13-ème Dimanche après Pentecôte (Mt 21.33-42)

VМ4786.dAu Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Ce dernier dimanche d’aôut nous lisons la parabole des vignerons homicides qui nous prépare à fêter dans quinze jours l’Exaltation Universelle de la Sainte et vivifiante Croix sur laquelle le Fils de Dieu a été cloué. Le maître de maison dans l’évangile de ce jour, c’est le Père, propriétaire de la vigne. Il en prend soin et la confie à des vignerons qu’il croie honnêtes, c’est-à-dire tous les hommes. Les serviteurs sont les patriarches, les prophètes de l’AncienneAlliance; le Fils, c’est le Christ que les vignerons ont tué.

Nous sommes la vigne du Père. L’Eglise est particulièrement cette vigne où Il a planté ses plus beaux ceps, où se sont succédé les patriarches, nos pères dans la foi, puis par vagues successives, les prophètes: »c’est dans la foi qu’ils moururent tous sans avoir reçu l’objet des promesses, mais ils l’ont salué de loin, et ils ont confessé qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre’ (Hb        11.13)
Et un jour du temps l’objet des promesses, le Christ, est venu et les hommes l’ont tué.

Nous ne sommes pas propriétaires de la vigne, de l’Eglise: évêques, prêtres, fidèles, nous sommes tous serviteurs dans la même foi et même obéissance à un seul Dieu et Père qui nous envoie travailler à sa vigne. Reconnaissons-nous quelle bonté Il a de nous inviter à développer Sa création, à collaborer au développement de Sa vigne, à entretenir ses plus beaux ceps?

Or, à quoi assistons-nous dans le monde comme dans l’Eglise? A des guerres entre nations pour des questions de partage des territoires, à des querelles d’héritage religieux ou ethnique: ‘Moi, je suis pour Paul, et moi pour Apollos’ (1Cor 1.12)

L’Eglise orthodoxe ne donne pas aux autres confessions l’exemple d’une universalité de l’Eglise: chacun voulant souvent garder son héritage national. Que pouvons-nous faire? Etre de bons vignerons, de ceux qui aiment leur métier, qui le connaissent bien et qui travaillent amoureusement leurs vignobles – pas en administrateurs -. Ceux qui tiennent compte du sol, de la qualité des cépages, de la pluie, du soleil. Le Christ s’adresse à chacun de nous aujourd’hui: « Je suis le vrai cep, mon Père est le vigneron. Tout sarment qui en moi ne porte pas de fruit, il le coupe, et tout sarment qui porte du fruit il l’émonde pour qu’il en porte encore plus » (Jn 15.1-2)

Quel choix devons-nous faire? Le Christ est clair: notre choix, c’est Lui; et la seule vie pour nous dès maintenant et pour l’éternité, c’est la Sienne: c’est cette sève qui s’écoule en nous. La seule vie pour nous c’est celle qu’Il partage avec le Père et l’Esprit, une vie trinitaire d’amour mutuel, de bénédiction commune, de louange mutuelle, une vie d’effacement l’un devant l’autre, une vie d’obéissance réciproque.

Puisse l’Esprit de sainteté et d’amour qui est en nous, l’Esprit qui vient du Père et repose sur le Fils nous venir en aide. AMEN

Père Emmanuel VIALLAS