Dimanche 26 septembre 2021 – pas de célébration à St-Nicolas

Dimanche 26 septembre 2021.

(13 septembre selon l’ancien calendrier.)

Pas de célébration ce dimanche en l’église Saint-Nicolas, mais la Divine Liturgie sera célébrée à la paroisse La Protection de la Mère de Dieu à Launaguet : http://www.orthodoxe-toulouse.fr/

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co IX,6-11) :

Frères, sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l’a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre, selon qu’il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.

При сем скажу: кто сеет скупо, тот скупо и пожнет; а кто сеет щедро, тот щедро и пожнет. Каждый уделяй по расположению сердца, не с огорчением и не с принуждением; ибо доброхотно дающего любит Бог. Бог же силен обогатить вас всякою благодатью, чтобы вы, всегда и во всем имея всякое довольство, были богаты на всякое доброе дело, как написано: расточил, раздал нищим; правда его пребывает в век. Дающий же семя сеющему и хлеб в пищу подаст обилие посеянному вами и умножит плоды правды вашей, так чтобы вы всем богаты были на всякую щедрость, которая через нас производит благодарение Богу.

Lecture de la première épître de saint Jean (pour Saint Jean l’Evangéliste selon le calendrier grégorien : I Jn 4, 12-19) :

Bien-aimés, personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, en ce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier.

Бога никто никогда не видел. Если мы любим друг друга, то Бог в нас пребывает, и любовь Его совершенна есть в нас. Что мы пребываем в Нем и Он в нас, узнаём из того, что Он дал нам от Духа Своего. И мы видели и свидетельствуем, что Отец послал Сына Спасителем миру. Кто исповедует, что Иисус есть Сын Божий, в том пребывает Бог, и он в Боге. И мы познали любовь, которую имеет к нам Бог, и уверовали в нее. Бог есть любовь, и пребывающий в любви пребывает в Боге, и Бог в нем. Любовь до того совершенства достигает в нас, что мы имеем дерзновение в день суда, потому что поступаем в мире сем, как Он. В любви нет страха, но совершенная любовь изгоняет страх, потому что в страхе есть мучение. Боящийся несовершен в любви. Будем любить Его, потому что Он прежде возлюбил нас.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (5, 1-11)

Miraculous Catch of Fish, large icon - Ancient Faith StoreEn ce temps-là, Jésus se tenait au bord du lac de Génésareth et la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Jésus vit deux barques sur la rive : les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans l’une des barques, qui appartenait à Simon, et pria celui-ci de s’éloigner un peu du bord. Jésus s’assit dans la barque et se mit à enseigner la foule. Quand Jésus eut fini de parler, Il dit à Simon : « Avance la barque à un endroit où l’eau est profonde, puis, toi et tes compagnons, jetez vos filets pour pêcher. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre. Mais puisque Tu me dis de le faire, je jetterai les filets. » Simon et ses compagnons jetèrent donc leurs filets et prirent une si grande quantité de poissons que les filets commençaient à se rompre. Ils firent alors signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent et ils remplirent les deux barques de tant de poissons qu’elles enfonçaient dans l’eau. Quand Simon Pierre vit cela, il se mit à genoux devant Jésus et il dit : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » Simon, ainsi que tous ceux qui étaient avec lui, étaient en effet saisis de stupeur, à cause de la grande quantité de poissons qu’ils avaient prise. Il en était de même des compagnons de Simon, Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Mais Jésus dit à Simon : « N’aie pas peur ; dès maintenant, ce sont des êtres humains que tu prendras. » Ils poussèrent alors leurs barques à terre, laissèrent tout et suivirent Jésus.

Однажды, когда народ теснился к Нему, чтобы слышать слово Божие, а Он стоял у озера Геннисаретского, увидел Он две лодки, стоящие на озере; а рыболовы, выйдя из них, вымывали сети. Войдя в одну лодку, которая была Симонова, Он просил его отплыть несколько от берега и, сев, учил народ из лодки. Когда же перестал учить, сказал Симону: отплыви на глубину и закиньте сети свои для лова. Симон сказал Ему в ответ: Наставник! мы трудились всю ночь и ничего не поймали, но по слову Твоему закину сеть. Сделав это, они поймали великое множество рыбы, и даже сеть у них прорывалась. И дали знак товарищам, находившимся на другой лодке, чтобы пришли помочь им; и пришли, и наполнили обе лодки, так что они начинали тонуть. Увидев это, Симон Петр припал к коленям Иисуса и сказал: выйди от меня, Господи! потому что я человек грешный. Ибо ужас объял его и всех, бывших с ним, от этого лова рыб, ими пойманных; также и Иакова и Иоанна, сыновей Зеведеевых, бывших товарищами Симону. И сказал Симону Иисус: не бойся; отныне будешь ловить человеков. И, вытащив обе лодки на берег, оставили всё и последовали за Ним.

