Dimanche 30 août – le riche notable

Dimanche 30 août 2020.

(17 août dans l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (1 Co. 15, 1-11) :

Frères, je vous rappelle l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton ; car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru.

Напоминаю вам, братия, Евангелие, которое я благовествовал вам, которое вы и приняли, в котором и утвердились, которым и спасаетесь, если преподанное удерживаете так, как я благовествовал вам, если только не тщетно уверовали. Ибо я первоначально преподал вам, что и сам принял, то есть, что Христос умер за грехи наши, по Писанию, и что Он погребен был, и что воскрес в третий день, по Писанию, и что явился Кифе, потом двенадцати; потом явился более нежели пятистам братий в одно время, из которых бо́льшая часть доныне в живых, а некоторые и почили; потом явился Иакову, также всем Апостолам; а после всех явился и мне, как некоему извергу. Ибо я наименьший из Апостолов, и недостоин называться Апостолом, потому что гнал церковь Божию. Но благодатию Божиею есмь то, что есмь; и благодать Его во мне не была тщетна, но я более всех их потрудился: не я, впрочем, а благодать Божия, которая со мною. Итак я ли, они ли, мы так проповедуем, и вы так уверовали.

Lecture de l’épître de saint Paul aux Ephésiens (pour la sanctification des études : Eph 1,16-19; 3,18-21) :

Frères, je ne cesse pas de rendre grâce, quand je fais mémoire de vous dans mes prières : que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c’est l’énergie, la force, la vigueur. Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu. À Celui qui peut réaliser, par la puissance qu’il met à l’œuvre en nous, infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir, gloire à lui dans l’Église et dans le Christ Jésus pour toutes les générations dans les siècles des siècles. Amen.

Непрестанно благодарю за вас Бога, вспоминая о вас в молитвах моих, чтобы Бог Господа нашего Иисуса Христа, Отец славы, дал вам Духа премудрости и откровения к познанию Его, и просветил очи сердца вашего, дабы вы познали, в чем состоит надежда призвания Его, и какое богатство славного наследия Его для святых, и как безмерно величие могущества Его в нас, верующих по действию державной силы Его. Чтобы вы, укорененные и утвержденные в любви, могли постигнуть со всеми святыми, что широта и долгота, и глубина и высота,и уразуметь превосходящую разумение любовь Христову, дабы вам исполниться всею полнотою Божиею. А Тому, Кто действующею в нас силою может сделать несравненно больше всего, чего мы просим, или о чем помышляем, Тому слава в Церкви во Христе Иисусе во все роды, от века до века. Аминь.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (Mt 19,16-26) :

En ce temps-là, un homme s’approcha et dit à Jésus : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Il lui répondit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » « Lesquels ? » lui dit-il. Et Jésus répondit : « Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère ; et : tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Le jeune homme lui dit : « J’ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ? » Jésus lui dit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi ». Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens. Jésus dit à ses disciples : « Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ». Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent : « Qui peut donc être sauvé ? » Jésus les regarda, et leur dit : « Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible ».

И вот, некто, подойдя, сказал Ему: Учитель благий! что сделать мне доброго, чтобы иметь жизнь вечную? Он же сказал ему: что ты называешь Меня благим? Никто не благ, как только один Бог. Если же хочешь войти в жизнь вечную, соблюди заповеди. Говорит Ему: какие? Иисус же сказал: не убивай; не прелюбодействуй; не кради; не лжесвидетельствуй; почитай отца и мать; и: люби ближнего твоего, как самого себя. Юноша говорит Ему: всё это сохранил я от юности моей; чего еще недостает мне? Иисус сказал ему: если хочешь быть совершенным, пойди, продай имение твое и раздай нищим; и будешь иметь сокровище на небесах; и приходи и следуй за Мною. Услышав слово сие, юноша отошел с печалью, потому что у него было большое имение. Иисус же сказал ученикам Своим: истинно говорю вам, что трудно богатому войти в Царство Небесное; и еще говорю вам: удобнее верблюду пройти сквозь игольные уши, нежели богатому войти в Царство Божие. Услышав это, ученики Его весьма изумились и сказали: так кто же может спастись? А Иисус, воззрев, сказал им: человекам это невозможно, Богу же всё возможно.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (pour la sanctification des études : Luc 2,41-52) :

