Dimanche 23 août

Dimanche 23 août 2020.

(10 août dans l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (1 Co 9, 1-12)

Frères, si pour d’autres, je ne suis pas apôtre, je le suis du moins pour vous ; car le sceau de mon apostolat, c’est vous qui l’êtes, dans le Seigneur. Ma défense contre mes accusateurs, la voici. N’aurions-nous pas la liberté de manger et de boire ? N’aurions-nous pas la liberté d’être accompagnés partout d’une femme, d’une sœur, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas ? Moi seul et Barnabé n’avons-nous pas la liberté de ne pas travailler ? Qui sert jamais dans l’armée à ses propres frais ? Qui plante une vigne sans en manger les fruits ? Ou qui fait paître un troupeau sans se nourrir du lait du troupeau ? Cela n’est-il qu’un usage humain, ou la Loi ne dit-elle pas la même chose ? En effet, il est écrit dans la loi de Moïse : « Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain ». Dieu s’inquiète-t-Il des bœufs ? N’est-ce pas pour nous qu’Il parle ? Oui, c’est pour nous que cela a été écrit ; car il faut de l’espoir chez celui qui laboure, et celui foule le grain doit avoir l’espoir d’en recevoir sa part. Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif de récolter vos biens matériels ? Si d’autres prennent part de cette liberté à votre égard, pourquoi pas nous à plus forte raison ? Mais nous n’avons pas usé de cette liberté. Nous supportons tout, au contraire, pour ne créer aucun obstacle à l’Évangile du Christ.

Eсли для других я не Апостол, то для вас Апостол; || ибо печать моего апостольства – вы в Господе. Вот мое защищение против осуждающих меня. Или мы не имеем власти есть и пить? Или не имеем власти иметь спутницею сестру жену, как и прочие Апостолы, и братья Господни, и Кифа? Или один я и Варнава не имеем власти не работать? Какой воин служит когда-либо на своем содержании? Кто, насадив виноград, не ест плодов его? Кто, пася стадо, не ест молока от стада? По человеческому ли только рассуждению я это говорю? Не то же ли говорит и закон? Ибо в Моисеевом законе написано: не заграждай рта у вола молотящего. О волах ли печется Бог? Или, конечно, для нас говорится? Так, для нас это написано; ибо, кто пашет, должен пахать с надеждою, и кто молотит, долженмолотить с надеждою получить ожидаемое. Если мы посеяли в вас духовное, велико ли то, если пожнем у вас телесное? Если другие имеют у вас власть, не паче ли мы? Однако мы не пользовались сею властью, но все переносим, дабы не поставить какой преграды благовествованию Христову.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (18, 23-25)

En ce temps-là, Jésus dit cette parabole. « Aussi le Royaume des cieux ressemble-t-il à un roi humain qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait ce bilan, quand on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre ainsi que sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possédait, et de rembourser sa dette. Se jetant alors à ses pieds, le serviteur, prosterné, lui disait : « Sois patient avec moi, et je te rembourserai tout ! » Pris de miséricorde, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette. En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait cent pièces d’argent ; il le saisit et l’étouffait, en lui disant : « Rembourse ce que tu dois ! » Son compagnon se jeta donc à ses pieds et il le suppliait en disant : « Sois patient envers moi, et je te rembourserai ! » Mais l’autre ne voulut pas : mais il le fit jeter en prison, jusqu’à ce qu’il eût remboursé ce qu’il devait. Voyant ce qui venait de se passer, ses compagnons furent profondément attristés et ils allèrent informer leur maître de tout ce qui était arrivé. Alors, le faisant venir, son maître lui dit : « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute ta dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, faire miséricorde à ton compagnon, comme moi-même je t’avais fait miséricorde ? » Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi, conclut Jésus, que mon Père céleste fera avec vous, si chacun ne pardonne pas à son frère du fond de son cœur. »

