Dimanche 29 novembre 2020 – pas de célébration

Dimanche 29 novembre 2020.

(16 novembre dans l’ancien calendrier.)

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (4, 1-6) :

Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous.

Итак я, узник в Господе, умоляю вас поступать достойно звания, в которое вы призваны, со всяким смиренномудрием и кротостью и долготерпением, снисходя друг ко другу любовью, стараясь сохранять единство духа в союзе мира. Одно тело и один дух, как вы и призваны к одной надежде вашего звания; один Господь, одна вера, одно крещение, один Бог и Отец всех, Который над всеми, и через всех, и во всех нас.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (18, 18-27)

En ce temps-là, un notable lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas d’adultère, ne commets pas de meurtre, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » À ces mots Jésus lui dit : « Une seule chose te fait encore défaut : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » Mais entendant ces paroles, l’homme devint profondément triste, car il était très riche. Le voyant devenu si triste, Jésus dit : « Comme il est difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu ! Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » Ceux qui l’entendaient lui demandèrent : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus répondit : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu. »

И спросил Его некто из начальствующих: Учитель благий! что мне делать, чтобы наследовать жизнь вечную? Иисус сказал ему: что ты называешь Меня благим? никто не благ, как только один Бог; знаешь заповеди: не прелюбодействуй, не убивай, не кради, не лжесвидетельствуй, почитай отца твоего и матерь твою. Он же сказал: все это сохранил я от юности моей. Услышав это, Иисус сказал ему: еще одного недостает тебе: все, что имеешь, продай и раздай нищим, и будешь иметь сокровище на небесах, и приходи, следуй за Мною. Он же, услышав сие, опечалился, потому что был очень богат. Иисус, видя, что он опечалился, сказал: как трудно имеющим богатство войти в Царствие Божие! ибо удобнее верблюду пройти сквозь игольные уши, нежели богатому войти в Царствие Божие. Слышавшие сие сказали: кто же может спастись? Но Он сказал: невозможное человекам возможно Богу.

Pour information, lectures selon le calendrier julien: Eph 4,1-8 et Lc 10,25-37 .

Paroles des Pères

On conserve ses richesses en les répandant, on les perd en les retenant. Si vous les gardez, elles vous échapperont ; si vous les répandez, elles vous resteront. […] « Où est votre trésor, dit Jésus-Christ, là est votre cœur » (Mt 6, 21). Voilà pourquoi les commandements de Dieu paraissent si durs aux riches. La vie leur semblerait odieuse s’ils n’étaient pas occupés de dépenses superflues. Le jeune homme de notre évangile et ceux qui lui ressemblent sont précisément dans le cas d’un homme qui voyagerait par curiosité pour voir une ville, et qui, après avoir fait courageusement le chemin, arrivé au pied des murs, s’arrêterait dans une hôtellerie, aurait la paresse de ne pas aller plus loin, perdrait par-là tout le fruit de ses peines, et se priverait du plaisir de connaître les raretés de la ville. C’est là le tableau fidèle de ceux qui observent tous les commandements, et qui refusent de se dépouiller en faveur des misérables. J’en ai vu plusieurs qui jeûnaient, qui priaient, qui gémissaient, qui pratiquaient toutes les œuvres de piété où l’on ne débourse rien, et qui n’auraient pas donné une obole aux pauvres. À quoi leur servent toutes leurs vertus qui ne peuvent leur ouvrir le royaume des cieux ? « Un chameau, dit Jésus-Christ, entrera plus facilement par le trou d’une aiguille, qu’un riche par la porte du ciel » (Lc 18, 25). La sentence est claire, celui qui l’a prononcée est incapable de mentir ; mais qu’il est peu de gens à qui elle fasse impression ! […]

