3-ème Dimanche après Pentecôte Rm V, 1-10; Mt VI, 22-33

L’Evangile que nous lisons aujourd’hui fait partie de l’enseignement sur les Béatitudes que Jésus Christ a prononcé en Galilée devant un grand nombre de personnes. Les commandements des Béatitudes sont chantés lors de chaque liturgie dans nos églises. Chaque fois ils nous rappellent et indiquent les principes de la nouvelle vie que Jésus Christ propose à ceux qui le suivent. Dans l’Evangile ces commandements n’occupent que quelques versets. Néanmoins il nous faut quelques chapitres pour comprendre le sens de ces paroles divines. A plusieurs reprises nous allons écouter ces commandements en essayant de les comprendre et de les mettre en pratique si le Seigneur nous accorde sa grâce et son aide.

Durant les deux derniers dimanches  nous avons commémoré les saints de notre Eglise. Nous avons dit qu’après avoir confié leurs âmes au Seigneur ils sont devenus les exemples de la vie vertueuse. Les saints ont réalisé les commandements que notre Sauveur nous a adressé à tous. En nous guidant sur ce chemin de la vie chrétienne l’Eglise nous montre comment vivre les Béatitudes : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice…» (Mt 6,33). Cette indication est une clé qui ouvre la porte de la vie en Christ. Cela ne nous oblige pas à  mépriser tout ce qui fait  notre quotidien. En revanche, ce principe de vie nous protège, nous évite de quitter ces valeurs, de nous écarter des enseignements du Christ. Lorsque nous commençons à lire ce passage de l’Evangile il y a un malaise qui touche notre conscience car qui parmi nous ne s’inquiète pas du lendemain ? Qui ne s’inquiète de quoi manger, de quoi boire, de comment se vêtir ? Nous pouvons aller plus loin en se demandant s’il faut  aussi éduquer les enfants,  se soigner,  s’occuper de sa famille etc. En prononçant ces paroles le Christ ne nous appelle pas à devenir irresponsables, ou  à devenir va-nu-pieds, mais à bien comprendre quelle est la place de Dieu dans notre vie. Est-ce Dieu qui est le but de notre vie ? N’est-il pas remplacé parfois par quelque chose ou quelqu’un d’autre ?

Lorsque Moïse fut au mont Sinaï où Dieu lui révéla la Loi, les dix commandements de l’Ancien Testament, le peuple d’Israël tomba dans l’idolâtrie. Ce peuple fit un veau d’or pour l’adorer et le vénérer comme une divinité. Cela est arrivé parce que Moïse fut absent durant  quelques dizaines de jours et il fallut l’attendre, c’est à dire patienter devant le mystère inconnu. Nous savons comment il est pénible d’attendre quelque chose ou quelqu’un, surtout lorsqu’il s’agit d’une chose importante dans notre vie. Les Israélites surent que Moïse fut appelé par Dieu, mais ils ne surent pas encore comment vivre avec ce Dieu durant la période d’absence de Moïse. Un veau d’or sembla aux Israélites la meilleur solution pour satisfaire leur besoin religieux. Ainsi la vérité divine a été remplacé par la folie humaine. Lorsque Jésus Christ nous transmet sa parole que nous écoutons aujourd’hui, il nous apprend à ne pas remplacer l’éternité divine par tout ce que l’homme peux produire et créer, car cela n’est pas éternel et disparaîtra un jour. Ce monde où nous vivons ne doit pas nous séparer du Royaume de Dieu, sinon l’homme ne peut pas découvrir la plénitude de sa vie y compris de la vie terrestre. Regardons combien de veaux d’or sont présents dans notre vie et tous ils essayent de remplacer Dieu. L’homme les façonne avec ses propres mains, il disperse des années, parfois toute sa vie pour en faire une collection, mais un jour l’homme comprend leur vanité et tombe dans la désespoir profonde.

Le Sauveur dit que l’œil est la lampe du corps « Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux » et à l’inverse : « Si ton œil est malade, ton corps tout entier sera ténébreux » (Mt 6,23). Alors pour que l’œil soit sain il faut qu’il regarde la vraie lumière du Royaume Céleste. Pour nous les chrétiens cette lumière est la Parole de Jésus Christ et son Evangile, sa Bonne Nouvelle. Pour apporter la vraie valeur à tout et à tous ceux qui nous accompagnent dans ce monde, nous devons bien savoir ce que nous apportent la vérité et la force vitale. L’homme peut tout réussir dans sa vie mais néanmoins rester malheureux et désespéré, nous avons beaucoup  d’exemples. En revanche, l’apôtre Paul dans son épître aux Romains, lu aujourd’hui, nous montre un autre exemple de quelqu’un qui se confie dans les mains du Seigneur : « nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Rm 5, 3-5). Ainsi le saint apôtre nous invite à regarder notre vie à travers l’Evangile dans l’Esprit Saint c’est à dire en ayant le Royaume de Dieu en perspective.

Ainsi chers frères et sœurs nous pouvons entrer dans la joie de la vie, de la possibilité de créer, de travailler, de gagner notre vie, de fonder une famille, d’élever des enfants etc. Le faisant, n’oublions jamais qu’au dessus de tout il y a notre Père Céleste à qui la gloire ainsi qu’à son Fils et au Saint Esprit dans les siècles des siècles Amen.

Hiéromoine Alexis (Milyutin)