Dimanche 15 septembre

Dimanche 15 septembre 2019.

(2 septembre dans l’ancien calendrier.)

13e dimanche après la Pentecôte.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens

(1 Cor 16, 13-24)

Frères, veillez, soyez fermes dans la foi, soyez des hommes, soyez forts, faites tout avec amour. Encore une recommandation, frères : vous savez que Stéphanas et sa famille sont les prémices de l’Achaïe ; ils se sont dévoués au service des saints. Obéissez donc à des personnes de cette valeur et à quiconque partage leurs travaux et leur peine. Je suis heureux de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d’Achaïcus ; ils ont suppléé à votre absence ; car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier des hommes de cette valeur. Les Églises d’Asie vous saluent. Aquilas et Prisca vous envoient bien des salutations dans le Seigneur, ainsi que l’Église qui se réunit chez eux. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres d’un saint baiser. La salutation est de ma main, à moi, Paul. Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème. Marana tha [le Seigneur vient] ! La grâce du Seigneur Jésus soit avec vous. Je vous aime tous en Jésus Christ : Amen !

Бодрствуйте, стойте в вере, будьте мужественны, тверды. Все у вас да будет с любовью. Прошу вас, братия (вы знаете семейство Стефаново, что оно есть начаток Ахаии и что они посвятили себя на служение святым), будьте и вы почтительны к таковым и ко всякому содействующему и трудящемуся. Я рад прибытию Стефана, Фортуната и Ахаика: они восполнили для меня отсутствие ваше, ибо они мой и ваш дух успокоили. Почитайте таковых. Приветствуют вас церкви Асийские; приветствуют вас усердно в Господе Акила и Прискилла с домашнею их церковью. Приветствуют вас все братия. Приветствуйте друг друга святым целованием. Мое, Павлово, приветствие собственноручно. Кто не любит Господа Иисуса Христа, анафема, мара́н-афа́. Благодать Господа нашего Иисуса Христа с вами, и любовь моя со всеми вами во Христе Иисусе. Аминь.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (21, 33-44)

Еn ce temps-là, Jésus dit : « Écoutez une autre parabole. Il y avait un propriétaire qui planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour ; puis il la donna en fermage à des vignerons et partit en voyage. Quand le temps des fruits approcha, il envoya ses serviteurs aux vignerons pour recevoir les fruits qui lui revenaient. Mais les vignerons saisirent ces serviteurs : l’un, ils le rouèrent de coups ; un autre, ils le tuèrent ; un autre, ils le lapidèrent. Le maître envoya encore d’autres serviteurs, plus nombreux que les premiers ; ils les maltraitèrent de même. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : ‘Ils respecteront mon fils’. Mais les vignerons, voyant le fils, se dirent entre eux : ‘C’est l’héritier. Venez ! Tuons-le et emparons-nous de l’héritage’. Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! lorsque viendra le maître de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons-là ? » Ils lui répondirent : « Il fera périr misérablement ces misérables, et il donnera la vigne en fermage à d’autres vignerons, qui lui remettront les fruits en temps. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures ‘La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la tête d’angle ; c’est d’auprès du Seigneur qu’elle est advenue et elle est admirable à nos yeux !’ ? Aussi Je vous le déclare : ‘le Royaume de Dieu vous sera enlevé, et il sera donné à un peuple qui en produira les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre sera brisé, et celui sur lequel elle tombera, elle l’écrasera. »

Выслушайте другую притчу: был некоторый хозяин дома, который насадил виноградник, обнес его оградою, выкопал в нем точило, построил башню и, отдав его виноградарям, отлучился. Когда же приблизилось время плодов, он послал своих слуг к виноградарям взять свои плоды; виноградари, схватив слуг его, иного прибили, иного убили, а иного побили камнями. Опять послал он других слуг, больше прежнего; и с ними поступили так же. Наконец, послал он к ним своего сына, говоря: постыдятся сына моего. Но виноградари, увидев сына, сказали друг другу: это наследник; пойдем, убьем его и завладеем наследством его. И, схватив его, вывели вон из виноградника и убили. Итак, когда придет хозяин виноградника, что сделает он с этими виноградарями? Говорят Ему: злодеев сих предаст злой смерти, а виноградник отдаст другим виноградарям, которые будут отдавать ему плоды во времена свои. Иисус говорит им: неужели вы никогда не читали в Писании: камень, который отвергли строители, тот самый сделался главою угла? Это от Господа, и есть дивно в очах наших?

