Dimanche 24 mai – de l’Aveugle-né

Dimanche de l’Aveugle-né

Dimanche 24 mai 2020.

(11 mai dans l’ancien calendrier.)

Ce sixième dimanche de Pâques, nous célébrons le miracle de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ en faveur de l’Aveugle-né.

Péricopes de ce dimanche

Lecture des Actes des Apôtres (16, 16-34)

En ces jours-là, les apôtres se rendaient à la prière, lorsque vint à leur rencontre une jeune servante, douée d’un esprit divinateur et qui, par ses oracles, procurait à ses maîtres un grand profit. S’étant mise à la suite de Paul et de Silas, elle ne cessait de crier : « Ces gens-là sont des serviteurs du Dieu très haut, qui nous annoncent une voie de salut ! » Et elle fit cela pendant plusieurs jours. A la fin, Paul, excédé, se retourna et dit à l’esprit : « Au Nom de Jésus Christ, je t’ordonne de la quitter ! » Et l’esprit sortit d’elle au même instant. Alors ses maîtres, voyant disparaître leur espérance de profit, s’en prirent à Paul et à Silas, les menèrent sur la place publique devant les magistrats et les présentèrent aux commandants : « Ces gens-là, dirent-ils, sèment le trouble dans notre cité ; ce sont des Judéens, et ils proposent des mœurs qu’il ne nous est pas permis d’accepter ni de suivre, à nous les Romains ! » Alors la foule s’ameuta contre eux ; les commandants leur firent arracher leurs vêtements et ordonnèrent de les fustiger. Quand ils eurent reçu de nombreux coups, ils les firent jeter en prison et recommandèrent au geôlier de les garder avec soin. Celui-ci, vu l’ordre reçu, les jeta dans le cachot le plus sûr, et leur mit des entraves aux pieds. Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et louaient Dieu, et les autres prisonniers les écoutaient. Soudain se produisit un grand tremblement de terre, dont la violence ébranla les fondements de la prison, au point que toutes les portes s’ouvrirent et que les liens de tous les prisonniers se trouvèrent détachés. Tiré de son sommeil et voyant ouvertes les portes de la prison, le geôlier sortit son glaive et il allait se tuer, pensant que les prisonniers s’étaient évadés. Mais Paul, à grands cris, l’interpella et lui dit : « Ne te fais aucun mal, car nous sommes tous ici ! » Ayant demandé de la lumière, le geôlier accourut et, tout tremblant, se jeta aux pieds de Paul et de Silas. Puis il les fit sortir et leur demanda : « Mes seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Ils lui dirent : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et les tiens ! » Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. A l’heure même, en pleine nuit, le geôlier les prit avec lui ; il lava leurs plaies, puis aussitôt se fit baptiser, lui et les siens. Après quoi, il les fit monter dans sa maison pour y dresser une table et se réjouir avec tous les siens d’avoir cru en Dieu.

Случилось, что, когда мы шли в молитвенный дом, встретилась нам одна служанка, одержимая духом прорицательным, которая черезпрорицание доставляла большой доход господам своим. Идя за Павлом и за нами, она кричала, говоря: сии человеки – рабы Бога Всевышнего, которые возвещают нам путь спасения. Это она делала много дней. Павел, вознегодовав, обратился и сказал духу: именем Иисуса Христа повелеваю тебе выйти из нее. И дух вышел в тот же час. Тогда господа ее, видя, что исчезла надежда дохода их, схватили Павла и Силу и повлекли на площадь к начальникам. И, приведя их к воеводам, сказали: сии люди, будучи Иудеями, возмущают наш город и проповедуют обычаи, которых нам, Римлянам, не следует ни принимать, ни исполнять. Народ также восстал на них, а воеводы, сорвав с них одежды, велели бить их палками и, дав им много ударов, ввергли в темницу, приказав темничному стражу крепко стеречь их. Получив такое приказание, он ввергнул их во внутреннюю темницу и ноги их забил в колоду. Около полуночи Павел и Сила, молясь, воспевали Бога; узники же слушали их. Вдруг сделалось великое землетрясение, так что поколебалось основание темницы; тотчас отворились все двери, и у всех узы ослабели. Темничный же страж, пробудившись и увидев, что двери темницы отворены, извлек меч и хотел умертвить себя, думая, что узники убежали. Но Павел возгласил громким голосом, говоря: не делай себе никакого зла, ибо все мы здесь. Он потребовал огня, вбежал в темницу и в трепете припал к Павлу и Силе, и, выведя их вон, сказал: государи мои! что мне делать, чтобы спастись? Они же сказали: веруй в Господа Иисуса Христа, и спасешься ты и весь дом твой. И проповедали слово Господне ему и всем, бывшим в доме его. И, взяв их в тот час ночи, он омыл раны их и немедленно крестился сам и все домашние его. И, приведя их в дом свой, предложил трапезу и возрадовался со всем домом своим, что уверовал в Бога.

Lecture de l’Évangile selon saint Jean (9, 1-38)

En ce temps-là, en passant, Jésus vit, assis, un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent en disant : « Maître, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents, n’ont péché, mais c’est afin qu’en lui se manifestent les œuvres de Dieu. Il nous faut, tant qu’il fait jour, accomplir les œuvres de celui qui m’a envoyé ; vient la nuit où nul ne peut travailler. Pendant que Je suis dans le monde, Je suis la lumière du monde. » Ayant dit cela, Jésus cracha à terre et fit de la boue avec sa salive, puis Il lui appliqua la boue sur les yeux et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé (ce qui signifie « envoyé »). » L’homme partit donc et se lava, et revint voyant.

Alors les voisins et ceux qui l’avaient vu auparavant (c’était un mendiant) dirent : « N’est-ce pas lui qui était assis et mendiait ? » Certains disaient : « C’est lui. » D’autres disaient : « Non, mais il lui ressemble. » Mais, lui, dit : « C’est moi. » Ils lui dirent donc : « Comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Celui-ci répondit : « L’homme appelé Jésus a fait de la boue, m’en a enduit les yeux et Il m’a dit : Va te laver à la piscine de Siloé. J’y suis donc allé, je me suis lavé et suis devenu voyant. » Ils lui dirent : « Où est-il ? » Il dit : « Je ne sais pas. »

