Dimanche 12 janvier 2019

Dimanche 12 janvier 2019.

Dimanche après la Nativité.

Mémoire de saint Joseph le Juste, du saint prophète et roi David,

et de saint Jacques, frère du Seigneur.

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Galates (après la Nativité : 1, 11-19) :

Frères, l’Évangile que j’annonce n’est pas une invention humaine. Je ne l’ai pas reçu d’un homme et personne ne me l’a enseigné, mais c’est Jésus-Christ qui me l’a révélé. Vous avez entendu parler de la façon dont je me conduisais quand j’étais attaché à la religion juive. Vous savez comment je persécutais avec violence l’Eglise de Dieu et m’efforçais de la détruire. Je surpassais bien des compatriotes juifs de mon âge dans la pratique de la religion juive ; j’étais beaucoup plus zélé qu’eux pour les traditions de nos ancêtres. Mais Dieu, dans sa grâce, m’a choisi avant même que je ne naisse et m’a appelé à le servir. Et quand Il décida de me révéler son Fils pour que j’annonce aux non-Juifs la Bonne nouvelle qui le concerne, je ne suis allé demander conseil à personne et je ne me suis pas non plus rendu à Jérusalem pour voir ceux qui furent apôtres avant moi ; mais je suis parti aussitôt pour l’Arabie, puis je suis retourné à Damas. C’est trois ans plus tard que je me suis rendu à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, et je suis resté deux semaines avec lui. Je n’ai vu aucun autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur.

Возвещаю вам, братия, что Евангелие, которое я благовествовал, не есть человеческое, ибо и я принял его и научился не от человека, но через откровение Иисуса Христа. Вы слышали о моем прежнем образе жизни в Иудействе, что я жестоко гнал Церковь Божию, и опустошал ее, и преуспевал в Иудействе более многих сверстников в роде моем, будучи неумеренным ревнителем отеческих моих преданий. Когда же Бог, избравший меня от утробы матери моей и призвавший благодатью Своею, благоволил открыть во мне Сына Своего, чтобы я благовествовал Его язычникам,- я не стал тогда же советоваться с плотью и кровью, и не пошел в Иерусалим к предшествовавшим мне Апостолам, а пошел в Аравию, и опять возвратился в Дамаск. Потом, спустя три года, ходил я в Иерусалим видеться с Петром и пробыл у него дней пятнадцать. Другого же из Апостолов я не видел никого, кроме Иакова, брата Господня.

Lecture de l’épître de saint Paul à Timothée (avant la Théophanie : II Tim. 4, 5-8) :

Mais toi, Timothée, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. Car pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.

Но ты будь бдителен во всем, переноси скорби, совершай дело благовестника, исполняй служение твое. Ибо я уже становлюсь жертвою, и время моего отшествия настало. Подвигом добрым я подвизался, течение совершил, веру сохранил; а теперь готовится мне венец правды, который даст мне Господь, праведный Судия, в день оный; и не только мне, но и всем, возлюбившим явление Его.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (après la Nativité : Matth. 2, 13-23) :

En ce temps-là, après le départ des mages, voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ! Prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte ; restes-y jusqu’à nouvel ordre, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que s’accomplît ce qu’avait dit le Seigneur par le prophète : D’Égypte, J’ai appelé mon fils. Alors Hérode, se voyant joué par les mages, entra dans une grande fureur et envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants jusqu’à deux ans, d’après l’époque qu’il s’était fait préciser par les mages. Alors s’accomplit ce qui avait été dit par le prophète Jérémie : Une voix dans Rama s’est fait entendre, des pleurs et une longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus. Après la mort d’Hérode, l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte, et lui dit : « Lève-toi ! Prends avec toi l’enfant et sa mère, et mets-toi en route pour la terre d’Israël ; car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, et il entra dans la terre d’Israël. Mais, apprenant qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place de son père, il eut peur de s’y rendre ; et divinement averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter une ville appelée Nazareth, pour que s’accomplît ce qui avait été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazôréen.

