24 décembre 2021 – Fête de Noël

Fête de Noël

Noël

Naissance selon la chair de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ, Fils unique engendré de Dieu. 

Mémoire de l’adoration des Mages et des Bergers.

 

Complies et matines à 21h.

Divine Liturgie vers 23h30.

Tropaire de la fête

Ta naissance, ô Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance. En elle, les serviteurs des astres, enseignés par l’étoile, apprennent à T’adorer, Toi, Soleil de Justice, et à Te connaître, Orient d’En-haut. Seigneur, gloire à Toi !

Synaxaire

Le 25 décembre, nous fêtons la Nativité selon la chair de Notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu éternel engendré du Père éternel avant tous les siècles. Nous célébrons aussi la mémoire de l’adoration des mages, qui vinrent guidés par une étoile adorer l’Enfant-Dieu. Nous célébrons le même jour la mémoire des bergers qui ont vu le Seigneur : les bergers, gens simples et pauvres qui faisaient paître leurs troupeaux, furent avertis par un ange de la naissance de leur Sauveur, suivi par une troupe de l’armée céleste qui chantait : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. »

Péricopes de la fête

Lecture de l’Evangile selon Matthieu (aux Matines : Mt 1,18-25) :

Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint Esprit, avant qu’ils eussent habité ensemble. Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. Joseph s’étant réveillé fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.

Рождество Иисуса Христа было так: по обручении Матери Его Марии с Иосифом, прежде нежели сочетались они, оказалось, что Она имеет во чреве от Духа Святаго. Иосиф же муж Ее, будучи праведен и не желая огласить Ее, хотел тайно отпустить Ее. Но когда он помыслил это,- се, Ангел Господень явился ему во сне и сказал: Иосиф, сын Давидов! не бойся принять Марию, жену твою, ибо родившееся в Ней есть от Духа Святаго; родит же Сына, и наречешь Ему имя Иисус, ибо Он спасет людей Своих от грехов их. А все сие произошло, да сбудется реченное Господом через пророка, который говорит: се, Дева во чреве приимет и родит Сына, и нарекут имя Ему Еммануил, что значит: с нами Бог. Встав от сна, Иосиф поступил, как повелел ему Ангел Господень, и принял жену свою, и не знал Ее, как наконец Она родила Сына Своего первенца, и он нарек Ему имя: Иисус.

Lecture de l’épître de saint Paul aux Galates (à la Divine Liturgie : Gal. 4, 4-7) :

Frères, lorsque vint la plénitude du temps, Dieu envoya en mission son Fils, venu d’une femme, venu sous la Loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la Loi, et pour que nous recevions la filiation divine. Vous êtes donc des fils : Dieu a envoyé en mission dans nos cœurs l’Esprit de son Fils ; Il crie : Abba ! Père ! Aussi es-tu, non plus esclave, mais fils ; et, si tu es fils, tu es également héritier par l’œuvre de Dieu.

Но когда пришла полнота времени, Бог послал Сына Своего (Единородного), Который родился от жены, подчинился закону, чтобы искупить подзаконных, дабы нам получить усыновление. А как вы – сыны, то Бог послал в сердца ваши Духа Сына Своего, вопиющего: « Авва, Отче! » Посему ты уже не раб, но сын; а если сын, то и наследник Божий через Иисуса Христа.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (à la Divine Liturgie Matth. 2, 1-12) :

En ce temps-là, comme Jésus était né à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient d’être mis au monde ? Car nous avons vu son étoile à l’Orient et nous sommes venus l’adorer ». A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et s’enquit auprès d’eux du lieu où le Christ, le Messie, devait naître. « À Bethléem de Judée, lui dirent-ils, car ainsi est-il écrit par le prophète : ‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda : car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple’ ». Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l’époque à laquelle l’étoile apparaissait, et les envoya à Bethléem en disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant ; et, quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que, moi aussi, j’aille l’adorer ». Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l’étoile, qu’ils avaient vue à l’Orient, avançait devant eux jusqu’à ce qu’elle vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. A la vue de l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison et virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l’adorèrent ; ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Puis, avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.

Когда же Иисус родился в Вифлееме Иудейском во дни царя Ирода, пришли в Иерусалим волхвы с востока и говорят: где родившийся Царь Иудейский? ибо мы видели звезду Его на востоке и пришли поклониться Ему. Услышав это, Ирод царь встревожился, и весь Иерусалим с ним. И, собрав всех первосвященников и книжников народных, спрашивал у них: где должно родиться Христу? Они же сказали ему: в Вифлееме Иудейском, ибо так написано через пророка: и ты, Вифлеем, земля Иудина, ничем не меньше воеводств Иудиных, ибо из тебя произойдет Вождь, Который упасет народ Мой, Израиля. Тогда Ирод, тайно призвав волхвов, выведал от них время появления звезды и, послав их в Вифлеем, сказал: пойдите, тщательно разведайте о Младенце и, когда найдете, известите меня, чтобы и мне пойти поклониться Ему. Они, выслушав царя, пошли. И се, звезда, которую видели они на востоке, шла перед ними, как наконец пришла и остановилась над местом, где был Младенец. Увидев же звезду, они возрадовались радостью весьма великою, и, войдя в дом, увидели Младенца с Мариею, Матерью Его, и, пав, поклонились Ему; и, открыв сокровища свои, принесли Ему дары: золото, ладан и смирну. И, получив во сне откровение не возвращаться к Ироду, иным путем отошли в страну свою.

