Dimanche 22 décembre 2019

Dimanche 22 décembre 2019.

(9 décembre dans l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (6, 10-17) :

Frères, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix ; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.

Наконец, братия мои, укрепляйтесь Господом и могуществом силы Его. Облекитесь во всеоружие Божие, чтобы вам можно было стать против козней диавольских, потому что наша брань не против крови и плоти, но против начальств, против властей, против мироправителей тьмы века сего, против духов злобы поднебесных. Для сего приимите всеоружие Божие, дабы вы могли противостать в день злой и, все преодолев, устоять. Итак станьте, препоясав чресла ваши истиною и облекшись в броню праведности, и обув ноги в готовность благовествовать мир; а паче всего возьмите щит веры, которым возможете угасить все раскаленные стрелы лукавого; и шлем спасения возьмите, и меч духовный, который есть Слово Божие.

Lecture de l’épître de saint Paul aux Galates (pour sainte Anne : Gal 4,22-31) :

Frères, il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l’esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L’une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c’est Agar, – car Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie, – et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère ; car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes point ! Éclate en cris de joie, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l’enfantement ! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que les enfants de celle qui était mariée. Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse ; et de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Mais que dit l’Écriture ? Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave n’héritera pas avec le fils de la femme libre. C’est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l’esclave, mais de la femme libre.

Ибо написано: Авраам имел двух сынов, одного от рабы, а другого от свободной. Но который от рабы, тот рожден по плоти; а который от свободной, тот по обетованию. В этом есть иносказание. Это два завета: один от горы Синайской, рождающий в рабство, который есть Агарь, ибо Агарь означает гору Синай в Аравии и соответствует нынешнему Иерусалиму, потому что он с детьми своими в рабстве; а вышний Иерусалим свободен: он – матерь всем нам. Ибо написано: возвеселись, неплодная, нерождающая; воскликни и возгласи, не мучившаяся родами; потому что у оставленной гораздо более детей, нежели у имеющей мужа. Мы, братия, дети обетования по Исааку. Но, как тогда рожденный по плоти гнал рожденного по духу, так и ныне. Что же говорит Писание? Изгони рабу и сына ее, ибо сын рабы не будет наследником вместе с сыном свободной. Итак, братия, мы дети не рабы, но свободной.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (22, 35-46)

En ce temps-là, l’un des pharisiens, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » Comme les pharisiens se trouvaient réunis, Jésus les interrogea : « Quel est votre avis au sujet du Christ ? de qui est-il le fils ? » Ils lui répondent : « De David. » Jésus leur réplique : « Comment donc David, inspiré par l’Esprit, peut-il l’appeler “Seigneur”, en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds” ? Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ? » Personne n’était capable de lui répondre un mot et, à partir de ce jour-là, nul n’osa plus l’interroger.

И один из них, законник, искушая Его, спросил, говоря: Учитель! какая наибольшая заповедь в законе? Иисус сказал ему: возлюби Господа Бога твоего всем сердцем твоим и всею душею твоею и всем разумением твоим: сия есть первая и наибольшая заповедь; вторая же подобная ей: возлюби ближнего твоего, как самого себя; на сих двух заповедях утверждается весь закон и пророки. Когда же собрались фарисеи, Иисус спросил их: что вы думаете о Христе? чей Он сын? Говорят Ему: Давидов. Говорит им: как же Давид, по вдохновению, называет Его Господом, когда говорит: сказал Господь Господу моему: седи одесную Меня, доколе положу врагов Твоих в подножие ног Твоих? Итак, если Давид называет Его Господом, как же Он сын ему? И никто не мог отвечать Ему ни слова; и с того дня никто уже не смел спрашивать Его.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (pour saint Anne : Luc 8, 16-21)

En ce temps-là, Jésus dit : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. » La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu’à lui à cause de la foule. On le lui fit savoir : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. » Il leur répondit : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. »

Никто, зажегши свечу, не покрывает ее сосудом, или не ставит под кровать, а ставит на подсвечник, чтобы входящие видели свет. Ибо нет ничего тайного, что́ не сделалось бы явным, ни сокровенного, что́ не сделалось бы известным и не обнаружилось бы. Итак, наблюдайте, как вы слушаете: ибо, кто имеет, тому дано будет, а кто не имеет, у того отнимется и то́, что́ он думает иметь. И пришли к Нему Матерь и братья Его, и не могли подойти к Нему по причине народа. И дали знать Ему: Матерь и братья Твои стоят вне, желая видеть Тебя. Он сказал им в ответ: матерь Моя и братья Мои суть слушающие слово Божие и исполняющие его.

