Dimanche 5 décembre 2021

Dimanche 5 décembre 2021.

(22 novembre dans l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (2, 14-22) :

Frères, le Christ est notre paix, lui qui en un seul peuple a réuni les Juifs et les païens, et qui a renversé le mur de haine qui les séparait. Ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.

Ибо Он есть мир наш, соделавший из обоих одно и разрушивший стоявшую посреди преграду, упразднив вражду Плотию Своею, а закон заповедей учением, дабы из двух создать в Себе Самом одного нового человека, устрояя мир, и в одном теле примирить обоих с Богом посредством креста, убив вражду на нем. И, придя, благовествовал мир вам, дальним и близким, потому что через Него и те и другие имеем доступ к Отцу, в одном Духе. Итак вы уже не чужие и не пришельцы, но сограждане святым и свои Богу, быв утверждены на основании Апостолов и пророков, имея Самого Иисуса Христа краеугольным камнем, на котором все здание, слагаясь стройно, возрастает в святый храм в Господе, на котором и вы устрояетесь в жилище Божие Духом.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (13, 10-17) :

En ce temps-là, Jésus enseignait dans une des synagogues le jour du sabbat. Or il y avait là une femme qui avait depuis dix-huit ans un esprit d’infirmité : elle était toute penchée vers le bas et ne pouvait pas se tourner complètement vers le haut. Jésus, la voyant, l’interpella et lui dit : « Femme, sois déliée de ton infirmité ! » Puis Il lui imposa les mains, et à l’instant même elle se redressa et rendit gloire à Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné parce que Jésus avait soigné un jour de sabbat, répondit à cela en disant à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire soigner ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. – Hypocrite, lui dit Jésus ; est-ce que chacun d’entre vous ne délie pas de la crèche son bœuf ou son âne le jour du sabbat pour le mener à l’abreuvoir ? Et cette fille d’Abraham que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? » Comme Jésus disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, et la foule entière se réjouit de toutes les merveilles accomplies par lui.

В одной из синагог учил Он в субботу. Там была женщина, восемнадцать лет имевшая духа немощи: она была скорчена и не могла выпрямиться. Иисус, увидев ее, подозвал и сказал ей: женщина! ты освобождаешься от недуга твоего. И возложил на нее руки, и она тотчас выпрямилась и стала славить Бога. При этом начальник синагоги, негодуя, что Иисус исцелил в субботу, сказал народу: есть шесть дней, в которые должно делать; в те и приходи́те исцеляться, а не в день субботний. Господь сказал ему в ответ: лицемер! не отвязывает ли каждый из вас вола своего или осла от яслей в субботу и не ведет ли поить? сию же дочь Авраамову, которую связал сатана вот уже восемнадцать лет, не надлежало ли освободить от уз сих в день субботний? И когда говорил Он это, все противившиеся Ему стыдились; и весь народ радовался о всех славных делах Его.

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Lectures pour Saint Sabas le Sanctifié : Gal 5,22-6,2; Lt 11,27-30;

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Lectures selon le calendrier julien : même Epître; Lc 12,16-21.

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Paroles des Pères

Dieu a modelé l’homme avec une stature droite. Il t’a donné cette conformation privilégiée par rapport aux autres animaux.

– Pourquoi ?

– C’est que l’activité qu’il allait te donner à exercer est également privilégiée. En effet, les autres vivants sont des êtres qui broutent, leur structure est adaptée à la fin pour laquelle ils sont nés. Le bétail a été créé pour paître, il a la tête inclinée vers le sol ; il attache ses regards au ventre et à ce qui est en dessous du ventre, puisque le comble de la félicité, pour ces bêtes, consiste à remplir leur ventre et à jouir du plaisir. L’Homme, lui n’a plus le regard tourné vers le ventre, mais la tête haute et redressée, afin de regarder les hauteurs auxquelles il s’apparente ; ses yeux ne sont pas dirigés vers la terre.

N’agis donc pas contre ta nature, n’attache pas ton regard aux choses terrestres, mais à celle du ciel, là où se trouve le Christ. « Car si vous êtes ressuscités avec le Christ, dit l’Écriture, cherchez les bien d’en haut, là où se trouve le Christ. » Voilà comment tu as été modelé. Cela même qui a subi le modelage est une école de la fin pour laquelle tu es né : tu es né pour regarder Dieu et non pour que ta vie rampe sur la terre ; non pour jouir du plaisir des bêtes, mais pour parfaire ton appartenance à la cité céleste.

– Saint Basile le Grand, Sur l’origine de l’homme, homélie II, §15.

