Dimanche 12 septembre 2021

Dimanche 12 septembre 

(30 août dans l’ancien calendrier.)

12e dimanche après Pentecôte

Dimanche avant la Croix (selon le calendrier grégorien)

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Galates (du dimanche avant la Croix : Ga 6, 11-18)

Frères, voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main. Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ. Car les circoncis eux-mêmes n’observent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier dans votre chair. Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! Car ce n’est rien que d’être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle créature. Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l’Israël de Dieu ! Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus. Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit ! Amen !

Видите, как много написал я вам своею рукою. Желающие хвалиться по плоти принуждают вас обрезываться только для того, чтобы не быть гонимыми за крест Христов, ибо и сами обрезывающиеся не соблюдают закона, но хотят, чтобы вы обрезывались, дабы похвалиться в вашей плоти. А я не желаю хвалиться, разве только крестом Господа нашего Иисуса Христа, которым для меня мир распят, и я для мира. Ибо во Христе Иисусе ничего не значит ни обрезание, ни необрезание, а новая тварь. Тем, которые поступают по сему правилу, мир им и милость, и Израилю Божию. Впрочем никто не отягощай меня, ибо я ношу язвы Господа Иисуса на теле моем. Благодать Господа нашего Иисуса Христа со духом вашим, братия. Аминь.

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (du jour) : 1 Co. 15, 1-11.

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Lecture de l’Évangile selon saint Jean (du dimanche avant la Croix : 3, 13-17)

stavrosis2En ce temps-là, Jésus dit : « Nul n’est monté au ciel sauf Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme. Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croit, ait en lui la vie éternelle. Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils, son Unique, pour que toute personne qui croit en lui, au lieu de périr, ait la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »

Никто не восходил на небо, как только сшедший с небес Сын Человеческий, сущий на небесах. И как Моисей вознес змию в пустыне, так должно вознесену быть Сыну Человеческому, дабы всякий, верующий в Него, не погиб, но имел жизнь вечную. Ибо так возлюбил Бог мир, что отдал Сына Своего Единородного, дабы всякий верующий в Него, не погиб, но имел жизнь вечную. Ибо не послал Бог Сына Своего в мир, чтобы судить мир, но чтобы мир спасен был чрез Него.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (du jour) : Mt 19,16-26.

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Paroles des Pères

Fais ce que faisaient les Israélites qui obéissaient à l’ordre du bienheureux Moïse : quiconque était mordu par un serpent se tenait à l’entrée de sa tente et regardait le serpent d’airain que Moïse avait dressé sur le faîte de la montagne. Et quiconque accomplissait cet acte d’obéissance était guéri du venin des serpents (Nombres, 21, 8-9). Toi aussi, lorsque tu te vois mordu par un des serpents, c’est-à-dire par une mauvaise pensée, fixe le regard de ton esprit et regarde notre Seigneur Jésus-Christ suspendu à la croix à cause de son obéissance, et tu seras guéri du venin des serpents spirituels injectés dans ton cœur.

Comme le dit le bienheureux Apôtre, fixe les yeux sur Jésus, l’auteur et le consommateur de notre foi, lui qui, au lieu de la joie qu’il avait, endura la croix et en méprisa l’infamie, et il est assis à la droite du trône de Dieu (Hébr., 12,2). Tu vois qu’il a d’abord enduré la croix, et qu’ensuite il est monté à la gloire de la majesté. C’est là une figure qu’il nous a donnée : si tu n’endures pas la morsure des serpents venimeux, tu ne seras pas digne d’entrer dans la terre promise.

Comment il te faut avoir les yeux fixés sur lui quand tu es mordu par les serpents, écoute-le en peu de mots : quand tu es déshonoré, fixe les yeux sur lui : lui aussi a été déshonoré pour toi, il a été traité de démon et de Samaritain. Si donc on te méprise, si on se moque de toi, fixe les yeux sur le Sauveur : on le bafouait, on le giflait, on lui crachait au visage, on lui donnait à boire du vinaigre et du fiel, on le frappait sur la tête avec un roseau.

Si tu es mordu par une pensée de vaine gloire, à cause de la supériorité de tes exercices, souviens-toi de la parole de notre Seigneur qui a dit : « Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites : Nous sommes des serviteurs quelconques, nous n’avons fait que ce que nous devions faire » (Luc, 17, 10).

Si d’autre part tu es tenté de mépriser ton frère à cause de sa faiblesse, fixe les yeux sur celui qui manifestait davantage sa sollicitude aux pécheurs, aux publicains et aux prostituées, pour les convertir à la pénitence et à sa connaissance, plutôt qu’aux justes qui n’avaient pas besoin de conversion. Et aussi, lorsque les passions naturelles et les démons t’accablent, fixe les yeux sur lui, étendu sur la croix, les mains et les pieds fixés par les clous, la tête inclinée, la splendeur de son visage transformé par la pâleur de la mort. Médite donc sans cesse sur ces choses en ton cœur, et le venin des serpents s’évanouira de ton cœur. Car par son crucifiement, Jésus est plus proche de toi que le serpent d’airain ne l’était des Hébreux. Car il habite dans ton cœur et, dans les replis secrets de ton âme, resplendit la lumière de son visage glorieux.