Посему Царство Небесное подобно царю, который захотел сосчитаться с рабами своими; когда начал он считаться, приведен был к нему некто, который должен был ему десять тысяч талантов; а как он не имел, чем заплатить, то государь его приказал продать его, и жену его, и детей, и всё, что он имел, и заплатить; тогда раб тот пал, и, кланяясь ему, говорил: государь! потерпи на мне, и всё тебе заплачу. Государь, умилосердившись над рабом тем, отпустил его и долг простил ему. Раб же тот, выйдя, нашел одного из товарищей своих, который должен был ему сто динариев, и, схватив его, душил, говоря: отдай мне, что́ должен. Тогда товарищ его пал к ногам его, умолял его и говорил: потерпи на мне, и всё отдам тебе. Но тот не захотел, а пошел и посадил его в темницу, пока не отдаст долга. Товарищи его, видев происшедшее, очень огорчились и, придя, рассказали государю своему всё бывшее. Тогда государь его призывает его и говорит: злой раб! весь долг тот я простил тебе, потому что ты упросил меня; не надлежало ли и тебе помиловать товарища твоего, ка́к и я помиловал тебя? И, разгневавшись, государь его отдал его истязателям, пока не отдаст ему всего долга. Та́к и Отец Мой Небесный поступит с вами, если не простит каждый из вас от сердца своего брату своему согрешений его.

Paroles des Pères

Après le pain de chaque jour, nous demandons dans le « Notre Père » le pardon de nos péchés, afin que, nourris par Dieu, nous vivions en Dieu. Il ne s’agit pas seulement de la vie présente, mais de la vie éternelle où nous ne pouvons arriver qu’autant que nos offenses seront pardonnées. Le Seigneur donne à ces offenses le nom de dettes, comme dans son Évangile : « Je t’ai remis toute ta dette parce que tu m’en as prié » (Mt 28, 32). Nous rappeler que nous sommes pécheurs est un avis aussi salutaire que sage ; car forcés de prier pour nos fautes et d’implorer le pardon de Dieu, nous apprenons à nous connaître nous-mêmes. (…) C’est Dieu qui, en nous disant de prier pour nos fautes, nous promet la miséricorde et le pardon.

Cependant, mes frères, Dieu ajoute à sa promesse une condition. Il veut que nous demandions la remise de nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs. Il nous montre, par-là, que nous ne pouvons obtenir notre grâce pour nos péchés qu’autant que nous nous montrons miséricordieux envers nos débiteurs. Aussi il nous dit dans l’Évangile : « On se servira à votre égard de la mesure dont vous aurez usé envers vos frères » (Mt 7, 2). Le serviteur qui, après avoir reçu de son maître la remise de sa dette, ne voulut pas user de la même condescendance envers son compagnon d’esclavage fut jeté en prison (Mt 18,34). Par sa dureté, il perdit ce que son maître lui avait généreusement accordé. Le Seigneur insiste plus fortement encore sur ce point : « Lorsque vous voudrez prier si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez-le, afin que votre Père céleste pardonne aussi vos péchés. Si vous ne pardonnez pas vous-mêmes, votre Père qui est dans le ciel ne vous remettra pas non plus vos péchés » (Mt 9, 25). Il ne vous restera aucune excuse au jour du jugement, car vous serez jugé d’après votre propre sentence ; vous serez traité comme vous aurez traité les autres.

Le Seigneur veut que ses enfants soient unis par les liens de la paix et de la concorde ; il veut qu’ils persévèrent dans cette charité qu’ils tiennent de leur seconde naissance. Nous donc, qui sommes les fils de Dieu, persévérons dans la paix qu’il nous a laissée et, puisque nous n’avons qu’« un seul esprit » (Eph. 4, 4), n’ayons qu’une seule pensée et un seul sentiment. Le Seigneur n’accepte pas le sacrifice de celui qui conserve dans son cœur des sentiments de haine ; il l’éloigne de l’autel ; il lui ordonne d’aller se réconcilier avec son frère et de revenir ensuite lui adresser des prières inspirées par l’esprit de charité. Le sacrifice le plus agréable à Dieu c’est la paix, la concorde fraternelle, l’unité du Père et du Fils et du Saint-Esprit reproduite dans le peuple chrétien.