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Liée, paralysée, courbée comme la femme qui souffrait, mon âme malheureuse reste impuissante à se redresser. Elle fixe la terre sous le poids du péché, à cause des durs liens de Satan, de peur qu’elle ne reçoive ton salut céleste. Penche-Toi vers moi, seul Miséricordieux, pour me relever, pauvre arbre pensant qui suis tombé, et me faire refleurir moi qui suis desséché, en beauté et en splendeur, selon les paroles divines du saint prophète.

– Saint Grégoire de Narek (944-1010), Le Livre de prières, 18e prière, SC 78, p. 123.

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Que signifie dans l’Évangile la femme courbée en deux depuis dix-huit ans ? L’âme tenue par les sens dans ses trois puissances est signifiée par la femme courbée. Le nombre six en effet dans lequel le monde sensible a été amené à naître, une fois triplé fait dix-huit. Si donc par la repentance elle vient au Verbe et à Dieu, la santé revient, et elle ne se penche plus vers la beauté de la terre mais du Ciel.

– Saint Maxime le Confesseur, Questions et difficultés, p. 148.

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Le Seigneur est au-dessus des bassesses, de la petite jalousie, de la rancune faufilée dans les esprits, du formalisme, de la mesquinerie qui se vautre sans vergogne à la vue du monde et avec des airs de savant intelligent. Le Seigneur est aussi un bon serviteur du sabbat, car Il le traite comme ce qu’il est : jour de gloire, de joie, d’un maximum de guérisons, d’innombrables bienfaits à profusion. Un sabbat de la santé, de l’abondance et des bonnes nouvelles, bien loin, hostile et étranger au sabbat sec, morose et tyrannique des faux apologètes zélés : les Pharisiens, les fanatiques de la logique absurde, dans le cœur desquels il n’y a pas de place pour la compassion, dans l’esprit desquels ne peut pas rentrer un brin de lumière, ce peu de bon sens, cette miette de pitié sans laquelle toute lettre de loi se transforme, sans faute et sans délai, en vinaigre, en ciguë et en arrogance.

Le Seigneur n’est pas comme cela. Chez Lui rien que simplicité, bonté, compassion et urgence dans la victoire contre le mal, les maladies, les infirmités, la souffrance. Et en même temps, incitation à la grandeur, à la joie, à l’abandon des soucis et des tracasseries. Il est le Seigneur de la puissance, le Seigneur des victoires, le Seigneur de la miséricorde infatigable et de l’éloignement de toutes sortes d’obstacles inventés sur le chemin de la liberté. La maladie, tout comme le péché, est un esclavage. Le Seigneur nous apprend que nous sommes et nous devons être libres de faire le bien et de venir en aide à notre prochain : aucune loi, aucun règlement, aucune apparence d’aucune sorte, aucune précaution ou crainte, aucun motif du genre « que dira-t-on » ou « que pense-t-on » ne peuvent être un obstacle, un prétexte, une justification. (…)

Le chrétien est dégoûté et épouvanté par ces pharisianismes et horreurs bureaucratiques (…). Son Maître n’a pas prêché le bachotage, la petitesse, le règne de la lettre et le triomphe des broutilles. Le Seigneur de la multiplication des pains et des poissons ne lui a donné que des exemples venus d’un esprit prêt à offrir l’abondance, la joie, la prospérité, la santé. Sans l’ombre d’un doute, le Seigneur a aimé cette dernière ; nous pouvons ainsi prier à tout moment pour la santé et être convaincus que le Christ notre Sauveur est aussi le Christ notre Guérisseur, Celui qui n’aime pas la tristesse, le manque, la pauvreté et l’enchaînement.

La péricope de la femme infirme, tout comme celles de l’homme à la main paralysée et du malade hydropique, nous montre un Christ Victorieux. C’est surtout ce texte qui décrit les Pharisiens penauds ; la colère du chef de la synagogue vaincu le ridiculise et en fait un objet de risée, alors que tous les autres participants et la femme infirme se réjouissent et chantent des louanges. Les adversaires du Seigneur ont été vaincus, la bureaucratie a perdu la partie ; le bien, la santé et la joie ont gagné sur le champ de bataille.

– Nicolae Steinhardt, Donne et tu recevras, « La femme infirme ».

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Sabas le Consacré (ou Sanctifié), abbé en Palestine (532) ; saint Gourias, évêque de Kazan (1563) ; saint Anastase, martyr ; saint Diogène, martyr ; saint Bassus, évêque de Nice, martyr (vers 250) ; saint Firmin, évêque de Verdun (VI°) ; saint Gerbaud, évêque de Bayeux (vers 690) ; saint Siran (ou Cyran), abbé-fondateur de Meobecq (VII°).

 Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 5 décembre, nous célébrons la mémoire de notre vénérable père théophore Sabas le Sanctifié. 

