Dimanche 1 septembre 2019.

Dimanche 1 septembre 2019.

(19 août dans l’ancien calendrier.)

Début de l’année ecclésiastique dans le nouveau calendrier

et prière pour la protection de la nature.

 

Synaxaire de ce dimanche selon le nouveau calendrier

L’Église du Christ célèbre en ce jour le début de l’année ecclésiastique. Le mois de septembre étant la période où l’on rentre les fruits des récoltes dans les greniers, il convenait de fêter ce début d’un nouveau cycle agricole en rendant grâce à Dieu pour sa bienveillance à l’égard de la création.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (1 Co 9, 1-12)

F

rères, si pour d’autres, je ne suis pas apôtre, je le suis du moins pour vous ; car le sceau de mon apostolat, c’est vous qui l’êtes, dans le Seigneur. Ma défense contre mes accusateurs, la voici. N’aurions-nous pas la liberté de manger et de boire ? N’aurions-nous pas la liberté d’être accompagnés partout d’une femme, d’une sœur, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas ? Moi seul et Barnabé n’avons-nous pas la liberté de ne pas travailler ? Qui sert jamais dans l’armée à ses propres frais ? Qui plante une vigne sans en manger les fruits ? Ou qui fait paître un troupeau sans se nourrir du lait du troupeau ? Cela n’est-il qu’un usage humain, ou la Loi ne dit-elle pas la même chose ? En effet, il est écrit dans la loi de Moïse : « Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain ». Dieu s’inquiète-t-Il des bœufs ? N’est-ce pas pour nous qu’Il parle ? Oui, c’est pour nous que cela a été écrit ; car il faut de l’espoir chez celui qui laboure, et celui foule le grain doit avoir l’espoir d’en recevoir sa part. Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif de récolter vos biens matériels ? Si d’autres prennent part de cette liberté à votre égard, pourquoi pas nous à plus forte raison ? Mais nous n’avons pas usé de cette liberté. Nous supportons tout, au contraire, pour ne créer aucun obstacle à l’Évangile du Christ.

Е

сли для других я не Апостол, то для вас Апостол; || ибо печать моего апостольства – вы в Господе. Вот мое защищение против осуждающих меня. Или мы не имеем власти есть и пить? Или не имеем власти иметь спутницею сестру жену, как и прочие Апостолы, и братья Господни, и Кифа? Или один я и Варнава не имеем власти не работать? Какой воин служит когда-либо на своем содержании? Кто, насадив виноград, не ест плодов его? Кто, пася стадо, не ест молока от стада? По человеческому ли только рассуждению я это говорю? Не то же ли говорит и закон? Ибо в Моисеевом законе написано: не заграждай рта у вола молотящего. О волах ли печется Бог? Или, конечно, для нас говорится? Так, для нас это написано; ибо, кто пашет, должен пахать с надеждою, и кто молотит, долженмолотить с надеждою получить ожидаемое. Если мы посеяли в вас духовное, велико ли то, если пожнем у вас телесное? Если другие имеют у вас власть, не паче ли мы? Однако мы не пользовались сею властью, но все переносим, дабы не поставить какой преграды благовествованию Христову.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (18, 23-25)

E

n ce temps-là, En ce temps-là, (après avoir dit de pardonner soixante-dix-sept fois sept fois), Jésus dit cette parabole. « Aussi le Royaume des cieux ressemble-t-il à un roi humain qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait ce bilan, quand on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre ainsi que sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possédait, et de rembourser sa dette. Se jetant alors à ses pieds, le serviteur, prosterné, lui disait : « Sois patient avec moi, et je te rembourserai tout ! » Pris de miséricorde, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette. En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait cent pièces d’argent ; il le saisit et l’étouffait, en lui disant : « Rembourse ce que tu dois ! » Son compagnon se jeta donc à ses pieds et il le suppliait en disant : « Sois patient envers moi, et je te rembourserai ! » Mais l’autre ne voulut pas : mais il le fit jeter en prison, jusqu’à ce qu’il eût remboursé ce qu’il devait. Voyant ce qui venait de se passer, ses compagnons furent profondément attristés et ils allèrent informer leur maître de tout ce qui était arrivé. Alors, le faisant venir, son maître lui dit : « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute ta dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, faire miséricorde à ton compagnon, comme moi-même je t’avais fait miséricorde ? » Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi, conclut Jésus, que mon Père céleste fera avec vous, si chacun ne pardonne pas à son frère du fond de son cœur. »