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Lecture de l’Évangile selon saint Jean  (pour Saint Jean l’Evangéliste : Jn 19,25-27 ; 21,24-25 selon le calendrier grégorien) :

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voilà ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voilà ta mère. » Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait.

При кресте Иисуса стояли Матерь Его и сестра Матери Его, Мария Клеопова, и Мария Магдалина. Иисус, увидев Матерь и ученика тут стоящего, которого любил, говорит Матери Своей: Же́но! се, сын Твой. Потом говорит ученику: се, Матерь твоя! И с этого времени ученик сей взял Ее к себе. Сей ученик и свидетельствует о сем, и написал сие; и знаем, что истинно свидетельство его. Многое и другое сотворил Иисус; но, если бы писать о том подробно, то, думаю, и самому миру не вместить бы написанных книг. Аминь.

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Autres lectures (selon l’usage du calendrier julien), dimanche avant la Croix : Gal 6,11-18 et Jn 3,13-17 ;

14e dimanche après Pentecôte : II Cor 1,21-2,4 et Mt 22,1-14 ;

pour la mémoire de la Dédicace (13 sept.) : Hb 3,1-4 et Mt 16,13-18.

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Paroles des Pères

Vous qui avez maintenant revêtu le Christ, vous qui suivez notre direction, comme les petits poissons suivent l’appât, laissez-vous soulever par la parole de Dieu hors des flots de ce monde et parlez donc ainsi : « En nous, les lois de la nature sont changées. Car lorsque les poissons sont tirés hors de la mer, ils meurent. Mais nous, les Apôtres nous ont tirés de la mer de ce monde pour que nous passions de la mort à la vie. Tant que nous étions dans le monde, nos regards se perdaient dans les bas-fonds, notre vie se passait dans la vase. Maintenant que nous avons échappé aux flots, nous avons commencé à voir le soleil, à regarder la vraie lumière et, bouleversés par une joie immense, nous disons à notre âme : Espère en Dieu, car je lui rendrai grâce, à lui, mon sauveur et mon Dieu. »

– Saint Jérôme, Homélie sur le Psaume 41.

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Tu es le Sauveur, Jésus, le Pasteur, le laboureur, le gouvernail et le frein, l’aile qui emporte aux cieux Le troupeau tout à fait saint ; le pêcheur de ceux des mortels que n’a pas engloutis l’océan de malice, ces chastes poissons qu’attire, loin de la tempête hostile, le doux appât de la vie.

– Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue, Livre III, Hymne au Christ Sauveur, SC 158, p. 197.

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Il faut penser que « le Royaume des Cieux » est comparé « à un filet jeté dans la mer et rassemblant toutes sortes de poissons » (Matth. 13, 47), pour montrer la diversité du libre-arbitre chez les hommes, car ils manifestent les plus grandes différentes, de sorte que se réalise l’expression : « de toutes sortes », certains méritant l’éloge et d’autres le blâme selon qu’ils sont enclins à la vertu ou au vice. Et c’est à l’entrelacement varié d’un filet qu’est comparé le Royaume des Cieux, car les Écritures anciennes et nouvelles sont tressées d’idées diaprées et de tout type. De même que les poissons capturés par le filet sont trouvés tantôt dans un endroit de ce filet, tantôt dans un autre, et chacun sous la maille qui l’a capturé, de même tu découvriras aussi, parmi ceux subjugués par le filet des Écritures, que certains ont été subjugués par la diaprure des écrits prophétiques, comme celle d’Isaïe, dans tel de ses textes, ou de Jérémie ou de Daniel, d’autres par celle de la Loi, d’autres par celle de l’Évangile, et d’autres par les écrits de l’Apôtre. […] Ce filet a été « jeté dans la mer », dans la vie des hommes de l’univers entier, agitée par les flots, dans lesquels ils sont ballotés, nageant parmi les réalités saumâtres de la vie.