Paroles des Pères

Il faut savoir qu’il est impossible à la nature humaine de ne pas toujours aimer quelque objet. En effet, quiconque est arrivé à cet âge qu’on appelle la puberté aime quelque chose, soit d’une façon peu correcte s’il aime ce qu’il ne faut pas, soit correcte et utile s’il aime ce qu’il faut. Mais cette disposition à l’amour, inscrite dans l’âme raisonnable par un bienfait du créateur, quelques-uns la tournent ou vers l’amour de l’argent et la passion de l’avarice, ou vers la conquête de la gloire et deviennent avides d’une vaine gloire, ou pour suivre les courtisanes et ils se trouvent captifs de l’impudicité de la débauche, ou ils gaspillent pour d’autres choses pareilles à celles-ci la force de ce grand bien.

De plus, quand cet amour est dirigé vers les divers arts qui sont l’œuvre de la main de l’homme, ou parmi les études nécessaires seulement à la vie présente, disons par exemple qu’il est orienté vers la palestre, les exercices de la course, ou même vers la géométrie, la musique, l’arithmétique, et vers les autres disciplines de cette espèce, dans ce cas non plus, me semble-t-il, son emploi ne mérite pas l’approbation. Car si ce qui est bon est aussi ce qui mérite l’approbation – ce qui est bon au sens propre et entendu non point à propos des usages corporels, mais par rapport à Dieu d’abord et aux vertus de l’âme, il s’ensuit donc que seul est digne d’approbation cet amour qui s’attache à Dieu et aux vertus de l’âme.

Qu’il en est ainsi, l’indication précise du Sauveur même le montre : quand on lui demanda « quel était le commandement le plus grand de tous et le premier dans la Loi », il répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces ; mais le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Et il ajouta : « De ces deux commandements découlent toute la Loi et les prophètes. », montrant que c’est par rapport à ces deux commandements qu’existe l’amour juste et légitime et que « d’eux découlent la Loi entière et les prophètes. »

De plus ce qu’il déclare : « Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne feras pas de vol, tu ne diras pas de faux témoignage », et tout autre commandement, se résume par cette parole : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Prenons, par exemple, une femme qui brûle d’amour pour un homme et désire être admise à l’union avec lui. Ne fera-t-elle pas tout et ne réglera-t-elle pas tous ses mouvements de la manière qu’elle sait plaire à celui qu’elle aime, de crainte que peut-être, si elle agissait en quoi que ce soit contre sa volonté, cet excellent homme refuse et méprise sa compagnie ? Cette femme pourrait-elle, elle qui brûle de l’amour de cet homme « de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces », ou commettre un adultère sachant qu’il aime la pureté, ou un homicide, quand elle le sait doux, ou un vol, sachant que la générosité lui plaît, ou désirera-t-elle d’autres choses, quand elle a tous ses désirs absorbés dans l’amour de cet homme ? Ainsi dans la perfection de la charité, il est dit que tout commandement est résumé, et que d’elle découle la valeur de la Loi et des prophètes.

A cause de ce bien de la charité ou de l’amour, les saints « dans l’épreuve ne sont pas angoissés, dans la détresse ne sont pas désespérés, terrassés ne périssent pas » (cf. II Cor 4, 17), mais « ce qui est à présent un léger fardeau momentané de leur épreuve leur prépare au-delà de toute mesure un poids éternel de gloire ». Ce n’est pas pour tous, mais pour Paul et ceux qui lui ressemblent que cette présente épreuve est dite passagère et légère, « car ils ont la charité de Dieu » parfaite dans le Christ Jésus, « répandue dans leur cœur par l’Esprit Saint. »

Ainsi, par exemple, l’amour pour Rachel ne permit point que la patriarche Jacob, appliqué aux travaux sept années durant (cf. Gen. 29,18s), ressente la brûlure de la chaleur du jour et la froideur de la nuit. Ainsi j’entends Paul lui-même enflammé par la force de cet amour, déclarer : « La charité excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout. La charité ne tombe jamais. » Il n’est donc rien que n’endure celui qui aime à la perfection. Or il y a bien des choses que nous n’endurons pas, sûrement parce que nous n’avons pas la charité qui endure tout. Et si nous ne supportons pas avec patience quelques défauts, c’est bien que « la charité qui excuse tout » nous manque. Dans la lutte aussi que nous avons contre le diable, nous tombons souvent, sans nul doute parce que n’est pas en nous cette charité qui ne tombe jamais.

– Origène, Commentaire sur le Cantique des Cantiques, SC375, §39-45, p.119-123.