 

Paroles des Pères

Dans ce passage, saint Irénée de Lyon réfute l’hérésie des Marcionites, qui rejetaient l’Ancien Testament et refusaient par erreur de reconnaître que le Dieu de l’Ancien Testament est véritablement le même que Celui du Nouveau Testament. Il s’appuie pour cela sur la parabole des mauvais vignerons :

Par cette parabole, le Seigneur montre clairement à ses disciples qu’il n’y a qu’un seul et même Maître de maison, c’est-à-dire un seul Dieu Père qui, par lui-même, a fait toutes choses ; mais il y a plusieurs sortes de vignerons ; les uns « insolents, orgueilleux » (cf. Rom. 1, 30), stériles, meurtriers de leur Seigneur ; les autres remettant en toute obéissance les fruits en leur temps. Et c’est le même Maître de maison qui envoie tantôt ses serviteurs et tantôt son Fils. Le Père qui envoya son Fils aux vignerons qui le tuèrent est donc bien celui-là même qui leur avait envoyé déjà ses serviteurs; mais le Fils venait de la part de son Père avec l’autorité souveraine – aussi disait-il : « Mais moi, je vous dis… » -, tandis que les serviteurs venaient en service de la part de leur Seigneur – et c’est pourquoi ils disaient: « Voici ce que dit le Seigneur… » […]

Dieu, en effet, planta la vigne du genre humain par le modelage d’Adam et l’élection des patriarches. Puis il la confia à des vignerons par le don de la Loi mosaïque. Il l’entoura d’une clôture, c’est-à-dire circonscrivit la terre qu’ils auraient à cultiver. Il bâtit une tour, c’est-à-dire choisit Jérusalem. Il creusa un pressoir, c’est-à-dire prépara un réceptacle pour l’Esprit prophétique. Et c’est ainsi qu’il leur envoya des prophètes avant l’exil de Babylone, puis, après l’exil, d’autres encore, en plus grand nombre que les premiers, pour réclamer les fruits et pour leur dire : « Voici ce que dit le Seigneur: Redressez vos voies et vos habitudes de vie » (Jr 7,3) ; « jugez avec justice, pratiquez la pitié et la miséricorde chacun envers son frère, n’opprimez pas la veuve et l’orphelin, l’étranger et le pauvre, et que personne d’entre vous ne conserve dans son cœur le souvenir de la méchanceté de son frère » (Za 7,9-10) ; « n’aimez pas faire de faux serments » (Za 8,17) ; « lavez-vous, purifiez-vous, ôtez la malice de vos cœurs de devant mes yeux ; cessez vos méchancetés, apprenez à bien faire ; recherchez la justice, sauvez celui qui souffre l’injustice, faites droit à l’orphelin et défendez la veuve : venez alors et disputons ensemble, dit le Seigneur » (Is 1, 16-18) ; et encore : « Détourne ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides; évite le mal et fais le bien, cherche la paix et poursuis-la » (Ps. 33, 14-15). Voilà par quelles prédications les prophètes réclamaient le fruit de la justice (cf. Am 6,12 ; Ph 1,11 ; Jc 3,18).

Mais, comme ceux-là demeuraient incrédules, il leur envoya finalement son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, que ces mauvais vignerons tuèrent et jetèrent hors de la vigne. Aussi Dieu a-t-il confié celle-ci – non plus circonscrite, mais étendue au monde entier – à d’autres vignerons qui lui en remettent les fruits en leur temps. La tour de l’élection se dresse partout dans son éclat, car partout resplendit l’Église ; partout aussi est creusé le pressoir, car partout sont ceux qui reçoivent l’Esprit de Dieu. […] C’est donc un seul et même Dieu Père qui a planté la vigne, fait sortir le peuple, envoyé les prophètes, envoyé son Fils et confié sa vigne à d’autres vignerons qui lui en remettent les fruits en leur temps.

C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples, pour nous disposer à être de bons ouvriers : « Prenez garde à vous-mêmes et veillez en tout temps, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis matériels, et que ce jour-là ne fonde sur vous à l’improviste : car il viendra comme un filet sur tous ceux qui sont assis sur la face de la terre » (Lc 21, 34-36) ; « Que vos reins soient donc ceints et vos lampes allumées ! Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître » (Lc 12, 35-36).