– Origène, Commentaire sur saint Matthieu, Livre X, chapitre 12.

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Concernant l’exclamation du saint apôtre Pierre :

« Plus les saints approchent de Dieu, plus ils se voient pécheurs. […] Abraham, quand il vit le Seigneur, s’appela « terre et cendre » (Genèse 18,27). Isaïe disait : « Ô misérable et impur que je suis ! » (Is 6,5).

– Saint Dorothée de Gaza, Instructions, II, trad. sr Pascale-Dominique Nau.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Dormition de saint Jean le Théologien, apôtre et évangéliste (début du II°) ; saint Ephrem de Novgorod (1492) ; saint Meugant d’Angleterre (VI°).

Mémoire du saint et glorieux Apôtre et Évangéliste Jean le Théologien, le disciple bien-aimé du Seigneur :

Saint Jean était originaire d’un pauvre village de Galilée nommé Bethsaïde. Il était fils de Zébédé, le pêcheur, et de Salomée, la fille de Joseph le Fiancé de la Mère de Dieu. En effet Joseph avait eu de son premier mariage quatre garçons: Jacques, José, Judas et Simon (ou Siméon); et trois filles: Esther, Marthe et Salomée. C’est pour cette raison que selon le monde notre Seigneur Jésus Christ était l’oncle de Saint Jean le Théologien, puisque demi-frère de sa mère Salomée.

Jean aidait son père Zébédé à la pêche avec son frère Jacques, lorsqu’ils furent appelés par le Seigneur à le suivre pour devenir pêcheurs d’hommes. Il abandonna sur le champ toutes choses pour suivre son céleste enseignement. Il aimait à tel point la virginité et l’ascèse que, plus que tous les autres disciples, il fut digne du nom de vierge. Et son amour pour le Christ était si ardent, sa conduite si excellente, qu’entre tous il devint le disciple Bien-aimé. Son intimité avec le Seigneur était telle qu’il fut l’un des trois à monter avec Lui sur la montagne du Thabor, pour contempler la divinité du Verbe resplendissante dans son corps et pour entendre la voix venue du ciel qui disait: « Celui-ci est Mon fils bien-aimé, en qui J’ai mis toute Ma complaisance. – Ecoutez-Le. » (Mat. 17:5).

C’est lui que son Maître bien-aimé choisit pour s’asseoir à Ses côtés et reposer sur Son sein lors de la Cène mystique (Jean 13:23). C’est lui encore qui, emporté par son amour, demanda à s’asseoir à la droite du Seigneur (Mat. 20:21) et qui, lorsque le Christ fut saisi par les Juifs, le suivit jusque dans la cour du Grand-Prêtre (Jean 18:15). Lorsqu’on crucifia le Seigneur, il resta seul avec la Mère de Dieu au pied de la Croix. C’est alors que le Christ, s’adressant à Sa mère dit en montrant Jean: « Femme, voici ton fils ». Puis il dit à Jean: « Voilà ta mère». Et à partir de ce moment, le disciple vierge prit chez lui la Mère vierge (Jean 19:27).

Lors de l’annonce de la Résurrection, Jean devança Pierre en courant vers le tombeau. C’est lui qui se pencha le premier et vit les bandelettes qui gisaient à terre Jean 20:5-6). Il vit le Christ après Sa Résurrection et, avec les autres disciples, reçut de Lui la mission d’aller prêcher la Bonne Nouvelle par toute la terre, lorsqu’Il souffla sur eux en gage du don du Saint Esprit (Jean 20:22). Il assista aussi à Son ascension au Ciel, et reçut le Saint-Esprit sous forme de flammes de feu avec les autres disciples le jour de la Pentecôte (Actes 1-2). Il fut le dernier à rester à Jérusalem, en compagnie de la Mère de Dieu, pour la servir jusqu’à sa Dormition.

