Dimanche 25 août 2019.

Dimanche 25 août 2019.

(12 août dans l’ancien calendrier.)

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (1 Co 4, 9-16)

Frères, je pense que Dieu nous a exposés, nous les apôtres, à la dernière place, comme des condamnés à mort ; nous avons été donnés en spectacle au monde, aux anges et aux humains. Nous sommes fous à cause du Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, vous êtes forts ; vous êtes à l’honneur, nous sommes méprisés. À cette heure encore, nous avons faim, nous avons soif, nous sommes nus, maltraités, vagabonds, et nous peinons en travaillant de nos mains. On nous insulte, nous bénissons ; on nous persécute, nous endurons ; on nous calomnie, nous consolons. Nous sommes jusqu’à présent, pour ainsi dire, les ordures du monde, le déchet de l’univers. Je ne vous écris cela, non pour vous faire honte, mais pour vous avertir, comme mes enfants bienaimés. En effet, quand vous auriez dix mille pédagogues en Christ, vous n’avez pas plusieurs pères. C’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés en Jésus Christ. Je vous exhorte donc : soyez mes imitateurs.

Ибо я думаю, что нам, последним посланникам, Бог судил быть как бы приговоренными к смерти, потому что мы сделались позорищем для мира, для Ангелов и человеков. Мы безумны Христа ради, а вы мудры во Христе; мы немощны, а вы крепки; вы в славе, а мы в бесчестии. Даже доныне терпим голод и жажду, и наготу и побои, и скитаемся, и трудимся, работая своими руками. Злословят нас, мы благословляем; гонят нас, мы терпим; хулят нас, мы молим; мы как сор для мира, какпрах, всеми попираемый доныне. Не к постыжению вашему пишу сие, но вразумляю вас, как возлюбленных детей моих. Ибо, хотя у вас тысячи наставников во Христе, но не много отцов; я родил вас во Христе Иисусе благовествованием. Посему умоляю вас: подражайте мне, как я Христу.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (17, 14-23)

Еn ce temps-là, comme Jésus et ses disciples arrivaient près de la foule, un homme s’approcha de lui et lui dit en tombant à genoux : « Seigneur, fais miséricorde à mon fils ! Il est lunatique et souffre beaucoup ; il tombe souvent dans le feu ou dans l’eau. Je l’ai bien amené à tes disciples, mais ils n’ont pas pu le guérir. » Prenant la parole, Jésus dit : « Génération incroyante et perverse, jusqu’à quand serai-Je avec vous ? Jusqu’à quand vous supporterai-Je ? Portez-le-moi ici. » Jésus menaça le démon, qui sortit de l’enfant, et celui-ci fut guéri dès cette heure-là. Alors les disciples, s’approchant de Jésus, lui dirent en particulier : « Et nous, pourquoi n’avons-nous pu le chasser ? » Jésus leur dit : « À cause de la pauvreté de votre foi. Amen ! Je vous le déclare en effet : si un jour vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : ‘ Passe d’ici là-bas’, et elle y passera. Rien ne vous sera impossible. Et puis ce genre de démon ne peut s’en aller, sinon par la prière et le jeûne. »

Когда они пришли к народу, то подошел к Нему человек и, преклоняя пред Ним колени, сказал: Господи! помилуй сына моего; он в новолуния беснуется и тяжко страдает, ибо часто бросается в огонь и часто в воду, я приводил его к ученикам Твоим, и они не могли исцелить его. Иисус же, отвечая, сказал: о, род неверный и развращенный! доколе буду с вами? доколе буду терпеть вас? приведите его ко Мне сюда. И запретил ему Иисус, и бес вышел из него; и отрок исцелился в тот час. Тогда ученики, приступив к Иисусу наедине, сказали: почему мы не могли изгнать его? Иисус же сказал им: по неверию вашему; ибо истинно говорю вам: если вы будете иметь веру с горчичное зерно и скажете горе сей: « перейди отсюда туда », и она перейдет; и ничего не будет невозможного для вас; сей же род изгоняется только молитвою и постом. Во время пребывания их в Галилее, Иисус сказал им: Сын Человеческий предан будет в руки человеческие, и убьют Его, и в третий день воскреснет. И они весьма опечалились.