Когда же они отошли,- се, Ангел Господень является во сне Иосифу и говорит: встань, возьми Младенца и Матерь Его и беги в Египет, и будь там, доколе не скажу тебе, ибо Ирод хочет искать Младенца, чтобы погубить Его. Он встал, взял Младенца и Матерь Его ночью и пошел в Египет, и там был до смерти Ирода, да сбудется реченное Господом через пророка, который говорит: из Египта воззвал Я Сына Моего. Тогда Ирод, увидев себя осмеянным волхвами, весьма разгневался, и послал избить всех младенцев в Вифлееме и во всех пределах его, от двух лет и ниже, по времени, которое выведал от волхвов. Тогда сбылось реченное через пророка Иеремию, который говорит: глас в Раме слышен, плач и рыдание и вопль великий; Рахиль плачет о детях своих и не хочет утешиться, ибо их нет. По смерти же Ирода,- се, Ангел Господень во сне является Иосифу в Египте и говорит: встань, возьми Младенца и Матерь Его и иди в землю Израилеву, ибо умерли искавшие души Младенца. Он встал, взял Младенца и Матерь Его и пришел в землю Израилеву. Услышав же, что Архелай царствует в Иудее вместо Ирода, отца своего, убоялся туда идти; но, получив во сне откровение, пошел в пределы Галилейские и, придя, поселился в городе, называемом Назарет, да сбудется реченное через пророков, что Он Назореем наречется.

Lecture de l’Évangile selon saint Marc (avant la Théophanie : Marc 1, 1-8)

Commencement de l’évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Начало Евангелия Иисуса Христа, Сына Божия, как написано у пророков: вот, Я посылаю Ангела Моего пред лицем Твоим, который приготовит путь Твой пред Тобою. Глас вопиющего в пустыне: приготовьте путь Господу, прямыми сделайте стези Ему. Явился Иоанн, крестя в пустыне и проповедуя крещение покаяния для прощения грехов. И выходили к нему вся страна Иудейская и Иерусалимляне, и крестились от него все в реке Иордане, исповедуя грехи свои. Иоанн же носил одежду из верблюжьего волоса и пояс кожаный на чреслах своих, и ел акриды и дикий мед. И проповедывал, говоря: идет за мною Сильнейший меня, у Которого я недостоин, наклонившись, развязать ремень обуви Его; я крестил вас водою, а Он будет крестить вас Духом Святым.

Paroles des Pères

Nous avons ici une instruction très utile, pour nous établir dans une solide vertu : c’est de nous préparer dès les premiers jours de notre vie aux tentations et aux maux. Car considérez que ce fut dès le berceau que Jésus-Christ se vit obligé de fuir. À peine est-il né que la fureur d’un tyran s’allume contre lui. Elle l’oblige de se sauver dans un pays étranger, et sa mère si pure et si innocente est contrainte de s’enfuir, et d’aller vivre avec des barbares.

Cette conduite de Dieu vous apprend que lorsque vous avez l’honneur d’être employé dans quelque affaire spirituelle, et que vous vous voyez ensuite accablé de maux et environné de dangers, vous ne devez pas en être troublé ni dire en vous-même : « D’où vient-que je suis ainsi traité, moi qui m’attendais à la couronne, aux éloges, à la gloire, aux brillantes récompenses après avoir si bien accompli la volonté de Dieu ? » Mais que cet exemple vous anime à souffrir généreusement et vous fasse connaître que la suite ordinaire des vocations spirituelles fidèlement remplies, c’est la souffrance, et que les afflictions sont les compagnes inséparables de la vertu.

Remarquez aujourd’hui cette vérité, non seulement dans la mère de Jésus, mais encore dans les mages. Car ils se retirent en secret comme des fugitifs, et la Vierge qui n’était jamais sortie du secret d’une maison, est contrainte de faire un chemin très pénible, à cause de cet enfantement tout spirituel et tout divin. […]

Joseph écoutant ces paroles n’en est point scandalisé. II ne dit point à l’ange : « Voici une chose bien étrange. Vous me disiez il n’y a pas longtemps que cet enfant sauverait son peuple, et il ne se peut sauver aujourd’hui lui-même. Il faut que nous nous retirions dans une terre étrangère. Ce que vous me commandez de faire est contraire à votre promesse. » Joseph ne dit rien de semblable, parce que c’était un homme fidèle. II ne témoigne point de curiosité pour savoir le temps de son retour, quoique l’ange ne le lui eût point marqué en particulier, lui disant en général : « Demeurez-là jusqu’à ce que je vous dise d’en sortir. » Cependant il n’en témoigne pas moins d’ardeur à croire et à obéir, et il souffre avec joie toutes ces épreuves.