Au moment de se séparer pour aller prêcher dans toutes les régions du monde, les Apôtres tirèrent au sort pour savoir où chacun devait aller. A Jean revint l’évangélisation de l’Asie-Mineure, qui était à cette époque pleine d’idolâtrie et toute entière vouée aux erreurs païennes. Cette nouvelle contrista fort Saint Jean qui, en tant qu’homme, ne savait pas encore remettre toute son espérance en la puissance invincible de Dieu. Pour purifier cette faiblesse humaine, Dieu lui fit savoir qu’il devait être soumis à l’épreuve de la tempête et à la fureur des flots pendant quarante jours, avant de parvenir à destination. Pendant cette tempête, le disciple de Jean, le Diacre Prochore, fut rejeté par les flots sur les rives de Séleucie. Là, il fut accusé de magie par les habitants de la ville et soupçonné d’avoir dérobé l’argent du bateau qui avait fait naufrage. Il dut s’enfuir et parvint quarante jours après dans une ville d’Asie-Mineure, nommée Marmaréote, où il retrouva son maître que les flots avaient rejeté là.

De cette ville, ils se rendirent à Ephèse, où ils tombèrent entre les mains d’une femme nommée Romane, fiancée au gouverneur Privatus. Elle les obligea à servir dans des conditions inhumaines dans un bain qui lui appartenait et où demeurait un démon auquel on avait coutume de jeter trois fois l’an un jeune homme ou une jeune fille, comme en tribut. Alors qu’ils y travaillaient depuis trois mois, le démon se saisit d’un certain Domnus, parent de Romane, et le noya dans le bain. Pressé par sa maitresse qui le prenait pour un mage, Jean le ressuscita grâce à sa prière. Profitant de l’admiration qu’il avait suscité en Romane et ses proches, il les catéchisa, les baptisa et chassa le démon par le fouet de sa prière.

Les Ephésiens avaient une grande dévotion pour la déesse Artémis, et il célébraient périodiquement de grandes fêtes en son honneur. Lors d’une de ces fêtes, Jean monta sur la colline où se dressait la grande statue d’Artémis pour haranguer la foule. En le voyant, les païens, pris de fureur, lui jetèrent des pierres pour le tuer. Mais par la grâce de Dieu, aucune des pierres ne toucha le Saint. Elles frappèrent toutes la statue, qui fut ainsi mise en pièces par ses propres adorateurs. Restant sourds aux signes de la Providence et aux discours de Saint Jean, ils voulurent une autre fois le lapider; mais les pierres se retournèrent contre eux et, à la prière de l’Apôtre, la terre trembla soudain et engloutit plus de deux cents d’entre eux. Les autres, revenant enfin à la raison à la suite de cet événement, supplièrent Jean d’intercéder pour qu’il leur soit fait miséricorde et pour que ceux qui venaient de mourir retrouvent vie. Après que Jean eût intercédé pour eux, ils sortirent tous des antres de la terre, vénérèrent le Saint et furent baptisés.

Comme les miracles de Jean se multipliaient, et avec eux les conversions au Christ, le démon qui habitait le temple d’Artémis prit l’apparence d’un officier impérial, qui se lamentait d’avoir laissé échapper deux mages aux pouvoirs extraordinaires et promettait une forte récompense à qui les retrouverait ou les mettrait à mort. L’oeil de l’intelligence éclairé par le Saint-Esprit, Jean devina la ruse du démon et, fort de la puissance de Dieu, se livra de lui-même aux païens, en compagnie de Prochore. On se saisit d’eux et on les traîna dans le temple d’Artémis. Arrivé là, le Disciple Bien-aimé éleva ses prières vers Dieu, pour qu’il détruisit le temple sans porter atteinte à aucune vie humaine. Cette prière aussitôt prononcée, l’édifice, qui était la gloire du culte païen, s’effondra et Jean chassa par sa seule parole le démon qui y demeurait depuis 249 ans, à la grande stupeur des païens présents, dont la plupart crurent au Christ.

La renommée de Jean parvint jusqu’à l’empereur Dométien, qui l’envoya quérir. En l’interrogeant, il constata que l’assurance qu’avait le Saint dans le Christ était plus forte que toutes les puissances terrestres, aussi décida-t-il de l’exiler dans l’île de Patmos, pensant ainsi réduire son influence. Pendant son voyage, Jean, toujours accompagné de Prochore, montra les bienveillances de Dieu envers tous les hommes en guérissant de la dysentrie les soldats de son escorte. Sitôt parvenu à Patmos, il guérit Apollonide, fils d’un certain Myron, notable de l’île, d’un esprit impur. Grâce à ce miracle et à la parole du Saint, toute la maisonnée crut au Christ et fut baptisée, ainsi qu’un peu plus tard le gouverneur de l’île lui-même.