 

Paroles des Pères

La « foi » dont Jésus-Christ parle ici, est la foi des miracles, et il la compare à un grain de sénevé, pour montrer sa vigueur et sa grande force. Car encore que cette graine paraisse la plus petite de toutes, elle surpasse néanmoins toutes les autres par sa vertu et par sa puissance. Et Jésus-Christ, pour montrer qu’un peu d’une véritable foi produisait des effets prodigieux, la compare à cette graine. Mais le Fils de Dieu ne s’arrête pas encore là, et après avoir fait voir que la foi pouvait agir sur les montagnes même, il dit : « Enfin rien ne vous sera impossible ».

Je vous prie, mes frères, d’admirer ici deux choses; la vertu des apôtres, et la force du Saint-Esprit. La vertu des apôtres parait en ce qu’ils ne rougissent point d’avouer leur impuissance ; et la force du Saint-Esprit se fait voir en ce que trouvant des âmes qui selon Jésus-Christ n’avaient pas même un grain de foi, il les a néanmoins élevées peu à peu jusqu’à une telle perfection qu’il a répandu la foi en elles comme une source très-abondante.

« Cette sorte de démons ne se chasse que par « la prière et par le jeûne ». (…) Vous me direz peut-être, mes frères : s’il faut avoir la foi pour guérir ces sortes de démons, pourquoi ne suffit-elle pas elle seule ? Pourquoi y faut-il joindre le jeûne ? (…) Les biens que produisent en nous ces deux vertus, le jeûne et la prière, lorsqu’elles sont jointes ensemble sont tout à fait admirables. Celui qui prie et qui jeûne comme nous disons, n’a plus besoin de tous les faux biens de la terre, et celui qui n’a plus besoin de ces biens en est d’ordinaire fort détaché, et est toujours prêt à faire l’aumône. Celui qui jeûne a l’esprit fervent, toujours élevé au ciel. Il prie avec application. Il éteint en lui les mauvais désirs. Il fléchit Dieu et apaise sa colère. Il humilie son âme et réprime son orgueil. C’est pourquoi les apôtres jeûnèrent presque toute leur vie. Celui qui joint la prière au jeûne, se fait comme deux ailes pour aller à Dieu, qui sont plus légères et plus vites que les vents. Il ne prie point avec tiédeur ; il ne baille point, il ne s’étend point, il ne sommeille point en priant. Il est plus ardent que le feu ; il s’élève au-dessus de toute la terre.

Ce sont ces âmes, mes frères, qui sont terribles au démon, et qu’il craint comme ses ennemis qui lui font la plus rude guerre. Car en effet, il n’y a rien de si puissant que le juste qui prie bien. Si une femme, au rapport de l’Evangile, eut le pouvoir de fléchir un juge brutal qui ne craignait ni Dieu ni les hommes combien plus fléchirons-nous Dieu, lorsque nous le prierons sans cesse, et que nous accompagnerons cette prière continuelle du jeûne et de l’abstinence de toutes les voluptés ?

– Saint Jean Chrysostome, Homélies sur st. Matthieu, homélie LXII.