On conduisit aux Pharisiens celui qui avait été aveugle. Or le jour où Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux, était un sabbat. Les Pharisiens lui demandèrent alors à leur tour comment il avait eu la vue. Il leur dit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé et je vois. » Certains Pharisiens dirent alors : « Cet homme ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le sabbat. » Mais d’autres dirent : « Comment un pécheur peut-il faire de tels signes ? » Et il y eut division parmi eux. Ils dirent encore à l’aveugle : « Que dis-tu de lui, de ce qu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Avant d’avoir fait appeler les parents de celui qui voyait, les Judéens ne crurent cependant pas qu’aveugle il eût trouvé la vue. Et ils leur demandèrent : « Est-ce là votre fils, dont vous dites, vous, qu’il est né aveugle. Comment alors voit-il maintenant ? » Ses parents répondirent : « Nous savons que c’est notre fils et qu’il est né aveugle. Comment voit-il maintenant, nous ne le savons pas, ou, qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas. Demandez-lui, il a l’âge de parler de lui-même. » Ses parents disaient cela par crainte des Judéens, parce que ceux-ci avaient décidé entre eux que, si quelqu’un reconnaissait Jésus comme Christ, il serait exclu de l’assemblée. C’est donc pourquoi ils dirent : « Il a l’âge, interrogez-le. » Les Pharisiens appelèrent donc une seconde fois l’homme qui avait été aveugle et lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous, nous savons que cet homme est un pécheur. » Lui, répondit alors : « Si c’est un pécheur, je ne sais pas ; je sais une chose c’est que j’étais aveugle et que, maintenant, je vois. » Ils lui dirent à nouveau : « Que t’a-t-il fait ? Comme t’a-t-il ouvert les yeux ? » Il répondit : « Je vous l’ai déjà dit : n’avez-vous pas écouté, que vous vouliez l’entendre une nouvelle fois ? Ne voudriez-vous pas, vous aussi, devenir ses disciples ? » Alors, ils l’injurièrent et dirent : « C’est toi qui es disciple de celui-là ; nous, c’est de Moïse que nous sommes disciples. Nous, nous savons que Dieu a parlé à Moïse et que Dieu n’écoute pas les pécheurs, mais, celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « C’est pour cela, en effet, que je suis étonné, parce que vous ne savez pas d’où il est, et il m’a ouvert les yeux. Nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs, mais si quelqu’un est pieux et fait sa volonté, il l’écoute. Jamais, jusqu’à présent on n’a entendu dire qu’on eût ouvert les yeux d’un aveugle de naissance. Si cet homme n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils lui répondirent : « De naissance, tu n’es, toi, que péché, et tu nous enseignerais ? » Et ils le mirent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé et, le rencontrant, Il lui dit : « Toi, crois-tu en le Fils de l’Homme ? » Il répondit : « Et qui est-Il, Seigneur, que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu l’as vu, et celui qui parle avec toi, c’est lui. » Il dit alors : « Je crois, Seigneur » ; et il se prosterna devant Jésus.

И, проходя, увидел человека, слепого от рождения. Ученики Его спросили у Него: Равви́! кто согрешил, он или родители его, что родился слепым? Иисус отвечал: не согрешил ни он, ни родители его, но это для того, чтобы на нем явились дела Божии. Мне должно делать дела Пославшего Меня, доколе есть день; приходит ночь, когда никто не может делать. Доколе Я в мире, Я свет миру. Сказав это, Он плюнул на землю, сделал брение из плюновения и помазал брением глаза слепому, и сказал ему: пойди, умойся в купальне Силоам, что значит: посланный. Он пошел и умылся, и пришел зрячим. Тут соседи и видевшие прежде, что он был слеп, говорили: не тот ли это, который сидел и просил милостыни? Иные говорили: это он, а иные: похож на него. Он же говорил: это я. Тогда спрашивали у него: как открылись у тебя глаза? Он сказал в ответ: Человек, называемый Иисус, сделал брение, помазал глаза мои и сказал мне: пойди на купальню Силоам и умойся. Я пошел, умылся и прозрел. Тогда сказали ему: где Он? Он отвечал: не знаю. Повели сего бывшего слепца к фарисеям. А была суббота, когда Иисус сделал брение и отверз ему очи. Спросили его также и фарисеи, как он прозрел. Он сказал им: брение положил Он на мои глаза, и я умылся, и вижу. Тогда некоторые из фарисеев говорили: не от Бога Этот Человек, потому что не хранит субботы. Другие говорили: как может человек грешный творить такие чудеса? И была между ними распря. Опять говорят слепому: ты что скажешь о Нем, потому что Он отверз тебе очи? Он сказал: это пророк. Тогда Иудеи не поверили, что он был слеп и прозрел, доколе не призвали родителей сего прозревшего и спросили их: это ли сын ваш, о котором вы говорите, что родился слепым? как же он теперь видит? Родители его сказали им в ответ: мы знаем, что это сын наш и что он родился слепым, 21а как теперь видит, не знаем, или кто отверз ему очи, мы не знаем. Сам в совершенных летах; самого спроси́те; пусть сам о себе скажет. Так отвечали родители его, потому что боялись Иудеев; ибо Иудеи сговорились уже, чтобы, кто признает Его за Христа, того отлучать от синагоги. Посему-то родители его и сказали: он в совершенных летах; самого спроси́те. Итак, вторично призвали человека, который был слеп, и сказали ему: воздай славу Богу; мы знаем, что Человек Тот грешник. Он сказал им в ответ: грешник ли Он, не знаю; одно знаю, что я был слеп, а теперь вижу. Снова спросили его: что сделал Он с тобою? как отверз твои очи? Отвечал им: я уже сказал вам, и вы не слушали; что еще хотите слышать? или и вы хотите сделаться Его учениками? Они же укорили его и сказали: ты ученик Его, а мы Моисеевы ученики. Мы знаем, что с Моисеем говорил Бог; Сего же не знаем, откуда Он. Человек прозревший сказал им в ответ: это и удивительно, что вы не знаете, откуда Он, а Он отверз мне очи. Но мы знаем, что грешников Бог не слушает; но кто чтит Бога и творит волю Его, того слушает. От века не слыхано, чтобы кто отверз очи слепорожденному. Если бы Он не был от Бога, не мог бы творить ничего. Сказали ему в ответ: во грехах ты весь родился, и ты ли нас учишь? И выгнали его вон. Иисус, услышав, что выгнали его вон, и найдя его, сказал ему: ты веруешь ли в Сына Божия? Он отвечал и сказал: а кто Он, Господи, чтобы мне веровать в Него? Иисус сказал ему: и видел ты Его, и Он говорит с тобою. Он же сказал: верую, Господи! И поклонился Ему.

Paroles des Pères

Jésus a regardé l’aveugle avec tant d’attention, que ses disciples l’ayant aperçu, se portèrent à lui faire cette demande : « Maître, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Question fondée sur une fausse supposition : car comment cet homme aurait-il pu commettre quelque péché avant de naître ? Pourquoi aurait-il été puni pour le péché de ses parents ? (…) Pourquoi cet homme est-il donc né aveugle ? « Afin », dit l’Écriture, « qu’en lui se manifestent les œuvres de Dieu » (…) Quoi ! direz-vous, cet homme a donc reçu cette disgrâce pour faire éclater la gloire de Dieu ? Mais quel mal, je vous prie, lui en est-il arrivé ? Et si le Seigneur n’avait point voulu qu’il vînt au monde, qu’auriez-vous à répliquer ? Mais moi, je dis que de cet aveuglement même, est résulté pour lui un bien : car il a vu par les yeux de l’âme. De quoi a-t-il servi aux autorités juives d’avoir des yeux ? En voyant ils ont été comme des aveugles qui ne voient point, et ils se sont attiré un plus grand supplice. Mais la cécité, quel tort a-t-elle fait à celui-ci ? Pour avoir été aveugle, il a reçu la vue. Comme donc les maux de cette vie ne sont point de vrais maux, de même les biens ne sont pas de vrais biens. Mais le péché seul est un mal, la cécité, au contraire, n’est point un mal.