Notre Saint Père Théophore Sabas, l’ange dans la chair et le civilisateur du désert de Palestine, vit le jour dans le petit bourg de Mutalasque en Cappadoce, en 439. Dès l’âge de huit ans, ayant compris la vanité de toutes choses de ce monde et le cœur brûlant d’amour pour Dieu, il entra au Monastère de Flaviana situé non loin de là. Malgré les tentatives de sa famille pour le faire retourner en arrière, il persévéra et s’initia rapidement à toutes les observances monastiques, en particulier à la tempérance et à la récitation par cœur du Psautier. Un jour, comme il travaillait au jardin, il lui vint l’envie de manger une pomme. Mais, il venait à peine de la détacher de l’arbre, qu’il domina avec énergie la tentation de la gourmandise en se disant: «Beau à voir et bon à manger était le fruit qui me donna la mort par l’entremise d’Adam. Adam préféra ce qui apparaissait délectable à ses yeux charnels, et il fit plus de cas de la satisfaction de son ventre que des jouissances spirituelles. N’allons donc pas, dans la torpeur du sommeil spirituel, nous éloigner des splendeurs de la tempérance». Jetant la pomme à terre et la foulant aux pieds, il remporta la victoire contre la convoitise et, jusqu’à sa mort, ne mangea plus jamais de pomme. Le jeune enfant était ainsi si résolu et avait atteint une telle maturité qu’il s’adonnait aux labeurs du jeûne et de la veille comme les ascètes les plus expérimentés, et dépassait tous ses compagnons par l’humilité, l’obéissance et la maîtrise de soi.

Après avoir passé dix ans dans ce monastère, il obtint de son supérieur la bénédiction de se rendre à Jérusalem (456). Attiré par la renommée du vénérable Euthyme (mémoire le 20 janvier), Sabas le supplia avec larmes d’être compté parmi ses disciples; mais le Saint vieillard l’envoya d’abord au Monastère de Saint Théoctiste (mémoire le 13 septembre), car il n’avait pas coutume de recevoir des jeunes gens encore imberbes parmi les rudes anachorètes du désert.

Modèle de renoncement à sa volonté et d’humilité, Sabas consacrait, sous la direction de Théoctiste, tout le jour au service des frères et passait ses nuits à glorifier Dieu. Il était si parfait dans toutes les vertus que Saint Euthyme le nommait: «L’enfant-vieillard».

A la mort de Saint Théoctiste (469), il obtint la permission de se retirer solitaire dans une grotte située à quelque distance du cénobion. Il y passait les cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, à prier sans cesse en tressant des feuilles de palmiers pour occuper son corps, et revenait au monastère pour participer à la Liturgie et au repas des frères, le samedi et le dimanche. Pendant le Grand Carême (du 14 janvier au dimanche des Palmes), Saint Euthyme avait coutume de l’emmener avec lui au désert de Rouba pour s’y exercer aux plus hautes vertus, rencontrant Dieu dans le silence et l’absence de toute consolation humaine. Il parvint ainsi à la mesure des grands athlètes de la foi et, après le décès de Saint Euthyme, il partit se retirer définitivement dans ces solitudes implacables pour affronter en combat singulier Satan et ses serviteurs, en ayant pour toutes que le signe de la Croix et l’invocation du Saint Nom de Jésus.

Après quatre années passées dans le désert, il fut guidé par un Ange vers une grotte perchée au-dessus d’un ravin sur la rive gauche du Cédron. Il y passa cinq ans dans la contemplation; puis, assuré par Dieu que le temps était venu, il commença à accepter des disciples. Il procurait à chacun une cellule dans une des nombreuses cavernes des alentours et leur enseignait par l’expérience l’art de la vie solitaire. Comme ses disciples avaient atteint le nombre de soixante-dix, à la prière du Saint, Dieu fit jaillir pour leur consolation une source d’eau vive dans le ravin. Pour leurs Offices liturgiques communs, les frères se réunissaient dans une vaste grotte en forme d’église, qui avait été découverte par Saint Sabas guidé par une colonne de feu. La laure grandissait sans cesse, cent cinquante solitaires s’y étaient rassemblés, et un grand nombre de pèlerins y accourait sans cesse pour y trouver le salut et offrir des dons, grâce auxquels on pouvait satisfaire à tous les besoins en évitant que les moines soient obligés de se mêler aux soucis et aux tumultes du monde. Malgré son désir d’échapper au Sacerdoce, l’humble Sabas fut cependant contraint d’accepter d’être ordonné Prêtre, à l’âge de 53 ans, pour assurer le bon ordre de son troupeau spirituel.