П

осему Царство Небесное подобно царю, который захотел сосчитаться с рабами своими; когда начал он считаться, приведен был к нему некто, который должен был ему десять тысяч талантов; а как он не имел, чем заплатить, то государь его приказал продать его, и жену его, и детей, и всё, что он имел, и заплатить; тогда раб тот пал, и, кланяясь ему, говорил: государь! потерпи на мне, и всё тебе заплачу. Государь, умилосердившись над рабом тем, отпустил его и долг простил ему. Раб же тот, выйдя, нашел одного из товарищей своих, который должен был ему сто динариев, и, схватив его, душил, говоря: отдай мне, что́ должен. Тогда товарищ его пал к ногам его, умолял его и говорил: потерпи на мне, и всё отдам тебе. Но тот не захотел, а пошел и посадил его в темницу, пока не отдаст долга. Товарищи его, видев происшедшее, очень огорчились и, придя, рассказали государю своему всё бывшее. Тогда государь его призывает его и говорит: злой раб! весь долг тот я простил тебе, потому что ты упросил меня; 33не надлежало ли и тебе помиловать товарища твоего, ка́к и я помиловал тебя? И, разгневавшись, государь его отдал его истязателям, пока не отдаст ему всего долга. Та́к и Отец Мой Небесный поступит с вами, если не простит каждый из вас от сердца своего брату своему согрешений его.

 

Paroles des Pères

Après le pain de chaque jour, nous demandons dans le « Notre Père » le pardon de nos péchés, afin que, nourris par Dieu, nous vivions en Dieu. Il ne s’agit pas seulement de la vie présente, mais de la vie éternelle où nous ne pouvons arriver qu’autant que nos offenses seront pardonnées. Le Seigneur donne à ces offenses le nom de dettes, comme dans son Évangile : « Je t’ai remis toute ta dette parce que tu m’en as prié » (Mt 28, 32). Nous rappeler que nous sommes pécheurs est un avis aussi salutaire que sage ; car forcés de prier pour nos fautes et d’implorer le pardon de Dieu, nous apprenons à nous connaître nous-mêmes. (…) C’est Dieu qui, en nous disant de prier pour nos fautes, nous promet la miséricorde et le pardon.

Cependant, mes frères, Dieu ajoute à sa promesse une condition. Il veut que nous demandions la remise de nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs. Il nous montre, par-là, que nous ne pouvons obtenir notre grâce pour nos péchés qu’autant que nous nous montrons miséricordieux envers nos débiteurs. Aussi il nous dit dans l’Évangile : « On se servira à votre égard de la mesure dont vous aurez usé envers vos frères » (Mt 7, 2). Le serviteur qui, après avoir reçu de son maître la remise de sa dette, ne voulut pas user de la même condescendance envers son compagnon d’esclavage fut jeté en prison (Mt 18,34). Par sa dureté, il perdit ce que son maître lui avait généreusement accordé. Le Seigneur insiste plus fortement encore sur ce point : « Lorsque vous voudrez prier si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez-le, afin que votre Père céleste pardonne aussi vos péchés. Si vous ne pardonnez pas vous-mêmes, votre Père qui est dans le ciel ne vous remettra pas non plus vos péchés » (Mt 9, 25). Il ne vous restera aucune excuse au jour du jugement, car vous serez jugé d’après votre propre sentence ; vous serez traité comme vous aurez traité les autres.

Le Seigneur veut que ses enfants soient unis par les liens de la paix et de la concorde ; il veut qu’ils persévèrent dans cette charité qu’ils tiennent de leur seconde naissance. Nous donc, qui sommes les fils de Dieu, persévérons dans la paix qu’il nous a laissée et, puisque nous n’avons qu’« un seul esprit » (Eph. 4, 4), n’ayons qu’une seule pensée et un seul sentiment. Le Seigneur n’accepte pas le sacrifice de celui qui conserve dans son cœur des sentiments de haine ; il l’éloigne de l’autel ; il lui ordonne d’aller se réconcilier avec son frère et de revenir ensuite lui adresser des prières inspirées par l’esprit de charité. Le sacrifice le plus agréable à Dieu c’est la paix, la concorde fraternelle, l’unité du Père et du Fils et du Saint-Esprit reproduite dans le peuple chrétien.

 – Saint Cyprien de Carthage, De l’oraison dominicale.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Après-Fête de la Dormition de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie ; saints André le stratilate et ses 2593 compagnons, martyrs au Mont-Taurus (284-305.) ; saints Timothée et Agapios et sainte Thècle, martyrs à Gaza (vers 304); sainte Crescence, vierge à Paris (IVème-Vème) ; saint Donat, ermite près de Sisteron (535) ; saint Élaphe, évêque de Châlons-en-Champagne (584) ; saints Mandrier et Flavien, martyrs à Toulon (VIème s.) ; saint Rustique, évêque de Cahors (VIème s.)  ; saint Calmin, ermite en Auvergne (690) ; saint Guénin, évêque de Vannes (VIIème s.) ; saint Pitirim, évêque de Perm (1455) ; saint Théophane le Jeune de Naoussa (XVIème s.) ; saint Nicolas Lebedev, confesseur, prêtre (1933).

