Dimanche 31 mai 2020 – Dimanche des saints Pères

Dimanche des saints Pères du premier Concile œcuménique

Dimanche 31 mai 2020.

(18 mai dans l’ancien calendrier.)

Dimanche après l’Ascension, 7e dimanche après Pâques.

 

Synaxaire de ce dimanche

Ce septième dimanche de Pâques, nous célébrons le premier Concile œcuménique de Nicée, où se réunirent trois cent dix-huit Pères théophores. Les saints hiérarques y ont proclamé que le Fils de Dieu est non pas créé mais « engendré » de toute éternité, consubstantiel et égal au Père, réfutant ainsi l’hérésie d’Arius. (Arius, en effet, soutenait l’hérésie selon laquelle le Fils avait été créé par le Père.)

Cette fête fut instituée dans l’année liturgique après l’Ascension de Notre Seigneur, pour célébrer cette assemblée des Pères qui avaient proclamé le Dieu véritable qui s’est fait homme et qui, en tant qu’homme parfait et Dieu parfait s’est élevé au ciel. Ce Concile eut lieu sous Constantin le Grand en 325, après qu’il eût mis fin aux persécutions, certains évêques portant encore les traces des persécutions dans leurs corps.

Péricopes de ce dimanche

Lecture des Actes des Apôtres (20, 16-18, 28-36)

Frères, en ces jours-là, Paul avait décidé de passer au large d’Éphèse, afin de ne pas devoir s’attarder en Asie ; car il se hâtait, pour être, si possible, le jour de la Pentecôte à Jérusalem. Ayant donc envoyé un message de Milet à Éphèse, il convoqua les anciens de cette Église. Et quand ils furent auprès de lui, il leur dit : « Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau au milieu duquel l’Esprit saint vous établis comme évêques, afin de paître l’Église du Seigneur notre Dieu, qu’Il s’est acquise au prix de son sang. Car je sais bien qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups redoutables, qui ne ménageront pas le troupeau, et que du milieu de vous se lèveront des hommes à la doctrine pernicieuse, qui chercheront à entraîner des disciples à leur suite. Soyez donc vigilants, vous souvenant que pendant trois ans je n’ai cessé, nuit et jour, d’exhorter avec larmes chacun d’entre vous. Et maintenant, frères, je vous confie à Dieu et à son message de grâce, qui a le pouvoir d’édifier et de vous procurer l’héritage parmi tous les sanctifiés. Argent, or ou vêtement, je n’ai rien attendu de personne. Vous le savez bien vous-mêmes : ce sont mes propres mains qui ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons. Je vous ai montré constamment que c’est la façon dont il faut travailler pour secourir les faibles, en nous rappelant les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit Lui-même : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! » Et, après avoir ainsi parlé, Paul se mit à genoux, et avec eux tous, il pria.

Ибо Павлу рассудилось миновать Ефес, чтобы не замедлить ему в Асии; потому что он поспешал, если можно, в день Пятидесятницы быть в Иерусалиме. Из Милита же послав в Ефес, он призвал пресвитеров церкви, и, когда они пришли к нему, он сказал им: вы знаете, как я с первого дня, в который пришел в Асию, все время был с вами. Итак внимайте себе и всему стаду, в котором Дух Святый поставил вас блюстителями, пасти Церковь Господа и Бога, которую Он приобрел Себе Кровию Своею. Ибо я знаю, что, по отшествии моем, войдут к вам лютые волки, не щадящие стада; и из вас самих восстанут люди, которые будут говорить превратно, дабы увлечь учеников за собою. Посему бодрствуйте, памятуя, что я три года день и ночь непрестанно со слезами учил каждого из вас. И ныне предаю вас, братия, Богу и слову благодати Его, могущему назидать вас более и дать вам наследие со всеми освященными. Ни серебра, ни золота, ни одежды я ни от кого не пожелал: 34сами знаете, что нуждам моим и нуждам бывших при мне послужили руки мои сии. Во всем показал я вам, что, так трудясь, надобно поддерживать слабых и памятовать слова Господа Иисуса, ибо Он Сам сказал: « блаженнее давать, нежели принимать ». Сказав это, он преклонил колени свои и со всеми ими помолился.

Lecture de l’Évangile selon saint Jean (17, 1-13)