Plus tu montreras d’obéissance dans l’exercice de tes vertus, plus il montrera de beauté à ton âme, et plus la joie et l’allégresse régneront en toi.

– Joseph Hazzaya, Lettre sur la vie monastique, 29 et 33.

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Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Clôture de la Fête de la Nativité de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.

Saint Autonome, évêque en Italie, martyr en Bithynie (313) ; saint Julien, prêtre, martyr en Galatie avec ses 40 compagnons (IV°) ; saint Théodore d’Alexandrie, martyr ; saint Cornutus, évêque de Nicomédie, martyr (III°) ; saint Bassien, moine de Tiksen (Vologda) (1624) ; saint Sacerdos, évêque de Lyon (552) ; saint Ailbe, évêque d’Emly en Irlande (VI°) ; sainte Eanswithe, abbesse de Folkestone en Angleterre (vers 640).

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saints Alexandre (340), Jean (595) et Paul le Jeune (784), patriarches de Constantinople ; translation des reliques de saint Alexandre Nevsky (commémoré le 23 novembre) de Vladimir à Saint-Pétersbourg (en 1724) ; saint Alexandre de Svir (1533) ; saint Christophe le Romain, moine en Palestine (VI°) ; saint Fantin, thaumaturge à Salonique (1000) ; saint Fiacre, moine en Brie et patron des jardiniers (670).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 30 août, nous célébrons la mémoire de nos Saints Pères ALEXANDRE, JEAN et PAUL le JEUNE, Patriarches de Constantinople.

Saint Alexandre | Patriarche de Constantinople | IMPERIAL ICONSD’origine modeste et dépourvu de connaissances livresques, mais brillant par ses vertus et ses charismes apostoliques, Saint Alexandre fut jugé digne d’assister Saint Métrophane (cf. 4 juin), l’Archevêque de Byzance, en qualité d’Archiprêtre. Après la victoire de Saint Constantin sur Licinius, l’empereur organisa une joute oratoire entre Alexandre et les rhéteurs païens de Byzance, qui se virent confondus à la suite d’un miracle. Saint Métrophane étant malade et trop âgé pour se rendre au premier Concile Œcuménique de Nicée (325), c’est en son nom qu’Alexandre y siégea. On raconte qu’après la clôture du Concile, l’empereur Constantin demanda à tous les Pères Théophores qui y avaient brillé, de venir à Constantinople, qu’il venait de fonder, pour la bénir. Un Ange du Seigneur apparut alors à Saint Métrophane et lui révéla que, devant remettre son âme à Dieu dix jours après, il lui fallait laisser le bienheureux Alexandre pour successeur. Les Pères se réjouirent à cette nouvelle, et après avoir célébré les funérailles de Saint Métrophane, ils intronisèrent solennellement Saint Alexandre comme premier Evêque de la nouvelle capitale de l’Empire. A la suite du Concile, Saint Alexandre, qui était âgé de près de soixante-dix ans, s’illustra dans la défense de la Foi Orthodoxe contre les intrigues suscitées par Arius et ses partisans, et certains rapportent qu’il entreprit des voyages apostoliques en Thrace, Macédoine, Thessalie et dans les îles pour y prêcher la foi du Concile de Nicée.

Convoqué à Nicomédie pour rendre compte de sa foi, Arius réussit à tromper l’empereur en signant une profession de foi où il se contentait de dire que le Fils de Dieu est né avant tous les siècles. Il demanda alors sa réintégration dans l’Église et sous la pression d’Eusèbe de Nicomédie l’empereur regarda favorablement sa demande et demanda aux Evêques réunis en concile à Tyr de l’examiner (335). Ce concile, composé essentiellement de partisans d’Arius, se tourna en jugement inique contre Saint Athanase, qu’on traitait de sorcier, de brute et de semeur de discorde. Alors que Saint Athanase réussissait à s’embarquer en secret pour Constantinople, où il essaya vainement de se faire entendre de l’empereur, le concile prononçait sa déposition, qui aboutit à une sentence d’exil à Trèves. Arius essaya de rentrer à Alexandrie, mais une émeute ayant éclaté contre lui, l’empereur le rappela à Constantinople, en vue de le faire recevoir dans la communion de Saint Alexandre. Eusèbe de Nicomédie et les siens exercèrent toutes sortes de pressions sur le saint prélat et firent les préparatifs pour la célébration d’une Liturgie, où il devait communier avec l’hérétique. Saint Alexandre se réfugia dans l’église Sainte-Irène et, prosterné devant le Saint Autel, il priait jour et nuit avec force larmes, en disant au Seigneur: « Si Arius doit être réconcilié à l’Eglise, laisse partir Ton serviteur. Mais si Tu as pitié de Ton Eglise et ne veux pas livrer Ton héritage à la honte, retire Arius, afin que l’hérésie ne soit pas prise pour la Vraie Foi. » Le samedi, veille du jour où devait se dérouler la cérémonie, alors qu’il se trouvait sur l’agora proche de la colonne de porphyre dressée par Constantin, Arius fut soudain pris d’un besoin naturel et, ses entrailles ayant éclaté, il périt lamentablement dans le lieu d’aisance, se trouvant ainsi privé de la communion et de la vie. Quand il apprit cette nouvelle Saint Alexandre rendit grâce à Dieu, non pour la mort d’autrui, mais parce qu’Il avait manifesté une fois de plus que, même avec l’appui du pouvoir et des puissants de ce monde, l’hérésie ne pouvait l’emporter sur la vérité de l’Église. Cependant les troubles n’en cessèrent pas pour autant, et Saint Alexandre dut continuer à lutter pour l’Orthodoxie. Il s’endormit en paix, quelques mois après la mort de Saint Constantin (337), à l’âge de 98 ans, pour remporter au Ciel la récompense de ses travaux apostoliques. Il confia à Saint Paul (cf. 6 nov.), la succession dans l’épiscopat et dans la lutte pour l’Orthodoxie.

