Dimanche 24 novembre 2019

Dimanche 24 novembre 2019.

(11 novembre dans l’ancien calendrier.)

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (2, 4-10) :

Frères, Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous, qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ. Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.

Бог, богатый милостью, по Своей великой любви, которою возлюбил нас, и нас, мертвых по преступлениям, оживотворил со Христом,- благодатью вы спасены,- и воскресил с Ним, и посадил на небесах во Христе Иисусе, дабы явить в грядущих веках преизобильное богатство благодати Своей в благости к нам во Христе Иисусе. Ибо благодатью вы спасены через веру, и сие не от вас, Божий дар: не от дел, чтобы никто не хвалился. Ибо мы – Его творение, созданы во Христе Иисусе на добрые дела, которые Бог предназначил нам исполнять.

Lecture de l’épître de saint Paul aux Romains (pour le baptême : Rom. 6, 3-11) :

Frères, nous tous qui avons été baptisés dans le Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Par le baptême nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions, nous aussi, dans une vie nouvelle, Si, par une mort semblable à la sienne, nous sommes devenus un même être avec lui, nous le serons aussi par la résurrection. Comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui pour que fût détruit ce corps de péché, afin que nous cessions d’être asservis au péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché. Et si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que le Christ, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus, la mort n’a plus d’emprise sur lui. Car sa mort fut une mort au péché, une fois pour toutes ; mais sa vie est une vie pour Dieu. Vous donc aussi, considérez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur.

Неужели не знаете, что все мы, крестившиеся во Христа Иисуса, в смерть Его крестились? Итак мы погреблись с Ним крещением в смерть, дабы, как Христос воскрес из мертвых славою Отца, так и нам ходить в обновленной жизни. Ибо если мы соединены с Ним подобием смерти Его, то должны быть соединены и подобием воскресения, зная то, что ветхий наш человек распят с Ним, чтобы упразднено было тело греховное, дабы нам не быть уже рабами греху; ибо умерший освободился от греха. Если же мы умерли со Христом, то веруем, что и жить будем с Ним, зная, что Христос, воскреснув из мертвых, уже не умирает: смерть уже не имеет над Ним власти. Ибо, что Он умер, то умер однажды для греха; а что живет, то живет для Бога. Так и вы почитайте себя мертвыми для греха, живыми же для Бога во Христе Иисусе, Господе нашем.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (18, 18-27)

En ce temps-là, un notable lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas d’adultère, ne commets pas de meurtre, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » À ces mots Jésus lui dit : « Une seule chose te fait encore défaut : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » Mais entendant ces paroles, l’homme devint profondément triste, car il était très riche. Le voyant devenu si triste, Jésus dit : « Comme il est difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu ! Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » Ceux qui l’entendaient lui demandèrent : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus répondit : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu. »

И спросил Его некто из начальствующих: Учитель благий! что мне делать, чтобы наследовать жизнь вечную? Иисус сказал ему: что ты называешь Меня благим? никто не благ, как только один Бог; знаешь заповеди: не прелюбодействуй, не убивай, не кради, не лжесвидетельствуй, почитай отца твоего и матерь твою. Он же сказал: все это сохранил я от юности моей. Услышав это, Иисус сказал ему: еще одного недостает тебе: все, что имеешь, продай и раздай нищим, и будешь иметь сокровище на небесах, и приходи, следуй за Мною. Он же, услышав сие, опечалился, потому что был очень богат. Иисус, видя, что он опечалился, сказал: как трудно имеющим богатство войти в Царствие Божие! ибо удобнее верблюду пройти сквозь игольные уши, нежели богатому войти в Царствие Божие. Слышавшие сие сказали: кто же может спастись? Но Он сказал: невозможное человекам возможно Богу.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (pour le baptême : Matth. 28, 16-20)

En ce temps-là, les onze Disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui ; quelques-uns cependant hésitaient encore. Et Jésus, s’approchant, leur parla ainsi : Toute puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit ; et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen.