A cette époque, un mage redoutable du nom de Kynopse, doté de tous les pouvoirs de Satan, demeurait dans un lieu désert de Patmos, servi par une troupe de démons. Craignant la puissance qu’avait montrée Saint Jean dès son arrivée, les prêtres d’Apollon firent demander au mage de réduire au plus vite à l’impuissance ce dangereux rival. Trop fier de sa puissance, Kynopse ne daigna pas se déplacer lui-même. Il envoya un démon, que Jean réduisit à l’impuissance au seul Nom de Jésus-Christ. Et il chassa bientôt de l’île, par le même moyen, tous les serviteurs démoniaques du mage. Bien que la puissance de Kynopse ne fût qu’illusion, – car seul Dieu peut faire des miracles -, il défia Saint Jean de ressusciter un mort, alors que pour sa part il faisait apparaître un démon à la ressemblance du défunt. Une autre fois, défiant de nouveau le Disciple du Seigneur, il plongea dans la mer, voulant ne réapparaître qu’après un long moment. Mais à la prière de Jean, la mer l’engloutit, comme autrefois le Pharaon lancé à la poursuite de Moïse. C’est ainsi que l’on ne revit plus jamais ce magicien et ses serviteurs sur l’île de Patmos.

Pendant son séjour à Patmos, Jean reçut une lettre de l’Evêque d’Athènes, Denys l’Aréopagite, alors âgé de 99 ans. Entre autres louanges, il le nommait soleil de l’Evangile et prophétisait sa prochaine libération. En effet, lorsque Trajan prit la succession de Néron (98), il rappela Saint Jean à Ephèse, à la grande douleur des habitants de Patmos qu’il avait convertis. Ne voulant pas les laisser ainsi complétement orphelins, et après avoir été confirmé par un signe divin, il jeûna pendant trois jours avec l’ensemble du peuple, monta sur la montagne en compagnie de Prochore, et dirigea vers Dieu toutes les puissances de son intelligence. Soudain des coups de tonnerre et des éclairs redoutables déchirèrent le ciel et ébranlèrent la montagne. Frappé de stupeur, Prochore tomba à terre comme mort, alors que Jean restait impassible en sa contemplation: car « le parfait amour chasse la crainte » (1 Jean 4:18). Il entendit une voix de tonnerre clamer du haut des cieux: « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu … » (Jean 1:1).

Jean et ProchoreProchore écrivit sous la dictée de cette voix, afin de transmettre ce message du salut, ainsi révélé à Jean comme la Loi à Moïse sur la montagne du Sinaï autrefois: non plus pour le seul peuple Hébreux, mais pour tous les confins de la terre.

C’est également à Patmos quil tomba, un dimanche, en extase et vit le Christ lui apparaître sous l’apparence d’un jeune homme, dont le « visage brillait plus que le soleil dans tout son éclat ». En le rassurant, il dit à Jean: « Ne crains pas, Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant; Je fus mort, et Me voici vivant pour les siècles des siècles, détenant les clefs de la Mort et de l’Hadès. Écris donc ce que tu as vu: le présent et ce qui doit arriver plus tard » (Apoc. 1:17 sv). Puis il lui révéla (Apocalypse = révélation) en de grandioses visions ce qui doit arriver à la fin des temps: l’accroissement de l’iniquité, la venue de l’Antéchrist, son combat contre les fidèles et sa lutte ultime contre le Christ, qui le jettera finalement pour toujours en Enfer avec le diable et ses anges; il contempla aussi les bouleversements du monde, la consommation de toute chose sous le feu divin et, enfin, le triomphe du Fils de l’homme, la résurrection de tous et le Jugement dernier. Le livre de l’Apocalypse de Saint Jean, qui est aussi le dernier livre de l’Écriture Sainte, se termine avec la scène sublime de la descente sur terre de la Jérusalem céleste, de la Cité Sainte et éternelle, où Dieu demeurera pour toujours avec les hommes, comme l’Epoux uni à Son épouse. Parfaite en toutes ses proportions, cette ville paraît semblable à l’or le plus pur et au cristal, ses assises sont rehaussées de pierreries et ses portes sont douze perles. « De temple, je n’en vis point en elle, rapporte Saint Jean; c’est le Seigneur, le Dieu Maître-de- Tout qui est Son temple, ainsi que l’Agneau (le Christ). La ville peut se passer de l’éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Dieu l’illumine et l’Agneau lui tient lieu de flambeau » (Apoc. 21).