En ce temps-là, Jésus, après avoir dit à ses disciples « Courage, J’ai vaincu le monde ! », leva les yeux au ciel, et dit : « Père, l’Heure est arrivée ; glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, et que, selon le pouvoir que Tu lui as accordé sur toute chair, Il donne la vie éternelle à tous ceux que Tu lui as confiés. Ceci est la vie éternelle : qu’ils te connaissent, Toi le seul véritable Dieu et celui que Tu as envoyé en ce monde, Jésus-Christ. Moi, Je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que Tu m’as donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi, Toi, Père, auprès de toi, de la gloire qu’avant que le monde ne fût, J’ai auprès de toi. J’ai manifesté ton Nom aux hommes que, du monde, Tu m’as donnés ; ils étaient à toi et Tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Ils savent maintenant que tout ce que Tu m’as donné vient de toi, car Je leur ai donné les paroles que Tu m’as données et ils les ont reçues, et ils ont connu en vérité que Je suis issu de toi et ils ont cru que c’est Toi qui m’as envoyé. Moi, Je prie pour eux ; Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que Tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi. Et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi, et Je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde, et eux sont dans le monde ; et Moi Je viens à toi. Père saint, garde-les en ton Nom, eux que Tu m’as donnés, pour qu’ils soient un comme Nous. Lorsque J’étais avec eux dans le monde, Je les gardais, Moi, en ton Nom, eux que Tu m’as donnés, et Je les ai protégés et aucun d’eux ne s’est perdu, si ce n’est le fils de perdition, afin que s’accomplît l’Écriture. Mais, maintenant, Je vais vers toi et Je dis cela dans le monde pour qu’ils aient en plénitude la joie qui est la mienne ! »

После сих слов Иисус возвел очи Свои на небо и сказал: Отче! пришел час, прославь Сына Твоего, да и Сын Твой прославит Тебя, так как Ты дал Ему власть над всякою плотью, да всему, что Ты дал Ему, даст Он жизнь вечную. Сия же есть жизнь вечная, да знают Тебя, единого истинного Бога, и посланного Тобою Иисуса Христа. Я прославил Тебя на земле, совершил дело, которое Ты поручил Мне исполнить. И ныне прославь Меня Ты, Отче, у Тебя Самого славою, которую Я имел у Тебя прежде бытия мира. Я открыл имя Твое человекам, которых Ты дал Мне от мира; они были Твои, и Ты дал их Мне, и они сохранили слово Твое. Ныне уразумели они, что все, что Ты дал Мне, от Тебя есть, 8ибо слова, которые Ты дал Мне, Я передал им, и они приняли, и уразумели истинно, что Я исшел от Тебя, и уверовали, что Ты послал Меня. Я о них молю: не о всем мире молю, но о тех, которых Ты дал Мне, потому что они Твои. И все Мое Твое, и Твое Мое; и Я прославился в них. Я уже не в мире, но они в мире, а Я к Тебе иду. Отче Святый! соблюди их во имя Твое, тех, которых Ты Мне дал, чтобы они были едино, как и Мы. Когда Я был с ними в мире, Я соблюдал их во имя Твое; тех, которых Ты дал Мне, Я сохранил, и никто из них не погиб, кроме сына погибели, да сбудется Писание. Ныне же к Тебе иду, и сие говорю в мире, чтобы они имели в себе радость Мою совершенную. 

Paroles des Pères

Avant d’avoir été visité par Dieu, quand je lisais les Évangiles ou les épîtres des Apôtres, je n’arrivais pas vraiment à comprendre quelle réalité ontologique se cache derrière ces paroles. C’est la vie même qui m’a montré qu’en dehors d’une expérience réelle de Dieu ou d’une rencontre avec les puissances spirituelles « cosmiques » (cf. Eph.6,12) un savoir purement intellectuel ne conduit pas vers ce qui est le sens même de notre foi : la connaissance vécue de l’Être premier, c’est-à-dire Dieu, – « connaissance » comprise comme entrée dans l’acte même de Son Éternité. « La vie éternelle, c’est qu’ils Te connaissent, Toi, le seul vrai Dieu » (Jn.17,3). Aux heures où l’Amour divin me touchait, en lui je « reconnaissais » Dieu : « Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1.Jn.4,16). Après avoir été visité d’En-haut, je lisais l’Évangile avec une compréhension différente de celle que j’avais auparavant : j’éprouvais une joie profonde et une vive gratitude en y trouvant une confirmation de ma propre expérience.

– Archimandrite Sophrony, Voir Dieu tel qu’Il est, p.10-11

Le principe suprême de la sainte conciliarité de l’Eglise a été donné pour toute l’éternité par la Divino-humanité depuis le premier concile des Apôtres. Saint Basile le Grand, qui était l’égal des Apôtres, nous enseigne que si ceux-ci ont pu dire : Il a paru bon à nous et à l’Esprit, « ce n’était point qu’il se fussent placés à rang égal avec l’Esprit Saint, c’était pour se soumettre à l’Esprit parce qu’ils étaient enseignés par Lui. Ils se sont exprimés ainsi pour démontrer qu’il n’y avait en eux qu’une même connaissance, une même pensée, une même puissance que celle de l’Esprit. »

– Saint Justin Popovitch, Philosophie orthodoxe de la Vérité, tome V, p. 122

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Sainte Pétronille, vierge, martyre à Rome (Ier s.) ; saint apôtre Hermas, un des 70 (Ier s.) ; saint Hermias, martyr à Comane en Cappadoce (IIème s.) ; saint Philosophe d’Alexandrie, martyr (IIIème s.) ; saint Silvius, évêque de Toulouse (vers 400) ; saint hiéromartyr Philosophe (Ornatsky), prêtre et ses fils martyrs Boris et Nicolas (1918).