Saints célébrés ce dimanche

Saints Photios et Anicet, martyrs à Nicomédie (305-306) ; saint Alexandre, évêque de Comane, martyr dans le Pont (270) ; saints Pamphile et Capiton, martyrs ; saint Venance, évêque de Viviers sur le Rhône (544) ; sainte Clarisse, abbesse près de Remiremont (VIIème s.) ; saint Porcaire et les 500  moines martyrs à Lérins (vers 732) ; saints Géronte, Sérapion, Germain, Bessarion, Michel et Simon, moines au monastère de Garèdja, martyrs (1851) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Barlaam (Konoplev), archimandrite du monastère de Saint-Nicolas à Belgorod, et de ses compagnons : Antoine, Serge, Élie, Venceslas, Joasaph, Jean, Bessarion, Michée, Matthieu, Euthyme, Barnabé, Hermogène, Arcade, Euthyme et Marcel, Jean, Serge, Démètre, Sabbas, Jacques, Pierre, Jacques, Alexandre, Théodore, Alexis et Pierre moines (1918) ; ainsi que des saints martyrs Léonide Biryoukovitch, Jean Nikolski et Nicolas Dobrooumov, prêtres (1937).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Ce dimanche 25 août, nous célébrons la mémoire de saints Photios et Anicet. Ces deux saints et glorieux martyrs vivaient à Nicomédie sous le règne de Dioclétien (vers 304). L’empereur ayant publié un édit qui ordonnait à tous les citoyens de manifester leur loyauté en offrant un culte aux idoles et menaçait les chrétiens de toutes sortes de tortures et d’exil aux extrémités du monde, la population de la capitale de l’Orient se trouvait fort en émoi. Un grand nombre de chrétiens, par peur des tortures ou par respect humain, renièrent le Dieu unique et se soumirent, tandis que ceux dont la foi était profondément enracinée dans leur cœur résistèrent courageusement aux menaces et, s’armant du signe de la Croix victorieuse, ils confessèrent à haute voix le Nom du Christ s’offrant ainsi aux tortures. La persécution s’étendit aux diverses villes de l’Empire, faisant d’innombrables victimes.

Au bout de deux ans, Dioclétien se rendit lui-même de Thessalonique à Nicomédie pour se rendre compte de la manière dont ses édits avaient été appliqués. Il réunit le Sénat, en présence de son armée, et ordonna d’exposer catapultes, roues, grils et autres instruments de torture dont la vue seule glaçait d’horreur tous les assistants. Puis il se mit à haranguer la foule. Tous se tenaient cois, terrorisés, quand un des membres du Sénat, le comte Anicet, qui se distinguait tant par sa vaste culture que par sa sagesse, sortit des rangs et, s’avançant vers l’empereur, il s’adressa à lui avec hardiesse et se moqua des vaines menaces que le tyran devait employer pour protéger des idoles inertes et incapables de se défendre elles-mêmes. Puis il l’accusa de partir en guerre contre le Dieu vivant, en obligeant les hommes qui ont été créés à son image et à sa ressemblance à se prosterner devant des pierres taillées et du bois sculpté. Seul le Christ, ajouta-t-il, est le véritable Seigneur du ciel et de la terre, et par lui toute autorité est donnée aux rois et aux gouvernants, car c’est lui qui a orné le ciel de ses astres et la terre de la splendeur de ses plantes et de ses animaux, pour servir l’homme et l’inviter à rendre gloire à Dieu.

Rendu furieux par cette liberté de langage, Dioclétien accusa Anicet de blasphème contre les dieux. Mais le saint répliqua aussitôt, en demandant à l’empereur de lui démontrer par de solides arguments en quoi consistaient les bienfaits des idoles que l’on ne peut en aucune façon appeler des « dieux », puisqu’elles ont besoin d’être sculptées et décorées. Puis il confessa sa foi en un seul Dieu en trois Personnes : Père, Fils et Saint-Esprit, qui accorde aux chrétiens sa grâce pour les faire triompher du Prince de ce monde. La foule ayant pris parti pour Anicet, le tyran voulut déclencher un massacre ; mais le général Placide l’en dissuada en lui rappelant qu’un souverain doit se distinguer par sa mansuétude.