Puis, fermant le livre des révélations divines, l’Apôtre Bien-aimé, lui qui avait été jugé digne de contempler les mystères ineffables, invite les fidèles à attendre dans le silence et la prière la venue du Seigneur: « L’Esprit (Saint) et l’Épouse (l’Église) disent: « Viens. » Et que celui qui entend dise: « Viens. » Que l’homme assoiffé approche (…) et reçoive gratuitement l’eau de la vie (…) « Oui mon retour est proche », (affirme le Seigneur) – Amen! Viens, Seigneur Jésus. » (Apoc. 22).

De retour vers Éphèse, Jean s’arrêta dans une ville nommée Agroikia, où, entre autres bienfaits et miracles, il convertit un délicat jeune homme au Christ et le confia à l’Évêque. Comme quelque temps après il vint à repasser dans cette ville, il apprit que ce jeune homme était devenu le chef d’une bande de bandits de grands chemins. Ne ménageant pas ses forces et ignorant le danger, le vieillard battit seul les chemins et les montagnes pour le retrouver. Il se livra de lui-même aux brigands, et put ainsi persuader le jeune homme de revenir dans la voie du Christ par le repentir. L’Apôtre Bien-Aimé passa paisiblement le reste de ses jours à Éphèse, en amenant au Christ un grand nombre de païens. Il avait 56 ans lorsqu’il partit de Jérusalem pour prêcher l’Évangile. Il prêcha pendant 9 ans jusqu’à son exil, passa 15 ans à Patmos, et vécut encore 26 ans après son retour, de sorte que la durée de sa vie fut 105 ans et 7 mois.

Lorsqu’il reçut de Dieu l’annonce que le moment de son départ de cette vie était arrivé, il ordonna à ses disciples de creuser une tombe dans le sable en forme de croix. Après les avoir tous embrassés et consolés, il s’y étendit de lui-même et leur ordonna de le recouvrir d’abord jusqu’aux genoux; puis, après un nouvel adieu, ils le recouvrirent jusqu’au cou, et lui recouvrirent enfin le visage au moment où le soleil se levait. Lorsqu’ils revinrent en ville en pleurant, les autres disciples du Saint voulurent se rendre à leur tour sur le lieu de la sépulture. Il creusèrent à l’endroit de sa tombe, mais n’y trouvèrent plus rien. En effet, d’après la tradition des Saints Pères, Saint Jean est ressuscité et monté au ciel, de manière semblable à celle de la Mère de Dieu, en réalisation de la parole énigmatique du Sauveur répondant à Pierre qui l’avait questionné sur Jean: « Si Je veux qu’il reste jusqu’à ce que Je revienne, qu’est-ce-que cela te fait? » (Jean 21:22). Il ne voulait pas dire par là que le Disciple Bien-aimé ne mourrait pas, mais plutôt qu’il lui réservait un sort spécial, le mettant à part jusqu’à sa seconde Venue.

La cendre miraculeuse (ou la « manne ») qui jaillissait périodiquement du tombeau du Saint, origine de sa mémoire le 8 Mai, est une preuve que Saint Jean est bien mort à cet endroit.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Avant-fête de l’Exaltation de la vénérable et vivifiante Croix. Commémoration de la dédicace de l’église de la Résurrection à Jérusalem (335). Saint Corneille le Centurion et ses compagnons : saint Dimitri, son épouse sainte Evanthe et leur fils saint Dimitrien (I°) ; saints Cronide, Léonce et Sérapion, martyrs à Alexandrie (vers 237) ; saints Macrobe, Gordien, Elie, Séleucius, Zotique, Lucien et Valérien, martyrs à Tomis en Scythie mineure (321) ; saint Maurille, évêque d’Angers (vers 435) ; saint Aimé, évêque de Sion en Suisse (690) ; saint Lidoire, évêque de Tours (371) ; saint Emilien, évêque de Valence (IV°) ; saint Nectaire, évêque d’Autun (VI°) ; saint Evance, évêque d’Autun ; saint Colombin, abbé de Lure (vers 680) ; sainte Khétévane, reine de Géorgie, martyre (1624) ; saint Jean de Prislop en Transylvanie (XVI°).