Paroles des Pères

Parmi toutes les grandes choses et les merveilles que l’on peut dire du Christ, il en est une qui dépasse absolument l’admiration dont est capable l’esprit humain ; la fragilité de notre intelligence mortelle ne sait pas comment la comprendre ou l’imaginer. C’est que la toute-puissance de la majesté divine, la Parole même du Père (Jn 1,1), la propre Sagesse de Dieu (1Co 1,24), en laquelle toutes choses ont été créées — ce qui est visible comme ce qui est invisible (Jn 1,3; Col 1,16) — s’est laissé enfermer dans les limites de cet homme qui s’est manifesté en Judée.

– Origène, Traité des principes, II, 6, 2 ; PG 11 210 (trad. Orval).

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Il s’avance Dieu avec ce qu’il a assumé, être unique formé des deux contraires chair et Esprit, l’un a divinisé, l’autre a été divinisée. Ô mélange nouveau ! Ô déconcertante fusion ! « Celui qui est » devient, celui qui est incréé est créé, celui que rien ne contient est contenu par l’intermédiaire d’une âme spirituelle qui tient le milieu entre la divinité et l’épaisseur de la chair. Celui qui enrichit subit la pauvreté ; il subit cette pauvreté : ma chair, pour que j’aie cette richesse : sa divinité.

– Grégoire de Nazianze, Discours 38,13

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Que dire ? Comment parler ? Ce prodige me jette dans la stupéfaction : l’Ancien des jours est devenu un petit enfant ; Celui qui siège sur le trône élevé et sublime est placé dans une mangeoire ; l’Impalpable, le Simple, l’Incomposé, l’Incorporel, est touché par des mains humaines ; Celui qui délie les liens du péché est retenu dans liens que forment ses langes, parce qu’Il l’a voulu ainsi. Car Il a décidé de changer la bassesse en honneur, de revêtir de gloire l’infamie et de montrer que les limites de l’abaissement sont celles de la force. Voilà pourquoi Il a pris mon corps, afin que je puisse porter en moi le Verbe Lui-même ; et prenant ma chair, Il m’a donné son Esprit ; ainsi, donnant et prenant, il me prépare le trésor de la vie. Il a pris ma chair pour me sanctifier ; il me donne son Esprit pour me sauver. (…)

Venez donc et célébrons cette fête, venez et que ce soit pour nous un jour de solennité ! Que la manière de célébrer cette fête soit extraordinaire, puisque le récit de cette naissance est extraordinaire.  Aujourd’hui, l’antique lien est délié, le Diable confondu, les démons en fuite, la mort détruite, le paradis est ouvert, la malédiction effacée, le péché rejeté, l’erreur vaincue. La vérité est revenue, et la parole qui nous donne d’aimer Dieu est partout répandue, elle court à travers le monde. La vie céleste est implantée sur la terre, les Anges communiquent avec les hommes et les hommes parlent sans crainte avec les Anges. Pourquoi cela ? Dieu est venu sur terre, l’homme est introduit au ciel : c’est qu’ainsi tout a été uni et mêlé. Il vient sur terre, alors qu’il est tout entier au ciel. Tout entier au ciel, il est tout entier sur la terre. Étant Dieu, il est devenu homme, sans nier qu’il soit Dieu. Verbe impassible, il s’est fait chair ! Il s’est fait chair afin d’habiter parmi nous. Il n’est point devenu Dieu, mais il était Dieu. Mais il s’est fait chair, afin qu’une crèche pût recevoir Celui que le ciel ne pouvait contenir. Il est donc posé dans la crèche, afin que Celui qui nourrit toute créature reçoive d’une vierge mère la nourriture qui convient à un petit enfant. (…)

– Saint Jean Chrysostome, Homélie pour la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ.

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Histoire de la fête de Noël

La naissance de notre Seigneur Jésus-Christ fut commémorée liturgiquement tout d’abord en Égypte, où elle était célébrée dans la nuit du 5 au 6 janvier, au solstice d’hiver selon le calendrier égyptien. Dans la suite, la date du solstice fut déplacée au 25 décembre. La Nativité de Jésus célébrait alors ensemble les diverses « manifestations » du Christ : sa nativité, sa manifestation aux mages, son baptême. Il en est encore ainsi dans le rite copte. Dans l’Orthodoxie, l’adoration des mages et des bergers est toujours liée à celle de la Nativité et se commémore le 25 décembre, tandis que le Baptême du Christ, appelé Théophanie (en grec, « manifestation de Dieu »), est célébré le 6 janvier.

La plus ancienne référence connue à mentionner explicitement le 25 décembre comme date de la naissance du Christ se trouve le Commentaire au Livre du Prophète Daniel, écrit par Hyppolite de Rome vers l’an 204. La première célébration chrétienne connue de Noël le 25 décembre se situe à Rome en 336.

À Antioche, la fête de Noël fut sans doute introduite, pour la première fois en Orient, par saint Jean Chrysostome lui-même, comme l’atteste son homélie pour le jour de la Nativité du Sauveur. On y insista avant tout sur la merveille de la naissance virginale.

Cette idée inspire une partie considérable des chants de l’office, sans doute en répercussion du troisième Concile œcuménique, le Concile d’Éphèse (en 431), portant sur l’union hypostatique des deux natures, humaine et divine, du Christ. En effet, ce Concile déclare que Marie, mère de Jésus, est appelée avec justesse Théotokos, c’est-à-dire Mère de Dieu, car les natures humaine et divine du Christ sont indissociables. Ce même concile condamna comme hérétique Nestorius qui s’opposait à l’appellation de Mère de Dieu (et risquait alors d’introduire une dissociation entre la nature humaine et divine du Christ). Une fête dédiée à la Mère de Dieu fut instituée le 26 décembre.