La bonté de Dieu mêle en cette rencontre la joie avec la tristesse et tempère l’une par l’autre. C’est ainsi qu’il a coutume d’agir envers tous les saints. Il ne les laisse pas toujours ni dans les périls ni dans la sécurité, mais il fait de la suite de leur vie comme un tissu et une chaîne admirable de biens et de maux. C’est ce qu’il pratique envers Joseph, et je vous prie de le remarquer. Il voit la grossesse de Marie, et il entre aussitôt dans le trouble et dans la peine, soupçonnant sa jeune femme d’adultère ; mais l’ange survient en même temps qui le guérit de ses soupçons et le délivre de ses craintes. L’enfant naît ensuite. Il en conçoit une extrême joie ; mais elle est aussitôt suivie d’une douleur étrange, lorsqu’il voit toute la ville troublée et un roi furieux résolu de perdre l’enfant. Peu de temps après, cette tristesse est encore tempérée par la joie que lui causent l’étoile et l’adoration des mages ; mais elle est aussitôt changée en une nouvelle frayeur lorsqu’on lui dit : « qu’Hérode cherche l’enfant pour le perdre, » et que l’ange l’oblige à fuir pour le sauver.

– Saint Jean Chrysostome, Homélie VIII sur saint Matthieu.

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Jésus Christ n’a nul besoin de tout ce qui paraît grand selon les hommes. Il choisit ses apôtres en Galilée, pays méprisé des Juifs, pour ôter toute excuse aux personnes lâches, et pour leur apprendre que rien de tout ce qui est extérieur ne leur peut nuire, s’ils s’appliquent sérieusement à la vertu. C’est pourquoi le Fils de Dieu n’a point voulu avoir de maison qui fût à lui : « Le Fils de l’homme », dit-il, « n’a pas où reposer sa tête. » (Matth. 8,20.) C’est pour ce même sujet qu’il s’enfuit lorsqu’Hérode le veut tuer ; qu’étant né il est mis dans une crèche ; qu’il demeure dans une hôtellerie, et qu’il choisit une mère pauvre pour nous accoutumer à ne point rougir de toutes ces choses ; pour nous apprendre, dès son entrée en ce monde, à fouler aux pieds tout l’orgueil du siècle, et à ne rechercher que les biens de l’âme qui sont les vertus.

– Saint Jean Chrysostome, Homélie IX sur saint Matthieu.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Sainte martyre Tatienne et ses compagnons, martyrs à Rome (226–235) ; saint Merce, martyr en Afrique (vers 305) ; saint martyr Pierre d’Abessala (310)  sainte Eupraxie de Tabenne (393) ; sainte Césarie, abbesse en Arles (540) ; saint Martinien du Lac Blanc (1483).

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Mémoire de saint Joseph le Juste, du saint prophète et roi David, et de saint Jacques, frère du Seigneur. Saint apôtre Timon, des 70 ; Sainte Anysie, martyre à Thessalonique (305) ; saint Philétère, martyr à Nicomédie (311) ; saint Zotique le nourricier des orphelins, prêtre (IVème s.) ; saint Perpet, évêque de Tours (494) ; sainte Théodora de Césarée (VIIIème s.), sainte Théodora de Constantinople (940) ; saint Macaire, métropolite de Moscou (1563) ; saint néo-martyr Gédéon (Grèce, 1818) ; sainte Marie (Danilov), martyre (1946).

