Dimanche 31 janvier 2021

Dimanche 31 janvier 2021.

(18 janvier dans l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Colossiens (3,12-16) :

Frères, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants. Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce.

Итак облекитесь, как избранные Божии, святые и возлюбленные, в милосердие, благость, смиренномудрие, кротость, долготерпение, снисходя друг другу и прощая взаимно, если кто на кого имеет жалобу: как Христос простил вас, так и вы. Более же всего облекитесь в любовь, которая есть совокупность совершенства. И да владычествует в сердцах ваших мир Божий, к которому вы и призваны в одном теле, и будьте дружелюбны. Слово Христово да вселяется в вас обильно, со всякою премудростью; научайте и вразумляйте друг друга псалмами, славословием и духовными песнями, во благодати воспевая в сердцах ваших Господу.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (18, 18-27)

En ce temps-là, un notable lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas d’adultère, ne commets pas de meurtre, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » À ces mots Jésus lui dit : « Une seule chose te fait encore défaut : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » Mais entendant ces paroles, l’homme devint profondément triste, car il était très riche. Le voyant devenu si triste, Jésus dit : « Comme il est difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu ! Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » Ceux qui l’entendaient lui demandèrent : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus répondit : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu. »

И спросил Его некто из начальствующих: Учитель благий! что мне делать, чтобы наследовать жизнь вечную? Иисус сказал ему: что ты называешь Меня благим? никто не благ, как только один Бог; знаешь заповеди: не прелюбодействуй, не убивай, не кради, не лжесвидетельствуй, почитай отца твоего и матерь твою. Он же сказал: все это сохранил я от юности моей. Услышав это, Иисус сказал ему: еще одного недостает тебе: все, что имеешь, продай и раздай нищим, и будешь иметь сокровище на небесах, и приходи, следуй за Мною. Он же, услышав сие, опечалился, потому что был очень богат. Иисус, видя, что он опечалился, сказал: как трудно имеющим богатство войти в Царствие Божие! ибо удобнее верблюду пройти сквозь игольные уши, нежели богатому войти в Царствие Божие. Слышавшие сие сказали: кто же может спастись? Но Он сказал: невозможное человекам возможно Богу.

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Lectures dans le calendrier grégorien :  I Tim 4,9-15 et Lc 19, 1-10

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Paroles des Pères

On conserve ses richesses en les répandant, on les perd en les retenant. Si vous les gardez, elles vous échapperont ; si vous les répandez, elles vous resteront. […] « Où est votre trésor, dit Jésus-Christ, là est votre cœur » (Mt 6, 21). Voilà pourquoi les commandements de Dieu paraissent si durs aux riches. La vie leur semblerait odieuse s’ils n’étaient pas occupés de dépenses superflues. Le jeune homme de notre évangile et ceux qui lui ressemblent sont précisément dans le cas d’un homme qui voyagerait par curiosité pour voir une ville, et qui, après avoir fait courageusement le chemin, arrivé au pied des murs, s’arrêterait dans une hôtellerie, aurait la paresse de ne pas aller plus loin, perdrait par-là tout le fruit de ses peines, et se priverait du plaisir de connaître les raretés de la ville. C’est là le tableau fidèle de ceux qui observent tous les commandements, et qui refusent de se dépouiller en faveur des misérables. J’en ai vu plusieurs qui jeûnaient, qui priaient, qui gémissaient, qui pratiquaient toutes les œuvres de piété où l’on ne débourse rien, et qui n’auraient pas donné une obole aux pauvres. À quoi leur servent toutes leurs vertus qui ne peuvent leur ouvrir le royaume des cieux ? « Un chameau, dit Jésus-Christ, entrera plus facilement par le trou d’une aiguille, qu’un riche par la porte du ciel » (Lc 18, 25). La sentence est claire, celui qui l’a prononcée est incapable de mentir ; mais qu’il est peu de gens à qui elle fasse impression ! […]

Les hommes raisonnables doivent croire qu’ils possèdent des biens pour les dispenser avec sagesse, et non pour en jouir dans le sein des délices ; et lorsqu’ils s’en dépouillent en faveur des pauvres, ils doivent se réjouir comme s’ils abandonnaient un bien d’autrui, et non s’attrister comme s’ils perdaient un bien propre. Pourquoi vous affliger et vous laisser abattre parce qu’on vous dit : « Vendez ce que vous avez » ? Quand même vos richesses vous suivraient dans l’autre monde, vous ne devriez pas vous attacher à des biens qui seront effacés par d’autres infiniment plus précieux. Mais si elles doivent nécessairement rester ici-bas, pourquoi ne les vendrions-nous point, pour en tirer un gain immense ? Lorsque vous donnez de l’or pour avoir un cheval, vous n’en ressentez aucune peine : et lorsque vous abandonnez des biens corruptibles pour acquérir le royaume des cieux vous pleurez, vous rebutez le pauvre qui vous demande, vous refusez de donner, vous qui imaginez mille sujets de vaines dépenses !

