Dimanche 29 septembre 2019

Dimanche 29 septembre 2019.

(16 septembre selon l’ancien calendrier.)

3e dimanche après la Croix (selon le nouveau calendrier).

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co 4, 6–16) :

Frères, Dieu, qui a dit : « La lumière brillera du sein des ténèbres ! » a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous. Et, comme nous avons le même esprit de foi qui est exprimé dans cette parole de l’Écriture : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ! nous aussi nous croyons, et c’est pour cela que nous parlons, sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître avec vous en sa présence. Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d’un plus grand nombre.

потому что Бог, повелевший из тьмы воссиять свету, озарил наши сердца, дабы просветить нас познанием славы Божией в лице Иисуса Христа. Но сокровище сие мы носим в глиняных сосудах, чтобы преизбыточная сила была приписываема Богу, а не нам. Мы отовсюду притесняемы, но не стеснены; мы в отчаянных обстоятельствах, но не отчаиваемся; мы гонимы, но не оставлены; низлагаемы, но не погибаем. Всегда носим в теле мертвость Господа Иисуса, чтобы и жизнь Иисусова открылась в теле нашем. Ибо мы живые непрестанно предаемся на смерть ради Иисуса, чтобы и жизнь Иисусова открылась в смертной плоти нашей, так что смерть действует в нас, а жизнь в вас. Но, имея тот же дух веры, как написано: я веровал и потому говорил, и мы веруем, потому и говорим, зная, что Воскресивший Господа Иисуса воскресит через Иисуса и нас и поставит перед Собою с вами. Ибо всё для вас, дабы обилие благодати тем бо́льшую во многих произвело благодарность во славу Божию.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (6, 31-36)

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle grâce y a-t-il pour vous ? Car même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quelle grâce y a-t-il pour vous ? Car les pécheurs le font aussi. Et si vous prêtez seulement à ceux dont vous espérez recevoir, quelle grâce y a-t-il pour vous ? Des pécheurs également prêtent à des pécheurs pour recevoir d’eux l’équivalent. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Votre salaire sera grand et vous serez les fils du Très-haut, car Il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants. Devenez compatissants comme votre Père est compatissant. ».

Ика’к хотите, чтобы с вами поступали люди, та’к и вы поступайте с ними. И если любите любящих вас, какая вам за то благодарность? ибо и грешники любящих их любят. И если делаете добро тем, которые вам делают добро, какая вам за то благодарность? ибо и грешники то’ же делают. И если взаймы даёте тем, от которых надеетесь получить обратно, какая вам за то благодарность? ибо и грешники дают взаймы грешникам, чтобы получить обратно столько же. Но вы люби’те врагов ваших, и благотворите, и взаймы давайте, не ожидая ничего; и будет вам награда великая, и будете сынами Всевышнего; ибо Он благ и к неблагодарным и злым. Итак, будьте милосерды, как и Отец ваш милосерд.

Paroles des Pères

Je supplie constamment le Seigneur de me donner l’amour des ennemis. Par la miséricorde de Dieu, j’ai saisi ce qu’est l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Jour et nuit, je demande au Seigneur cet amour ; le Seigneur me donne des larmes et je pleure pour le monde entier. Mais si je juge quelqu’un ou le regarde de travers, les larmes tarissent et mon âme tombe dans l’abattement ; et, de nouveau, je commence à demander pardon au Seigneur, et le Seigneur miséricordieux me pardonne, à moi pécheur. […]

Il n’y a pas de félicité plus grande que d’aimer Dieu de toute son intelligence, de tout son cœur et de toute son âme, ainsi que l’a commandé le Seigneur, et son prochain comme soi-même. Lorsque cet amour remplit l’âme, tout la réjouit ; mais quand il se perd, l’homme ne trouve pas de repos, il se trouble et accuse les autres de l’avoir offensé. Il ne comprend pas que c’est lui le coupable : il a perdu l’amour de Dieu, il a jugé ou haï son frère. La grâce vient de l’amour pour notre frère, et c’est par l’amour pour notre frère qu’on la garde. Mais si nous n’aimons pas notre frère, la grâce divine ne viendra pas dans notre âme. […]

Je vous en supplie, faites un essai. Si quelqu’un vous offense, ou vous méprise, ou vous arrache ce qui vous appartient, ou persécute l’Église, priez le Seigneur en disant : « Seigneur, nous sommes tous tes créatures ; aie pitié de tes serviteurs et tourne-les vers le repentir. » Alors, tu porteras perceptiblement la grâce dans ton âme. Au commencement, force ton cœur à aimer tes ennemis ; le Seigneur, voyant ta bonne intention, t’aidera en tout, et l’expérience elle-même t’instruira. Mais celui qui pense du mal de ses ennemis, l’amour de Dieu n’est pas en lui, et il n’a pas connu Dieu.