– Saint Cyprien de Carthage, De l’oraison dominicale.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Clôture de la Fête de la Dormition de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.
Saint Irénée, évêque de Lyon, martyr (202) ; saint Irénée, évêque de Sirmium, et ses compagnons saints Or et Oropsis, martyrs (304) ; saint Loup, martyr à Thessalonique (vers 306) ; saint Callinique, patriarche de Constantinople (705) ; saint Minerve, saint Eléazar et ses 8 fils, martyrs à Lyon (III°) ; saints Timothée et Apollinaire, mertyrs à Reims (III°) ; saint Flavien, évêque dAutun (VII°) ; saint Valérien, évêque de Cimiez (vers 460) ; saint Flavius, évêque de Rouen (vers 544) ; saints Altigien et Hilarin, moines, martyrs en Côte d’Or (731) ; sainte Tydfil, martyre au pays de Galles. (vers 480). 

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 23 août, mémoire du Saint Hiéromartyr IRÉNÉE, Evêque de SIRMIUM et de ses compagnons ÔR et OROPSIS, morts par le glaive.

Le saint Martyr du Christ Irénée était Evêque de Sirmium (aujourd’hui Srijemska Mitrovica), la capitale de la Pannonie Seconde, sous le règne de Dioclétien et Maximien (vers 304), à une époque où il était encore permis aux Evêques d’être mariés . Comme il proclamait avec assurance la Parole de Dieu et provoquait la conversion d’un grand nombre de ses concitoyens, il fut arrêté par les païens et traduit devant le gouverneur Probus. Après l’avoir interrogé sur son identité, le magistrat l’invita à sacrifier aux dieux invincibles, afin de vivre en paix dans la cité. Le valeureux disciple du Christ répondit qu’en aucune façon il ne se soumettrait aux coutumes idolâtres, et qu’il n’avait cure de la paix qu’on lui proposait. Il fut livré à diverses tortures: la flagellation, les ongles de fer et les verges, mais resta inébranlable dans sa confession du Sauveur. Poussant la cruauté à son comble, Probus avait convoqué la famille du saint pour assister aux supplices. Sa femme et ses enfants lui baisaient les pieds et le suppliaient d’avoir pitié d’eux, tandis que sa mère et sa domesticité se répandaient en lamentations. Comme le gouverneur le pressait de se laisser attendrir par ces larmes et de ne point perdre le meilleur de ses années, le Saint lui répliqua que c’était précisément pour ne pas se perdre éternellement qu’il refusait de sacrifier.

Renvoyé en prison, il comparut de nouveau devant le proconsul quelques jours plus tard. Comme on lui demandait s’il était marié et avait des enfants, élevant son âme au-dessus des sentiments de la nature, le Saint répondit: « Le Sauveur nous a enseigné que quiconque lui préférerait père, mère, femme et enfants (cf. Mat. 10:37) n’était pas digne de Lui. Aussi quand je pense à Dieu et à la félicité qu’Il a promise à ses fidèles serviteurs, je méprise toute chose de cette terre. Mes enfants ne perdront pas beaucoup à ma mort, car je leur laisse pour Père le Dieu qu’ils adorent avec moi. J’ai confiance qu’Il prendra soin d’eux et les fera héritiers de Son Royaume. Accomplis donc ce qui t’a été ordonné. » Le magistrat le condamna à être noyé dans la Save. Saint Irénée répliqua qu’après tant de menaces, il s’attendait à une mort plus cruelle; alors, hors de lui, Probus ordonna de le décapiter avant de le jeter dans le fleuve. Il fut amené sur le pont d’Artémis et, après avoir été dépouillé de ses vêtements, il rendit grâce au Christ de l’avoir rendu digne de participer par ces tourments à la gloire éternelle, puis les gardes lui tranchèrent la tête et jetèrent son corps dans le fleuve. Une église fut ensuite érigée en son honneur, à l’est de la cité, où il était vénéré comme un des plus illustres Martyrs de Sirrnium.