– Saint Jean Chrysostome, Homélies sur l’Évangile selon saint Jean, LVI.

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Lorsqu’il eut affaire à l’aveugle-né, ce ne fut plus par une parole, mais par un acte, qu’il lui rendit la vue : il en agit de la sorte non sans raison ni au hasard, mais afin de faire connaître la Main de Dieu qui, au commencement, avait modelé l’homme. Et c’est pourquoi, comme les disciples lui demandaient par la faute de qui, de lui-même ou de ses parents, cet homme était né aveugle, le Seigneur déclara : « Ni lui n’a péché, ni ses parents, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. » Ces « œuvres de Dieu » sont le modelage de l’homme, car c’est bien par un acte qu’il avait effectué ce modelage, selon ce que dit l’Écriture : « Et Dieu prit du limon de la terre, et il modela l’homme. » C’est pour cela que le Seigneur cracha à terre, fit de la boue et en enduisit les yeux de l’aveugle, montrant par-là de quelle façon avait eu lieu le modelage originel et, pour ceux qui étaient capables de comprendre, manifestant la Main de Dieu par laquelle l’homme avait été modelé à partir du limon. Car ce que le Verbe Artisan avait omis de modeler dans le sein maternel, il l’accomplit au grand jour, « afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui » et que nous ne cherchions plus ni une autre Main par laquelle aurait été modelé l’homme, ni un autre Père, sachant que la Main de Dieu qui nous a modelés au commencement et nous modèle dans le sein maternel, cette même Main, dans les derniers temps, nous a recherchés quand nous étions perdus, a recouvré sa brebis perdue, l’a chargée sur ses épaules et l’a réintégrée avec allégresse dans le troupeau de la vie.

Que le Verbe de Dieu nous modèle dans le sein maternel, Jérémie l’affirme : « Avant de te modeler dans le ventre de ta mère, je t’ai connu, et avant que tu sois sorti de son sein, je t’ai sanctifié et je t’ai établi prophète pour les nations. » Paul dit pareillement : « Lorsqu’il plut à Celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, afin que je l’annonce parmi les gentils… »

Ainsi donc, puisque nous sommes modelés dans le sein maternel par le Verbe, ce même Verbe remodela les yeux de l’aveugle-né : il fit ainsi apparaître au grand jour Celui qui nous modèle dans le secret, car c’était bien le Verbe lui-même qui s’était rendu visible aux hommes ; il fit en même temps connaître le modelage originel d’Adam, c’est-à-dire de quelle manière Adam avait été fait et par quelle Main il avait été modelé, et il fit voir le tout à l’aide de la partie, car le Seigneur qui remodela les yeux était Celui qui avait modelé l’homme tout entier en exécutant la volonté du Père.

Et parce que, en cette chair modelée selon Adam, l’homme était tombé dans la transgression et avait besoin du bain de la régénération, le Seigneur dit à l’aveugle-né après lui avoir enduit les yeux de boue : « Va te laver à la piscine de Siloé », lui octroyant ainsi simultanément le modelage et la régénération opérée par le bain. Aussi, après s’être lavé, « s’en revint-il voyant clair », afin tout à la fois de reconnaître Celui qui l’avait modelé et d’apprendre quel était le Seigneur qui lui avait rendu la vie.

– Saint Irénée de Lyon, Contre les hérésies, livre V.

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Si le Seigneur voit que l’âme se rassemble en elle-même autant qu’elle le peut, qu’elle cherche et attend jour et nuit le Seigneur et crie vers lui, conformément à son précepte de prier sans cesse, en toute situation, alors il lui rendra justice, selon ses promesses, la purifiera de ses péchés et se la donnera à lui-même comme une épouse sans reproche et sans tache. Si tu crois que tout cela est vrai, ce qui est le cas, sois attentif à toi-même, vois si ton âme a trouvé la lumière conductrice, la vraie nourriture et le vrai breuvage, qu’est le Seigneur. Si tu ne les as pas, cherche nuit et jour, afin de l’obtenir. Quand tu vois le soleil, cherche le vrai Soleil, car tu es aveugle. Si tu vois la lumière, jette un regard sur ton âme, pour voir si tu as trouvé la vraie et bonne Lumière. Car tout ce qui est visible est une ombre des vraies réalités de l’âme. En effet, à côté de l’homme visible, il y en a un autre, intérieur, avec des yeux que Satan a aveuglés et des oreilles qu’il a rendues sourdes. Mais Jésus est venu pour rendre la santé à cet homme intérieur. A lui soient la gloire et la puissance, avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles. Amen.

– Saint Macaire le Grand, Homélies spirituelles, 33, 4.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Siméon le jeune, stylite au Mont Admirable en Syrie (596) ; saint Mélèce le stratélate, avec saints Étienne, Jean, Sérapion l’égyptien, Callinique le mage, Théodore, Fauste et 11208 guerriers, avec des femmes et des enfants, tous martyrs en Galatie (vers 218) ; saint Donatien et son frère, saint Rogatien, martyrs à Nantes (vers 300); saint Vincent de Lérins, moine (445) ; saint Misselin, prêtre à Tarbes (Vème s.) ; saint Nicétas le stylite, moine à Pereslavl (1186).

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Mocius (ou Mucius), prêtre, martyr à Constantinople (vers 295) ; saint Udaut, apôtre des Huns, martyr (452) ; saint Mamert, évêque de Vienne (477) ; saint Possesseur, évêque de Verdun (vers 486) ; saint Gengoux, martyr à Availon (760) ; saints Cyrille et Méthode, égaux aux apôtres, apôtres des Slaves (IXème s.) ; saint Sophrone, reclus des Grottes de Kiev (XIIIème s.) ; saint Nicodème, archevêque de Serbie (1325) ; saint Joseph, métropolite d’Astrakan, martyr (1671) ; saints néomartyrs de Russie : Michel (Biélorossov), prêtre (1920), Alexandre, archevêque de Kharkov (1940).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon le nouveau calendrier