Les hommes raisonnables doivent croire qu’ils possèdent des biens pour les dispenser avec sagesse, et non pour en jouir dans le sein des délices ; et lorsqu’ils s’en dépouillent en faveur des pauvres, ils doivent se réjouir comme s’ils abandonnaient un bien d’autrui, et non s’attrister comme s’ils perdaient un bien propre. Pourquoi vous affliger et vous laisser abattre parce qu’on vous dit : « Vendez ce que vous avez » ? Quand même vos richesses vous suivraient dans l’autre monde, vous ne devriez pas vous attacher à des biens qui seront effacés par d’autres infiniment plus précieux. Mais si elles doivent nécessairement rester ici-bas, pourquoi ne les vendrions-nous point, pour en tirer un gain immense ? Lorsque vous donnez de l’or pour avoir un cheval, vous n’en ressentez aucune peine : et lorsque vous abandonnez des biens corruptibles pour acquérir le royaume des cieux vous pleurez, vous rebutez le pauvre qui vous demande, vous refusez de donner, vous qui imaginez mille sujets de vaines dépenses !

– Saint Basile le Grand (329-379), Homélie sur les riches.

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« Je ne t’enseigne pas, reprit Barlaam, une loi nouvellement introduite – ne dis jamais cela ! – nous l’avons reçue des anciens. Et notre Seigneur déclara à un homme riche qui lui demandait ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle, et qui se glorifiait d’avoir toujours fait, prétendait-il, tout ce que commandait la loi : « Va, lui dit notre Seigneur, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Prends ta croix et suis-moi. » Mais l’homme, en entendant cela, fut fort attristé, car il avait de grands biens. Et notre Seigneur, le voyant si triste, ajouta « qu’il était plus facile à un chameau de passer par le trou d’une petite aiguille qu’à un riche d’entrer dans la gloire de Dieu. Cet avertissement – qu’il fallait passer par le trou d’une petite aiguille – les saints l’entendirent : ils prenaient leurs richesses et les distribuaient aux pauvres, et ils abandonnaient leurs occupations pour suivre Jésus Christ, quelques-uns devenant parfaits par le martyre, comme je te l’ai déjà dit, d’autres par la pratique de l’abnégation – ceux-ci ne se laissant pas dépasser par les autres dans la vie de la vraie philosophie. Sache donc que c’est un commandement du Christ notre Roi et Dieu qui nous conduit hors des choses corruptibles et nous rend participant des choses éternelles.

Joasaph dit alors : « Puisque cette sorte de philosophie est si ancienne et si salutaire, comment se fait-il qu’il y en ait si peu qui la suivent de nos jours ? »

L’ancien répondit : « Beaucoup l’ont suivie et la suivent encore, mais la majorité hésite et recule. Car « peu sont, dit le Seigneur, les voyageurs qui empruntent la voie étroite et resserrée, mais beaucoup prennent la voie large qui mène à la perdition. » Car ceux qui sont devenus prisonniers de l’amour de l’argent et des maux qui proviennent de l’amour du plaisir, ainsi que ceux qui s’adonnent à la vaine gloire, ont du mal à s’en arracher, étant donné que c’est de leur plein gré qu’ils se sont vendus comme esclaves à un maître étranger et, s’établissant du côté opposé à Dieu qui donna ces commandements, sont pris dans les liens de cet autre. »

– Jean le moine du monastère de Saint-Sabas, La vie des saints Joasaph et Barlaam, chapitre XII.

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Six mois ne s’étaient pas encore écoulés après la mort de son père et de sa mère, lorsqu’un jour, se rendant à l’église suivant sa coutume, il méditait le long du chemin et repassait dans son esprit comment les apôtres avaient tout abandonné pour suivre le Sauveur (Matth., 19, 27), et comment ceux dont il est parlé dans les Actes, vendant ce qu’ils possédaient, le portaient aux pieds des apôtres pour le distribuer aux indigents (Actes, 4, 34-35), et quelle grande espérance leur est réservée dans les cieux. En faisant ces réflexions, il entra dans l’église ; on lisait en ce moment l’Évangile, et il entendit le Seigneur qui disait au riche : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres ; alors viens, suis-moi, et tu auras un trésor dans les cieux (Matth., 19, 20-21.) »