Synaxaire selon l’ancien calendrier

Le dimanche après la Nativité, nous célébrons la mémoire du saint Prophète et Roi David, de saint Joseph le Juste et de saint Jacques le frère du Seigneur. David, le Roi-Prophète, était le dernier des huit fils de Jessé, demeurant à Bethléem vers l’an 1000 avant Notre Seigneur. Jeune berger à la chevelure rousse, au beau regard et à la tournure svelte et agile, il se distinguait par sa piété, sa sagesse, son humilité et sa grande douceur, que ne contredisait pas sa bravoure dans les combats. Suite à la désobéissance du roi Saül, Dieu se détourna de celui-ci et envoya le Prophète Samuel pour oindre en secret l’humble David, le dernier et le plus faible de la modeste famille de Jessé, comme roi d’Israël, en lui promettant Sa bienveillance sur lui et sur sa descendance pour toujours. Dès lors, l’esprit de Dieu s’écarta de Saül, le livrant périodiquement à de violentes crises de délire, et vint reposer sur le jeune pâtre. Appelé au chevet du roi, il calmait ses terreurs par les douces mélodies qu’il lui chantait au son de sa lyre et gagna ainsi sa faveur. Lorsque les Philistins déclarèrent la guerre à Israël, David s’avança seul, sans équipement de guerre, accompagné par la raillerie des uns et par la stupeur des autres, pour relever le défi lancé par le géant Goliath et se mesurer en combat singulier avec celui qui avait la réputation d’être invincible. Courant vers son adversaire, en ne se confiant en rien d’autre que dans le Nom du Seigneur, il l’abattit de la première pierre qu’il lui jeta au front au moyen de sa fronde. Devenu officier à la suite de ce succès, il remportait victoire sur victoire et acquit une telle renommée dans le peuple que le roi, saisi d’une féroce jalousie, chercha à plusieurs reprises à faire disparaître celui-là même qu’il avait pourtant fait son favori et à qui il avait accordé sa fille en mariage. Il l’envoyait dans les campagnes les plus risquées, pour qu’il mourût au combat, mais chaque fois David revenait vainqueur, couvert d’un surcroît de gloire qui augmentait d’autant la haine de Saül. Grâce à l’assistance de Jonathan, le fils de Saül, qui l’aimait comme son propre frère, David put échapper aux entreprises meurtrières du roi et enfuit de la cour. Ne pouvant trouver refuge chez les Philistins, il commença à mener alors une vie errante à la tête d’une troupe d’environ six cents hommes, membres de sa famille et gens opprimés par le tyran. Partout où ils allaient, ils étaient poursuivis par Saül et ses soldats, qui mettaient à mort quiconque venait en aide aux fugitifs, mais Dieu intervenait à chaque fois pour les secourir. A deux reprises, David se trouva dans la possibilité d’abattre son ennemi, mais il l’épargna par grandeur d’âme et par respect pour celui qu’il considérait humblement comme l’oint du Seigneur et comme le souverain légitime.

Craignant de nouveaux emportements de Saül, David et sa troupe trouvèrent finalement asile à Gad, chez le roi des Philistins Akish, et menèrent la guerre contre les tribus nomades de la contrée. Quand une nouvelle guerre éclata entre les Philistins et Israël, on l’écarta du conflit et il partit lutter contre les Amalécites. A son retour, après la grande défaite d’Israël à Gelboé, David se lamenta à grands cris sur la mort de son cher ami Jonathan et pleura sincèrement la perte de Saül, en composant en leur honneur une émouvante élégie. Sur ordre de Dieu, il monta alors à Hébron et fut reconnu comme roi par la tribu de Juda, alors qu’Ishbaal, fils de Saül, était institué souverain des autres tribus par Abner, le chef de l’armée. Une guerre intestine éclata entre les deux royaumes et, au bout de sept ans, le royaume du Nord s’étant soumis, David put être reconnu comme roi unique sur tout le peuple d’Israël et installa sa capitale à Jérusalem, qu’il avait gagnée sur les Jébuséens.

Après de nouvelles victoires sur les Philistins et autres tribus païennes, l’élu de Dieu étendit les limites de son royaume de l’Euphrate (Est) à la Méditérannée (Ouest) et du Liban (Nord) au désert d’Arabie (Sud). Puis, dans un grand concert de musique, de chants de joie et d’hymnes d’action de grâces, il fit transporter l’Arche d’Alliance à Jérusalem, devenue dès lors non seulement la capitale du royaume terrestre d’Israël, mais aussi le centre spirituel du peuple élu, la Ville Sainte où Dieu fait reposer Sa gloire, l’image et la figure prophétique de la Jérusalem céleste qui descendra des Cieux à la fin des temps (Apoc. 21). David avait fait serment au Seigneur de ne pas s’accorder de repos tant qu’il n’aurait pas trouvé un lieu de séjour et un tabernacle pour le Dieu de Jacob (Ps. 131:5). Aussi, voyant dans cette procession la réalisation de son vœu, il fut saisi d’une telle joie que, comme en extase, il prit la tête du cortège en chantant et en dansant de toutes ses forces, sans en éprouver de honte. Par la suite, il organisa avec soin le déroulement des Sacrifices et des Cérémonies Liturgiques, pour que tout s’accomplisse avec ordre et dignité, et il répartit les rôles respectifs des Prêtres et des Lévites consacrés au service du Seigneur. Le roi lui-même inspiré par l’Esprit-Saint, composa un grand nombre de psaumes pour louer Dieu et servir dans le culte. Ces psaumes de David, qui constituent la base de notre Psautier, expriment en des accents inimitables toutes les attitudes de l’homme devant Dieu et constituent de ce fait la matière première de la prière de l’Eglise, tant privée que publique.

