Dimanche 13 décembre 2020 – fête de saint André

Dimanche 13 décembre 2020.

(30 novembre dans l’ancien calendrier.)

Fête de saint André selon l’ancien calendrier

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (6, 10-17) :

Frères, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme: ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.

Наконец, братия мои, укрепляйтесь Господом и могуществом силы Его. Облекитесь во всеоружие Божие, чтобы вам можно было стать против козней диавольских, потому что наша брань не против крови и плоти, но против начальств, против властей, против мироправителей тьмы века сего, против духов злобы поднебесных. Для сего приимите всеоружие Божие, дабы вы могли противостать в день злой и, все преодолев, устоять. Итак станьте, препоясав чресла ваши истиною и облекшись в броню праведности, и обув ноги в готовность благовествовать мир; а паче всего возьмите щит веры, которым возможете угасить все раскаленные стрелы лукавого; и шлем спасения возьмите, и меч духовный, который есть Слово Божие.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (13, 10-17) :

En ce temps-là, Jésus enseignait dans une des synagogues le jour du sabbat. Or il y avait là une femme qui avait depuis dix-huit ans un esprit d’infirmité : elle était toute penchée vers le bas et ne pouvait pas se tourner complètement vers le haut. Jésus, la voyant, l’interpella et lui dit : « Femme, sois déliée de ton infirmité ! » Puis Il lui imposa les mains, et à l’instant même elle se redressa et rendit gloire à Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné parce que Jésus avait soigné un jour de sabbat, répondit à cela en disant à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire soigner ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. – Hypocrite, lui dit Jésus ; est-ce que chacun d’entre vous ne délie pas de la crèche son bœuf ou son âne le jour du sabbat pour le mener à l’abreuvoir ? Et cette fille d’Abraham que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? » Comme Jésus disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, et la foule entière se réjouit de toutes les merveilles accomplies par lui.

В одной из синагог учил Он в субботу. Там была женщина, восемнадцать лет имевшая духа немощи: она была скорчена и не могла выпрямиться. Иисус, увидев ее, подозвал и сказал ей: женщина! ты освобождаешься от недуга твоего. И возложил на нее руки, и она тотчас выпрямилась и стала славить Бога. При этом начальник синагоги, негодуя, что Иисус исцелил в субботу, сказал народу: есть шесть дней, в которые должно делать; в те и приходи́те исцеляться, а не в день субботний. Господь сказал ему в ответ: лицемер! не отвязывает ли каждый из вас вола своего или осла от яслей в субботу и не ведет ли поить? сию же дочь Авраамову, которую связал сатана вот уже восемнадцать лет, не надлежало ли освободить от уз сих в день субботний? И когда говорил Он это, все противившиеся Ему стыдились; и весь народ радовался о всех славных делах Его.

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Lectures pour la fête de saint André : I Cor 4,9-16 et Jn 1,35-51.

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Lectures selon le calendrier grégorien : Dimanche des Ancêtres, avant-dernier avant Noël : Col 3,4-11 et Lc 14,16-24+Mt 22,14 (lect. composée).

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Paroles des Pères

Dieu a modelé l’homme avec une stature droite. Il t’a donné cette conformation privilégiée par rapport aux autres animaux.

– Pourquoi ?

– C’est que l’activité qu’il allait te donner à exercer est également privilégiée. En effet, les autres vivants sont des êtres qui broutent, leur structure est adaptée à la fin pour laquelle ils sont nés. Le bétail a été créé pour paître, il a la tête inclinée vers le sol ; il attache ses regards au ventre et à ce qui est en dessous du ventre, puisque le comble de la félicité, pour ces bêtes, consiste à remplir leur ventre et à jouir du plaisir. L’Homme, lui n’a plus le regard tourné vers le ventre, mais la tête haute et redressée, afin de regarder les hauteurs auxquelles il s’apparente ; ses yeux ne sont pas dirigés vers la terre.

N’agis donc pas contre ta nature, n’attache pas ton regard aux choses terrestres, mais à celle du ciel, là où se trouve le Christ. « Car si vous êtes ressuscités avec le Christ, dit l’Écriture, cherchez les bien d’en haut, là où se trouve le Christ. » Voilà comment tu as été modelé. Cela même qui a subi le modelage est une école de la fin pour laquelle tu es né : tu es né pour regarder Dieu et non pour que ta vie rampe sur la terre ; non pour jouir du plaisir des bêtes, mais pour parfaire ton appartenance à la cité céleste.