Ce dimanche, nous célébrons la mémoire de saint Syméon le Sylite le jeune. La Notre saint Père théophore Syméon naquit à Antioche, en 521, d’un couple de parfumeurs originaires d’Édesse. Sa naissance avait été annoncée à sa mère, sainte Marthe, par une apparition du saint Précurseur, qui donna le nom de l’enfant et prédit qu’il mènerait, à son exemple, une vie d’ascèse. Né sans douleurs, Syméon n’acceptait de prendre que le sein droit de sa mère et refusait de téter quand celle-ci avait mangé de la viande. Dès son baptême, à l’âge de deux ans, il se mit à parler et répéta pendant sept jours : « J’ai un père et je n’en ai point. J’ai une mère et je n’en ai point », annonçant ainsi son parfait détachement des choses terrestres. À l’âge de cinq ans, il échappa miraculeusement à un tremblement de terre (25 mai 526), avec sa mère, alors que son père périssait sous les décombres de leur demeure. Quelque temps après, l’enfant aperçut sur la muraille le Christ entouré d’une foule de justes, qui lui enseigna la voie à suivre pour acquérir la sagesse et échapper au châtiment de Dieu. Un personnage vêtu de blanc lui apparut ensuite et l’invita à le suivre vers une montagne, située à environ treize kilomètres d’Antioche, en direction de Séleucie, où il passa quelques jours seul, en compagnie des bêtes sauvages. L’enfant découvrit ensuite un petit monastère dirigé par le stylite Jean, qui avait été averti de son arrivée par des visions. Celui-ci l’accueillit avec joie, comme élu de Dieu, et le prit aussitôt sous sa direction spirituelle, restant stupéfait des marques de sagesse et de frugalité de cet enfant de six ans, qui n’acceptait de prendre de la nourriture que tous les trois ou sept jours.

Dès le début de sa vie au monastère, Syméon accomplit son premier miracle en guérissant un berger qui, pris d’envie, avait voulu le tuer et avait été puni par le dessèchement de sa main droite. Comme il désirait imiter en tout son père spirituel, après avoir été suffisamment éprouvé dans son intention pendant une année, il se fit dresser une sorte de pilier peu élevé, à côté de la colonne de Jean, et commença ainsi, à l’âge de sept ans, sa carrière de stylite, encouragé par une vision, au cours de laquelle le Christ lui révéla que la station debout sur un pilier serait pour lui semblable à sa Crucifixion et le moyen d’imiter sa Passion salutaire. « Resplendissant comme le soleil d’une conduite angélique accomplie, et rempli de charismes divins, l’enfant, écrit son biographe, se dérobait tout entier aux choses de la terre et c’était vers le ciel qu’il dirigeait l’ascension de son âme ». Il ajoutait sans cesse de nouveaux labeurs à son combat contre la nature : quand Jean chantait trente psaumes pendant sa prière nocturne, Syméon en chantait cinquante ou quatre-vingts. Il veillait toutes les nuits, allant jusqu’à réciter entièrement le Psautier, et passait le jour à glorifier Dieu, restant étranger à toute nourriture. Ses austérités provoquèrent même les remontrances de l’higoumène, qui lui dit : « Il ne te reste donc plus qu’à prendre un glaive et à te détruire ! » Il lui reprocha de plus de ne pas laisser les autres moines se reposer par ses psalmodies ininterrompues, et lui recommanda de se contenter de l’imiter. Syméon répondit à son maître, en usant des paroles de l’Écriture, que sans condamner les autres, il avait quant à lui besoin de telles austérités pour ne pas laisser son intellect s’alourdir dans l’attachement à la matière.

L’enfant-stylite montrait l’ardeur d’un guerrier éprouvé dans la lutte contre les démons, dont les attaques alternaient avec des visions célestes qui venaient le fortifier : entre autres celle d’un patriarche qui vint l’oindre de parfum pour repousser tous les assauts des démons. Un jour un formidable ouragan, suscité par le diable, arracha la loge où se tenait le saint sur sa colonne. Mais, au matin, les moines trouvèrent Syméon ferme sur son pilier, le visage resplendissant comme celui d’un ange. Peu avant de perdre ses premières dents, l’enfant avait déjà acquis le pouvoir de délivrer les possédés et d’accomplir des guérisons. Il exhortait les moines, avec la sagesse d’un ancien, à dominer leurs passions par la garde de leurs sens et de leur intellect, et leur traça même une règle de vie cénobitique fondée sur la sainte Écriture. Il disait : « La fierté du moine c’est la tempérance. La fierté du moine, c’est de chanter continuellement les psaumes et de prier sans cesse. La fierté du moine c’est l’obéissance, car par elle le Seigneur a vaincu la mort en se faisant obéissant jusqu’à la mort sur la Croix… ».

Sa renommée d’ascète et de thaumaturge se répandit rapidement dans la contrée et suscita la visite du patriarche d’Antioche, saint Éphrem [527-545, cf. 7 mars], et celle de foules nombreuses, qui accouraient pour recevoir la bénédiction des deux stylites. Aux ascèses et privations volontaires qu’il infligeait à sa chair, Syméon ajoutait une charité sans mesure, de sorte que si quelqu’un se présentait à lui dépourvu de vêtements, il se dépouillait complètement des siens, même en hiver, et endurait le froid pendant des mois, réchauffé par la seule grâce divine. Pendant une année entière, il se tint accroupi, si bien que ses genoux se soudèrent entre eux et ses cuisses et ses jarrets se gangrenèrent en dégageant une odeur fétide. Alertés par cette puanteur, les moines envoyèrent quérir un médecin que Syméon repoussa, et c’est par une intervention divine qu’il fut guéri. En guise d’action de grâces, il resta à genoux pendant de nombreux jours.

Un jour de Pentecôte, le Saint-Esprit descendit sur le saint, et le remplit de sagesse et de science, si bien qu’il commença à composer des discours sur la vie spirituelle, destinés aux moines et aux laïcs, conformément à la parole : C’est dans la bouche des enfants, des nourrissons, que Tu as mis une louange (Ps 8,3).

Devenu luminaire du Saint-Esprit, à l’âge de treize ans (533), après six années passées sur sa stèle, Syméon, désireux d’imiter les célestes ascensions de son glorieux prédécesseur Syméon Stylite l’Ancien, se fit dresser une colonne de plus de douze mètres de haut, considérablement plus élevée que celle de son père spirituel, lequel se plaignait de ne plus pouvoir apercevoir le visage de son disciple. Une fois la colonne érigée, alors que Syméon était sur le point d’y monter, l’archevêque d’Antioche et l’évêque de Séleucie vinrent en visite au monastère et l’ordonnèrent diacre. Puis, en procession, ils l’escortèrent, avec hymnes et prières, jusqu’à la colonne, où il devait passer huit années, tout entier tendu vers le ciel.