– Saint Basile le Grand (329-379), Homélie sur les riches.

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« Je ne t’enseigne pas, reprit Barlaam, une loi nouvellement introduite – ne dis jamais cela ! – nous l’avons reçue des anciens. Et notre Seigneur déclara à un homme riche qui lui demandait ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle, et qui se glorifiait d’avoir toujours fait, prétendait-il, tout ce que commandait la loi : « Va, lui dit notre Seigneur, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Prends ta croix et suis-moi. » Mais l’homme, en entendant cela, fut fort attristé, car il avait de grands biens. Et notre Seigneur, le voyant si triste, ajouta « qu’il était plus facile à un chameau de passer par le trou d’une petite aiguille qu’à un riche d’entrer dans la gloire de Dieu. Cet avertissement – qu’il fallait passer par le trou d’une petite aiguille – les saints l’entendirent : ils prenaient leurs richesses et les distribuaient aux pauvres, et ils abandonnaient leurs occupations pour suivre Jésus Christ, quelques-uns devenant parfaits par le martyre, comme je te l’ai déjà dit, d’autres par la pratique de l’abnégation – ceux-ci ne se laissant pas dépasser par les autres dans la vie de la vraie philosophie. Sache donc que c’est un commandement du Christ notre Roi et Dieu qui nous conduit hors des choses corruptibles et nous rend participant des choses éternelles.

Joasaph dit alors : « Puisque cette sorte de philosophie est si ancienne et si salutaire, comment se fait-il qu’il y en ait si peu qui la suivent de nos jours ? »

L’ancien répondit : « Beaucoup l’ont suivie et la suivent encore, mais la majorité hésite et recule. Car « peu sont, dit le Seigneur, les voyageurs qui empruntent la voie étroite et resserrée, mais beaucoup prennent la voie large qui mène à la perdition. » Car ceux qui sont devenus prisonniers de l’amour de l’argent et des maux qui proviennent de l’amour du plaisir, ainsi que ceux qui s’adonnent à la vaine gloire, ont du mal à s’en arracher, étant donné que c’est de leur plein gré qu’ils se sont vendus comme esclaves à un maître étranger et, s’établissant du côté opposé à Dieu qui donna ces commandements, sont pris dans les liens de cet autre. »

– Jean le moine du monastère de Saint-Sabas, La vie des saints Joasaph et Barlaam, chapitre XII.

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Six mois ne s’étaient pas encore écoulés après la mort de son père et de sa mère, lorsqu’un jour, se rendant à l’église suivant sa coutume, il méditait le long du chemin et repassait dans son esprit comment les apôtres avaient tout abandonné pour suivre le Sauveur (Matth., 19, 27), et comment ceux dont il est parlé dans les Actes, vendant ce qu’ils possédaient, le portaient aux pieds des apôtres pour le distribuer aux indigents (Actes, 4, 34-35), et quelle grande espérance leur est réservée dans les cieux. En faisant ces réflexions, il entra dans l’église ; on lisait en ce moment l’Évangile, et il entendit le Seigneur qui disait au riche : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres ; alors viens, suis-moi, et tu auras un trésor dans les cieux (Matth., 19, 20-21.) »

Alors Antoine, comme si Dieu lui-même eût rappelé à son esprit le souvenir des saints, et comme si la lecture eût été faite pour lui seul, sortit à l’instant de l’église, et toute la fortune que lui avaient laissée ses parents, et qui consistait en trois cents arpents de bonnes terres, il en fit don aux habitants du village, afin que sa sœur et lui fussent débarrassés de toute espèce de soin ; tout le mobilier qui leur appartenait, il le vendit, et après en avoir retiré une somme assez considérable, il la distribua aux pauvres, n’en réservant qu’une faible part pour sa sœur. Mais étant entré de nouveau dans l’église, il entendit le Seigneur qui disait dans l’Évangile : « Ne vous inquiétez pas du lendemain (Matth. 6, 34). » Il ne put rester plus longtemps ; il sortit et donna ce qui lui restait à des gens peu aisés. Pour lui, après avoir confié sa sœur à des vierges d’une foi et d’une piété reconnues, pour être élevée dans leur chaste demeure, il s’adonna près de sa maison à la vie ascétique, attentif à lui-même et s’astreignant à une ferme discipline.