On rapporte que deux Chrétiens, probablement originaires d’Égypte, Ôr et Oropsis, comparurent alors aussi en jugement. On les précipita dans une fournaise, mais une ondée descendue du ciel éteignit le feu. Ils furent ensuite livrés en pâture aux fauves qui les laissèrent indemnes, et après avoir échappé à d’autres supplices, ils furent finalement décapités et jetés eux aussi dans la Save.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Laurent, diacre, saint Sixte II, pape de Rome, saints Félicissime et Agapit, diacres, martyrs à Rome (258) ; saint Laurent, fol en Christ à Kalouga (1515) ; saint Auteur, évêque de Metz (V°) ; saint Arège, évêque de Lyon (VII°) ; sainte Agilberte (ou Gilberte), abbesse à Jouarre (VII°) ; saint Bertram de Ham, ermite (VIII°).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 10 août, nous célébrons la mémoire des Saints Martyrs: LAURENT l’Archidiacre, SIXTE Pape de Rome et HIPPOLYTE.

Saint Sixte (ou Xyste) était grec de naissance et il avait étudié la philosophie à Athènes avant de venir s’installer à Rome sous le règne de l’empereur Valérien et le pontificat de Saint Étienne 1er (cf 3 août). D’abord favorable aux Chrétiens, l’empereur, qui était tombé sous l’influence de mages et de devins égyptiens après une expédition malheureuse en Orient, publia alors un édit qui interdisait l’exercice public du culte et prescrivait à tous les Clercs de sacrifier aux dieux sous peine d’exil. Saint Étienne ayant été l’une des premières victimes de cette persécution, on consacra Sixte pour lui succéder. La persécution s’intensifia alors et l’on décréta que les Evêques, Prêtres et Diacres seraient exécutés sur simple constatation de leur identité, tandis que les laïcs seraient condamnés à la dégradation et aux travaux forcés. Saint Sixte fut alors arrêté et conduit, après un premier interrogatoire, à la célèbre prison Mamertine. Sur le chemin, son Archidiacre Laurent le rencontra et lui dit avec larmes: « Où vas-tu, Père, sans ton fils? Quel sacrifice t’apprêtes-tu à célébrer sans ton Diacre? Est-ce que tu m’en as trouvé indigne? Est-ce que tu refuseras à celui que tu as admis aux Saints Mystères d’être ton compagnon pour verser son sang? » L’Evêque lui répondit: « Non, mon fils, je ne t’abandonne pas, mais de plus grands combats te sont réservés. Nous, comme des vieillards, nous sommes engagés dans un léger combat. Mais pour toi, jeune homme vigoureux, un triomphe plus glorieux sur le tyran t’attend. Cesse de pleurer. Dans trois jours le Diacre suivra le Prêtre. » Et, avant de lui donner le baiser de paix, il lui confia le soin d’administrer en son nom les biens de l’Église. Laurent accomplit aussitôt sa tâche selon Dieu, en distribuant les richesses de l’Église aux Clercs et aux pauvres. Sur le mont Coelius, il rencontra une veuve, nommée Kyriaquie, qui cachait chez elle beaucoup de Chrétiens. À la faveur de la nuit, il leur apporta de l’argent et des vêtements, et passa ensuite dans diverses maisons, guérissant les malades et lavant les pieds des fidèles à l’imitation du Seigneur.