Après le décès de son père spirituel, dont il avait été averti par une révélation divine, la direction de la communauté échut à Syméon, jusqu’à la fin de ses jours. Mais il n’en relâchait en rien ses combats ascétiques et ne se laissait pas distraire de sa prière continuelle par les soucis de la gestion du monastère. Au contraire, il entreprit de nouvelles et extraordinaires austérités. Enfermé dans un abri de peau, sans lumière et sans aération, il se tenait en prière depuis le coucher du soleil jusqu’à l’aube et, suspendu de la main gauche, il se frappait la poitrine de la main droite, en mouillant de ses larmes son vêtement de poil. Il chantait tout le Psautier, accompagné par des voix angéliques, puis récitait le Livre de la Sagesse et l’Évangile, et terminait ses prières, au lever du soleil, pour prendre un bref repos, après avoir encensé l’endroit sans qu’il lui soit nécessaire d’allumer son encensoir. Il alla même jusqu’à se priver complètement de sommeil pendant trente jours et trente nuits, priant Dieu de le débarrasser de cette tyrannie de la nature. Mais, à la fin de ce temps, une voix céleste lui ordonna : « Il te faut dormir un peu ! » Ces progrès dans sa tension vers Dieu, provoquèrent des attaques redoublées de la part des démons, qui cherchaient à le jeter bas de sa colonne ; mais le saint, assisté de trois anges, les repoussait avec énergie. Dieu lui montrait alors avec plus d’éclat sa faveur, par des visions et des miracles, et même par la résurrection d’un mort ; et finalement le Christ lui apparut pour lui accorder le pouvoir de chasser tout esprit impur. Les anges se retirèrent alors, pour laisser le saint, seul intendant de la grâce divine en faveur des foules de malades et de possédés qui accouraient vers lui pour implorer leur guérison. Syméon agissait en tout comme le Seigneur pendant sa vie terrestre : il commandait de la voix avec autorité aux démons, restaurait, corrigeait, édifiait les âmes et les corps, afin que par lui Dieu régnât parmi les hommes. Il guérissait les malades, soit par sa parole, soit par l’imposition des mains ou de sa baguette d’amandier, soit par l’attouchement de la frange de ses vêtements ou encore par le simple contact avec de la poussière ou de l’huile bénites par lui, ou même par une lampe allumée en son honneur ou la simple invocation de son nom.

Au cours de l’une de ses visions, il fut averti de la prochaine prise d’Antioche par Chosroès, roi des Perses (juin 540). Cette prophétie s’étant réalisée, et la ville ayant été incendiée, ses habitants massacrés ou envoyés en exil, les barbares se répandirent dans la campagne, dévastant le pays. Lorsqu’ils arrivèrent en vue du monastère, la prière de Syméon suffit à les éloigner. Mais la crainte de nouveaux massacres effraya tellement les moines que tous abandonnèrent le monastère, malgré les objurgations du saint. Lorsque les Perses arrivèrent au monastère, deux anges, que Dieu avait envoyés pour protéger Syméon, les mirent en fuite, et trois jours plus tard, les moines purent regagner les lieux. Saint Syméon libéra alors un grand nombre de prisonniers qui avaient invoqué son nom dans leur détresse, et parmi eux un moine qui l’avait abandonné lors du siège de la ville.

Sa renommée s’étant répandue dans tout le pays, il ne pouvait jouir de la quiétude qu’il recherchait, aussi, à l’âge de vingt ans (541), il décida de quitter sa colonne pour gagner l’endroit désert, dépourvu de tout chemin et foisonnant de bêtes sauvages, où il avait passé quelque temps, enfant, au début de sa carrière. Dans une vision, le Christ lui désigna au sommet de la montagne, qui s’appellera désormais le Mont Admirable, un rocher que la gloire divine avait recouvert. Tandis que Syméon faisait l’ascension du rocher, sur lequel il allait se tenir comme sur une colonne naturelle, la communauté des moines abandonna le monastère du bas pour le suivre et elle s’établit dans un baraquement provisoire, privé de tout confort. Dès le lendemain de son installation, les foules, ayant trouvé le monastère désert, découvrirent la nouvelle retraite du saint et, se frayant un chemin dans la forêt, elles vinrent lui présenter leurs malades. Rempli de tristesse, mais ne pouvant refuser de mettre sa prière au service du peuple de Dieu souffrant, Syméon continua d’accomplir miracles et guérisons. Lorsqu’une terrible peste fondit sur l’Empire byzantin, frappant en particulier Constantinople et Antioche (542), seuls ceux qui invoquèrent le secours du saint stylite se trouvèrent épargnés par le fléau. Après cela, un tremblement de terre, qui avait été annoncé par le saint, ébranla la cité d’Antioche (551). Pendant de nombreux jours, les habitants épouvantés priaient jour et nuit, et se rendaient au Mont Admirable pour supplier l’homme de Dieu d’intercéder en leur faveur. Effectivement les prières de saint Syméon mirent fin à la calamité.

Comme des milliers de pèlerins, de possédés et de malades se rendaient auprès du saint, dans cet endroit désert et privé d’eau, le Seigneur avisa Syméon qu’Il allait pourvoir à leurs besoins. Un ange apparut et traça sur le sol le plan d’un vaste monastère et d’une église, à l’endroit même occupé par le stylite, et une nuée lumineuse recouvrit le Mont Admirable. Peu après un grand nombre d’hommes, venus d’Isaurie, ayant été guéris par Syméon, commencèrent la construction. Ils furent remplacés par d’autres groupes qui se succédaient, de sorte que l’édifice progressait rapidement, sans être une gêne pour les moines qui continuaient de vaquer à l’œuvre de Dieu. Le saint fit amener de l’eau en abondance et, grâce à sa prière, les citernes ne s’épuisaient jamais. Au centre de l’ensemble constitué par l’église, dédiée à la Sainte-Trinité, et les bâtiments monastiques en forme de croix, on dressa une nouvelle colonne pour le saint . Le 4 juin 551, saint Syméon descendit de l’éperon rocheux sur lequel il se tenait depuis dix ans et, placé par ses moines sur un trône, tenant sur sa poitrine les saints Évangiles, il fit le tour du monastère pour bénir tous les bâtiments, précédé de sa mère, sainte Marthe, qui portait la croix et chantait l’alléluia. Puis les moines le saisirent de leurs mains, comme un vase sacré, se prosternèrent devant lui et le déposèrent sur la plate-forme de la nouvelle colonne, que le Christ, apparaissant dans toute sa gloire, venait de bénir. Du haut de cette colonne, où il vit un jour une échelle qui parvenait à la porte du ciel, le saint ne cessait pas néanmoins de veiller au bon ordre de la communauté. Selon l’ordre formel de Syméon, les moines devaient s’abstenir d’utiliser les denrées apportées en offrandes par les pèlerins, et ils allaient travailler dans les jardins du monastère du bas pour subvenir à leurs besoins et à ceux des foules de visiteurs. Le manque de nourriture suscita un jour les murmures et la révolte de certains moines, incités par un certain Angoulas, qui ne manquait aucune occasion de diffamer le saint sous prétexte de sa trop grande générosité. Le diable, impuissant à s’attaquer à sa propre personne, éprouvait ainsi saint Syméon, qui, néanmoins, ne se départissait pas de sa mansuétude envers les rebelles. Il leur rappela que Dieu n’abandonne jamais ses serviteurs et, à sa prière, les réserves du monastère se remplirent de grains, sans s’épuiser, pendant trois ans. À la communauté de ses disciples se joignirent des Ibères, et ils eurent dès lors leur propre communauté au Mont Admirable, qui entretenait des relations suivies avec la Géorgie, où l’on vénérait fort saint Syméon.