 – Saint Irénée de Lyon, Contre les hérésies, livre IV, IIIe partie, trad. Adelin Rousseau.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Mamas, martyr à Césarée de Cappadoce (275), son père Théodote et sa mère Rufine (IIIème s.) ; saint Jean le Jeûneur, patriarche de Constantinople (595) ; les 3628 martyrs de Nicomédie (IIIème-IVème s.) ; saint Juste, évêque de Lyon, mort au désert de Scété (390) ; saint Juste, évêque de Strasbourg (IVème s.) ; saints Antonin, Jean et Amalchius, martyrs à Pamiers (Vème s.) ; saint Elpidien, évêque de Lyon (Vème s.) ; saint Antoine de Lialores, martyr des Ariens (Vème s.) ; saint Syagrius, évêque d’Autun (599) ; saint Agricol, évêque d’Avignon (vers 700) ; saints Antoine (1073) et Théodose (1074) de la Laure des grottes de Kiev ; saints nouveaux martyrs de Russie : Barsanuphe, évêque de Kyrillov et avec lui Jean (Ivanov), prêtre, Séraphime (Soulimov), moniale et Anatole, Nicolas, Michel et Philippe (1918) ; Damascène, évêque de Starodoub et avec lui Euthyme (Goriatchev), Jean (Melnitchenko), Jean (Smolitchev), Vladimir (Morinsky), Victor (Basov), Théodote (Chatokhine), Pierre (Novoselsky), Étienne (Yarochevitch), prêtres (1937) ; Germain, évêque de Viaznikov, Étienne (Ermoline), prêtre et Paul (Elkine) (1937).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 2 septembre, nous célébrons la mémoire de saint Mamas. Saint Mamas était originaire de Gangres en Paphlagonie (Asie-Mineure). Ses parents, Théodote et Rufine étaient de fidèles chrétiens et des confesseurs de la foi. Ils furent capturés par les païens et emprisonnés, car ils refusaient de renier le Christ. C’est dans le cachot même que Mamas vit le jour en 260. Or ses deux parents trouvèrent la mort en prison, et le petit orphelin fut adopté par une pieuse femme du nom d’Ammiane. Comme en balbutiant il appelait souvent sa mère adoptive, on le surnomma Mamas.

Parvenu à l’âge de quinze ans, Mamas fut à son tour capturé par les troupes impériales pour avoir refusé de sacrifier aux idoles, conformément aux saintes prescriptions que lui avait laissées Ammiane avant de mourir, et pour avoir entraîné ses compagnons à suivre son vaillant exemple. Il fut d’abord livré à Démocrite, le gouverneur de Césarée de Cappadoce, puis il comparut devant l’empereur Aurélien lui-même. Le tyran essaya d’abord de convaincre le jeune et fragile garçon par des paroles doucereuses et flatteuses ; mais il trouva l’âme de Mamas plus solide que le diamant et plus brûlante de zèle divin que la fournaise la plus ardente. Aurélien se prit alors de colère de voir ainsi un enfant lui tenir tête, à lui le souverain de la plus grande partie du monde. Il le livra à de cruelles tortures : fouets, coups, bastonnades. Pensant que la souffrance avait vaincu Marnas, il lui dit : « Dis seulement que tu as sacrifié aux idoles et cela suffit pour que je te libère ».

Mamas répondit : « Ni du cœur, ni même des lèvres, je ne renierai le Christ mon Sauveur, ô Empereur : je te remercie au contraire de me permettre par ces supplices d’aimer davantage et de m’unir au Christ mon Roi, qui a souffert pour mon salut. » On lui brûla ensuite tout le corps avec des torches allumées, on lui frappa les membres à coups de pierres, puis on le jeta à la mer après lui avoir attaché une lourde boule de plomb au cou.

Mais il fut miraculeusement délivré par un Ange de Dieu, qui le transporta sur une haute montagne surplombant la ville de Césarée. Il vécut là, en glorifiant Dieu par la prière ininterrompue, en compagnie de bêtes sauvages qui lui offraient leur lait en nourriture. Quelque temps plus tard, fortifié par un signe divin, il descendit de lui-même se livrer à Alexandre, le nouveau gouverneur de Cappadoce. Il fut soumis à de nouvelles tortures, qui n’eurent pour seul effet que de montrer avec plus d’éclat la présence de la grâce de Dieu dans son âme et dans son corps. On le jeta dans une fournaise ardente, où il resta, tel les trois enfants hébreux dans la fournaise de Babylone, à chanter la gloire de Dieu, protégé de la morsure des flammes par une rosée divine. Finalement, les soldats lui percèrent les entrailles avec une fourche, et Mamas trouva la force de sortir de la ville avant de rendre son âme à Dieu. On entendit une vois venue d’en haut qui appelait le Saint à venir se reposer de ses labeurs dans les demeures éternelles.

Texte préparé par Olivier Goulais

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