Alors Antoine, comme si Dieu lui-même eût rappelé à son esprit le souvenir des saints, et comme si la lecture eût été faite pour lui seul, sortit à l’instant de l’église, et toute la fortune que lui avaient laissée ses parents, et qui consistait en trois cents arpents de bonnes terres, il en fit don aux habitants du village, afin que sa sœur et lui fussent débarrassés de toute espèce de soin ; tout le mobilier qui leur appartenait, il le vendit, et après en avoir retiré une somme assez considérable, il la distribua aux pauvres, n’en réservant qu’une faible part pour sa sœur. Mais étant entré de nouveau dans l’église, il entendit le Seigneur qui disait dans l’Évangile : « Ne vous inquiétez pas du lendemain (Matth. 6, 34). » Il ne put rester plus longtemps ; il sortit et donna ce qui lui restait à des gens peu aisés. Pour lui, après avoir confié sa sœur à des vierges d’une foi et d’une piété reconnues, pour être élevée dans leur chaste demeure, il s’adonna près de sa maison à la vie ascétique, attentif à lui-même et s’astreignant à une ferme discipline.

– Saint Athanase le Grand, Vie d’Antoine.

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L’amour est une disposition sainte de l’âme, qui lui fait préférer la connaissance de Dieu au-dessus de toutes choses créées. Nous ne pouvons pas obtenir la possession durable d’un tel amour tant que nous sommes attachés aux choses de ce monde. […] Qui aime Dieu préfère la connaissance de Dieu à tout ce qu’Il a créé, et poursuit une telle connaissance d’une façon ardente et incessante. Si tout ce qui existe a été fait par Dieu et pour Dieu, et si Dieu est supérieur à toutes les choses faites par Lui, l’homme qui abandonne ce qui est supérieur et s’attache à ce qui est inférieur montre qu’il préfère les choses créées par Dieu à Dieu Lui-même. […] Si, en prenant soin de ta chair, tu en excites les convoitises et que tu gardes rancune contre ton prochain à propos de biens transitoires, tu adores la créature au lieu du Créateur. […] Qui aimes Dieu aime aussi son prochain sans réserve. Une telle personne ne peut pas amasser de l’argent, mais le distribue d’une manière convenant à Dieu, étant généreux envers tous ceux qui sont dans le besoin. […] Le don de son argent est le signe d’une disposition d’amour, mais combien plus encore le don de conseil spirituel et le service des autres. Celui qui a authentiquement renoncé aux biens de ce monde, et sert son prochain avec amour et sincérité, est bientôt libéré de toute passion et établi participant de l’amour et la connaissance de Dieu.

– Saint Maxime le Confesseur, Centuries sur la Charité, première centurie.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Paramon, martyr avec 370 chrétiens de Nicomédie (250) ; saint Philomène, martyr à Ancyre (vers 274) ; saint Denis, évêque de Corinthe, martyr (II°) ; saint Saturnin (ou Sernin), premier évêque de Toulouse, martyr (III°) ; saint Nectaire des Grottes de Kiev (XII°) ; saint Brendan, abbé de Birr en Irlande (573) ; saint Habib, évêque de Nekressi en Géorgie, martyr (VII°).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 29 novembre, mémoire du saint martyr PHILOMÈNE d’Ancyre et ses compagnons Phaidros et Valérien.

Originaire de Lycaonie, saint Philomène était boulanger de profession, sous le règne de l’empereur Aurélien (270-275), et il fournissait du pain à différentes localités de Galatie. Accusé auprès du gouverneur d’Ancyre, Félix, et comparaissant devant lui, il confessa courageusement qu’il était Chrétien. On lui lia les mains et les pieds avec des chaînes de fer pour le torturer; puis on le suspendit et on le frappa à coups d’épée. On le jeta ensuite dans une fournaise ardente; mais comme il en était miraculeusement préservé par l’intervention de la Grâce, on lui lia la tête, les mains et les pieds, et on le traîna ainsi sur une distance de près de 600 mètres, jusqu’à ce qu’il remette son âme à Dieu.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Matthieu, apôtre et évangéliste (60) ; saint Fulvian, prince d’Ethiopie, baptisé Matthieu (I°) ; saint Eucher, évêque de Lyon (449) ; saint Gobrien, évêque de Vannes (VI°) ; saint Emilion, ermite en Aquitaine (vers 767) ; sainte Marguerite, reine d’Ecosse (1093).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 16 novembre, mémoire du Saint Apôtre et Evangéliste MATTHIEU.