En 557, à la suite d’une vision redoutable, Syméon annonça de grands tremblements de terre, et il fit chanter pendant soixante jours à ses moines des tropaires de sa composition pour apaiser le courroux de Dieu. Conformément à sa prédiction, le séisme frappa durement Constantinople et Nicée, détruisit Nicomédie et Reggio de Calabre, ne faisant que des dégâts mineurs à Antioche, grâce à la protection du saint. Mais peu après que ce fléau eut été écarté, une épidémie, prédite aussi par saint Syméon, vint frapper Antioche. Grâce aux prières du bienheureux, une partie de la cité fut épargnée, mais la calamité parvint en revanche au Mont Admirable où quelques moines moururent. Parmi les victimes se trouvait Conon, un disciple très aimé du saint, que Syméon ressuscita.

Malgré l’insistance des foules, qui désiraient recevoir la sainte communion de ce Père théophore, dont les miracles étaient la garantie de l’orthodoxie, Syméon refusa de recevoir la prêtrise, jusqu’au jour où, à l’âge de trente-trois ans (554), obéissant à une voix céleste, il accepta d’être ordonné par l’évêque Denys de Séleucie, qui était monté le trouver au sommet de sa colonne. Il continua alors d’enseigner la vraie foi et de lutter contre les hérésies et les superstitions, répandues non seulement dans le peuple, mais aussi parmi les hauts personnages d’Antioche.

L’homme de Dieu assista par ses prières les armées alliées des Byzantins, qui étaient parties en campagne contre Almoudanos, prince sarrasin, vassal de Chosroès, qui persécutait de manière sanguinaire les chrétiens. Il prédit l’élévation au trône de Justin II (565), et à Jean le Scholastique sa consécration comme patriarche œcuménique. À Antioche, il annonça la mort du patriarche Domnin et prédit qu’il serait remplacé par Anastase (559). Après la réalisation de la prédiction le concernant, l’empereur Justin montra beaucoup d’admiration pour le saint stylite, et il resta constamment en rapport avec lui pour lui demander conseil. Il lui écrivit notamment pour l’informer que sa fille était possédée du démon, et le saint lui répondit qu’il pouvait remercier Dieu, car elle serait guérie dès réception de sa lettre. L’empereur étant tombé malade, fit appel à un charlatan juif. Averti en vision, saint Syméon écrivit au patriarche de signifier à l’empereur qu’il devait renoncer à de telles pratiques provoquant la colère divine. Mais le souverain, trompé par cet imposteur, n’obéit pas et, quelque temps plus tard, conformément à ce qui avait été révélé à Syméon, Justin perdit la raison. Sur le point de mourir, il laissa Tibère II comme successeur (578).

Après avoir été pendant de longues années une vivante réalisation des paroles du Seigneur : Celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes (Jn 14,12), saint Syméon, sentant son séjour terrestre s’achever, prophétisa devant deux de ses moines le discrédit dans lequel devait tomber le monastère après sa mort, à cause des intrigues d’Angoulas. Puis il leur révéla que, depuis sa jeunesse, il avait obtenu de Dieu la grâce de se priver entièrement de nourriture, et que chaque dimanche, après la Liturgie, un ange lui apportait un aliment mystérieux. Puis il adressa ses ultimes recommandations spirituelles à ses disciples et remit paisiblement son âme à Dieu, à l’âge de soixante et onze ans (24 mai 592), pour gagner le séjour des anges qu’il avait si bien imités sur la terre.

Ce dimanche, nous faisons mémoire de saint Vincent de Lérins. Probablement originaire du nord de la Gaule, saint Vincent occupait des fonctions importantes dans le monde ; mais il sut se dégager à temps de cette vaine tourmente, et se retira au monastère de Lérins, fondé quelque temps auparavant par saint Honorat [16 janv.]. Il s’y livra, dans l’hésychia, à l’étude assidue de l’Écriture sainte et des saints Pères, et devint éminent, tant par sa science et son éloquence, que par sa sainteté. Vers 434, peu après le Concile d’Éphèse, sentant l’approche de la mort, il rédigea un Aide-Mémoire (Commonitorium), qui énonce avec brièveté les règles à observer pour distinguer la vraie Foi de toutes les hérésies. Celles-ci se résument en cette formule : « Tenir pour vérité de foi ce qui a été cru partout, toujours et par tous». Il y définit aussi admirablement la Tradition de l’Église, non comme un ensemble de formules figées, mais comme un corps vivant qui croît et se développe, tout en restant toujours identique à lui-même. Cet ouvrage connu un succès considérable en Occident, et reste aujourd’hui un des guides les plus sûrs de la foi orthodoxe. Saint Vincent finit ses jours paisiblement au monastère et s’endormit dans le Christ, un peu avant 450.

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Ce dimanche, nous célébrons la mémoire des saints Cyrille et Méthode. Ces nouveaux Apôtres naquirent dans une famille noble de Thessalonique, ville qui, se trouvant au carrefour des peuples, avait subi, en ce IXe siècle, de fortes influences slaves. Dès leur enfance, les deux frères avaient été en contact avec les populations slaves installées dans la région, apprenant leur dialecte et s’accoutumant à leurs mœurs. Méthode, l’aîné, né en 815, était d’un caractère calme et doux. Il acquit de solides connaissances juridiques et montra rapidement de bonnes aptitudes dans l’administration, de sorte qu’on lui confia le gouvernement d’une province où résidaient des Slaves. Toutefois, au bout de plusieurs années, il réalisa qu’il ne convient pas de perdre son temps en se souciant de choses « qui n’ont pas de valeur éternelle », et démissionna. Fuyant le monde comme le passereau échappe au filet de l’oiseleur, il gagna le prestigieux centre monastique du Mont Olympe de Bithynie, où il devint un moine exemplaire, tant par son obéissance et son amour de la prière, que pour son application à l’étude des Lettres sacrées.

Constantin, né en 827, avait été doté par Dieu d’une intelligence et d’une mémoire exceptionnelles, et dès son plus jeune âge il rêvait de prendre pour épouse, non pas une belle princesse, mais la Sagesse de Dieu, tel un nouveau Salomon. À l’âge de quatorze ans, il avait appris par cœur les poèmes de saint Grégoire le Théologien, et c’est avec larmes qu’il suppliait les professeurs de lui enseigner la grammaire (de la langue homérique), afin d’en pénétrer le sens. La renommée des talents du jeune garçon parvint jusqu’au tout-puissant logothète Théoctiste, qui le fit venir à Constantinople et le prit sous sa protection. Constantin compléta rapidement ses connaissances générales et fut initié aux sciences supérieures par les meilleurs maîtres du temps : Léon le Mathématicien et saint Photios, dont il devint le disciple bien-aimé. Auprès de Photios, il apprit quelle est la vraie sagesse, c’est-à-dire : « La connaissance des choses divines et humaines, qui enseigne à l’homme à se conduire en tout à l’image et à la ressemblance de son Créateur. » Il reçut le surnom de « Philosophe » et, devenu familier des plus hauts milieux de la Cour, Théoctiste projetait pour lui une brillante carrière politique, qu’il voulait inaugurer par un mariage avec l’une de ses nièces. Le Philosophe le remercia de sa proposition, mais il répondit que pour lui rien d’autre ne comptait que l’acquisition de la « science » et de recouvrer la gloire perdue par notre premier père. Il dut néanmoins accepter d’être ordonné diacre et reçut la dignité de chartophylax  du patriarche Ignace. Il renonça toutefois rapidement à cette charge pour se retirer dans un monastère du Bosphore (le Kleidion), où il rencontra le patriarche iconoclaste déchu, Jean VII Grammaticos, et engagea avec lui une ardente controverse pour la défense de l’orthodoxie.