 

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 19 août, nous célébrons la mémoire du saint martyr André le Stratilate. Saint André était tribun dans l’armée impériale cantonnée sur les frontières orientales de l’Empire, au temps de l’empereur Maximien Galère (vers 305) ; et bien qu’il n’eût pas encore reçu le saint baptême, il brillait, telle une rose au milieu des épines, tant par sa piété que par sa vaillance. Le général en chef Antiochos, qui était réputé pour sa cruauté envers les chrétiens, devant faire face à une soudaine incursion des Perses, se souvint du valeureux André et l’envoya à la tête d’une cohorte. Au moment d’engager le combat, André exhorta ses hommes à se confier dans le Christ, qui a créé le ciel et la terre et a réduit à néant le pouvoir des faux dieux. Invoquant donc d’une seule voix le Nom du Christ, ils renversèrent les phalanges des ennemis et les repoussèrent hors des frontières.

Après cette victoire inespérée tous ses hommes décidèrent de se convertir, mais ils furent dénoncés comme chrétiens auprès d’Antiochos qui, au lieu de leur décerner de justes récompenses, les convoqua à son tribunal. Étranger à tout sentiment de reconnaissance et brûlant de colère, il lut les édits impériaux et leur rappela le nom des notables chrétiens qu’il avait préalablement fait périr. André lui répondit que ces martyrs avaient en fait remporté la victoire sur lui et que les tourments qu’on leur avait infligés deviendraient pour eux des trophées dans le Royaume du Christ. Usant d’une cruelle ironie, Antiochos déclara qu’il convenait qu’on procure du repos à un homme tel que lui, qui avait fait preuve d’une si grande bravoure dans le combat, et il ordonna d’étendre le saint sur un lit de bronze incandescent. L’ardeur de la foi et de la charité, qui brûlaient dans le cœur du valeureux martyr, le laissèrent insensible aux brûlures, et il trouva sur cette couche un vrai repos.

On se saisit ensuite de certains des soldats qui s’étaient illustrés avec lui dans la bataille pour leur clouer les mains sur des poutres. Ils subirent ce supplice avec le sourire, se réjouissant de participer à la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ, avant même d’avoir été baptisés. Comme ils restaient inébranlables dans leur résolution, Antiochos les fit jeter en prison et écrivit à l’empereur, lui demandant s’il convenait d’exécuter un officier de cette valeur, avec le risque de provoquer une mutinerie dans l’armée et la révolte du peuple qui le considérait comme un héros. Maximien lui répondit de se débarrasser de lui secrètement, au moyen d’une ruse, et de ne laisser en aucune façon la nouvelle religion pénétrer dans l’armée.

Antiochos libéra donc André et ses compagnons et feignit de les laisser aller où bon leur semblerait. Le saint martyr, averti par Dieu de ce stratagème, se rendit à Tarse avec ses hommes et demanda à l’évêque Pierre de leur conférer le saint baptême. Quand il apprit leur départ, Antiochos écrivit au gouverneur militaire de Cilicie, Séleuchos, de les arrêter au plus vite et de les mettre à mort s’ils opposaient la moindre résistance. Séleuchos, qui était lui aussi un persécuteur fanatique, se précipita à Tarse avec un important détachement. André et ses compagnons, qui venaient juste d’être baptisés, traversèrent le mont Taurus pour échapper aux poursuites, et se dirigèrent vers Mélitène en Arménie.

Séleuchos n’abandonna pas ses recherches, et grâce à la trahison d’un certain Martin, il les rattrapa dans un défilé du massif du Taurus. Comme les soldats se préparaient à se lancer sur eux, saint André exhorta ses compagnons à lever leurs mains pour la prière plutôt qu’à brandir le glaive et, tombant à genoux, il intercéda longuement pour ses ennemis et pour le salut du monde. Dès qu’il acheva sa prière, les soldats se précipitèrent sur eux et les massacrèrent comme des brebis innocentes qui n’opposèrent aucune résistance. Conformément au vœu exprimé par saint André, une source aux vertus thérapeutiques jaillit à l’endroit même où il versa son sang. Pierre de Tarse et Nonnes, évêque de Bérée, qui avaient assisté de loin à leur martyre avec d’autres clercs, vinrent ensuite prendre soin de leurs précieuses reliques.

Texte préparé par Olivier Goulais

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