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Théodote et les 7 vierges : saintes Alexandra, Técuse, Claudia, Phaïne, Euphrasie, Matrone et Juliette, tous martyrs à Ancyre (303) ; saints Pierre, André, Paul, saintes Denise et Christine, martyrs à Athènes (249-251); saints Héraclius, Paulin et Félicissime, martyrs, en Ombrie (303) ; saints martyrs Isaac, Syméon et Bachiésus, martyrs en Perse (IVème s.) ; saints David et Tarichani, les deux frères géorgiens (693) ; saint Macaire, apôtre de l’Altaï (1847) ; saints néomartyrs de Russie : Michel (Vinogradov), confesseur, prêtre (1932) ; Basile (Krylov), prêtre (1942).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon le nouveau calendrier

Ce dimanche, selon le nouveau calendrier, nous faisons mémoire de notre saint Père Hermias. Le saint et glorieux martyr Hermias était un soldat d’un âge avancé, qui avait passé de longues années dans l’armée romaine, à Comanes dans le Pont. Achevant son service, sous le règne d’Antonin le Pieux (138-161), il refusa toute solde et confessa sa foi au Christ Dieu. Il fut aussitôt arrêté et traduit devant le gouverneur Sébastien, qui le somma de sacrifier aux faux dieux pour montrer sa loyauté envers l’empereur. Comme Hermias refusait énergiquement, il fut livré à la torture. Les bourreaux lui brisèrent d’abord les mâchoires, puis lui arrachèrent la peau du visage. Il fut ensuite jeté dans une fournaise ardente, dont il sortit indemne à la stupéfaction de tous. Sébastien décida alors de recourir à un mage, qui confectionna un poison violent à l’intention du saint. Mais lorsqu’il vit qu’Hermias n’en éprouvait aucun mal, il confessa à son tour la puissance divine du Christ et fut décapité sur-le-champ. Hermias fut alors soumis à de nouveaux tourments : on le plongea dans de l’huile bouillante, on lui creva les yeux, puis on le suspendit, la tête en bas, pendant trois jours. Finalement, le soldat du Christ étant sorti victorieux de toutes ces épreuves, il eut la tête tranchée et remporta ainsi la couronne de la victoire dans les cieux.

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Ce dimanche, selon le nouveau calendrier, nous faisons mémoire des saints Pierre, André, Paul, Denise et Christine. Au temps de la persécution de Dèce, Pierre, un jeune chrétien de Lampsaque (Hellespont) au cœur généreux et à la foi ardente, fut arrêté et traduit devant le gouverneur d’Abidos . Comme celui-ci le sommait de sacrifier à Aphrodite (Vénus), Pierre répondit offusqué que jamais il n’adorerait une vile prostituée, car l’adoration et la louange doivent être adressées au seul vrai Dieu. À ces paroles, le magistrat le fit étendre sur une roue et attacher avec des chaînes. Des pièces de bois furent disposées tout autour, de sorte que, dans le mouvement de la roue, elles devaient heurter les membres du saint et lui briser les os. Plus la torture était cruelle, plus l’athlète du Christ montrait de courage et, avec un sourire de pitié pour ses persécuteurs, il rendait grâce au Christ qui lui accordait une telle endurance. Se voyant vaincu par la patience du martyr, le gouverneur le fit finalement décapiter. Il se rendit ensuite à Troas, accompagné d’une brillante escorte . On lui amena trois chrétiens : André, Paul et Nicomaque. Nicomaque se confessa à haute voix chrétien avec une téméraire assurance, mais il ne put résister à la torture et renia. À peine eut-il sacrifié qu’abandonné par Dieu, il devint la proie du démon et, pris d’une crise furieuse, il rendit l’âme misérablement. Dans l’assistance, une jeune fille de seize ans, Denise, s’écria alors : « Ah misérable ! comment pour une heure de vie, as-tu pu attirer sur toi les peines éternelles que nul ne peut décrire ? » Aussitôt interpellée et conduite devant le gouverneur, elle se déclara chrétienne et, se montrant inflexible devant les menaces, elle fut livrée à deux jeunes débauchés. Alors que depuis de longues heures, ces derniers essayaient de triompher de sa pudeur, l’Ange Gardien de la jeune vierge apparut, sous la forme d’un être resplendissant qui terrassa les impudents de terreur et, se jetant aux pieds de la sainte, ils la supplièrent d’intercéder pour eux. Au matin, la foule rassemblée devant le palais, et excitée par les prêtres d’Artémis (Diane), réclama à grands cris qu’on lui livrât André et Paul. Comme ils refusaient de sacrifier à la déesse, ils furent frappés de verges, puis livrés au peuple pour être lapidés. Avertie par le tumulte, Denise s’échappa de sa prison, se précipita jusqu’au lieu de l’exécution et se jeta en larmes sur les corps expirants des martyrs, en disant : « Afin de pouvoir vivre avec vous dans le ciel, je veux mourir avec vous sur la terre ! » Arrachée de force à ses compagnons, sur l’ordre du tyran qui ne voulait pas satisfaire son vœu, elle fut conduite en un autre lieu pour y être décapitée.