Quand tu prieras pour tes ennemis, la paix viendra sur toi ; et lorsque tu aimeras tes ennemis, sache qu’une grande grâce divine vit en toi ; je ne dis pas qu’elle soit déjà parfaite, mais elle est suffisante pour le salut. Si, par contre, tu injuries tes ennemis, c’est le signe qu’un esprit mauvais vit en toi et qu’il introduit dans ton cœur de mauvaises pensées ; car, comme l’a dit le Seigneur, c’est du cœur que jaillissent les bonnes ou les mauvaises pensées. […]

Si tu ne les aimes pas, au moins ne les rabroue pas et ne les maudis pas ; et cela sera déjà un progrès. Mais si quelqu’un les maudit et les injurie, il est clair qu’un mauvais esprit vit en lui ; s’il ne se repent pas, à sa mort il ira là où demeurent les esprits mauvais. Puisse le Seigneur préserver tout âme d’un pareil malheur.

Comprenez, c’est si simple. Ils sont à plaindre ceux qui ne connaissent pas Dieu ou s’opposent à Lui ; mon cœur souffre pour eux, et les larmes coulent de mes yeux. Nous pouvons clairement voir et le Paradis et les tourments : nous avons connu cela par le Saint Esprit. Et voici que le Seigneur Lui-même a dit : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous (Lc 17, 21). Ainsi, c’est dès ici-bas que commence la vie éternelle ; et les tourments éternels, eux aussi, commencent dès ici-bas.

– Saint Silouane de l’Athos, Écrits (in Archimandrite Sophrony, Saint Silouane l’Athonite, II, chapitre IX).