Bien qu’on ne sache pas au juste lequel des Patriarches Jean est commémoré aujourd’hui, on peut supposer qu’il s’agit de Jean VIII Xiphilinos, qui siégea de 1064 à 1075, année où il mourut âgé de 65 ans. Originaire de Trébizonde, il reçut sa formation à Constantinople, où il devint l’ami de Michel Psellos, sans partager toutefois l’attrait de ce dernier pour la philosophie néoplatonicienne, qui devait le conduire à l’hérésie. Comme il était éminemment versé dans les sciences juridiques, on lui confia l’enseignement du droit à l’Université impériale que Psellos s’efforçait de restaurer. Injustement accusé par les milieux de cour, Jean dut quitter la capitale et, après avoir reçu l’Habit monastique, il vécut une dizaine d’années dans un monastère du Mont Olympe de Bithynie. A la mort du Patriarche Constantin Lichoudès, il fut rappelé par l’empereur Constantin Doukas et consacré, malgré ses réticences, Patriarche Œcuménique. En un temps troublé par la menace grandissante des Turcs Seljoukides, il fut un homme de paix et de conciliation, et s’efforça d’établir un rapprochement avec l’Église arménienne. Le Patriarche Jean vécut toute sa vie dans une grande pauvreté et une parfaite pureté de mœurs. Il distribuait en aumônes tout ce qu’il avait, organisa des distributions publiques de vivres et contribua à la construction ou à la restauration de nombreuses églises. Il célébrait quotidiennement la Divine Liturgie, indifférent aux critiques que les prélats mondains lui adressaient à ce sujet, et excellait dans l’interprétation des dogmes et règlements canoniques de l’Eglise.

Le Patriarche Saint Paul IV dit le Jeune était originaire de Chypre 4.Il occupait le rang de Lecteur et brillait tant par ses paroles que par ses actions vertueuses, quand il fut élu contre son gré Patriarche, le second Dimanche du Carême 780, après une longue vacance du siège, causée par l’hérésie iconoclaste. Sous la pression du terrible empereur Léon IV le Khazar, il dut alors souscrire un document, dans lequel il déclarait ne pas rendre de culte aux images. Mais l’empereur mourut peu après son Ordination, et il se rétracta. L’hérésie continuait cependant de répandre son venin; et comme le Patriarche, malade, se trouvait impuissant à lui résister, il préféra renoncer à sa charge pour se retirer au Monastère de Florus, sans en avertir toutefois l’impératrice régente Sainte Irène (cf 7 août). Aussitôt prévenus la souveraine et son fils Constant VI se rendirent auprès du Saint prélat pour lui demander la raison de sa démission. Le bienheureux Paul, en larmes, leur déclara: « Je n’aurais pas dû accepter de siéger à la tête d’une Eglise qui s’est séparée de la communion avec les autres trônes. » L’ayant quitté pleins de tristesse et d’amertume, les souverains lui envoyèrent une ambassade de patriciens et de membres du Sénat, pour essayer de le fléchir. Il leur dit avec fermeté: « Si l’on ne réunit pas un Concile Œcuménique pour corriger l’erreur qui est au milieu de nous, il n’y a point de salut pour vous. » Comme ils lui demandaient pourquoi il avait accepté de signer le libelle de l’empereur hérétique, il répondit: « C’est pour cette raison que je me lamente et que j’ai décidé de faire pénitence, en priant Dieu qu’il ne me châtie pas pour avoir manqué de prêcher la vérité par crainte de votre folie. » Il s’endormit en paix deux ou trois mois après (784), provoquant un grand deuil au palais et parmi les Orthodoxes, car tous l’admiraient pour sa vertu et sa piété. Grâce à son exhortation et à la ferme résolution de l’impératrice et de son successeur Saint Taraise (cf. 25 fév.), on commença alors à préparer le Septième Concile Œcuménique qui devait rétablir le culte des Saintes Icônes (787).