En ce temps-là, chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher. C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Каждый год родители Его ходили в Иерусалим на праздник Пасхи. И когда Он был двенадцати лет, пришли они также по обычаю в Иерусалим на праздник. Когда же, по окончании дней праздника, возвращались, остался Отрок Иисус в Иерусалиме; и не заметили того Иосиф и Матерь Его, но думали, что Он идет с другими. Пройдя же дневной путь, стали искать Его между родственниками и знакомыми и, не найдя Его, возвратились в Иерусалим, ища Его. Через три дня нашли Его в храме, сидящего посреди учителей, слушающего их и спрашивающего их; все слушавшие Его дивились разуму и ответам Его. И, увидев Его, удивились; и Матерь Его сказала Ему: Чадо! что Ты сделал с нами? Вот, отец Твой и Я с великою скорбью искали Тебя. Он сказал им: зачем было вам искать Меня? или вы не знали, что Мне должно быть в том, что принадлежит Отцу Моему? Но они не поняли сказанных Им слов. И Он пошел с ними и пришел в Назарет; и был в повиновении у них. И Матерь Его сохраняла все слова сии в сердце Своем. Иисус же преуспевал в премудрости и возрасте и в любви у Бога и человеков.

Paroles des Pères

On conserve ses richesses en les répandant, on les perd en les retenant. Si vous les gardez, elles vous échapperont ; si vous les répandez, elles vous resteront. […] « Où est votre trésor, dit Jésus-Christ, là est votre cœur » (Mt 6, 21). Voilà pourquoi les commandements de Dieu paraissent si durs aux riches. La vie leur semblerait odieuse s’ils n’étaient pas occupés de dépenses superflues. Le jeune homme de notre évangile et ceux qui lui ressemblent sont précisément dans le cas d’un homme qui voyagerait par curiosité pour voir une ville, et qui, après avoir fait courageusement le chemin, arrivé au pied des murs, s’arrêterait dans une hôtellerie, aurait la paresse de ne pas aller plus loin, perdrait par-là tout le fruit de ses peines, et se priverait du plaisir de connaître les raretés de la ville. C’est là le tableau fidèle de ceux qui observent tous les commandements, et qui refusent de se dépouiller en faveur des misérables. J’en ai vu plusieurs qui jeûnaient, qui priaient, qui gémissaient, qui pratiquaient toutes les œuvres de piété où l’on ne débourse rien, et qui n’auraient pas donné une obole aux pauvres. À quoi leur servent toutes leurs vertus qui ne peuvent leur ouvrir le royaume des cieux ? « Un chameau, dit Jésus-Christ, entrera plus facilement par le trou d’une aiguille, qu’un riche par la porte du ciel » (Lc 18, 25). La sentence est claire, celui qui l’a prononcée est incapable de mentir ; mais qu’il est peu de gens à qui elle fasse impression ! […]

Les hommes raisonnables doivent croire qu’ils possèdent des biens pour les dispenser avec sagesse, et non pour en jouir dans le sein des délices ; et lorsqu’ils s’en dépouillent en faveur des pauvres, ils doivent se réjouir comme s’ils abandonnaient un bien d’autrui, et non s’attrister comme s’ils perdaient un bien propre. Pourquoi vous affliger et vous laisser abattre parce qu’on vous dit : « Vendez ce que vous avez » ? Quand même vos richesses vous suivraient dans l’autre monde, vous ne devriez pas vous attacher à des biens qui seront effacés par d’autres infiniment plus précieux. Mais si elles doivent nécessairement rester ici-bas, pourquoi ne les vendrions-nous point, pour en tirer un gain immense ? Lorsque vous donnez de l’or pour avoir un cheval, vous n’en ressentez aucune peine : et lorsque vous abandonnez des biens corruptibles pour acquérir le royaume des cieux vous pleurez, vous rebutez le pauvre qui vous demande, vous refusez de donner, vous qui imaginez mille sujets de vaines dépenses !

