-C.) ; saint Marin, martyr à Rome (IIIème s.) ; sainte Théophano, impératrice de Constantinople (893-894) ; saint Adon, évêque de Vienne (875) ; sainte Sophie de Souzdal (1542) ; saints néo-martyrs de Russie : Vladimir (Alexeev), prêtre (1918) ; Arcadius, évêque de Bejetsk, Élie (Tcheredeev), Paul (Favoritov), Théodose (Boldyrev), Vladimir (Damaskine), Alexandre (Kolokolov), Pierre (Zinoviev), prêtres, Macaire (Smirnov) (1937), moine.

Synaxaire selon l’ancien calendrier

Mémoire du saint prophète Aggée. Lorsque le roi des Perses Cyrus s’empara du royaume de Babylone (539 av. J.-C.), Dieu l’incita à renvoyer les Juifs, tenus captifs depuis la prise de Jérusalem (586), pour reconstruire le Temple sous la direction de Zorobabel, gouverneur de Juda, et de Josué le grand prêtre (Livre d’Esdras). Dès qu’ils furent de retour dans la Ville sainte, les rescapés restaurèrent le culte, selon les préceptes de la Loi, et commencèrent les travaux. Mais, bientôt découragés par l’opposition et les menaces des populations païennes environnantes, ils interrompirent leur ouvrage jusqu’au règne de Darius Ier (521-486). Les saints prophètes Aggée et Zacharie [8 fév.] furent alors suscités par Dieu pour réveiller leur énergie.

Originaire de la tribu sacerdotale de Lévi, Aggée était né à Babylone et avait accompagné les premiers Juifs de retour à Jérusalem. Sous l’inspiration de Dieu, il s’adressa à Zorobabel, à Josué et à tout le peuple (entre le mois d’août et le mois de décembre 520) et leur annonça que la sécheresse dont ils souffraient avait été envoyée par le Seigneur afin de les punir d’avoir abandonné la reconstruction du Temple. Par la bouche de son prophète, Dieu prédit qu’Il demeurera avec toute sa gloire et sa splendeur dans cette demeure, symbole du Temple spirituel et éternel, c’est-à-dire l’Église, le Corps du Christ.

Incitant les Juifs à reprendre le travail, c’est aussi aux rescapés de la Nouvelle Alliance, aux chrétiens, que s’adresse le prophète : Montez à la montagne, dit-il, rapportez du bois et réédifiez la Demeure : j’y mettrai ma complaisance et j’y manifesterai ma gloire (Ag 1, 8). Mais au lieu de pierres, de poutres et de clous, c’est eux-mêmes : leur conscience, leur âme, leur esprit et leur cœur, qu’ils doivent faire entrer comme pierres vivantes dans l’édification du temple spirituel de l’Église (1 Pierre 2, 5).

Après avoir prophétisé les bouleversements de l’univers qui précéderont l’établissement définitif de la gloire de Dieu dans son Temple restauré en disant : Encore un très court délai et j’ébranlerai le ciel et la terre, la mer et le sol ferme. J’ébranlerai toutes les nations, alors afflueront les trésors de toutes les nations et j’emplirai ce Temple de gloire (Ag 2, 6-7), le saint Prophète Aggée s’adresse à Zorobabel, figure du Messie à venir, pour lui dire, au nom de Dieu, qu’en lui le Père s’est complu, se servant de lui pour récapituler toutes choses célestes et terrestres, et faisant de lui comme un « sceau » pour les marquer de son image.

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