Au bout de six mois, il fut rappelé à la capitale et dut accepter, sous la pression de Théoctiste, le poste de professeur de philosophie. En 851, alors qu’il était à peine âgé de vingt-quatre ans, l’empereur Michel III l’envoya en mission diplomatique auprès du calife al-Mutawakkil (847-861). Les discussions avec les Arabes tournèrent rapidement de la politique à la théologie, et c’est avec l’assurance des anciens martyrs que Constantin fit une apologie de la Sainte Trinité devant leurs sages et qu’il leur montra la supériorité des mœurs chrétiennes. Échappant de peu à une tentative d’empoisonnement, il put rentrer sain et sauf à Byzance. Lorsque le césar Bardas fit assassiner son protecteur, Théoctiste, pour prendre le pouvoir (855), Constantin, abandonnant de nouveau les soucis du monde pour chercher la sagesse dans le silence et la prière, partit rejoindre son frère Méthode au Mont Olympe, où ils s’adonnèrent ensemble à l’étude.

En 860, l’empereur, après avoir consulté le patriarche Photios, fit sortir Constantin de sa retraite pour l’envoyer en mission auprès du khan des Khazars , lequel avait demandé qu’on lui envoyât un homme lettré, afin de discuter de religion avec les Juifs et les Arabes qui tentaient de convertir son peuple. Accompagné de son frère et d’une suite imposante, le Philosophe apprit l’hébreu en cours de route et reçut miraculeusement la connaissance du dialecte samaritain. À la cour des Khazars, ils eurent de longues discussions théologiques avec les Juifs, et Constantin confondit les docteurs de la Loi en leur montrant la supériorité de l’Évangile, obtenant ainsi la conversion de nombreux dignitaires ainsi que la libération des captifs chrétiens. Après avoir signé un traité d’alliance avec le khan, les deux frères prirent le chemin du retour, convertissant en chemin des peuplades païennes de Chersonèse Taurique, et ils rapportèrent avec eux les reliques de saint Clément de Rome [24 nov.], qu’ils avaient découvertes par miracle à Cherson.

Aussitôt après avoir remis son rapport à l’empereur, Constantin se retira dans l’hésychia et la prière à proximité de l’église des Saints-Apôtres. Méthode, quant à lui, ayant refusé l’ordination épiscopale qu’on lui proposait, dut toutefois accepter la charge d’higoumène du monastère de Polychronion, où vivaient alors soixante-dix moines.

Ce retour à leur chère quiétude dura bien peu de temps, car, en 863, une ambassade envoyée par le prince de Moravie , Rastislav, arrivait à Constantinople pour demander à l’empereur un évêque et un maître capable de leur enseigner, dans leur langue, la foi chrétienne, qu’ils avaient déjà reçue en partie de missionnaires francs venus de Bavière. Mais ceux-ci prêchaient en latin et célébraient une liturgie incompréhensible, de sorte que les conversions avaient été peu nombreuses et le peuple avait de plus gardé ses coutumes idolâtres. Michel III leur répondit : « Il ne m’appartient pas de régenter votre foi », et il refusa de leur donner un évêque, car il ne prétendait pas usurper cette région à la juridiction du pape de Rome ; mais il promit de leur envoyer des hommes capables de les instruire sur la doctrine du Salut dans leur langue, sans chercher à leur imposer la langue grecque.

Constantin le Philosophe était le seul homme qui possédait toutes les qualités requises pour cette mission, non seulement par sa sagesse mais aussi à cause de sa connaissance du dialecte bulgare et des principales langues du temps : le grec, le latin, l’hébreu, l’arabe (plutôt la langue turco-khazare), le syriaque et le samaritain. Le Philosophe accepta cette mission comme un ordre venu de Dieu, mais il demanda un temps de préparation, et se tournant, comme il en avait coutume, vers la prière, il sollicita de Dieu la révélation d’une écriture capable de rendre convenablement les sons de la langue slave. De même que l’ancienne Loi avait été révélée à Moïse au Sinaï, à la suite d’une théophanie, et avait été gravée de la main de Dieu sur des plaques de pierre (Ex 31,18), de même Constantin, ce nouveau Moïse, reçut la révélation d’un nouvel alphabet, avec lequel il put écrire aussitôt la traduction slave des premiers versets de l’Évangile selon saint Jean. C’est cette écriture qui, après étude et corrections, devint l’instrument grâce auquel les peuples slaves, jusque-là barbares et grossiers, purent être placés par les saints missionnaires au rang des peuples civilisés « qui louent Dieu dans leur propre langue ». Assisté par Méthode et par d’autres disciples d’origines slaves, saint Constantin traduisit alors avec empressement les péricopes de l’Évangile pour toute l’année, la Divine Liturgie, le Livre d’Heures et le Psautier, et c’est ainsi, munis des instruments essentiels à leur œuvre apostolique, que les missionnaires byzantins partirent pour la Moravie (863).

Ils furent reçus avec de grands honneurs à la cour de Rastislav, qui leur confia un groupe de disciples pour qu’ils leur enseignent la nouvelle écriture. L’usage de la langue slave dans la célébration du culte divin et dans la prédication, la fidélité de leur enseignement à la tradition apostolique et le rayonnement de la sainteté des deux frères assurèrent un rapide succès à la mission et, en moins de trois ans (863-866), ils avaient rassemblé plus de cent disciples, qui diffusaient à leur tour la Bonne Nouvelle dans tout le royaume. Mais cette réussite suscita la jalousie et les oppositions des missionnaires francs qui, voyant leur influence rapidement occultée par celle des Byzantins, les accusaient de célébrer la Liturgie en slave, alors qu’il n’est permis, disaient-ils, de célébrer seulement en grec, en latin ou en hébreu.