– Saint Athanase le Grand, Vie d’Antoine.

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Qui aimes Dieu aime aussi son prochain sans réserve. Une telle personne ne peut pas amasser de l’argent, mais le distribue d’une manière convenant à Dieu, étant généreux envers tous ceux qui sont dans le besoin.

– Saint Maxime le Confesseur, Centuries sur la Charité, première centurie.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saints Cyr et Jean, anargyres, martyrs à Alexandrie avec sainte Athanasie et ses filles, saintes Théodotie, Théoctiste et Eudoxie (311) ; saint Nicétas, évêque de Novgorod (1108) ; saints Victorin, Victor, Nicéphore, Claude, Diodore, Sérapion et Papias, martyrs à Corinthe (251) ; sainte Tryphène, martyre à Cyzique dans l’Hellespont ; saint Gaud, évêque d’Evreux (491) ; saint Pouange, moine à Troyes (VI°) ; sainte Ulphia, ermite près d’Amiens (VIII°) ; saint Bobin (ou Bocin), évêque de Troyes (vers 766) ; saint Maedoc (ou Aidan), évêque de Fernes en Irlande (626) ; sainte Melangell, vierge, recluse à Powys au pays de Galles (vers 590) ; saint Véron de Lambecq (IX°) ; saint Elie Ardounis, néo-martyr grec (1686).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 31 janvier, nous célébrons la mémoire des Saints Martyrs et Anargyres CYR et JEAN, et des Saintes Martyres ATHANASIE et ses filles: THÉODOTE, THÉOCTISTE et EUDOXIE

Cyr d'Alexandrie — WikipédiaSaint Cyr était un pieux Chrétien d’Alexandrie, qui exerçait la profession de médecin et guérissait en même temps beaucoup d’âmes en les conduisant au Christ. Il disait à ceux qui venaient le trouver: «Si vous voulez ne pas tomber malades, gardez-vous du péché. Car la maladie est le plus souvent une conséquence du péché». Loin de se fier à la science médicale et aux remèdes, il guérissait les corps par la prière et ramenait à la vie les âmes égarées dans l’idolâtrie en leur prêchant la parole de Dieu. Constatant les succès qu’il remportait, des païens le dénoncèrent au gouverneur de la ville, homme dur et cruel, qui avait été chargé par l’empereur Dioclétien de pourchasser les Chrétiens (vers 303). Sur le point d’être arrêté, Cyr réussit à s’enfuir et parvint jusqu’aux confins de l’Arabie, où il devint moine et acquit une grande renommée par les nombreuses guérisons qu’il accomplissait avec le seul signe de la Croix.

La réputation de Cyr parvint alors jusqu’à Jean, soldat d’illustre naissance originaire d’Edesse (Mésopotamie), qui décida alors d’abandonner l’armée terrestre pour entrer dans la milice du Roi céleste. Renonçant à toute richesse et gloire de ce monde, il se rendit à Jérusalem, puis retrouva Cyr en Egypte où il devint son disciple et collaborateur, tant dans la pratique des vertus que dans les Miracles. Comme la persécution s’étendait, ils apprirent que le gouverneur Syrianos, avait fait arrêter une chrétienne de Canope, Athanasie, et ses trois filles: Théoctiste, Théodote et Eudoxie, âgées respectivement de quinze ans, treize ans et onze ans. Les Saints, craignant que la faiblesse de la nature féminine et le jeune âge des trois fillettes ne les fassent renier le Christ devant la torture, décidèrent de se rendre à Canope pour les encourager. Ils parvinrent à se glisser dans la prison, mais furent découverts et conduits sans retard devant Syrianos. Celui-ci, pensant que le spectacle de leurs tourments allait faire fléchir les quatre femmes, décida de soumettre Cyr et Jean à la torture devant elles. Mais les deux athlètes restaient inébranlables et communiquèrent aux Saintes Martyres leur mâle bravoure, si bien qu’elles endurèrent elles aussi la torture sans fléchir. Le gouverneur donna alors l’ordre de les décapiter, et tous marchèrent ensemble d’un pas assuré vers le lieu de l’exécution. Des Chrétiens vinrent recueillir leurs corps et les déposèrent dans l’église de Saint-Marc à Alexandrie.

