Dimanche 15 mars 2020.

Dimanche 15 mars 2020.

(2 mars dans l’ancien calendrier.)

Dimanche de saint Grégoire Palamas.

2e dimanche du Grand Carême.

 

Synaxaire du 2e dimanche de Carême

Ce deuxième dimanche de carême, nous faisons mémoire de saint Grégoire Palamas (1296-1359), archevêque de Thessalonique. Saint Grégoire eut à s’opposer, pour la défense de l’Orthodoxie, aux idées d’un philosophe italien, Barlaam le Calabrais. Barlaam prétendait par erreur que l’homme ne pouvait pas faire l’expérience de Dieu mais seulement le connaître indirectement par la raison. Saint Grégoire Palamas défendit le témoignage des saints orthodoxes qui firent l’expérience des énergies incréées de Dieu. Si Dieu, en son essence, est inconnaissable, nous pouvons Le connaître par la participation à ses énergies divines et incréées. Le but de la vie chrétienne est la participation à la vie divine, car Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu.

C’est à vingt ans que saint Grégoire décida de renoncer à la carrière et aux honneurs auxquels ses études le destinaient, pour se consacrer tout entier à Dieu. Il convainquit toute sa famille d’abandonner le monde : après avoir distribué leurs biens aux pauvres, sa mère, ses sœurs se firent moniales, tandis que ses frères le suivirent au Mont Athos afin d’être moines. Là il se consacra à la prière perpétuelle sous la guidée de grands hésychastes comme saint Grégoire le Sinaïte. Les incursions de pirates le forcèrent à revenir à Thessalonique, en compagnie des disciples de saint Grégoire le Sinaïte, parmi lesquels se trouvaient deux futurs patriarches de Constantinople. Devenu prêtre à Thessalonique, quiconque vivait selon Dieu reconnaissait en lui un porteur de l’Esprit. Saint Grégoire fut ensuite nommé archevêque de Thessalonique, où reposent ses saintes reliques.

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Hébreux (du jour, Hébreux 1, 10 – 2, 3) :

Au commencement, Seigneur, Tu as fondé la terre, et les cieux sont l’œuvre de tes mains. Ils périront, mais Toi, Tu demeures. Tous, ils vieilliront comme un vêtement et, comme on fait d’un vêtement, Tu les enrouleras ; tel un manteau, ils seront changés ; mais Toi, Tu restes le même, et tes années ne passeront point. » Et auquel des anges Dieu a-t-Il jamais dit : « Siège à ma droite, jusqu’à ce que Je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds » ? Les anges ne sont-ils pas tous des esprits officiants, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter le salut ? C’est pourquoi nous devons porter une plus grande attention aux enseignements que nous avons entendus, de peur d’être entraînés à la dérive. Car, si la parole annoncée par les anges a un effet, et si toute transgression et désobéissance a reçu une juste rétribution, comment nous-mêmes échapperons-nous en négligeant pareil salut qui, annoncé tout d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu ?

B начале Ты, Господи, основал землю, и небеса – дело рук Твоих; они погибнут, а Ты пребываешь; и все обветшают, как риза, и как одежду свернешь их, и изменятся; но Ты тот же, и лета Твои не кончатся. Кому когда из Ангелов сказал Бог: седи одесную Меня, доколе положу врагов Твоих в подножие ног Твоих? Не все ли они суть служебные духи, посылаемые на служение для тех, которые имеют наследовать спасение? Посему мы должны быть особенно внимательны к слышанному, чтобы не отпасть. Ибо, если через Ангелов возвещенное слово было твердо, и всякое преступление и непослушание получало праведное воздаяние, 3то как мы избежим, вознерадев о толиком спасении, которое, быв сначала проповедано Господом, в нас утвердилось слышавшими от Него ?

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Hébreux (du saint, Hébreux 7, 26 – 8, 2)

Frères, il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l’éternité. Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.