Modèle de vertu dans ses actions et de sagesse dans ses paroles, David fut le plus glorieux des rois d’Israël et figura par avance le Messie, Jésus Christ, nommé justement le fils de David – c’est-à-dire issu de sa lignée selon la chair2 – qui viendra réaliser par Sa Résurrection les promesses faites par Dieu au Roi-Prophète (voir Actes 13:32). C’est ainsi que le nom même de David est devenu synonyme du Sauveur attendu pour instaurer sur la terre un royaume spirituel « qui n’est pas de ce monde » (Jn 18:36). « Moi, dit le Seigneur, je serai pour eux un Dieu et mon serviteur David sera prince au milieu d’eux » (Ezéch. 34:23).

Malgré cette élection de la part de Dieu et toutes ses vertus, le roi David ne parvint pas pourtant au plein accomplissement de son désir : l’édification du Temple, d’une demeure stable où la gloire de Dieu puisse demeurer pour toujours sur la terre, car une telle œuvre sainte devait être accomplie par quelqu’un qui n’ait pas souillé ses mains en versant le sang et en combattant à la guerre. Ce sublime honneur fut réservé à son fils Salomon, le sage d’entre les sages, qui hérita du royaume pacifié par son père et put consacrer tous ses efforts à la construction de la maison de Dieu. Quant à David, il ne put que préparer et rassembler tous les matériaux nécessaires.

Comblé de faveurs, David n’avait pas cependant la perfection de son descendant, Jésus : étant homme, il était soumis aux passions et tomba dans le péché. Quoiqu’il eût déjà vingt épouses, sa convoitise n’en était pas pour autant assouvie. Apercevant un jour la belle Bethsabée, il s’éprit d’elle à tel point qu’il n’hésita pas à envoyer son mari Urie le Hittite à une mort certaine en donnant l’ordre de le placer en première ligne lors du siège de Rabba, afin de ce débarrasser de lui. Une fois le deuil légal accompli, il épousa Bethsabée et obtint d’elle un fils, qui mourut peu de temps après, frappé par la colère divine. Mais Dieu, « qui ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Ezéch. 33:11), n’abandonna pas ainsi son élu dans le gouffre de la perdition. Il lui envoya le Prophète Nathan qui, par un habile détour, fit réaliser au roi l’horreur de son péché. Aveuglé par son désir coupable, il avait été conduit jusqu’au meurtre ; mais dès que sa conscience fut réveillée par la réprimande du Prophète, il reconnut avec humilité son péché devant Dieu et montra un si parfait repentir que le psaume qu’il entonna alors : « Aie pitié de moi, ô Dieu, selon Ta grande miséricorde, et dans Ton immense compassion efface mon iniquité… » (Ps 50), devint pour tous les pécheurs le modèle de la prière qu’ils doivent élever vers le Seigneur pour implorer Son pardon. Exaucé par Dieu, il obtint un nouveau fils de Bethsabée, Salomon ; mais il eut à souffrir vers la fin de sa vie de la révolte de son autre fils Absalon, qui essaya de s’emparer du pouvoir et contraignit le roi à prendre la fuite, comme au temps de sa jeunesse. Finalement le rebelle mourut au combat, tué par Joab le général de David, mais au lieu de se réjouir de cette victoire le roi, dont le cœur ignorait la rancune, s’effondra en larmes, en se lamentant sur la mort de celui qu’il n’avait jamais cessé de considérer comme son fils.