Au Ve siècle, Saint Cyrille d’Alexandrie (9 juin), voulant faire disparaître le culte idolâtre d’Isis à Menouhli (Aboukir), y fit transférer les reliques de Saints Cyr et Jean. Les miracles et les guérisons se multiplièrent, et ce sanctuaire devint un des plus grands lieux de pèlerinage du monde chrétien. Au VIIe siècle, Saint Sophrone de Jérusalem fut guéri d’une maladie des yeux par une apparition des deux Saints: Cyr lui guérit un oeil avec le signe de la Croix, et peu après Jean lui rendit complètement la vue en lui baisant l’autre oeil. En signe de reconnaissance, saint Sophrone écrivit une longue relation de leurs Miracles. Saints Cyr et Jean sont toujours invoqués efficacement par les Chrétiens Orthodoxes parmi les Saints Anargyres .

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Athanase (373) et saint Cyrille (444), archevêques d’Alexandrie ; sainte Théodulie, saints Hellade, Macaire et Evagre, martyrs en Cilicie (vers 304) ; saintes Archélaé, Thècle et Suzanne, vierges, martyres à Salerne en Italie (293) ; saint Athanase de Navolok (XVI°) ; saint Volusien, évêque de Tours (vers 496) ; saint Déicole, moine fondateur du monastère de Lure dans les Vosges (vers 625) ; saint Léobard, reclus à Tours (vers 593) ; saint Sulpice, évêque de Tongres et Maëstricht (vers 498) ; saint Ulfrid, martyr (1028) ; saint Ephrem le mineur, le philosophe (1101).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 18 janvier, nous célébrons la mémoire de nos Saints Pères ATHANASE et CYRILLE, Patriarches d’ALEXANDRIE.

Saint Athanase le Grand, archevêque d'AlexandrieNotre Saint Père Athanase, la colonne de l’Orthodoxie et la lumière de l’univers, naquit de parents pieux et orthodoxes en 295, juste avant l’éclatement de la grande persécution de Dioclétien (297-313), dans la ville cosmopolite d’Alexandrie, où se côtoyaient les peuples les plus divers et s’affrontaient toutes sortes de cultes et de croyances. Jeune enfant, il n’avait de goût que pour les choses de Dieu et de l’Eglise. Un jour, comme il jouait sur la plage avec des camarades, en reproduisant dans le plus grand sérieux les Offices Ecclésiastiques, Athanase procéda, comme Evêque, au Baptême d’enfants qui n’avaient pas encore reçu la Sainte Illumination. L’Evêque Alexandre le remarqua avec admiration, déclara le Baptême valide et prit le jeune garçon sous sa protection.

Pendant ses études, Athanase n’accorda qu’un intérêt modéré pour les sciences profanes. Il préférait tisser en silence la tunique des saintes vertus par la méditation de l’Ancien et du Nouveau Testaments, et il se retira quelque temps au désert auprès de Saint Antoine, dont il resta toute sa vie le fervent disciple. Puis, de retour à Alexandrie, il fut ordonné Diacre et commença son oeuvre théologique et pastorale. C’est alors qu’il rédigea ses deux premiers ouvrages: le Traité contre les Païens et le Traité sur l’Incarnation du Verbe. Après avoir condamné l’absurdité des philosophies et des croyances païennes, il y montre que le Verbe du Père n’est pas seulement le Créateur du monde, sa Sagesse et sa Providence, mais qu’Il s’est fait aussi Sauveur des hommes tombés dans la corruption. «Le Verbe s’est fait homme pour que nous devenions Dieu». Par notre union au Christ, nous devenons vraiment participants de la nature divine (II Pierre 1:4); car Il n’est pas une simple créature, mais Il est Verbe naturel du Père, Fils unique de Dieu et Dieu, devenu homme pour nous rendre fils adoptifs du Père. Cette conviction absolue allait bientôt devenir pour le Saint, la raison d’être de sa vie et de ses combats. Défenseur inflexible du Dogme de la Divinité du Verbe et de la Foi en la Sainte Trinité, il était ainsi le prédicateur de la sainteté chrétienne et de la possibilité de notre divinisation.