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Cyriaque l’anachorète, abbé en Palestine (556) ; saints martyrs Dadas, Gobdahala et Kasdios de Perse (IVème siècle) ; sainte martyre Goudelia de Perse (IVème s.) ; saint Fraterne, évêque d’Auxerre (451) ; saint Bouin, ermite en Champagne (570) ; saint Théophane le miséricordieux, de Gaza ; saint Cyprien d’Oustioug (1276) ; saints Pères du monastère des îles Strophades, massacrés par les Turcs (vers 1530) ; saint Onuphre Garégéli (1733) ; saint hiéromartyr Jean, archevêque de Riga (1934) ; invention des reliques de saint Jean de Changhaï (1966).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Ce dimanche 29 septembre (nouveau calendrier), nous célébrons la mémoire de saint Cyriaque l’anachorète. Saint Cyriaque (Kyriakos) naquit en 448, sous le règne de l’empereur Théodose le Jeune, à Corinthe. Il était le fils d’un prêtre de l’église de Corinthe, nommé Jean, et d’une pieuse femme, Eudoxie. À l’âge de dix-huit ans, il fut ordonné lecteur par Pierre, évêque de la ville, qui était aussi son oncle paternel. Le cœur brûlant d’un ardent désir de Dieu, le jeune homme s’enfuit secrètement pour Jérusalem. Arrivé dans la Ville sainte, il entendit parler des exploits de saint Euthyme et demanda à être reçu parmi ses disciples. Saint Euthyme le revêtit du saint Habit angélique, mais ne lui permit pas de rester dans sa laure, de peur de scandaliser les autres pères en raison de son jeune âge. Comme saint Théoctiste, auquel il confiait habituellement la formation de ses plus jeunes disciples, était parti vers la demeure des justes, il envoya Cyriaque au monastère de saint Gérasime, près du Jourdain. Le jeune moine s’y acquitta avec ardeur de la fonction de cuisinier et de toutes les autres tâches qu’on lui assignait. Observant scrupuleusement les règles de la vie communautaire, il menait pourtant l’ascèse d’un anachorète, ne se nourrissant que de pain et d’eau, une fois tous les deux jours après la neuvième heure (vers 15h), et s’adonnant avec un zèle croissant à la prière nocturne. Admirant ses rapides progrès, saint Gérasime le prit en affection et accepta de l’emmener avec lui dans le désert de Rouba, chaque année, depuis la clôture de la Théophanie jusqu’au dimanche des Palmes. C’est de là que Gérasime eut la révélation du départ pour le ciel de l’âme de saint Euthyme et qu’il partit avec Cyriaque pour ensevelir son corps (473). La neuvième année du séjour de Cyriaque au monastère, saint Gérasime s’endormit en paix pour rejoindre le Seigneur (475). Désormais âgé de vingt-sept ans, Cyriaque put être reçu à la laure de saint Euthyme. Il y demeura dix ans dans la solitude, tout en favorisant la transformation de la laure en coenobium. C’est là qu’il fut aussi ordonné diacre. Mais la charité s’étant refroidie parmi les moines, des querelles continuelles surgirent entre son monastère et celui de saint Théoctiste, situé un peu plus bas. Fuyant le scandale et le trouble, Cyriaque partit s’installer dans la laure de saint Chariton à Souka. Il y resta trente-neuf ans, servant les frères, avec douceur et humilité, en de multiples tâches, telles celles de boulanger, d’infirmier, d’hôtelier et d’économe. Parvenu à l’âge de quarante ans, il fut ordonné prêtre et on lui confia la charge de skevophylax (sacristain) et celle de canonarque. Pendant toutes ces années, le bienheureux ne se mit pas une seule fois en colère et le soleil ne le vit jamais prendre sa nourriture. Parvenu à l’âge de soixante-dix-sept ans, il se retira avec un seul disciple au désert de Natouphas, y souffrant toutes sortes de tourments pour l’amour du Christ et ne se nourrissant que d’oignons sauvages que Dieu, à sa prière, avait miraculeusement privés de leur amertume. La cinquième année de son séjour dans ce désert, l’homme de Dieu guérit le fils d’un paysan. Le bruit de ce miracle ne tarda pas à se répandre et, fuyant la bonne renommée, Cyriaque décida de quitter les lieux pour gagner le désert de Rouba, où il demeura cinq ans (530-535). Poursuivi derechef par sa réputation de thaumaturge, il se retira au désert profond de Soussakim, où personne n’avait jamais osé s’installer. Enfin seul avec Dieu seul, il demeura dans la contemplation des mystères divins pendant sept ans, jusqu’au moment où, une épidémie de peste s’étant déclarée, les moines de la laure de Souka vinrent trouver Cyriaque, et le supplièrent de revenir vivre auprès d’eux, afin de les protéger par ses prières. Pendant son second séjour à la laure de Souka (542-547), le saint s’installa dans la grotte de saint Chariton, et lutta avec le glaive acéré de sa parole et de sa science spirituelle contre l’hérésie des origénistes, lesquels égaraient alors de nombreux moines de Palestine. La paix étant rétablie, saint Cyriaque, qui avait atteint l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, las des troubles que lui occasionnait la proximité des hommes, retourna dans sa retraite de Soussakim. Il y vécut encore huit années, en compagnie d’un lion apprivoisé qui gardait son jardinet des maraudeurs et des chèvres sauvages. L’endroit étant totalement aride, il arrosait ses quelques légumes avec de l’eau qui se rassemblait l’hiver dans le creux des rochers. Deux ans avant son départ pour le séjour des saints, les moines de la laure de Souka réussirent à le convaincre de venir achever son séjour terrestre dans la grotte de saint Chariton. Malgré son âge très avancé, saint Cyriaque y poursuivit ses combats ascétiques, et continua à recevoir ses visiteurs pour leur prodiguer ses enseignements. Lorsqu’il tomba malade, il convoqua les pères de la laure pour leur donner son ultime baiser de paix, puis il s’endormit paisiblement, en compagnie des anges et des saints, le 29 septembre 557, âgé de cent neuf ans.