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Le Christ est absolument ce que nous pouvons souhaiter de meilleur, ce que nous pouvons désirer le plus, ce qu’il y a de plus élevé. Tout ce qui est sensible connaît la saturation ; Dieu ne connaît pas de saturation. Il est tout. Dieu est absolument ce que nous pouvons souhaiter de meilleur. Aucune autre joie, aucune autre beauté, rien ne peut Lui être comparable. Que rechercher d’autre, si ce n’est ce qu’il y a de plus élevé ?

L’amour envers le Christ est différent. Il n’a ni fin, ni satiété. Il donne vie, il donne force, il donne santé, il donne, il donne, il donne… Et plus il donne, plus l’homme désire en éprouver le fol amour. L’amour humain est capable de corrompre l’homme, de le rendre fou. Une fois que nous avons aimé le Christ, tous les autres amours cèdent le pas. Les autres amours connaissent la satiété. L’amour charnel connaît la satiété. Après cela, la jalousie peut commencer, les reproches, cela peut même aller jusqu’au meurtre. Cet amour peut se changer en haine. L’amour en Christ ne connaît pas d’altération. L’amour selon le monde dure peu ; il s’éteint peu à peu, tandis que l’amour divin ne cesse de grandir et de devenir toujours plus profond. Tout autre amour peut mener l’homme au désespoir. L’amour divin, quant à lui, nous élève jusqu’à la sphère de Dieu ; il nous fait don de la sérénité, de la joie, de la plénitude. Les autres voluptés fatiguent, alors que celle-ci demeure perpétuellement insatiable. C’est là une volupté qui ne connaît pas de saturation ; dont on n’a jamais assez. C’est le bien suprême. […]

C’est cet amour, ce fol amour, cet enthousiasme aussi qui peuvent même te conduire jusqu’au martyre. Cela fait que tu te sacrifies, que tu ne calcules rien. Cela fait que tu n’as peur de rien. Tu pars loin, dans les grottes et les cavités de la terre. C’est de cette folie en Dieu qu’était touché saint Jean le Calyvite, le saint qui m’a inspiré. Ayant comme point de départ cette folie en Dieu, les saints et les martyrs n’ont hésité devant rien : ils couraient au martyre dans l’enthousiasme. Celui qui aime peu, donne peu. Celui qui aime plus, donne plus ; et celui qui aime vraiment beaucoup, que peut-il donner qui soit digne de cet amour ? Il se donne lui-même. […]

C’est de cette adoration du Christ qu’est venu le Cantique des Cantiques de Salomon. Ce livre-là cultive le désir de Dieu, l’amour divin, l’adoration et l’éveil dans la relation avec l’Époux céleste. Quelles belles paroles, paroles de fol amour, pleines d’amour, de passion, d’amour divin ! Elles paraissent comme humaines et pourtant elles sont divines. […] Dans le Cantique des Cantiques, l’épouse dit de son Époux, le Christ : « Moi je dors, mais mon cœur est en éveil. […] » L’épouse est en éveil et rêve de Lui. Bien qu’elle dorme, c’est vers Lui que son âme est tournée. De cette manière, elle exprime son entière dévotion. Elle Le garde son discontinuer dans son esprit, dans son cœur, jusque dans son sommeil. Elle l’adore. Avez-vous compris ? Cette adoration doit se faire de toute notre âme et de tout notre cœur.

– Saint Porphyre le Kavsokalyvite, Vie et Paroles.

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Toute notre Écriture, mon enfant, aussi bien l’Ancien que le Nouveau Testament, est inspirée par Dieu et utile pour l’enseignement, comme il est écrit (cf. 2 Tm 3,16). Toutefois, si on réfléchit, le livre des psaumes mérite une attention particulière. Chaque livre de l’Écriture, en effet, sert et annonce son propre message. […] Mais le livre des Psaumes, tel un jardin ayant en soi toutes ces choses, les fait chanter et montre de surcroît, en les psalmodiant, ce qu’il a en propre. […] Le Psautier prédit aussi l’ascension corporelle du Christ dans les cieux au psaume 23 : Élevez vos portes, Princes ! Élevez-vous, portes éternelles ! Il entrera le roi de la gloire (v. 7.9). Et au psaume 46 : Dieu monte dans la jubilation, le Seigneur au son de la trompette (v. 6). Il annonce aussi sa session [à la droite du Père] et dit au psaume 109 : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds (v. 1).

– Saint Athanase, Lettre à Marcellin.