– Saint Basile le Grand (329-379), Homélie sur les riches.

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« Je ne t’enseigne pas, reprit Barlaam, une loi nouvellement introduite – ne dis jamais cela ! – nous l’avons reçue des anciens. Et notre Seigneur déclara à un homme riche qui lui demandait ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle, et qui se glorifiait d’avoir toujours fait, prétendait-il, tout ce que commandait la loi : « Va, lui dit notre Seigneur, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Prends ta croix et suis-moi. » Mais l’homme, en entendant cela, fut fort attristé, car il avait de grands biens. Et notre Seigneur, le voyant si triste, ajouta « qu’il était plus facile à un chameau de passer par le trou d’une petite aiguille qu’à un riche d’entrer dans la gloire de Dieu. Cet avertissement – qu’il fallait passer par le trou d’une petite aiguille – les saints l’entendirent : ils prenaient leurs richesses et les distribuaient aux pauvres, et ils abandonnaient leurs occupations pour suivre Jésus Christ, quelques-uns devenant parfaits par le martyre, comme je te l’ai déjà dit, d’autres par la pratique de l’abnégation – ceux-ci ne se laissant pas dépasser par les autres dans la vie de la vraie philosophie. Sache donc que c’est un commandement du Christ notre Roi et Dieu qui nous conduit hors des choses corruptibles et nous rend participant des choses éternelles.

Joasaph dit alors : « Puisque cette sorte de philosophie est si ancienne et si salutaire, comment se fait-il qu’il y en ait si peu qui la suivent de nos jours ? »

L’ancien répondit : « Beaucoup l’ont suivie et la suivent encore, mais la majorité hésite et recule. Car « peu sont, dit le Seigneur, les voyageurs qui empruntent la voie étroite et resserrée, mais beaucoup prennent la voie large qui mène à la perdition. » Car ceux qui sont devenus prisonniers de l’amour de l’argent et des maux qui proviennent de l’amour du plaisir, ainsi que ceux qui s’adonnent à la vaine gloire, ont du mal à s’en arracher, étant donné que c’est de leur plein gré qu’ils se sont vendus comme esclaves à un maître étranger et, s’établissant du côté opposé à Dieu qui donna ces commandements, sont pris dans les liens de cet autre. »

– Jean le moine du monastère de Saint-Sabas, La vie des saints Joasaph et Barlaam, chapitre XII.

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Six mois ne s’étaient pas encore écoulés après la mort de son père et de sa mère, lorsqu’un jour, se rendant à l’église suivant sa coutume, il méditait le long du chemin et repassait dans son esprit comment les apôtres avaient tout abandonné pour suivre le Sauveur (Matth., 19, 27), et comment ceux dont il est parlé dans les Actes, vendant ce qu’ils possédaient, le portaient aux pieds des apôtres pour le distribuer aux indigents (Actes, 4, 34-35), et quelle grande espérance leur est réservée dans les cieux. En faisant ces réflexions, il entra dans l’église ; on lisait en ce moment l’Évangile, et il entendit le Seigneur qui disait au riche : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres ; alors viens, suis-moi, et tu auras un trésor dans les cieux (Matth., 19, 20-21.) »

Alors Antoine, comme si Dieu lui-même eût rappelé à son esprit le souvenir des saints, et comme si la lecture eût été faite pour lui seul, sortit à l’instant de l’église, et toute la fortune que lui avaient laissée ses parents, et qui consistait en trois cents arpents de bonnes terres, il en fit don aux habitants du village, afin que sa sœur et lui fussent débarrassés de toute espèce de soin ; tout le mobilier qui leur appartenait, il le vendit, et après en avoir retiré une somme assez considérable, il la distribua aux pauvres, n’en réservant qu’une faible part pour sa sœur. Mais étant entré de nouveau dans l’église, il entendit le Seigneur qui disait dans l’Évangile : « Ne vous inquiétez pas du lendemain (Matth. 6, 34). » Il ne put rester plus longtemps ; il sortit et donna ce qui lui restait à des gens peu aisés. Pour lui, après avoir confié sa sœur à des vierges d’une foi et d’une piété reconnues, pour être élevée dans leur chaste demeure, il s’adonna près de sa maison à la vie ascétique, attentif à lui-même et s’astreignant à une ferme discipline.