En effet, à cette époque, un prêtre d’Alexandrie, Arius, homme épris de disputes et qui mettait plus sa confiance dans la raison humaine que dans la Foi pour approcher les Mystères de Dieu, commença à semer le trouble dans le peuple, en enseignant que le Verbe de Dieu n’est pas éternel, qu’Il a été créé dans le temps, et que, par conséquent, Il ne peut être appelé Fils de Dieu que par métaphore. Chassée, d’Alexandrie, il se réfugia à Césarée et répandit bientôt la confusion dans tout l’empire, si bien que l’empereur Constantin le Grand décida la convocation d’un grand Concile OEcuménique de toute l’Eglise à Nicée (325) pour déclarer clairement la Divinité du Verbe. Saint Athanase y accompagna le vieil Archevêque Alexandre et joua un rôle si déterminant dans la défense de la vérité qu’il s’attira l’admiration des Orthodoxes et la haine acharnée des hérétiques. Dès lors toute sa vie allait s’identifier à la défense et à la proclamation de la pleine consubstantialité (homoousios) du Verbe et du Père. Le nom d’Athanase allait devenir synonyme de la Foi de Nicée, de la Foi Orthodoxe. A la mort de Saint Alexandre, en 326 (mémoire lé 29 mai), l’ardent Athanase fut unanimement choisi par le peuple d’Alexandrie pour devenir successeur de Saint Marc. Sa première tâche fut de rétablir l’unité et le bon ordre dans son immense diocèse, divisé non seulement par les séquelles de l’hérésie arienne mais aussi par les schismatiques Mélétiens , et par la décadence des moeurs et de la discipline ecclésiastique. Pendant plusieurs années il parcourut toutes les parties de l’Egypte, jusqu’à la frontière éthiopienne, prêchant, et ordonnant des Evêques, et acquit ainsi l’amour du peuple qui le considéra jusqu’à la fin comme son père. Il visitait aussi les innombrables monastères, jusque dans le désert de Thébaïde, et séjourna à Tabennesis, dans la grande congrégation monastique de Saint Pachôme (mémoire le 15 mai), auquel il conféra l’Ordination Sacerdotale.

Or, pendant son absence, les Mélétiens avaient fait circuler sur lui toutes sortes de calomnies, et quand il regagna Alexandrie, il fut accusé d’avoir été ordonné irrégulièrement, d’avoir imposé à son diocèse un pesant tribut, d’avoir usé de toutes sortes de violences contre ses opposants, en particulier d’avoir fait renverser et piétiner le calice d’un prêtre mélétien, et enfin d’avoir soutenu financièrement un complot ourdi contre l’empereur. L’Archevêque n’eut guère de peine à démontrer son innocence, en se rendant à Nicomédie, la résidence impériale. Mais dès son retour, il fut accusé d’avoir fait assassiner l’évêque mélétien d’Ipsale, Arsène, et d’utiliser sa main coupée pour des rites magiques. Athanase fit retrouver Arsène dans le monastère où il s’était caché et fit éclater son innocence au cours du procès en présentant la prétendue victime. Pendant ce temps, Arius, exilé à la suite du concile de Nicée, avait réussi à gagner la faveur de l’empereur, grâce à son ami Eusèbe de Nicomédie, homme de cour fourbe et rusé. Il réussit ainsi à obtenir son rétablissement à Alexandrie et répandit son enseignement dans le peuple par l’intermédiaire de chansons et de maximes. Athanase tenait bon cependant et refusait énergiquement de recevoir l’hérétique dans sa communion. En 335, à l’occasion des fêtes organisées pour le trentième anniversaire de son règne, Constantin réunit un nouveau concile à Tyr (Palestine) afin de rétablir l’ordre. Mais la plupart des participants avaient été choisis parmi les adversaires les plus acharnés d’Athanase. Aussi, lorsque le Saint se présenta avec quarante neuf autres Evêques égyptiens, on refusa l’entrée à ses compagnons et les mélétiens purent exposer tout à leur aise leurs accusations calomnieuses contre Athanase isolé, arguant en particulier qu’il avait empêché la livraison du blé indispensable au ravitaillement de Constantinople. On présenta même une femme qui prétendait avoir été violentée par lui. Athanase fit avancer à sa place un de ses amis et aussitôt la misérable créature, qui n’avait jamais vu le Saint, déclara reconnaître son agresseur, faisant ainsi éclater son imposture. Il était clair que ses ennemis voulaient sa perte à tout prix. Au-dehors la foule, insidieusement excitée, le traitait à grands cris de sorcier, de brute et d’indigne. Athanase prit donc le parti le plus sage, il se déroba et partit en secret pour Constantinople, où il demanda justice à Constantin, en l’interpellant au cours d’une promenade à cheval. Malgré le soutien du peuple d’Alexandrie et les lettres de Saint Antoine à l’empereur, le Saint Evêque fut alors envoyé en exil à Trèves, la capitale des Gaules. On réintégra officiellement Arius dans l’Eglise et l’empereur, influencé par Eusèbe, ordonna à l’archevêque de Constantinople de concélébrer avec l’hérétique. Toutefois l’impie fut frappé par la justice divine et périt de manière ignoble juste avant la célébration, en répandant ses entrailles dans un lieu d’aisance.