Synaxaire selon le nouveau calendrier

Mémoire des Pères de l’Ancien Testament, depuis Adam jusqu’à Joseph, l’époux de la Vierge. Sainte Anastasie de Rome, grande-martyre (vers 304) ; saints Chrysogone, Evode, Eutychien, sainte Théodotie et les autres compagnons de sainte Anastasie, martyrs en Illyrie (vers 304) ; saints néo-martyrs de Russie: Démètre (Kiranov) et Théodore (Poroïkov), prêtres (1938).

Synaxaire selon l’ancien calendrier

Conception de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie par sainte Anne. Commémoration de la dédicace de l’église de la Résurrection à Jérusalem ; sainte Anne, prophétesse, mère du prophète Samuel (XIème s. av. J.-C.) ; sainte Valérie, vierge, martyre à Limoges (IIIème s.) ; Saint Nectaire, apôtre de l’Auvergne avec Baudime et Auditeur (III-IVème s.) ; saint Cyprien, abbé dans le Périgord (526) ; saint Sophrone, archevêque de Chypre (VIème s.) ; sainte Balde, abbesse de Jouarre (VIIème s.) ; saint Étienne « le nouveau luminaire » de Constantinople (912) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Vladimir (Vinogradov), prêtre (1919) ; Vladimir (Djourinsky), prêtre et Euphrosyne (Djourinsky) (1920) ; Basile (Yagodine) et Alexandre (Bouravtsev), prêtres (1937).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Ce dimanche, nous célébrons la conception de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge par sainte Anne. Selon le dessein éternel de Dieu, qui voulait se préparer une demeure très pure pour s’incarner et résider parmi les hommes, Joachim et Anne avaient été empêchés d’engendrer une progéniture. Parvenus tous deux à un âge avancé et restés stériles, comme la nature humaine courbée et desséchée sous le poids du péché et de la mort, ils ne cessaient cependant de supplier Dieu de les délivrer de leur opprobre. Le temps de la préparation voulue par le Seigneur étant accompli, Il envoya l’Archange Gabriel à Joachim, retiré sur une montagne, et à Anne, pleurant son malheur dans son jardin, pour leur annoncer qu’allaient bientôt s’accomplir par eux les prophéties de jadis, et qu’une enfant leur naîtrait, destinée à devenir la véritable Arche de la nouvelle Alliance, l’Échelle divine, le Buisson non consumé, la Montagne non entaillée, le Temple vivant où allait habiter le Verbe de Dieu. En ce jour, par la conception de sainte Anne, c’est la stérilité de toute la nature humaine, séparée de Dieu par la mort, qui prend fin, et par l’enfantement surnaturel de celle qui était restée stérile jusqu’à l’âge où les femmes ne peuvent plus porter de fruit, Dieu annonçait et confirmait le miracle plus étonnant de la conception sans semence et de l’enfantement immaculé du Christ dans le sein de la Très Sainte Vierge et Mère de Dieu. Bien qu’elle fût née par une intervention miraculeuse de Dieu, la sainte Vierge Marie fut cependant conçue par l’union de l’homme et de la femme, selon les lois de notre nature humaine déchue et soumise à la mort et à la corruption depuis le péché d’Adam (Gn 3, 16). Vase d’élection, Écrin précieux préparé par Dieu depuis l’origine des siècles, elle est certes la représentante la plus pure et la plus parfaite de l’humanité, mais elle n’a pas été toutefois mise à part de notre héritage commun et des conséquences du péché de nos premiers parents. Tout comme il convenait que le Christ, en son Incarnation, se rendît semblable aux hommes en tout hormis le péché, afin de les délivrer de la mort par sa mort volontaire (cf. Hb 2, 14), de même il fallait que sa Mère, dans le sein de laquelle le Verbe de Dieu allait s’unir à la nature humaine, fût en tout point semblable à nous, soumise à la mort et à la corruption, de peur que le Salut et la Rédemption ne nous concernent pas pleinement, nous tous fils d’Adam. La Mère de Dieu a été élue et choisie entre toutes les femmes, non pas de manière arbitraire, mais parce que Dieu vit à l’avance qu’elle saurait préserver et garder parfaitement sa pureté pour être digne de Le recevoir. Conçue et née comme nous tous, elle a été jugée digne de devenir la Mère du Fils de Dieu selon la chair et notre mère à tous selon l’esprit d’adoption. Tendre et compatissante, elle peut ainsi intercéder pour nous auprès de son Fils, pour qu’il nous prenne en pitié. Tout comme le Seigneur Jésus-Christ fut le fruit de sa virginité, la sainte Mère de Dieu fut, quant à elle, le fruit de la chasteté de Joachim et Anne. Et c’est en suivant cette voie de la pureté que nous aussi, moines et chastes couples chrétiens, feront naître et grandir en nous le Christ Sauveur.

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