Dioclétien fit alors flageller le saint à coups de nerfs de bœuf, à tel point que ses entrailles apparaissaient. Bien digne de son nom (« invincible »), Anicet continuait cependant de confesser imperturbablement le Nom du Sauveur. Sur ordre de l’empereur, on lâcha contre lui un lion gigantesque, dont le rugissement fit presque mourir de terreur les assistants. Mais, au moment où il allait atteindre le saint, le fauve fut soudain arrêté dans son élan et, devenu aussi doux qu’un agneau, il alla délicatement essuyer de sa patte la sueur qui coulait du visage du martyr. Comme Anicet achevait sa prière d’action de grâces, un terrible séisme ébranla Nicomédie, renversant la grande statue d’Hercule, qui fut réduite en miettes, et détruisant les quartiers nord de la ville, où de nombreux païens périrent sous les décombres. L’empereur, endurci dans son impiété, attribua cette catastrophe à la colère des dieux et ordonna de décapiter sans retard le saint. Mais le soldat chargé de cette tâche, Bibinos, eut soudain la main paralysée et ne put frapper Anicet de son glaive. On modifia donc la sentence, et le martyr fut attaché en croix à une roue suspendue au-dessus d’un brasier. Les membres déchirés et la chair calcinée, le saint s’approchait encore davantage de Dieu par une prière plus ardente que tous les feux de la terre. Et en réponse à sa prière, ses liens se trouvèrent consumés par le feu qui s’éteignit ensuite.

Alors que saint Anicet venait d’être sauvé par un ange d’un chaudron en fusion dans lequel il avait été plongé, son neveu Photios courut vers lui pour l’embrasser et rendre avec lui grâces à Dieu pour ces signes éminents de sa faveur envers ses serviteurs. Comme il se moquait des idoles et se déclarait prêt à mourir avec son oncle pour recevoir au Ciel les trophées de la victoire, sur un signe du tyran, un soldat se précipita sur lui. Mais soudain aveuglé par la grâce, il tourna son glaive contre lui-même et se frappa mortellement. Les deux saints furent alors chargés de lourdes chaînes et jetés en prison. Ils y retrouvèrent saint Lucien d’Antioche [15 oct.] et ses disciples, qui avaient été transférés d’Orient à Nicomédie pour y être jugés. Les martyrs s’embrassèrent chaleureusement et Lucien les exhorta à rester fermes dans leur confession du seul vrai Dieu, et à ne pas craindre les menaces des tyrans qui n’ont pouvoir que sur le corps, mais restent impuissants devant la ferme résolution de l’âme. Il acheva son discours en disant : « La terre elle-même crie vers Dieu, abreuvée qu’elle est par le sang des martyrs ! Et vous, confessant le Christ, vous allez entrer dans le Royaume des cieux. » Séparés de saint Lucien, Anicet et Photios comparurent au bout de trois jours devant l’empereur qui essaya de les soumettre par une feinte complaisance et par des promesses de richesses et d’honneurs. Ils lui répliquèrent d’une seule voix : « Que tes honneurs et tes promesses s’en aillent avec toi à la perdition ! » Furieux, Dioclétien ordonna de leur brûler les entrailles avec des torches, puis il les fit lapider par la foule dans l’amphithéâtre. Comme leurs corps restaient miraculeusement indemnes et resplendissants de la grâce de l’incorruptibilité, ils furent traînés derrière des chevaux sauvages et l’on saupoudra leurs plaies de sel avant de les renvoyer en prison.

Ils restèrent incarcérés pendant plus de trois ans, tandis que la persécution continuait de faire rage dans tout l’Empire. Finalement, l’empereur se souvint d’eux et, après un nouvel interrogatoire, au cours duquel ils se montrèrent inflexibles, il les fit jeter dans la chaudière du bain d’Antonin, dont on avait attisé le feu pendant trois jours. Mais à la prière des saints, les marbres se fendirent et laissèrent l’eau du bain se déverser et éteindre la fournaise. Après tant de tourments qui avaient tourné à leur gloire, saint Anicet et Photios rendirent finalement avec joie leurs âmes à Dieu en étant brûlés vifs. Trois heures durant leurs corps restèrent exposés sur le gril sans même que leurs cheveux ne fussent consumés. Une fois le brasier éteint, les chrétiens bravèrent le détachement de soldats et se précipitèrent pour recueillir leurs précieuses reliques et les mettre en sûreté. De longues années après, la persécution ayant cessé, l’endroit où se trouvaient cachées les reliques des saints martyrs, fut révélé par Dieu au chorévêque Doukitios, qui les transféra dans une église édifiée en leur honneur dans le quartier de Boanès, où elles accomplirent de nombreuses guérisons.

Texte préparé par Olivier Goulais

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