Одиннадцать же учеников пошли в Галилею, на гору, куда повелел им Иисус, и, увидев Его, поклонились Ему, а иные усомнились. И приблизившись Иисус сказал им: дана Мне всякая власть на небе и на земле. Итак идите, научите все народы, крестя их во имя Отца и Сына и Святаго Духа, уча их соблюдать все, что Я повелел вам; и се, Я с вами во все дни до скончания века. Аминь.

Paroles des Pères

On conserve ses richesses en les répandant, on les perd en les retenant. Si vous les gardez, elles vous échapperont ; si vous les répandez, elles vous resteront. […] « Où est votre trésor, dit Jésus-Christ, là est votre cœur » (Mt 6, 21). Voilà pourquoi les commandements de Dieu paraissent si durs aux riches. La vie leur semblerait odieuse s’ils n’étaient pas occupés de dépenses superflues. Le jeune homme de notre évangile et ceux qui lui ressemblent sont précisément dans le cas d’un homme qui voyagerait par curiosité pour voir une ville, et qui, après avoir fait courageusement le chemin, arrivé au pied des murs, s’arrêterait dans une hôtellerie, aurait la paresse de ne pas aller plus loin, perdrait par-là tout le fruit de ses peines, et se priverait du plaisir de connaître les raretés de la ville. C’est là le tableau fidèle de ceux qui observent tous les commandements, et qui refusent de se dépouiller en faveur des misérables. J’en ai vu plusieurs qui jeûnaient, qui priaient, qui gémissaient, qui pratiquaient toutes les œuvres de piété où l’on ne débourse rien, et qui n’auraient pas donné une obole aux pauvres. À quoi leur servent toutes leurs vertus qui ne peuvent leur ouvrir le royaume des cieux ? « Un chameau, dit Jésus-Christ, entrera plus facilement par le trou d’une aiguille, qu’un riche par la porte du ciel » (Lc 18, 25). La sentence est claire, celui qui l’a prononcée est incapable de mentir ; mais qu’il est peu de gens à qui elle fasse impression ! […]

Les hommes raisonnables doivent croire qu’ils possèdent des biens pour les dispenser avec sagesse, et non pour en jouir dans le sein des délices ; et lorsqu’ils s’en dépouillent en faveur des pauvres, ils doivent se réjouir comme s’ils abandonnaient un bien d’autrui, et non s’attrister comme s’ils perdaient un bien propre. Pourquoi vous affliger et vous laisser abattre parce qu’on vous dit : « Vendez ce que vous avez » ? Quand même vos richesses vous suivraient dans l’autre monde, vous ne devriez pas vous attacher à des biens qui seront effacés par d’autres infiniment plus précieux. Mais si elles doivent nécessairement rester ici-bas, pourquoi ne les vendrions-nous point, pour en tirer un gain immense ? Lorsque vous donnez de l’or pour avoir un cheval, vous n’en ressentez aucune peine : et lorsque vous abandonnez des biens corruptibles pour acquérir le royaume des cieux vous pleurez, vous rebutez le pauvre qui vous demande, vous refusez de donner, vous qui imaginez mille sujets de vaines dépenses !

– Saint Basile le Grand (329-379), Homélie sur les riches.

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« Je ne t’enseigne pas, reprit Barlaam, une loi nouvellement introduite – ne dis jamais cela ! – nous l’avons reçue des anciens. Et notre Seigneur déclara à un homme riche qui lui demandait ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle, et qui se glorifiait d’avoir toujours fait, prétendait-il, tout ce que commandait la loi : « Va, lui dit notre Seigneur, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Prends ta croix et suis-moi. » Mais l’homme, en entendant cela, fut fort attristé, car il avait de grands biens. Et notre Seigneur, le voyant si triste, ajouta « qu’il était plus facile à un chameau de passer par le trou d’une petite aiguille qu’à un riche d’entrer dans la gloire de Dieu. Cet avertissement – qu’il fallait passer par le trou d’une petite aiguille – les saints l’entendirent : ils prenaient leurs richesses et les distribuaient aux pauvres, et ils abandonnaient leurs occupations pour suivre Jésus Christ, quelques-uns devenant parfaits par le martyre, comme je te l’ai déjà dit, d’autres par la pratique de l’abnégation – ceux-ci ne se laissant pas dépasser par les autres dans la vie de la vraie philosophie. Sache donc que c’est un commandement du Christ notre Roi et Dieu qui nous conduit hors des choses corruptibles et nous rend participant des choses éternelles.