Таков и должен быть у нас Первосвященник: святой, непричастный злу, непорочный, отделенный от грешников и превознесенный выше небес, Который не имеет нужды ежедневно, как те первосвященники, приносить жертвы сперва за свои грехи, потом за грехи народа, ибо Он совершил это однажды, принеся в жертву Себя Самого. Ибо закон поставляет первосвященниками человеков, имеющих немощи; а слово клятвенное, после закона, поставило Сына, на веки совершенного. Главное же в том, о чем говорим, есть то: мы имеем такого Первосвященника, Который воссел одесную престола величия на небесах и есть священнодействователь святилища и скинии истинной, которую воздвиг Господь, а не человек.

Lecture de l’Évangile selon Saint Marc (du jour, Marc 2, 1-12)

En ce temps-là, Jésus revint à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu’il était à la maison. Aussitôt il s’y rassembla tant de monde qu’il n’y avait plus de place, même devant la porte ; et il leur annonçait la Parole. Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique, porté par quatre hommes ; et, ne pouvant approcher de lui à cause de la foule, ils défirent le toit au-dessus de l’endroit où se trouvait Jésus et, par l’ouverture, ils firent descendre le grabat où gisait le paralytique. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : « Mon enfant, tes péchés te son remis ! » Or il y avait là, dans l’assistance, quelques scribes qui se disaient dans leur cœur : « Comment celui-ci peut-il proférer de tels blasphèmes ? Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? » Mais Jésus, pénétrant en son esprit leurs intimes pensées, leur dit aussitôt : « Pourquoi de telles pensées dans vos cœurs ? Quel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés te sont remis, ou de dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche ? Eh bien, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, je te l’ordonne, dit-il au paralytique, prends ton grabat et retourne chez toi ! » Aussitôt il se leva et, prenant son grabat, il sortit en présence de tous, au point que les gens furent tous saisis de stupeur et rendaient gloire à Dieu en disant : « Jamais nous n’avons rien vu de pareil ! »

Через несколько дней опять пришел Он в Капернаум; и слышно стало, что Он в доме. Тотчас собрались многие, так что уже и у дверей не было места; и Он говорил им слово. И пришли к Нему с расслабленным, которого несли четверо; и, не имея возможности приблизиться к Нему за многолюдством, раскрыли кровлю дома, где Он находился, и, прокопав ее, спустили постель, на которой лежал расслабленный. Иисус, видя веру их, говорит расслабленному: чадо! прощаются тебе грехи твои. Тут сидели некоторые из книжников и помышляли в сердцах своих: что Он так богохульствует? кто может прощать грехи, кроме одного Бога ? Иисус, тотчас узнав духом Своим, что они так помышляют в себе, сказал им: для чего так помышляете в сердцах ваших? Что легче? сказать ли расслабленному: прощаются тебе грехи? или сказать: встань, возьми свою постель и ходи? Но чтобы вы знали, что Сын Человеческий имеет власть на земле прощать грехи, – говорит расслабленному: тебе говорю: встань, возьми постель твою и иди в дом твой. Он тотчас встал и, взяв постель, вышел перед всеми, так что все изумлялись и прославляли Бога, говоря: никогда ничего такого мы не видали.

Lecture de l’Évangile selon Saint Jean (du saint, Jean 10, 9-16)

En ce temps-là, Jésus déclara : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. »

Я есмь дверь: кто войдет Мною, тот спасется, и войдет, и выйдет, и пажить найдет. Вор приходит только для того, чтобы украсть, убить и погубить. Я пришел для того, чтобы имели жизнь и имели с избытком. Я есмь пастырь добрый: пастырь добрый полагает жизнь свою за овец. А наемник, не пастырь, которому овцы не свои, видит приходящего волка, и оставляет овец, и бежит; и волк расхищает овец, и разгоняет их. А наемник бежит, потому что наемник, и нерадит об овцах. Я есмь пастырь добрый; и знаю Моих, и Мои знают Меня. Как Отец знает Меня, так и Я знаю Отца; и жизнь Мою полагаю за овец. Есть у Меня и другие овцы, которые не сего двора, и тех надлежит Мне привести: и они услышат голос Мой, и будет одно стадо и один Пастырь.