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Sainte Euphémie, mégalomartyre à Chalcédoine (304) ; sainte Sébastienne, martyre (86-96) ; sainte martyre Mélitène (138-161) ; saints Victor et Sosthène, martyrs à Chalcédoine (vers 304) ; saint Dorothée d’Égypte (IVème s.) ; saint Principe, évêque du Mans (vers 511) ; saint Frou (VIIème s.) ; sainte Eugénie d’Alsace, abbesse de Hohenbourg (735) ; saints Joseph et Isaac de Géorgie (808) ; sainte Ludmila, princesse tchèque, martyre (927) ; saint Procope de Sazava en Bohème (1053) ; saint Cyprien, métropolite de Kiev (1406) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Grégoire (Raevsky), prêtre (1937) ; Serge (Lossev), prêtre (1942) ; Koukcha d’Odessa, confesseur (1964).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Ce dimanche selon l’ancien calendrier, nous célébrons la mémoire de la sainte mégalomartyr Euphémie. Sainte Euphémie vécut sous le règne de Dioclétien (entre 284 et 305). Elle naquit à Chalcédoine de parents riches et pieux, qui l’éduquèrent dans l’amour du Christ. À cette époque, un certain Priscos, virulent sectateur de Mars, devint proconsul pour l’Asie. À l’occasion de la fête de son dieu, il ordonna, sous peine de mort, que tous les habitants de la région se rendent à Chalcédoine pour le célébrer. Tous les chrétiens s’enfuirent alors par petits groupes dans des maisons isolées ou dans les déserts, afin d’échapper au tyran et de sauvegarder leur foi. Sainte Euphémie s’était cachée elle aussi, avec quarante-neuf autres chrétiens, parmi lesquels elle brillait par sa vertu et sa sagesse comme un astre étincelant. Ils furent pourtant rapidement découverts et amenés devant le proconsul, qui essaya d’abord de les convaincre en flattant leur jeunesse et leur sagesse. Mais les saints lui rétorquèrent : « Ne perds pas ton temps avec nous, ô gouverneur, ne t’épuise pas en vaines paroles car nous considérons comme la plus grande honte, étant des êtres raisonnables, d’abandonner le seul vrai Dieu qui a fait le ciel et la terre, pour adorer tes dieux insensibles et sans raison. Sache que tes menaces de tortures ne nous effrayent pas, au contraire, elles seront pour nous légères et te montreront la puissance de notre Dieu. » À ces mots, la colère du proconsul s’enflamma, et il fit torturer Euphémie et ses compagnons sans arrêt pendant vingt jours. À l’issue de cette épreuve, comme il constatait que la fermeté de leur foi n’avait été en rien ébranlée, il fit comparaître Euphémie, en qui il avait remarqué la tête du groupe. Comme elle lui avait manifesté sa détermination, il lui fit broyer les membres au moyen de roues de fer ; mais, ayant invoqué le secours de Dieu, la sainte se retrouva bientôt guérie. Priscos ordonna alors d’allumer une fournaise ardente, dont les flammes montaient à plus de quarante-cinq pieds, dans laquelle il fit jeter Euphémie. Là encore, Dieu vint au secours de sa servante et envoya un ange qui écarta d’elle les flammes. Devant ce miracle, ses bourreaux, Sosthène et Victor, se convertirent au Christ, et ils moururent martyrs quelques jours plus tard sous les dents des fauves. Euphémie fut encore livrée à bien d’autres tourments, mais Dieu l’en délivra chaque fois, afin de montrer combien sa grâce est plus forte que toutes les tortures inventées par la malice des hommes. Ayant été finalement jetée aux fauves, la sainte rendit son âme à Dieu sous la simple morsure d’un ours. Ses parents recueillirent sa sainte dépouille et l’ensevelirent à proximité de la ville. Lorsque la persécution de Dioclétien prit fin, les chrétiens placèrent les reliques de sainte Euphémie dans un sarcophage d’or, qu’ils déposèrent à l’intérieur d’une église qui lui était dédiée. Le jour de sa fête coulait régulièrement de son tombeau un flot de sang frais, qui dégageait un parfum céleste. C’est également auprès de ce tombeau que s’accomplit le miracle du rejet du tome des hérétiques lors du concile de Chalcédoine (451), commémoré le 11 juillet.

Ces précieuses reliques, qui attirèrent pendant des siècles des foules de pèlerins, furent transférées à Constantinople, en 616, lors des invasions perses. Elles sont aujourd’hui conservées intactes dans l’église du Patriarcat, au Phanar.

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