– Saint Athanase le Grand, Vie d’Antoine.

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L’amour est une disposition sainte de l’âme, qui lui fait préférer la connaissance de Dieu au-dessus de toutes choses créées. Nous ne pouvons pas obtenir la possession durable d’un tel amour tant que nous sommes attachés aux choses de ce monde. […] Qui aime Dieu préfère la connaissance de Dieu à tout ce qu’Il a créé, et poursuit une telle connaissance d’une façon ardente et incessante. Si tout ce qui existe a été fait par Dieu et pour Dieu, et si Dieu est supérieur à toutes les choses faites par Lui, l’homme qui abandonne ce qui est supérieur et s’attache à ce qui est inférieur montre qu’il préfère les choses créées par Dieu à Dieu Lui-même. […] Si, en prenant soin de ta chair, tu en excites les convoitises et que tu gardes rancune contre ton prochain à propos de biens transitoires, tu adores la créature au lieu du Créateur. […] Qui aime Dieu aime aussi son prochain sans réserve. Une telle personne ne peut pas amasser de l’argent, mais le distribue d’une manière convenant à Dieu, étant généreux envers tous ceux qui sont dans le besoin. […] Le don de son argent est le signe d’une disposition d’amour, mais combien plus encore le don de conseil spirituel et le service des autres. Celui qui a authentiquement renoncé aux biens de ce monde, et sert son prochain avec amour et sincérité, est bientôt libéré de toute passion et établi participant de l’amour et la connaissance de Dieu.

– Saint Maxime le Confesseur, Centuries sur la Charité, première centurie.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saints Alexandre (340), Jean (595) et Paul le Jeune (784), patriarches de Constantinople ; translation des reliques de saint Alexandre Nevsky (commémoré le 23 novembre) de Vladimir à Saint-Pétersbourg (en 1724) ; saint Alexandre de Svir (1533) ; saint Christophe le Romain, moine en Palestine (VI°) ; saint Fantin, thaumaturge à Salonique (1000) ; saint Fiacre, moine en Brie et patron des jardiniers (670).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 30 août, nous célébrons la mémoire de nos Saints Pères ALEXANDRE, JEAN et PAUL le JEUNE, Patriarches de Constantinople.

Saint Alexandre | Patriarche de Constantinople | IMPERIAL ICONSD’origine modeste et dépourvu de connaissances livresques, mais brillant par ses vertus et ses charismes apostoliques, Saint Alexandre fut jugé digne d’assister Saint Métrophane (cf. 4 juin), l’Archevêque de Byzance, en qualité d’Archiprêtre. Après la victoire de Saint Constantin sur Licinius, l’empereur organisa une joute oratoire entre Alexandre et les rhéteurs païens de Byzance, qui se virent confondus à la suite d’un miracle. Saint Métrophane étant malade et trop âgé pour se rendre au premier Concile OEcuménique de Nicée (325), c’est en son nom qu’Alexandre y siégea. On raconte qu’après la clôture du Concile, l’empereur Constantin demanda à tous les Pères Théophores qui y avaient brillé, de venir à Constantinople, qu’il venait de fonder, pour la bénir. Un Ange du Seigneur apparut alors à Saint Métrophane et lui révéla que, devant remettre son âme à Dieu dix jours après, il lui fallait laisser le bienheureux Alexandre pour successeur1. Les Pères se réjouirent à cette nouvelle, et après avoir célébré les funérailles de Saint Métrophane, ils intronisèrent solennellement Saint Alexandre comme premier Evêque de la nouvelle capitale de l’Empire. A la suite du Concile, Saint Alexandre, qui était âgé de près de soixante-dix ans, s’illustra dans la défense de la Foi Orthodoxe contre les intrigues suscitées par Arius et ses partisans, et certains rapportent qu’il entreprit des voyages apostoliques en Thrace, Macédoine, Thessalie et dans les îles pour y prêcher la foi du Concile de Nicée.