Le Saint Apôtre Matthieu portait tout d’abord le nom de Levi. Il était le fils d’Alphée et exerçait la profession de collecteur d’impôts (publicain). Un jour qu’il se tenait au bureau de la douane, Jésus vint à passer avec toute une foule derrière Lui, qui recevait avec avidité son enseignement. Le Seigneur tourna son regard vers Matthieu et lui dit: « Viens à ma suite!» Le publicain se leva alors et le suivit sans une pensée ou même un regard pour ce qu’il laissait derrière lui. Avant de partir sur les routes à la suite du Christ, il offrit chez lui un grand banquet, auquel prirent part Jésus et ses disciples, ainsi qu’un grand nombre de publicains et de pécheurs publics. Comme les Pharisiens s’en scandalisaient, le Seigneur dit: « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les mal portants. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir» (Luc 5, 27; Mat. 9, 13; Mc 3, 17).

Matthieu suivit le Christ dans tous ses voyages à travers la Palestine et fut témoin de ses enseignements et de ses miracles avant sa crucifixion et après sa Résurrection. Après avoir été empli de la grâce du Saint Esprit le jour de la Pentecôte avec les autres apôtres, il fut désigné pour évangéfiser les Juifs ses compatriotes. C’est pourquoi, huit ans après l’Ascension, il rédigea le premier, en hébreu, l’évangile, c’est à dire le récit des actes et des enseignements du Sauveur, pour les populations qu’il ne pouvait pas atteindre par son enseignement oral. Cet évangile fut traduit en grec quelques années plus tard par saint Jacques, premier évêque de Jérusalem, et copié par le saint apôtre Bartholomée (cf. 11 juin). Il ne tarda pas à remplacer l’original hébreu (araméen), dont il ne reste pas d’exemplaire.

Par la suite, saint Matthieu partit répandre la Bonne Nouvelle dans le pays des Parthes et endura de nombreuses tribulations de la part des paiens. Il parvint finalement à Hiérapolis, sur les rives de l’Euphrate et réussit, par la puissance de sa prédication, à convertir un grand nombre de païens à la vérité. Il trouva le repos dans la paix du seigneur, ayant atteint un âge avancé.

Selon une autre tradition, après avoir souffert beaucoup de mauvais traitements de la part des Parthes et des Mèdes récalcitrants à la vérité, le Saint Apôtre serait parti vivre dans les austères solitudes d’une haute montagne pour s’y consacrer à l’ascèse et à la contemplation. C’est là que le Seigneur lui serait apparu sous la forme d’un enfant et lui aurait donné un bâton, en lui ordonnant d’aller le planter près de l’église de la ville de Myrmène. L’évêque de la ville, Platon, reçut Matthieu solennellement en compagnie de tout son Clergé. Aussitôt que l’Apôtre eût planté le bâton en terre, celui-ci germa et donna des fruits d’où suintait un miel délicieux, comme un avant-goût des indicibles délices du Paradis. Une source d’eau fraîche jaillit également du pied de l’arbre et tous ceux qui s’y baignaient se trouvaient délivrés de leurs passions et des ténèbres de l’idolâtrie. Malgré tous les bienfaits qu’il procurait aux Parthes et même à la famille royale, le Saint Apôtre fut soumis par le roi à de redoutables tortures et périt finalement par le feu. Mais il parvint toutefois à convertir le tyran à la foi, par l’intermédiaire des nombreux miracles qu’accomplirent ses Saintes Reliques. Au moment d’être baptisé, le roi demanda à recevoir le nom de Matthieu. Il renversa les idoles dans tout son royaume et amena son peuple entier à la sainte Eglise. A la mort de Platon, il abdiqua, laissa son fils sur le trône et devint Evêque, selon les prescriptions laissées par le Saint Apôtre Matthieu.