Joasaph dit alors : « Puisque cette sorte de philosophie est si ancienne et si salutaire, comment se fait-il qu’il y en ait si peu qui la suivent de nos jours ? »

L’ancien répondit : « Beaucoup l’ont suivie et la suivent encore, mais la majorité hésite et recule. Car « peu sont, dit le Seigneur, les voyageurs qui empruntent la voie étroite et resserrée, mais beaucoup prennent la voie large qui mène à la perdition. » Car ceux qui sont devenus prisonniers de l’amour de l’argent et des maux qui proviennent de l’amour du plaisir, ainsi que ceux qui s’adonnent à la vaine gloire, ont du mal à s’en arracher, étant donné que c’est de leur plein gré qu’ils se sont vendus comme esclaves à un maître étranger et, s’établissant du côté opposé à Dieu qui donna ces commandements, sont pris dans les liens de cet autre. »

– Jean le moine du monastère de Saint-Sabas, La vie des saints Joasaph et Barlaam, chapitre XII.

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Six mois ne s’étaient pas encore écoulés après la mort de son père et de sa mère, lorsqu’un jour, se rendant à l’église suivant sa coutume, il méditait le long du chemin et repassait dans son esprit comment les apôtres avaient tout abandonné pour suivre le Sauveur (Matth., 19, 27), et comment ceux dont il est parlé dans les Actes, vendant ce qu’ils possédaient, le portaient aux pieds des apôtres pour le distribuer aux indigents (Actes, 4, 34-35), et quelle grande espérance leur est réservée dans les cieux. En faisant ces réflexions, il entra dans l’église ; on lisait en ce moment l’Évangile, et il entendit le Seigneur qui disait au riche : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres ; alors viens, suis-moi, et tu auras un trésor dans les cieux (Matth., 19, 20-21.) »

Alors Antoine, comme si Dieu lui-même eût rappelé à son esprit le souvenir des saints, et comme si la lecture eût été faite pour lui seul, sortit à l’instant de l’église, et toute la fortune que lui avaient laissée ses parents, et qui consistait en trois cents arpents de bonnes terres, il en fit don aux habitants du village, afin que sa sœur et lui fussent débarrassés de toute espèce de soin ; tout le mobilier qui leur appartenait, il le vendit, et après en avoir retiré une somme assez considérable, il la distribua aux pauvres, n’en réservant qu’une faible part pour sa sœur. Mais étant entré de nouveau dans l’église, il entendit le Seigneur qui disait dans l’Évangile : « Ne vous inquiétez pas du lendemain (Matth. 6, 34). » Il ne put rester plus longtemps ; il sortit et donna ce qui lui restait à des gens peu aisés. Pour lui, après avoir confié sa sœur à des vierges d’une foi et d’une piété reconnues, pour être élevée dans leur chaste demeure, il s’adonna près de sa maison à la vie ascétique, attentif à lui-même et s’astreignant à une ferme discipline.

– Saint Athanase le Grand, Vie d’Antoine.