– Saint Basile le Grand, Sur l’origine de l’homme, homélie II, §15.

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Liée, paralysée, courbée comme la femme qui souffrait, mon âme malheureuse reste impuissante à se redresser. Elle fixe la terre sous le poids du péché, à cause des durs liens de Satan, de peur qu’elle ne reçoive ton salut céleste. Penche-Toi vers moi, seul Miséricordieux, pour me relever, pauvre arbre pensant qui suis tombé, et me faire refleurir moi qui suis desséché, en beauté et en splendeur, selon les paroles divines du saint prophète.

– Saint Grégoire de Narek (944-1010), Le Livre de prières, 18e prière, SC 78, p. 123.

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Que signifie dans l’Évangile la femme courbée en deux depuis dix-huit ans ? L’âme tenue par les sens dans ses trois puissances est signifiée par la femme courbée. Le nombre six en effet dans lequel le monde sensible a été amené à naître, une fois triplé fait dix-huit. Si donc par la repentance elle vient au Verbe et à Dieu, la santé revient, et elle ne se penche plus vers la beauté de la terre mais du Ciel.

– Saint Maxime le Confesseur, Questions et difficultés, p. 148.

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Le Seigneur est au-dessus des bassesses, de la petite jalousie, de la rancune faufilée dans les esprits, du formalisme, de la mesquinerie qui se vautre sans vergogne à la vue du monde et avec des airs de savant intelligent. Le Seigneur est aussi un bon serviteur du sabbat, car Il le traite comme ce qu’il est : jour de gloire, de joie, d’un maximum de guérisons, d’innombrables bienfaits à profusion. Un sabbat de la santé, de l’abondance et des bonnes nouvelles, bien loin, hostile et étranger au sabbat sec, morose et tyrannique des faux apologètes zélés : les Pharisiens, les fanatiques de la logique absurde, dans le cœur desquels il n’y a pas de place pour la compassion, dans l’esprit desquels ne peut pas rentrer un brin de lumière, ce peu de bon sens, cette miette de pitié sans laquelle toute lettre de loi se transforme, sans faute et sans délai, en vinaigre, en ciguë et en arrogance.

Le Seigneur n’est pas comme cela. Chez Lui rien que simplicité, bonté, compassion et urgence dans la victoire contre le mal, les maladies, les infirmités, la souffrance. Et en même temps, incitation à la grandeur, à la joie, à l’abandon des soucis et des tracasseries. Il est le Seigneur de la puissance, le Seigneur des victoires, le Seigneur de la miséricorde infatigable et de l’éloignement de toutes sortes d’obstacles inventés sur le chemin de la liberté. La maladie, tout comme le péché, est un esclavage. Le Seigneur nous apprend que nous sommes et nous devons être libres de faire le bien et de venir en aide à notre prochain : aucune loi, aucun règlement, aucune apparence d’aucune sorte, aucune précaution ou crainte, aucun motif du genre « que dira-t-on » ou « que pense-t-on » ne peuvent être un obstacle, un prétexte, une justification. (…)

Le chrétien est dégoûté et épouvanté par ces pharisianismes et horreurs bureaucratiques (…). Son Maître n’a pas prêché le bachotage, la petitesse, le règne de la lettre et le triomphe des broutilles. Le Seigneur de la multiplication des pains et des poissons ne lui a donné que des exemples venus d’un esprit prêt à offrir l’abondance, la joie, la prospérité, la santé. Sans l’ombre d’un doute, le Seigneur a aimé cette dernière ; nous pouvons ainsi prier à tout moment pour la santé et être convaincus que le Christ notre Sauveur est aussi le Christ notre Guérisseur, Celui qui n’aime pas la tristesse, le manque, la pauvreté et l’enchaînement.

La péricope de la femme infirme, tout comme celles de l’homme à la main paralysée et du malade hydropique, nous montre un Christ Victorieux. C’est surtout ce texte qui décrit les Pharisiens penauds ; la colère du chef de la synagogue vaincu le ridiculise et en fait un objet de risée, alors que tous les autres participants et la femme infirme se réjouissent et chantent des louanges. Les adversaires du Seigneur ont été vaincus, la bureaucratie a perdu la partie ; le bien, la santé et la joie ont gagné sur le champ de bataille.