Convoqué à Nicomédie pour rendre compte de sa foi, Arius réussit à tromper l’empereur en signant une profession de foi où il se contentait de dire que le Fils de Dieu est né avant tous les siècles. Il demanda alors sa réintégration dans l’Église et sous la pression d’Eusèbe de Nicomédie l’empereur regarda favorablement sa demande et demanda aux Evêques réunis en concile à Tyr de l’examiner (335). Ce concile, composé essentiellement de partisans d’Arius, se tourna en jugement inique contre Saint Athanase, qu’on traitait de sorcier, de brute et de semeur de discorde. Alors que Saint Athanase réussissait à s’embarquer en secret pour Constantinople, où il essaya vainement de se faire entendre de l’empereur, le concile prononçait sa déposition, qui aboutit à une sentence d’exil à Trèves. Arius essaya de rentrer à Alexandrie, mais une émeute ayant éclaté contre lui, l’empereur le rappela à Constantinople, en vue de le faire recevoir dans la communion de Saint Alexandre. Eusèbe de Nicomédie et les siens exercèrent toutes sortes de pressions sur le saint prélat et firent les préparatifs pour la célébration d’une Liturgie, où il devait communier avec l’hérétique. Saint Alexandre se réfugia dans l’église Sainte-Irène et, prosterné devant le Saint Autel, il priait jour et nuit avec force larmes, en disant au Seigneur: « Si Arius doit être réconcilié à l’Eglise, laisse partir Ton serviteur. Mais si Tu as pitié de Ton Eglise et ne veux pas livrer Ton héritage à la honte, retire Arius, afin que l’hérésie ne soit pas prise pour la Vraie Foi. » Le samedi, veille du jour où devait se dérouler la cérémonie, alors qu’il se trouvait sur l’agora proche de la colonne de porphyre dressée par Constantin, Arius fut soudain pris d’un besoin naturel et, ses entrailles ayant éclaté, il périt lamentablement dans le lieu d’aisance, se trouvant ainsi privé de la communion et de la vie. Quand il apprit cette nouvelle Saint Alexandre rendit grâce à Dieu, non pour la mort d’autrui, mais parce qu’Il avait manifesté une fois de plus que, même avec l’appui du pouvoir et des puissants de ce monde, l’hérésie ne pouvait l’emporter sur la vérité de l’Église2. Cependant les troubles n’en cessèrent pas pour autant, et Saint Alexandre dut continuer à lutter pour l’Orthodoxie. Il s’endormit en paix, quelques mois après la mort de Saint Constantin (337), à l’âge de 98 ans, pour remporter au Ciel la récompense de ses travaux apostoliques. Il confia à Saint Paul (cf. 6 nov.), la succession dans l’épiscopat et dans la lutte pour l’Orthodoxie.

Bien qu’on ne sache pas au juste lequel des Patriarches Jean est commémoré aujourd’hui, on peut supposer qu’il s’agit de Jean VIII Xiphilinos, qui siégea de 1064 à 1075, année où il mourut âgé de 65 ans3. Originaire de Trébizonde, il reçut sa formation à Constantinople, où il devint l’ami de Michel Psellos, sans partager toutefois l’attrait de ce dernier pour la philosophie néoplatonicienne, qui devait le conduire à l’hérésie. Comme il était éminemment versé dans les sciences juridiques, on lui confia l’enseignement du droit à l’Université impériale que Psellos s’efforçait de restaurer. Injustement accusé par les milieux de cour, Jean dut quitter la capitale et, après avoir reçu l’Habit monastique, il vécut une dzaine d’années dans un monastère du Mont Olympe de Bithynie. A la mort du Patriarche Constantin Lichoudès, il fut rappelé par l’empereur Constantin Doukas et consacré, malgré ses réticences, Patriarche OEcuménique. En un temps troublé par la menace grandissante des Turcs Seljoukides, il fut un homme de paix et de conciliation, et s’efforça d’établir un rapprochement avec l’Église arménienne. Le Patriarche Jean vécut toute sa vie dans une grande pauvreté et une parfaite pureté de moeurs. Il distribuait en aumônes tout ce qu’il avait, organisa des distributions publiques de vivres et contribua à la construction ou à la restauration de nombreuses églises. Il célébrait quotidiennement la Divine Liturgie, indifférent aux critiques que les prélats mondains lui adressaient à ce sujet, et excellait dans l’interprétation des dogmes et règlements canoniques de l’Eglise.