Un peu plus de deux ans plus tard, à la mort de l’empereur Constantin, la sentence d’exil fut levée par son fils Constantin II et Saint Athanase put regagner Alexandrie, en faisant un détour par Césarée de Cappadoce et Antioche afin d’y confirmer la Foi Orthodoxe. A son entrée à Alexandrie (le 23 novembre 337), il fut salué par la foule et le Clergé en liesse. Mais Eusèbe de Nicomédie et les ariens ne s’en estimaient cependant pas vaincus. Ils reprirent aussitôt leurs calomnies en déclarant la réintégration d’Athanase irrégulière. Un concile des Confesseurs de la Foi, réuni à Alexandrie (338), assura le Saint du soutien unanime de tout l’Episcopat égyptien, et Saint Antoine lui-même décida alors de sortir de son lointain désert pour se rendre à la capitale et soutenir l’Evêque par le témoignage de sa parole et de ses Miracles (voir le 17 janvier). Ses ennemis rassemblèrent leur propre concile à Antioche et tentèrent d’installer par la force sur le siège d’Alexandrie un certain Grégoire de Cappadoce, en faisant le siège des églises, une à une, pour les enlever aux orthodoxes (339). La ville entière n’était plus qu’émeutes et massacres, aussi Athanase décida-t-il de se retirer provisoirement, pour empêcher l’extension du mal, et il s’enfuit à Rome, après avoir exhorté son Clergé à rester uni contre l’intrus.

Le pape Jules l’accueillit avec bienveillance et accorda tout son soutien à celui qui n’était pas seulement un Evêque en exil, mais qui était devenu le champion de l’Orthodoxie. Il rassembla un concile qui le déclara seul Evêque légitime d’Alexandrie et le reconnut innocent des accusations ridicules portées contre lui. A Rome, Athanase avait retrouvé d’autres confesseurs en exil, comme Saint Paul de Constantinople (voir au 6 novembre). Il continua d’administrer son diocèse par correspondance et contribua grandement à l’essor du monachisme en Occident, en faisant connaître la vie de Saint Antoine et des ascètes égyptiens.

En 343, les deux coempereurs Constant (Occident) et Constance (Orient) décidèrent de réunir un grand concile à Sardique (Sofia) pour trancher la question du siège d’Alexandrie et s’entendre sur une profession de foi. Les Evêques orientaux avaient certes rejeté la personne d’Arius, mais ils s’obstinaient contre le terme «consubstantiel» (homoousiôs). Sans dire ouvertement que le Fils de Dieu est une créature, ils se refusaient pourtant à proclamer sa pleine identité de nature avec le Père. Toute leur opposition contre la Foi du Concile de Nicée se cristallisait en fait sur la personne d’Athanase. Comme ils exigeaient, comme préalable à la réunion du concile, que l’Evêque d’Alexandrie n’y siégeât pas, ils quittèrent la ville avec fracas, en faisant ainsi éclater le schisme entre l’Orient et l’Occident. L’empereur d’Orient, Constance, ayant été gagné à l’Arianisme, empêcha la réintégration des exilés, confirma Grégoire sur le siège d’Alexandrie, pourchassa les Orthodoxes et fit régner la terreur dans tout l’empire.

Après la mort de Grégoire, Constance proposa à plusieurs reprises au Saint, en résidence à Aquilée, de reprendre son siège. C’est finalement sur les instances de Constant, du pape et des dignitaires de la cour qu’Athanase accepta de regagner l’Egypte, en passant par Antioche, où l’empereur l’assura de son soutien et de son admiration, puis Césarée et Jérusalem. En rentrant à Alexandrie, après un exil de plus de six ans, le 21 octobre 346, il fut accueilli par une foule immense, assemblée comme un fleuve d’or de tous les coins de l’Egypte, qui le saluait avec des rameaux de feuillage, des chants et des danses, comme le Christ entrant à Jérusalem. Athanase présent, c’était en effet le Christ présent dans son Eglise en paix. Pendant une dizaine d’années le saint évêque put alors se consacrer à son troupeau spirituel, au développement du monachisme et à l’envoi de missionnaires dans des contrées nouvellement converties, comme Saint Frumence en Ethiopie (30 novembre).