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L’amour est une disposition sainte de l’âme, qui lui fait préférer la connaissance de Dieu au-dessus de toutes choses créées. Nous ne pouvons pas obtenir la possession durable d’un tel amour tant que nous sommes attachés aux choses de ce monde. […] Qui aime Dieu préfère la connaissance de Dieu à tout ce qu’Il a créé, et poursuit une telle connaissance d’une façon ardente et incessante. Si tout ce qui existe a été fait par Dieu et pour Dieu, et si Dieu est supérieur à toutes les choses faites par Lui, l’homme qui abandonne ce qui est supérieur et s’attache à ce qui est inférieur montre qu’il préfère les choses créées par Dieu à Dieu Lui-même. […] Si, en prenant soin de ta chair, tu en excites les convoitises et que tu gardes rancune contre ton prochain à propos de biens transitoires, tu adores la créature au lieu du Créateur. […] Qui aimes Dieu aime aussi son prochain sans réserve. Une telle personne ne peut pas amasser de l’argent, mais le distribue d’une manière convenant à Dieu, étant généreux envers tous ceux qui sont dans le besoin. […] Le don de son argent est le signe d’une disposition d’amour, mais combien plus encore le don de conseil spirituel et le service des autres. Celui qui a authentiquement renoncé aux biens de ce monde, et sert son prochain avec amour et sincérité, est bientôt libéré de toute passion et établi participant de l’amour et la connaissance de Dieu.

– Saint Maxime le Confesseur, Centuries sur la Charité, première centurie.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Après-Fête de la Présentation au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie (jusqu’au 25 Novembre). Sainte Mégalomartyre Catherine (305-313) ; saint Clément I, pape de Rome, martyr (101) ; sainte martyre Augusta, saint martyr Porphyre le Stratilate et les 200 soldats (305–313) ; saint Pierre, archevêque d’Alexandrie, martyr (311) ; saint Protais, évêque de Milan (352) ; saint Romain, prêtre au Mans (380) ; saint Malchus, moine en Syrie (vers 390) ;saint Théodore, martyr à Antioche (IVème s.); saint Marin, moine en Savoie, martyr (VIème s.) ; saint Pourçain, abbé en Bourbonnais (532) ; saint Bieuzy, ermite en Bretagne (VIIème s.) ; saint Mercure, martyr à Smolensk (1238) ; saint Mercure le jeûneur des Grottes de Kiev (XIVème s.) ; saint Simon de Soiga (1561) ; saints néo-martyrs de Russie : Eugraphe (Evarestov), prêtre (1919) ; Eugène (Yakovlev) et Michel (Bogoroditzsky), prêtres (1937), Alexandre (Levitzky), Alexis (Tioumiounov), Jean (Nikolsky), Corneille (Oudilovitch) et Mitrophane (Kornitzky), prêtres (1937).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Ce dimanche, nous célébrons la mémoire de la sainte et grande martyre Catherine. Née à Alexandrie, Catherine était la fille d’un riche et puissant seigneur. Outre la noblesse, Dieu l’avait parée d’une rare beauté, qui faisait l’admiration de tous ceux qui l’approchaient, et d’une intelligence exceptionnelle. La jeune fille suivit les leçons des meilleurs maîtres et des plus illustres philosophes. Sa réputation, sa beauté et sa richesse la faisaient envier par de nombreux prétendants, qui se présentaient pour la demander en mariage.

Mais Catherine, ressentant l’excellence de la virginité, refusait toutes les demandes et avait posé à ses parents comme condition, de n’accepter pour époux qu’un jeune homme l’égalant aussi bien par la noblesse que par la richesse, la beauté et la sagesse. Sa mère, désespérant de trouver un tel parti, envoya la jeune fille prendre conseil d’un saint ascète chrétien qui vivait un peu en dehors de la ville. Celui-ci, après lui avoir enseigné de s’attacher au Christ seul, la congédia en lui donnant une icône de la Vierge portant l’enfant-Dieu dans ses bras. La nuit suivante, Catherine vit apparaître la Mère de Dieu, mais le Christ se détournait et refusait de la regarder, disant qu’elle était laide et souillée, car encore soumise à la mort et au péché. Toute troublée, elle se rendit auprès de l’ascète, qui lui enseigna les mystères de la foi et la fit renaître pour la vie éternelle dans le bain du saint baptême. La Mère de Dieu lui apparut alors de nouveau, portant le Christ qui rayonnait de joie. « La voilà désormais rayonnante et belle, riche et vraiment sage — dit le Seigneur — maintenant je l’accepte comme ma fiancée très pure ! » Pour sceller ces fiançailles célestes, la Mère de Dieu passa au doigt de la jeune fille un anneau et lui fit promettre de ne pas accepter d’autre époux sur la terre.