– Nicolae Steinhardt, Donne et tu recevras, « La femme infirme ».

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saints Auxence, Eustrate, Eugène, Mardaire et Oreste, martyrs en Arménie (302) ; sainte Lucie, martyre à Syracuse (304) ; sainte Odile, abbesse en Alsace (vers 720) ; saint Aubert (ou Albert), évêque de Cambrai et d’Arras (vers 670) ; saint Josse, prêtre à Saint-Omer (VII°) ; saint Mardaire, reclus des Grottes de Kiev (XIII°).

 Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 13 decembre, mémoire des Saints Martyrs EUSTRATE, AUXENCE, EUGENE, MARDAIRE et ORESTE.

Sfântul Cuvios Eustratie | DoxologiaA l’époque de l’ultime et implacable persécution lancée par l’empereur Dioclétien (vers 305), la terreur régnait et le sang coulait à flots, jusque dans les régions les plus extrêmes de l’empire. Où qu’ils se trouvent et dans quelque condition qu’ils soient, les Chrétiens devaient alors choisir entre l’apostasie ou le Martyre. Dans la ville de Satala, en Arménie, vivait alors un brillant aristocrate, Eustrate (Icône ci-contre), conseiller de rang ducal et chef des notaires impériaux de la cité, qui jusque-là avait pu garder secrète. son appartenance à l’Eglise. Devant les glorieux combats des confesseurs de la foi il fut saisi lui aussi du désir d’être jugé digne de la couronne inflétrissable des Martyrs; mais il craignait encore la perspective des supplices: peut-être n’aurait-il pas le courage de les endurer, et reculerait-il? Pour savoir si la volonté de Dieu était bien qu’il s’avançât au combat, il confia sa ceinture, signe de sa dignité, à l’un de ses serviteurs, en lui recommandant d’aller la poser sur l’Autel de l’église et de lui dire si la première personne qui allait entrer dans la Sanctuaire pour la prendre serait bien le vénérable Prêtre Auxence. Comme il en fut ainsi, encouragé par ce signe et ne craignant plus ceux qui ne peuvent tuer que le corps, il invita ses amis et ses proches à venir partager sa joie dans un grand banquet, au cours duquel il leur annonça qu’il allait bientôt recevoir un trésor inaltérable.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint André, le premier appelé parmi les apôtres, martyr (62) ; saint Frumence, évêque d’Ethiopie (vers 380) ; saint Tugduald (ou Tudwal), évêque de Tréguier (VI°) ; saint Trojan, évêque de Saintes (533) ; saint Vakhtang Gorgassali, roi (502).

 Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 30 novembre, mémoire du Saint, glorieux et illustre Apôtre ANDRÉ le PREMIER-APPELÉ.

Saint André - images saintesAndré, le glorieux apôtre du Christ, était le frère du Saint Apôtre Pierre et était originaire du village de Bethsaïde, sur la rive occidentale du lac de Gennésareth. A la différence de son frère qui était marié, il avait préféré garder la virginité et habitait dans la maison de Pierre. Les deux frères exerçaient ensemble la profession de pêcheurs et observaient tous les préceptes de la Loi avec piété. Quand Saint Jean Baptiste parcourut la Judée et les régions du Jourdain pour répandre son message de pénitence, André accourut vers lui, abandonna tout ce qui le retenait au monde et se fit son disciple. Or un jour, après avoir baptisé Jésus, Jean Baptiste s’entretenait avec André et son autre disciple Jean l’Evangéliste et, leur montrant Jésus qui passait non loin de là, il leur dit: « Voici l’Agneau de Dieu!» (Jn 1:35). A cette parole de leur maître qui leur montrait Celui dont il avait été établi le Précurseur par Dieu, Jean et André suivirent Jésus pour en apprendre davantage sur son compte. Le Christ se retourna alors vers eux et leur dit: «Que cherchez-vous?» Ils répondirent avec respect: «Maître, où demeures-tu?» – « Venez voir» dit Jésus. Ils se rendirent donc avec Lui dans la demeure où Il séjournait comme un étranger et L’interrogèrent tout le jour. Ils ne concevaient pas encore que Celui-ci fût le Sauveur et le Fils de Dieu, ni même ne voulaient devenir Ses disciples, mais ils ressentaient vers Lui une indicible attirance.