Cette victoire de l’Orthodoxie fut malheureusement éphémère. En 353, Constance devint seul empereur et céda de nouveau à l’influence des ariens qui relançaient, avec une virulence accrue, leurs attaques contre la foi de Nicée et contre la personne d’Athanase. L’empereur fit condamner l’Archevêque d’Alexandrie et contraignit même, sous menace d’exil, les Evêques occidentaux, jusque-là fidèles partisans de l’Orthodoxie, à confirmer la déposition du Saint (Milan, 355). Le pape Libère et le vénérable Osius de Cordoue, âgé de près de cent ans, protestèrent; ils furent exilés sans pitié, ainsi que le grand Saint Hilaire (voir au 13 janvier). Il ne restait plus qu’à procéder à l’expulsion d’Athanase, qui était protégé par tout le peuple d’Alexandrie.

Dans la nuit du 8 février 356, le duc Syrien, à la tête de plus de cinq mille hommes de troupe, investit l’église de Saint-Théonas, où les Chrétiens étaient rassemblés en foule pour célébrer une Vigile. Au milieu des cris et du tumulte, Athanase restait imperturbable sur sa chaire, et entouré- de ces fidèles en rangs serrés, prêts à mourir pour protéger leur pasteur. Finalement, ses amis le tirèrent contre son gré hors de l’église et le persuadèrent de s’enfuir au désert. Des émeutes éclatèrent bientôt dans toute la ville contre les autorités. Les soldats massacrèrent hommes, femmes et enfants, outragèrent les vierges consacrées, pillèrent les lieux de culte. On ordonna de poursuivre Athanase pour sédition et de punir sévèrement toute personne qui l’hébergerait. Sans cesse pourchassé, le Saint était contraint de changer fréquemment de résidence. C’est en particulier chez les moines qu’il trouvait le soutien le plus ferme et l’hospitalité la plus empressée. Il vécut ainsi en fugitif pendant six ans (356-362), en soutenant la Vraie Foi par quantité d’écrits polémiques, d’encycliques et de lettres aux Evêques du monde entier. A Alexandrie, on avait installé sur le trône épiscopal un homme cupide, violent et sans scrupule, Georges de Cappadocce, qui mit bientôt toute l’Egypte à feu et à sang pour soumettre les Orthodoxe. Il exila les Evêques, condamna aux mines tous ceux qui étaient en communion avec Athanase, interdit les réunions de fidèles, fit écorcher ou vifs tous les récalcitrants. Au bout d’une année de telles cruautés, le peuple d’Alexandrie excédé se souleva et l’obligea à s’enfuir (358).

La situation de l’Eglise était alors plus dramatique que jamais. Toutes les grandes voix qui auraient pu s’élever en faveur de l’Orthodoxie et contre les intrusions de l’empereur dans les affaires de l’Eglise, étaient réduites au silence. Partout les sièges épiscopaux étaient vacants ou occupés par des hérétiques. Forts de la faveur impériale, les ariens prirent alors de l’audace et tentèrent d’imposer des formules de foi plus extrémistes, niant absolument la divinité du Fils et toute ressemblance avec le Père (Aèce, Eunome). Les Evêques orientaux, modérés pour la plupart et seulement opposés à la confusion des Personnes divines que pouvait entraîner le mot « homoousios, s’en émurent et déclarèrent que le Fils est d’une essence semblable à celle du Père (homoiousios) (Basile d’Ancyre). Ils parvinrent à gagner Constance à leur doctrine, le convainquirent de condamner les ariens extrémistes et de rappeler d’exil le pape Libère. Saint Athanase et Saint Hilaire de Poitiers profitèrent de ce fléchissement doctrinal pour tenter une conciliation. On réunit deux conciles, à Sirmium pour l’Occident et à Séleucie pour l’Orient (359), afin de s’entendre sur une formule de foi qui aurait pu satisfaire les Orthodoxes nicéens, et les homéoussiens. Mais l’année suivante, au Concile de Constantinople, l’empereur capricieux fit proclamer la doctrine arienne, sous le couvert d’une formulation vague et perfide (homéisme), et la fit imposer par la force dans tout l’empire. Saint Mélèce d’Antioche (mémoire le 12 février) et tous les chefs de file de l’Orthodoxie furent exilés. L’hérésie triomphait partout. «Toute la terre était dans le gémissement, surprise de se voir devenue arienne», écrit Saint Jérôme. Mais le Seigneur veille sur son Eglise, et Il apaisa la tempête au moment où le naufrage semblait inévitable.