Paroles des Pères

Le paralysé, immobile, était étendu sur son lit. Après avoir épuisé l’art des médecins, il vint, porté par les siens, vers le seul vrai Médecin, le Médecin qui vient du Ciel. Quand il fut placé devant Celui qui pouvait le guérir, sa foi mérita le regard du Seigneur. Pour bien montrer que cette foi détruisait le péché, Jésus déclara aussitôt au malade : « Tes péchés sont pardonnés. » On me dira peut-être : Si cet homme voulait être guéri de sa maladie, pourquoi le Christ lui annonce-t-il la rémission de ses péchés ? Pour que tu apprennes que Dieu voit le cœur de l’homme dans le silence et sans bruit, qu’il contemple les chemins de tous les vivants. L’Écriture dit en effet : « Les yeux du Seigneur observent les chemins de l’homme, ils surveillent tous ses sentiers » (Proverbes 5,21).

Lorsque le Christ disait : « Tes péchés sont pardonnés », Il laissait le champ libre à l’incrédulité : le pardon des péchés ne se voit pas, en effet, avec nos yeux de chair. Mais lorsque le paralysé, une fois la maladie chassée, se lève et marche, il manifeste avec évidence que le Christ possède la puissance de Dieu. Le Seigneur dit donc : « Lève-toi, prends ton lit et rentre chez toi. » Ce qui fut fait. L’homme rentra chez lui, libéré de sa longue maladie. Du coup était démontré que le Fils de l’homme avait le pouvoir de remettre les péchés sur la terre.

Mais qui donc possède ce pouvoir ? Lui seul ou nous aussi ? Nous, avec lui. Lui, en effet, parce qu’Il est le Dieu-homme, le Seigneur de la Loi, Il pardonne les péchés. Quant à nous, nous avons reçu de Lui cette grâce admirable et merveilleuse. Car Il a voulu donner à l’homme ce pouvoir. Il a dit en effet aux apôtres : « Je vous le dis, en vérité, tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Matthieu 18,18). Et encore : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis » (Jean 20,23). Quand leur a-t-Il dit cela ? Lorsqu’Il eut foulé aux pieds la puissance de la mort et que, ressuscité d’entre les morts, Il souffla sur eux en leur disant : « Recevez l’Esprit Saint ».

– Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), Commentaire de l’évangile de Luc, 5 ; PG 72, 56.

Commémorés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saints Agapios, Païssios, Timolaüs, Romulus, deux Alexandre et deux Denis, martyrs à Césarée de Palestine (303) ; saint hiéromartyr Alexandre de Side en Pamphylie (275) ; saint Nicandre, martyr en Égypte (vers 302) ; saint Ysice (ou Hésychius), évêque de Vienne (vers 490) ; saint Tranquille, abbé à Dijon (540) ; saint Manuel le Crétois, néo-martyr grec (1792) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Alexis (Vinogradov), prêtre (1938), hiéromartyr Michel (Bogoslovsky), prêtre (1940).

Commémorés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Théodote, évêque de Cyrène à Chypre (vers 320) ; saint Hésychius le Palatin, martyr à Antioche (IVème s.) ; saint Arsène, évêque de Tver (1409) ; sainte Euthalie, martyre en Sicile (257) ; saint Troade, martyr à Néocésarée (III°) ; saint Agathon d’Égypte (Vème s.); saints 440 martyrs des Lombards en Campanie (vers 579) ; saint Arsène de Tver (1409) ; saint Nicolas Planas, prêtre à Athènes (1932).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Mémoire de saint Théodote. Saint Théodote fut arrêté sur l’ordre du gouverneur Antistius Sabinus, qui avait été envoyé dans l’île de Chypre par l’empereur Licinius (307-324) pour y appliquer ses édits de persécution. Comme l’évêque avait courageusement confessé sa foi au Christ, il fut d’abord frappé à coups de nerfs de bœuf, puis on le suspendit pour lui déchirer les chairs et on l’étendit ensuite sur un lit de fer embrasé. Mais la grâce de Dieu le couvrit de rosée et il resta invulnérable. Les bourreaux lui percèrent alors les pieds avec des clous et l’obligèrent à marcher, puis ils le jetèrent en prison, où il resta jusqu’à la mort de Licinius. Libéré par l’édit de saint Constantin le Grand (313) et rétabli sur son siège, le saint évêque gouverna en paix son troupeau spirituel avant d’être rappelé vers le Seigneur, deux ans plus tard.