Dimanche du Publicain et du Pharisien.

Dimanche 17 février 2019

Dimanche du Publicain et du Pharisien.

Début du Triode de carême, ton 5.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul à Timothée (du Triode : 2 Tim. 3, 10-15) :

Toi, Timothée, mon enfant dans la Foi, tu m’as suivi dans mon enseignement, dans ma conduite et mes projets, dans la foi, la patience, dans l’amour du prochain et la constance, dans les persécutions et les souffrances qui me furent infligées à Antioche, à Iconium et à Lystres. Quelles persécutions n’ai-je pas eu à subir ! Et de toutes le Seigneur m’a délivré. D’ailleurs, tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus seront persécutés ; tandis que les méchants et les imposteurs feront toujours plus de progrès dans le mal, égarant les autres et s’égarant eux-mêmes. Mais toi, demeure ferme dans ce que tu as appris et en quoi tu as mis ta foi, sachant de quelles personnes tu l’as appris : car depuis l’enfance tu connais les saintes Écritures qui peuvent te procurer la sagesse en vue du salut par la foi dans le Christ Jésus.

 A ты последовал мне в учении, житии, расположении, вере, великодушии, любви, терпении, 11в гонениях, страданиях, постигших меня в Антиохии, Иконии, Листрах; каковые гонения я перенес, и от всех избавил меня Господь. Да и все, желающие жить благочестиво во Христе Иисусе, будут гонимы. Злые же люди и обманщики будут преуспевать во зле, вводя в заблуждение и заблуждаясь. А ты пребывай в том, чему научен и что тебе вверено, зная, кем ты научен. Притом же ты из детства знаешь священные писания, которые могут умудрить тебя во спасение верою во Христа Иисуса.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (du Triode : Luc 18, 10-14) :

En ce temps-là, Jésus dit la parabole suivante. Deux personnes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : « Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres gens, avides, injustes, adultères, ou bien comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et j’acquitte la dîme de tout ce que j’ai gagné. » Or le publicain, se tenant à l’écart, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : « Ô, Dieu, sois propice à moi, pécheur ! » Je vous le dis, ajouta Jésus, celui-ci descendit chez lui justifié, au contraire de celui-là, car toute personne qui s’élève sera abaissé, mais qui s’abaisse sera élevé.

Два человека вошли в храм помолиться: один фарисей, а другой мытарь. Фарисей, став, молился сам в себе так: Боже! благодарю Тебя, что я не таков, как прочие люди, грабители, обидчики, прелюбодеи, или как этот мытарь: 12пощусь два раза в неделю, даю десятую часть из всего, что’ приобретаю. Мытарь же, стоя вдали, не смел даже поднять глаз на небо; но, ударяя себя в грудь, говорил: Боже! будь милостив ко мне грешнику! Сказываю вам, что сей пошел оправданным в дом свой более, нежели тот: ибо всякий, возвышающий сам себя, унижен будет, а унижающий себя возвысится.

 

Paroles des Pères

« Juger les autres, c’est ne pas avoir honte d’usurper une prérogative divine ; condamner, c’est ruiner notre propre âme. De même que l’orgueil peut, en l’absence de toute autre passion perdre celui qui le possède, ainsi le fait de juger les autres peut, par lui-même et à lui seul, nous perdre complètement, puisque le pharisien fut condamné pour cela. » – Saint Jean Climaque, L’Échelle Sainte, 10e degré, « De la médisance », §18-19.

« Quand tu pries, ne recherche pas de mots compliqués : que de fois les bégaiements simples et sans variétés des enfants fléchissent leur père ! Ne te lance donc pas dans de longs discours afin de ne pas dissiper ton esprit par la recherche des paroles. Une seule parole du publicain a ému la miséricorde de Dieu ; un seul mot plein de foi a sauvé le bon larron (Luc 23, 42). La prolixité dans la prière souvent emplit l’esprit d’images et le dissipe, tandis que souvent une seule parole a pour effet de le recueillir. Si une parole de ta prière te remplit de douceur ou de componction, demeure sur elle, car alors notre ange gardien est là, priant avec nous. N’aie pas trop d’assurance, quelle que soit la pureté que tu as acquise, mais plutôt une profonde humilité, et tu sentiras alors une plus grande confiance. Même si tu as gravi toute l’échelle des vertus, prie pour demander le pardon de tes péchés ; écoute ce cri de saint Paul : « Je suis un pécheur, moi le premier » (1 Tim. 1, 15).

– Saint Jean Climaque, L’Echelle Sainte, 28e degré, « De la prière », §9-13.

Saints commémorés ce dimanche

Saint Isidore de Péluse, moine (vers 449) ; saint hiéromartyr Abraham, évêque d’Arbela (344-347), saint Hiadore, martyr (IIIème s.) ; saint Aventin, prêtre et ermite à Troyes (538), saint Aventin, évêque de Chartres (528) ; saint Vincent, évêque de Troyes (546) ; saint Évagre, prince de Tsikhédidi et compagnon de saint Chio des Grottes (Mrvimévi) (VIème s.) ; saint Nicolas le Studite, confesseur (868) ; saint Georges, Prince de Vladimir (1238) ; saint Cyrille de Novoyezero (1532) ; saints Abraham et Coprios de Vologda (XVème s.) ; saint Joseph d’Alep, néo-martyr grec (1686) ; saints néomartyrs de Russie : saints hiéromartyrs Méthode, évêque de Petropavlovsk (1921), Eustathe (Sokolski), Jean (Artobolevski), Alexandre (Minervine), Serge (Soloviev), Jean (Alechkovski), Alexandre (Sokolov), Nicolas (Kandaourov), Alexis Kniajesksy, Nicolas (Golychev), Alexis (Charov), Alexandre (Pokrovsky), Arcade (Lobtsov), Boris (Nazarov), Michel (Rybine), Nicolas (Pospelov), Alexis (Lebedev), André (Bednov), Démètre (Kedrolivansky), Jean (Tikhomirov), Pierre (Sokolov), prêtres, Séraphim (Vavilov) et Théodose (Bobkov), moines (1938) et Raphaëla (Vichniakov), Anne (Ephremov), Marie (Vinogradov). Catherine (Dekaline), martyr Jean Chouvalov, Basile (Ivanov), Démètre (Ilinsky), Théodore (Palchkov) et Démètre (Kazamatsky) (1938).