Après avoir rétabli la paix entre les tribus d’Israël et de Juda qui se disputaient ses faveurs, David fit sacrer Salomon comme successeur, lui recommandant de garder la piété et d’achever la construction du Temple ; puis, rendant grâces à Dieu pour toutes les actions d’éclat qu’Il avait réalisées par sa main, il exhorta toute l’assemblée du peuple à louer le Nom du Seigneur et décéda en paix dans sa cité de Jérusalem, âgé de 70 ans. Il avait régné 40 ans : 7 ans à Hébron sur Juda et 33 ans à Jérusalem sur les douze tribus d’Israël.

Joseph, qui fut assez saint et juste pour devenir le témoin et le serviteur du grand Mystère de l’Incarnation, était de la tribu royale de Juda et de la maison de David. Fils de Jacob (Mat. 1:16) et gendre d’Elie, il exerçait la modeste profession de charpentier à Nazareth et avait obtenu d’un premier mariage quatre fils: Jacques, José, Jude et Simon (ou Syméon), et trois filles: Esther, Marthe et Salomée, femme de Zébédée et mère des Apôtres Jacques et Jean. Devenu veuf et ayant atteint le seuil de la vieillesse, il fut choisi sur un signe divin par le Grand-Prêtre pour devenir le protecteur et le gardien de la virginité de la Toute-Sainte, au sortir du temple où elle avait demeuré jusqu’à l’âge de 12 ans, et parut ainsi aux yeux de tous comme son époux légitime.

Or, pendant le temps de leurs fiançailles, la Sainte Vierge conçut par l’opération du Saint-Esprit, et quand elle revint à Nazareth après son séjour de trois mois auprès d’Elisabeth, les premiers signes de la maternité se révélèrent en elle, laissant le juste et pieux Joseph dans une anxiété inexprimable : comment la Vierge consacrée au Seigneur pouvait-elle être coupable de secrètes relations ? Sa rigueur morale exigeait qu’il la répudiât, mais, homme juste et compatissant, il ne voulait pas livrer la jeune fille à l’opprobre publique ; aussi, se réfugiant dans la prière, forma-t-il le dessein de la renvoyer en secret. Mais un Ange du Seigneur lui apparut alors en songe, le rassura en lui apprenant que cette conception était l’œuvre du Saint-Esprit et lui prescrivit de devenir le père adoptif de l’enfant, chargé de sa protection et de son éducation.

Joseph prit Marie chez lui, on célébra les noces ; mais le Juste garda secret, en adorant dans le silence, le grand mystère auquel il avait été initié, jusqu’au moment où ils durent partir pour se faire recenser à Bethléem. Joseph fut un des premiers témoins de la merveille des merveilles : la naissance du Dieu incarné. Après la visite des Mages et des Bergers, l’Ange du Seigneur le visita de nouveau pendant son sommeil, lui recommandant de prendre sur l’heure Marie et l’Enfant et de fuir en Egypte pour échapper aux desseins meurtriers d’Hérode. De retour à Nazareth, une fois le danger écarté, il reprit sa profession de charpentier et l’enseigna, ainsi que tout son savoir sur les préceptes de la Loi, à Jésus, le Verbe Créateur et Législateur, qui s’était fait faible et ignorant pour nous relever et nous initier à la vraie connaissance.

Les années de l’enfance de Notre Seigneur se passèrent ainsi dans l’effacement, la paix, le recueillement, le travail quotidien et l’obéissance à ses parents terrestres, sous la protection de Joseph, le silencieux gardien des mystères, et de la Mère de Dieu qui gardait et méditait pour nous en son cœur les merveilles de l’Incarnation de Dieu. Parvenu au seuil de la vie publique du Seigneur Jésus, Joseph, ayant accompli sa mission dans l’humilité et le dévouement, remit son âme à Dieu en présence de Jésus et de Marie. D’après la légende, il aurait alors prononcé ces paroles : « Les douleurs et les craintes de la mort m’environnent, mais mon âme a retrouvé le calme dès que j’ai entendu Ta voix, Jésus mon défenseur, Jésus mon sauveur, Jésus mon refuge, Jésus dont le Nom est doux à ma bouche et au cœur de tous ceux qui T’aiment. »

Saint Jacques le Juste, fils de Joseph et frère de Jésus, est commémoré séparément le 23 octobre. Il est associé aujourd’hui à David, l’illustre ancêtre du Christ, et à Joseph, son père adoptif, pour compléter le tableau de Sa parenté, en évoquant aussi sa descendance spirituelle, car saint Jacques devint le premier Évêque de Jérusalem, la mère des Églises.

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