En 360, Julien l’Apostat usurpa le pouvoir impérial et proclama d’abord la tolérance pour tous les cultes. Athanase put alors sortir du désert et rentrer à Alexandrie, où il convoqua un Concile réunissant tous les Confesseurs de la Foi dispersés depuis des années. On profita de cette réunion pour définir la divinité du Saint-Esprit, qui commençait à être attaquée à son tour par les hérétiques. Mais la liberté fut bien brève. L’empereur montra bientôt ses véritables intentions et déclencha sa furieuse persécution, dans l’espoir de rétablir le paganisme. Sur l’avis de ses mages et de ses devins, Julien envoya des troupes pour assassiner le champion de la Vraie Foi, Athanase. Mais, gardé par la Grâce de Dieu, le Saint put une fois de plus s’échapper de l’église entourée par les soldats, et prit un bateau pour remonter le Nil vers la Thébaïde. Les hommes de l’empereur le prirent en chasse, et leur embarcation allait bientôt arriver en vue de celle de l’Evêque, quand Athanase ordonna au capitaine stupéfait de virer de bord et d’aller à leur rencontre. Lorsqu’il arriva à leur hauteur, les soldats leur crièrent: «Avez-vous vu Athanase?» Celui-ci répondit, en dissimulant sa voix: «Oui, nous venons juste de le croiser. Hâtez-vous!» Et tandis qu’ils faisaient force de rame, le Saint put continuer sa route par un autre chemin. Il resta plus d’un an en Thébaïde, dans la douce et consolante compagnie des moines de Saint Pachôme, jusqu’à la mort de l’Apostat (363).

Aussitôt monté sur le trône, l’orthodoxe Jovien prit des mesures pour le soutien de la Foi. Il invita Athanase à Antioche pour régler la délicate situation ecclésiastique de ce siège. Mais sa mort prématurée laissa la place à l’impie Valens, qui reprit avec une férocité accrue la politique de Constance. Il ordonna de renvoyer en exil tous les Evêques rappelés par Jovien. Athanase se cacha alors pendant quatre mois dans un cimetière de la banlieue d’Alexandrie, pour échapper aux poursuites du gouverneur. Finalement, l’empereur leva son décret de persécution et ordonna la réintégration du grand Evêque. La foule joyeuse courut de toute part jusquà la cachette du Saint pour le porter triomphalement dans son église (ler février 366). Le peuple était désormais bien décidé à garder coûte que coûte son Pasteur. Après tant de luttes et de souffrances, le vieillard put jouir paisiblement de ses dernières années, entouré de l’amour de ses fidèles et de l’admiration du monde entier. Il passait le flambeau de l’Orthodoxie à Saint Basile, pour continuer le grand combat de la définition du dogme de la Sainte Unité, combat qui ne s’achèvera qu’avec le Second Concile OEcuménique de Constantinople (381).

Saint Athanase remit sa «grande âme apostolique» au Seigneur le 2 mai 375, à l’âge de 75 ans, avec la confiance de celui qui a mené jusqu’au bout le bon combat pour la foi, la justice et la charité. Cinq fois exilé, il avait passé plus de seize ans, sur ses quarante-six années d’épiscopat, éloigné de son troupeau. Mais à tout moment, il n’avait jamais cessé d’être l’Evêque, c’est-à-dire le surveillant», le défenseur irréprochable de la Foi, l’image vivante du Christ, le Grand Prêtre de notre salut. Sa fermeté et son énergie dans les questions dogmatiques n’empêchaient nullement ce soldat du Christ d’être le pasteur humble, doux et compatissant de ses brebis spirituelles, l’ami des moines, le père des orphelins, le secours des pauvres. Par le Verbe qui habitait en lui, il se faisait tout pour tous. Il fut immédiatement honoré dans toute l’Eglise, à l’égal des Patriarches, des Prophètes, des Apôtres et des Martyrs.

Saint Cyrille d'AlexandrieLe même jour, la Sainte Eglise joint à la mémoire de Saint Athanase, celle de son successeur sur le trône épiscopal d’Alexandrie, l’ardent Saint Cyrille (412-444). Tout comme le premier avait brillé, seul contre tous, dans la défense de la divinité du Verbe de Dieu, celui-ci dépensa ses forces pour le soutien du Dogme de l’Incarnation, contre l’impie Nestorius. Il montra que le Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, confessé par Athanase, a vraiment pris sur lui la nature humaine, qu’Il l’a assumée en sa propre Personne pour la faire communier à Sa nature divine. De sorte qu’avec Athanase et Cyrille, nous pouvons proclamer notre foi en Jésus-Christ, Fils unique et Verbe du Père, l’Un de la Trinité, devenu homme sans changement, connu, aimé et adoré en deux natures, divine et humaine, par qui et en qui nous avons accès auprès du Père, par la Grâce du Saint-Esprit.