Une fois les premiers fondements de leur entreprise jetés, les deux frères décidèrent de retourner à Constantinople pour y faire ordonner leurs principaux disciples. Mais, la route ayant été coupée à cause de la détérioration des relations entre Byzance et la Bulgarie, ils décidèrent de se rendre à Venise pour emprunter la voie maritime. Alors que les missionnaires attendaient là l’affrètement d’un navire, le clergé local reprit à leur égard les mêmes accusations que les missionnaires francs. L’affaire fut déférée au pape Nicolas Ier, qui les convoqua à Rome. Lorsqu’ils y arrivèrent apportant avec eux en offrande la relique de saint Clément, le peuple leur réserva un accueil enthousiaste. Le pape Adrien II, qui venait d’être élu après la mort soudaine de Nicolas, approuva l’œuvre des deux apôtres et il déposa solennellement leur traduction slave des livres sacrés sur l’autel de Sainte-Marie-Majeure, condamnant comme hérétiques leurs accusateurs, les « triglossites ». Puis il ordonna lui-même Méthode, prêtre, fit élever au sacerdoce trois de leurs disciples, et les jours suivants, tous purent célébrer en slave dans plusieurs églises de la ville.

Pendant ce séjour à Rome, Constantin, épuisé par les voyages et les labeurs de la mission, tomba gravement malade et, le 14 février 869, après avoir reçu l’Habit monastique sous le nom de Cyrille, il remit son âme apostolique au Seigneur, en priant pour la confirmation des peuples slaves dans la foi orthodoxe. Il fut enseveli avec de grands honneurs dans la basilique Saint-Clément et des miracles s’accomplirent ensuite sur son tombeau.

Le prince de Pannonie, Kocel, admirant l’œuvre des missionnaires byzantins en Moravie et désirant lui aussi soustraire son peuple à l’influence des missionnaires bavarois venus de Passau, leur avait proposé, lors de leur passage dans son pays sur la route de Venise, de leur confier la formation de cinquante disciples. Peu après la mort de saint Cyrille, il envoya des messagers à Rome, demandant qu’on lui dépêchât Méthode. Le pape Adrien accéda à cette requête. Après une première mission couronnée de succès, Méthode retourna à Rome pour y être sacré par le pape évêque de Sirmium (auj. Sremska Mitrovitsa), siège fondé jadis par l’apôtre saint Andronique [17 mai] , avec juridiction non seulement sur la Pannonie, mais sur tous les peuples slaves d’Europe centrale, dont il était chargé de superviser la conversion (870). Au milieu des peines et des labeurs, sans se lasser, le saint continua son œuvre d’évangélisation, en ayant comme principal instrument de prédication la Divine Liturgie traduite, qui procurait aux néophytes l’aliment nécessaire à leur croissance spirituelle. Il ordonna des prêtres et des diacres, et, grâce à son expérience de l’administration, il donna à cette nouvelle Église les fondements canoniques de son organisation. Mais lorsqu’il parvint en Moravie (873), la situation avait bien changé. Sviatoplouk s’était emparé du pouvoir, après avoir fait aveugler Rastislav, et il avait de nouveau livré le pays à l’influence germanique. À peine arrivé, Méthode fut arrêté et dut comparaître devant un synode, en Bavière, qui, après un simulacre de jugement, le fit enfermer en Souabe, dans une tour, où il eut à souffrir cruellement des rigueurs du climat.

Ce n’est qu’au bout de deux ans et demi que le pape Jean VIII fut informé de la situation et put faire remettre le saint en liberté. Dès son retour en Moravie, Méthode reprit son activité avec un zèle accru, sans tenir compte de l’interdiction qui lui avait été faite de célébrer la Liturgie en slave. Il n’hésitait pas à reprocher avec sévérité à Sviatoplouk sa conduite déréglée et s’opposa sans compromis à la doctrine erronée du Filioque [cf. 6 fév.], que le clergé franc tentait d’imposer dans ces pays de mission. Les Francs firent appel à Rome, mais après une apologie de son activité devant le pape (879), Méthode rentra triomphant, avec la confirmation de tous ses droits, à la confusion de son ennemi juré, Wiching, évêque de Neira, en Slovaquie orientale, qui se trouvait sous la juridiction de Méthode. Ce dernier n’en cessa pas pour autant ses intrigues, et il accusa cette fois le saint de rébellion contre l’empereur. Cette nouvelle épreuve fut pour Méthode l’occasion d’entreprendre un voyage à Constantinople, afin d’informer l’empereur Basile Ier et le patriarche Photios des résultats de la mission et de les assurer de son inébranlable fidélité (881). Il fut reçu avec de grands égards à la cour, et le souverain comme le patriarche approuvèrent pleinement la mission et l’œuvre de traduction des nouveaux apôtres.

Réconforté par ce soutien de la Grande Église, Méthode retourna en Moravie avec ses disciples, et c’est dans la paix et le calme, sans être désormais troublés par le clergé franc, qu’ils poursuivirent leurs traductions des livres ecclésiastiques. Méthode acheva en six mois la traduction complète de la Bible, ainsi que celle de textes patristiques et canoniques : tout ce qui était nécessaire à l’Église slave pour assimiler l’héritage du christianisme byzantin. Une fois cette œuvre menée à son terme, il rassembla ses disciples et célébra une Liturgie solennelle, en l’honneur de saint Dimitrios. Puis il désigna son successeur, saint Gorazd qui, originaire de Moravie, avait acquis une parfaite connaissance du grec ; et après avoir béni les souverains et son peuple, il remit en paix son âme à Dieu, le 6 avril 885. Ses funérailles furent célébrées en grec, latin et slave, en présence d’une foule innombrable qui l’accompagnait avec des cierges, en pleurant le maître et le bon pasteur, celui qui s’était fait tout pour tous, afin de les conduire au salut (cf. 1 Cor 9,22).

La disparition de l’Apôtre des slaves fut l’occasion pour Wiching et les siens de reprendre leur conspiration contre les missionnaires byzantins. Il devança Gorazd à Rome et parvint à convaincre le pape Étienne V de l’hétérodoxie de Méthode, et c’est muni d’une lettre lui donnant pleins pouvoirs qu’il rentra en Moravie. Avec l’appui de Sviatoplouk, qui se souciait bien peu des questions théologiques, le félon mena une persécution sans merci contre les disciples de Méthode: Gorazd, Clément et plus de deux cents autres saints confesseurs. Certains furent frappés et traînés dans les ronces, les plus jeunes furent vendus comme esclaves à des marchands vénitiens, d’autres furent exilés aux extrémités du royaume. Gorazd trouva refuge en Pologne, d’autres en Bohême, tandis que Clément, Nahum, Sabas, Angélaire et Laurent purent atteindre la Bulgarie, où ils furent accueillis comme des anges de Dieu par le tsar Boris.

Leurs persécuteurs trouvèrent, quant à eux, un juste châtiment à leur conduite, car, en 907, la Moravie fut envahie et ravagée par les Hongrois, et elle passa dès lors définitivement sous la domination latine. L’œuvre des deux frères égaux-aux-apôtres, Cyrille et Méthode, ne laissa en cette terre aucune trace ; mais, par l’intermédiaire de l’Église bulgare, elle devint la semence d’une riche tradition byzantino-slave, qui trouva son apogée dans la Russie de Kiev, à la suite de la conversion de saint Vladimir.