Le Patriarche Saint Paul IV dit le Jeune était originaire de Chypre 4.Il occupait le rang de Lecteur et brillait tant par ses paroles que par ses actions vertueuses, quand il fut élu contre son gré Patriarche, le second Dimanche du Carême 780, après une longue vacance du siège, causée par l’hérésie iconoclaste. Sous la pression du terrible empereur Léon IV le Khazar, il dut alors souscrire un document, dans lequel il déclarait ne pas rendre de culte aux images. Mais l’empereur mourut peu après son Ordination, et il se rétracta. L’hérésie continuait cependant de répandre son venin; et comme le Patriarche, malade, se trouvait impuissant à lui résister, il préféra renoncer à sa charge pour se retirer au Monastère de Florus, sans en avertir toutefois l’impératrice régente Sainte Irène (cf 7 août). Aussitôt prévenus la souveraine et son fils Constant VI se rendirent auprès du Saint prélat pour lui demander la raison de sa démission. Le bienheureux Paul, en larmes, leur déclara: « Je n’aurais pas dû accepter de siéger à la tête d’une Eglise qui s’est séparée de la communion avec les autres trônes. » L’ayant quitté pleins de tristesse et d’amertume, les souverains lui envoyèrent une ambassade de patriciens et de membres du Sénat, pour essayer de le fléchir. Il leur dit avec fermeté: « Si l’on ne réunit pas un Concile OEcuménique pour corriger l’erreur qui est au milieu de nous, il n’y a point de salut pour vous. » Comme ils lui demandaient pourquoi il avait accepté de signer le libelle de l’empereur hérétique, il répondit: « C’est pour cette raison que je me lamente et que j’ai décidé de faire pénitence, en priant Dieu qu’il ne me châtie pas pour avoir manqué de prêcher la vérité par crainte de votre folie. » Il s’endormit en paix deux ou trois mois après (784), provoquant un grand deuil au palais et parmi les Orthodoxes, car tous l’admiraient pour sa vertu et sa piété. Grâce à son exhortation et à la ferme résolution de l’impératrice et de son successeur Saint Taraise (cf. 25 fév.), on commença alors à préparer le Septième Concile OEcuménique qui devait rétablir le culte des Saintes Icônes (787).

  1. C’est la version transmise par la tradition hagiographique (Vie des saints Métrophane et Alexandre résumée dans la Bibliothèque de St Photius, codex 256). D’après les historiens ecclésiastiques, St Alexandre avait été consacré Evêque dès 314, mais il est possible qu’il soit resté disciple, et en quelque sorte auxiliaire de St Métrophane, jusqu’à la mort de ce dernier.
  2. La mort d’Arius a été rapportée par St Athanase dans une lettre adressée à St Sérapion en 338 (PG 25, 685), et reprise par les historiens ecclésiastiques.
  3. Selon d’autres, il s’agit de St Jean III le Scholastique, mais celui-ci a déjà été commémoré le 21 fév.
  4. Selon d’autres ce Paul le Jeune serait Paul III, qui siégea de 688 à 693, et présida le Concile Quinisexte (In Trullo) en 692.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Myron, prêtre, martyr à Cyzique (254) ; saints Thyrse, Leucius, Coronat et leurs compagnons, martyrs en Phrygie (251) ; saints Straton, Philippe, Eutychien et Cyprien, martyrs à Nicomédie (303) ; saint Drithelm, moine de Melrose (vers 700) ; saint Christodulé le philosophe (XII°) ; saint Alipios, iconographe des Grottes de Kiev (1114).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Le 17 août, nous célébrons la mémoire du Saint hiéromartyr MYRON.