Comme le Pape avait été condamné à être décapité sur la voie Appienne, Saint Laurent se rendit sur son passage et lui cria: « Ne me laisse pas, Père Saint, parce que j’ai déjà distribué les trésors que tu m’avais confiés. » Entendant parler de trésors, les soldats s’emparèrent aussitôt de Laurent et le conduisirent au tribun Parthénius qui avertit l’empereur. Jeté en prison et confié à la garde du tribun Hippolyte, Saint Laurent guérit par sa prière et convertit un aveugle nommé Lucillus. A cette nouvelle, de nombreux autres aveugles accoururent et furent tous guéris par le Saint, qui baptisa en outre Hippolyte avec les dix-neuf personnes de sa maison.

Convoqué par Valérien, qui le somma de lui livrer ses trésors, Laurent demanda qu’on lui procure, après un délai de trois jours, des chars en grande quantité. Entre temps, il fit convoquer dans la maison d’Hippolyte des aveugles, boiteux, malades et miséreux de toutes sortes, puis, les ayant placés sur les chars, il vint les présenter au palais en annonçant: « Voici les trésors éternels de l’Église, qui ne diminuent pas et augmentent toujours, qui sont répandus en chacun et se trouvent en tous. » Pris de fureur, Valérien s’écria: « Sacrifie aux dieux et oublie l’art magique dans lequel tu te confies. » Saint Laurent répliqua que rien ne lui ferait préférer le culte des démons au Créateur de toutes choses. Il fut alors livré à la torture puis jeté en prison. Après un second interrogatoire au palais de Tibère sur le mont Palatin, on lui appliqua des lames de fer rougies au feu, et on le fustigea avec des fouets plombés et des chaînes garnies de crochets à leurs extrémités. Devant son endurance surnaturelle, un soldat, Romain, se convertit et fut exécuté sur-le-champ.

Un troisième interrogatoire eut lieu aux Thermes situés près du palais de Salluste. L’empereur fit fracasser les mâchoires du Saint à coups de pierres, puis il ordonna de le dépouiller de ses vêtements et de l’étendre sur un lit en forme de gril posé sur des charbons ardents. Sommé une dernière fois de sacrifier aux dieux, Laurent déclara: « Moi, je m’offre au seul vrai Dieu en sacrifice d’agréable odeur, parce que le sacrifice qui convient à Dieu c’est un coeur broyé et humilié (Ps. 50:19) ». Comme les bourreaux activaient le feu, il dit au tyran: « Apprends, malheureux, que ce brasier m’apporte le raffaîchissement, mais à toi le supplice éternel. Maintenant que je suis cuit d’un côté, tourne-moi donc de l’autre! » Quand on l’eut retourné, il adressa une dernière prière: « Je Te rends grâce, Seigneur Jésus-Christ, parce que j’ai mérité de franchir les portes de Ton Royaume ». Puis il rendit l’esprit.

Hippolyte alla l’enterrer secrètement dans la propriété de la veuve Kyriaquie, en compagnie du Prêtre Justin. Il fut dénoncé et bientôt arrêté, mais un Ange vint le délivrer et le transporta dans sa maison, où il fit de touchants adieux à ses parents et à ses serviteurs, et leur offrit un festin. Ils se trouvaient tous attablés quand les soldats surgirent et s’emparèrent à nouveau d’Hippolyte pour le conduire devant l’empereur. Espérant vaincre sa résolution le souverain le fit revêtir de ses ornements militaires et lui promit de plus grands honneurs encore. Mais le Saint resta inflexible et déclara qu’il ne souhaitait plus qu’un seul honneur: celui de servir dans la milice du Christ. Flagellé avec des chaînes portant à leurs extrémités des crochets, il fut ensuite attaché derrière des chevaux sauvages qui traînèrent le valeureux Martyr sur une longue distance. C’est ainsi qu’il remporta la palme de la victoire, précédé de peu par sa nourrice, Concordia, et les gens de sa maison qu’il avait convertis5. On raconte que, sept jours après son Martyre, Saint Hippolyte apparut à l’empereur et à son fils qui se rendaient à l’amphithéâtre, et qu’il les châtia avec des chaînes de feu invisibles.