Extrait du synaxaire de père Macaire

Mémoire de saint Isidore de Péluse, moine (vers 449). Saint Isidore, né vers 360, était originaire d’une noble et illustre famille d’Alexandrie apparentée à celle du patriarche Théophile et de son neveu saint Cyrille [9 juin]. Il reçut une excellente éducation, profane et sacrée, dans les écoles de cette métropole de la sagesse antique, et il s’attacha avec zèle à suivre la doctrine des Pères qui l’avaient précédé, en particulier de saint Jean Chrysostome, dont il est considéré comme l’un des principaux disciples.

Il enseigna d’abord, pour quelque temps, la rhétorique à l’est du Delta du Nil ; mais son amour de Dieu lui fit rapidement renoncer aux vains attraits de cette vie passagère et il se retira au désert de Nitrie. Après une année de vie ascétique, son souci de l’édification de l’Église le convainquit de retourner à Péluse, où il fut ordonné prêtre par l’évêque Ammonios qui lui confia la charge de l’enseignement des fidèles et des catéchumènes. Son talent oratoire et sa connaissance approfondie de l’Écriture sainte, qu’il avait acquise dans l’hésychia, firent de lui un maître renommé dans toute l’Égypte, et de nombreux juifs et païens se convertirent après l’avoir entendu prêcher. Mais lorsqu’un certain Eusèbe fut élu comme nouvel évêque de Péluse (413), il imposa une telle pression sur l’Église qu’Isidore décida de « fuir » de nouveau vers le Désert. Il se retira alors dans un monastère, près d’Aphnaion, où il passa le reste de ses jours en reclus. Il ne portait qu’un vêtement de poil très rude et ne vivait, à l’exemple de saint Jean-Baptiste, que d’herbes et de feuilles.

Regardé comme le modèle vivant de la vertu et de la science, et placé sur la montagne comme un luminaire qui diffuse partout sa lumière, saint Isidore dispensa son enseignement avec autorité pendant de longues années, sans crainte des persécutions et de la haine des hommes à l’esprit charnel, par l’entremise d’innombrables lettres concises et profondes, dont plus de deux mille nous sont conservées. En réponse à ses correspondants de toutes origines, il résolvait avec pénétration spirituelle les difficultés de l’Écriture sainte, réfutait les interprétations erronées des juifs, exposait clairement les mystères de la Sainte Trinité et de l’Incarnation de notre Seigneur, confondant ainsi les hérétiques ariens, nestoriens, sabelliens et autres propagateurs de divisions. Il louait en de lyriques accents la grandeur du sacerdoce et blâmait les évêques, les prêtres, les diacres et les moines qui avaient une conduite indigne de leur vocation. Sans considération pour la puissance humaine, il adressait aussi ses remontrances aux magistrats, aux gouvernants et à l’empereur Théodose II (408-450) lui-même, pour leur rappeler leurs devoirs envers le peuple de Dieu et la sainte Église. Il pourchassait partout le vice, inspirait l’amour de la justice et de la vertu, jugeait et tranchait avec autorité les affaires de ce monde, tout en restant hors du monde.

Comme saint Cyrille, devenu archevêque d’Alexandrie, s’était laissé entraîné à la suite de son oncle, le trop fougueux Théophile, et refusait de commémorer le nom de saint Jean Chrysostome dans les diptyques pendant la Divine Liturgie, saint Isidore lui écrivit en lui rappelant avec force que Dieu lui-même nous a enseigné à ne pas nous fier aux rumeurs et à nos préjugés pour porter un jugement équitable. À la suite de cette lettre et d’une révélation divine, saint Cyrille, changeant humblement d’attitude, rétablit non seulement le nom du saint archevêque de Constantinople dans les diptyques, mais devint aussi l’un des plus fervents propagateurs de son culte. Quelques années plus tard (433), constatant que saint Cyrille mettait trop d’âpreté dans sa dispute contre l’archevêque d’Antioche, Jean, après la condamnation de Nestorius par le Concile d’Éphèse, Isidore lui écrivit de nouveau pour l’exhorter à faire de raisonnables concessions au profit de la paix, en disant : « Comme votre père, puisque vous voulez bien me donner ce nom, ou plutôt comme votre fils, je vous conjure de mettre un terme à cette dissension, de peur que vous ne reportiez votre opiniâtreté au sujet de l’injure qui vous a été faite à l’Église vivante, y suscitant ainsi une éternelle division sous prétexte de piété ».

Cette autorité, semblable au zèle des anciens prophètes, admise par des hommes de Dieu tel saint Cyrille, lui suscita cependant de nombreux tourments. Mais saint Isidore restait impassible au sein des tribulations comme devant les grands problèmes qui agitaient alors l’Église, car il avait la conviction que c’est par la souffrance et la croix que nous acquérons la vie éternelle et que l’Église prépare sa gloire future. C’est dans de telles dispositions qu’il accueillit la mort, comme une libératrice et comme le couronnement de ses longs combats (entre 435 et 440).