Άγιος Μύρωνας ο Επίσκοπος Κρήτης - 8 Αυγούστου | 08-08 | Orthodox FathersAu temps de la persécution de Dèce (vers 250), le gouverneur d’Achaïe, Antipater, fit un jour irruption dans l’église où les Chrétiens célébraient la Fête de la Nativité, dans le but d’arrêter ceux qui étaient les plus en vue et de les contraindre par la torture à sacrifier aux dieux de l’Empire. Myron, Prêtre aimé de tous pour sa douceur et sa noblesse, et qui avait été autrefois ami d’Antipater, se précipita alors vers le magistrat et l’invectiva violemment. Puis il se tourna vers les fidèles et les exhorta à rester fermes sur la « Pierre de la Foi », en ayant confiance que le Christ leur accorderait non seulement le courage de résister aux tyrans, mais encore le Royaume des Cieux. Furieux Antipater se retira en donnant l’ordre d’arrêter le Saint, qu’il fit comparaître ensuite devant lui au forum situé près du temple de Dionysios. Comme le magistrat le sommait de sacrifier à ce dieu, Myron lui répondit qu’il ne reconnaissait comme seul souverain que le Dieu Tout-Puissant qui siège dans les cieux. On l’étendit sur un chevalet pour l’écorcher vif; mais, surmontant la souffrance, le Saint chantait des Psaumes et répétait: « Je suis Chrétien, je ne sacrifierai pas! » Le gouverneur le fit ensuite jeter dans une fournaise ardente, dont la flamme s’élevait à plus de cinquante coudées. Recouvert par la Grâce, le valeureux Martyr n’en souffrit aucune brûlure et s’écria: «Nous sommes passés par le feu et par l’eau, puis Tu nous as conduits au lieu du rafraîchissement » (Ps. 65/12). A sa prière, la flamme se répandit au-dehors et réduisit en cendres cent cinquante idolâtres qui se tenaient là. Le gouverneur s’enfuit en criant à ses gardes de ramener le Saint en prison.

Le soir venu, après s’être entretenu avec ses conseillers, Antipater fit conduire le Martyr sur l’agora. De prime abord il ne put le reconnaître tant son visage était brillant de lumière, mais Myron lui ayant assuré que c’était bien lui, Antipater le condamna à avoir toute la peau découpée en lanières. Tandis que les bourreaux lui découpaient la chair, des épaules aux pieds, le valeureux Martyr chantait: « J’ai attendu ardemment le Seigneur et il m’a prêté attention… » (Ps. 39:1). Puis, prenant en main un lambeau de peau sanglante, il le jeta au visage du tyran et dit: « Impie, tu le délectes de ce spectacle. Sache cependant, que j’endure ces tourments avec aisance, à cause de l’espérance que je nourris. Quant à toi, tu n’en remporteras qu’un châtiment éternel… ». Les bourreaux s’employèrent à faire redoubler ses souffrances, mais le Saint restait imperturbable, le regard fixé vers le ciel. En réponse à sa prière, une voix se fit entendre de tous les assistants, disant: « Ton combat va bientôt s’achever. Un trône t’es préparé dans les Cieux. »

Ramené en prison, Myron fut ensuite jeté aux bêtes dans l’amphithéâtre. Armé du signe de la Croix, il se tint devant les fauves, qui n’osérent pas s’approcher et le respectèrent comme Adam avant la chute. Une lionne indomptée ayant été lâchée contre lui, elle vint se prosterner à ses pieds et trancha ses liens au moyen de ses crocs. Elle prit ensuite une voix humaine, pour annoncer au magistrat sa fin prochaine, tandis que le peuple poussait de grands cris d’admiration. Antipater, pris de panique devant tant de prodiges, se donna alors la mort de ses propres mains. Saint Myron fut ensuite transféré à Cyzique, où, après avoir montré au gouverneur son inébranlable confiance en Dieu, il eut la tête tranchée.