Or, à cette époque, l’empereur Maximin Daïa (305-311), à la suite de Dioclétien, voulait contraindre, sous peine de tortures et de mort, tous ses sujets à participer à des sacrifices idolâtres en signe de soumission à sa puissance. C’est alors que Catherine se présenta devant l’empereur dans le temple, lui rendit hommage comme souverain, mais condamna sévèrement le culte des créatures. Elle lui proposa ensuite d’affronter dans une discussion publique les sages et les rhéteurs les plus renommés de l’Empire. Le souverain accepta et envoya des messagers aux confins de tout l’Empire pour rassembler sages, philosophes, rhéteurs et dialecticiens. Ils vinrent au nombre de cinquante à Alexandrie et se présentèrent devant l’empereur et la foule rassemblée dans l’amphithéâtre avec, face à eux, la frêle jeune fille, seule mais rayonnante de la grâce du Saint-Esprit. Catherine démontra les erreurs et les contradictions des oracles, des poètes et des philosophes. Elle montra qu’ils avaient eux-mêmes reconnu que les prétendus dieux des païens sont des démons et l’expression des passions humaines. Elle confondit leurs mythes, et proclama que le monde a été créé de rien par le seul vrai Dieu éternel, et que l’homme a été délivré de la mort par l’Incarnation du Fils unique du Père. Réduits au silence, à bout d’arguments, les rhéteurs reconnurent leur erreur et demandèrent à la sainte de recevoir le baptême. L’empereur, furieux de cet échec, fit alors saisir les cinquante sages et les condamna à périr par le feu, le 17 novembre. Après avoir vainement essayé de convaincre Catherine par les flatteries, il la fit torturer et jeter en prison, puis on l’attacha à un redoutable instrument de torture, mais un ange vint la délivrer.

Devant le spectacle des exploits de la sainte martyre, la propre épouse de l’empereur se convertit à son tour, et elle lui rendit visite dans sa prison, en compagnie du général Porphyre, un proche ami du souverain, et de deux cents soldats, qui devinrent eux aussi disciples du Christ. Sainte Catherine les accueillit avec joie et leur prédit qu’ils remporteraient bientôt la couronne des valeureux athlètes de la foi. En apprenant la défection de ses proches, l’empereur, fou de rage et oubliant tout sentiment humain, fit cruellement torturer sa femme et ordonna de la décapiter, le 23 novembre, et le lendemain, il fit exécuter Porphyre et les soldats. Le 25, Catherine fut tirée de son cachot et apparut au tribunal, puis fut à son tour décapitée. Deux anges se présentèrent alors et transportèrent son corps d’Alexandrie au Mont Sinaï. Il y fut découvert au VIIIè siècle par un ascète qui demeurait non loin de là, et la précieuse relique fut alors transférée au monastère, fondé au VIè siècle par l’empereur Justinien. Elle s’y trouve encore de nos jours, exhalant un parfum céleste et accomplissant d’innombrables miracles.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Ménas, mégalomartyr en Phrygie (304) ; saint Victor, martyr à Damas (IIème s.) ; saint Vincent de Saragosse, diacre, martyr à Valence (304) ; sainte Stéphanide, martyre en Syrie (IIème s.) ; saint Martin le Miséricordieux, évêque de Tours (397) ; saint Véran, évêque de Vence (449) ; saint Berthuin, évêque fondateur de l’abbaye de Malone en Belgique (698) ;saint Théodore le Studite, confesseur (826); saint Étienne de Detchani (1336) ; saint Maxime, fol en Christ de Moscou (1434) ; saint Martyrios de Zélénets (1603) ; saint néo-martyr Eugène (Vassiliev), prêtre (1937).

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