Le grand nombre de ses disciples ne l’empêchait pas néanmoins de persévérer dans l’amour de la retraite et, chaque année, fidèle à la coutume de son père en Dieu Euthyme, il se retirait dans le désert profond pour le grand Carême. C’est lors d’une de ces retraites qu’il s’installa sur une colline infestée de démons, nommée Castellion, et, après l’avoir purifiée par sa prière, il y fonda un nouveau monastère cénobitique réservé à des moines déjà éprouvés. Pour ceux qui venaient de renoncer au monde, il fonda un troisième établissement, au nord de la laure, afin qu’ils y soient formés à la vie ascétique et à la récitation du Psautier. Il ne laissait en effet demeurer en solitaires que les moines expérimentés, ayant acquis le discernement et la vigilance sur leurs pensées, ainsi qu’un coeur humble et un renoncement parfait à leur volonté propre. Quant aux jeunes encore imberbes, il les envoyait se former au cénobion de Saint Théodose (mémoire le 11 janvier).

A cette époque, comme la nombreuse population monastique de Palestine était troublée par les machinations des hérétiques monophysites opposés au Concile de Chalcédoine, le Patriarche de Jérusalem, Saluste, nomma Saint Théodose et Saint Sabas archimandrite1 et exarques de tous les monastères dépendants de la ville sainte: Théodose pour les cénobites et Sabas pour les anachorètes et les moines demeurant en cellule dans les laures. Ce redoutable ennemi des démons était plein de douceur et d’effacement à l’égard des hommes. C’est ainsi que, lorsque par deux fois certains de ses moines se révoltèrent, le saint vieillard se retira de lui-même, sans chercher à se justifier ou à imposer son autorité, et il n’accepta de reprendre sa charge que sur les instances du Patriarche.

Ayant acquis la bienheureuse impassibilité et inébranlablement fixé en Dieu, Saint Sabas pacifiait les animaux sauvages, guérissait les malades et, par sa prière, attirait des pluies bienfaisantes sur la région tourmentée par la sécheresse et la famine. Il fonda d’autres monastères, de sorte que, outre sa fonction d’exarque des solitaires, il était l’Higoumène de sept communautés. Ce civilisateur du désert guidait avec sagesse ces légions de combattants spirituels et s’efforçait de les maintenir dans l’unité de la foi. En 512, il fut envoyé, avec d’autres moines à Constantinople, auprès de l’empereur Anastase (491-518), favorable au parti monophysite, pour soutenir la Foi Orthodoxe et obtenir des allègements fiscaux en faveur de l’Eglise de Jérusalem. Ce pauvre et humble ermite aux vêtements en haillons, d’abord repoussé par les gardes du palais comme un mendiant, fit sur l’empereur une forte impression et, pendant le long séjour qu’il fit dans la capitale, le souverain aimait à le faire venir auprès de lui pour profiter de ses enseignements. De retour en Palestine, il dut lutter avec acharnement contre les entreprises du patriarche hérétique d’Antioche, Sévère. En 516, ce dernier, après avoir à nouveau attiré l’empereur dans les filets de l’erreur, parvint à faire expulser Elie du siège de Jérusalem; mais à l’instigation de Sabas et de Théodose les moines se rassemblèrent au nombre de plus de six mille pour convaincre son successeur, Jean, de lutter pour la défense du Concile de Chalcédoine. Comme à la suite de cette manifestation, l’empereur se préparait à user de la force, Sabas lui envoya, au nom de tous les moines de la Terre Sainte, une audacieuse pétition. La même année (518), Anastase mourut et, grâce à Dieu, la foi fut confirmée par le nouveau souverain, Justin ler (518-527), qui ordonna de placer le Concile de Chalcédoine dans les Saints Diptyques. Saint Sabas fut alors envoyé à Scythopolis et Césarée pour annoncer en personne. la victoire, au milieu de l’allégresse générale.

En 531, à la suite de la sanglante révolte des Samaritains, le vieillard fut à nouveau envoyé à Constantinople, auprès du pieux Justinien (527-565), afin d’obtenir son aide et sa protection. En retour, il prophétisa à l’empereur la reconquête de Rome et de l’Afrique, ainsi que la victoire définitive sur le monophysisme, le nestorianisme et l’origénisme, qui devait faire la gloire de son règne.

Accueilli avec joie à Jérusalem, cet infatigable serviteur de Dieu, trouva encore le temps de fonder le Monastère dit de Jérémie, avant de se retirer enfin à la Grande Laure. Agé de 94 ans, il tomba bientôt malade et s’endormit paisiblement dans le Seigneur, le dimanche 5 décembre 532. Son corps, miraculeusement conservé incorrompu, fut d’abord déposé dans la Laure, en présence d’une foule immense de moines et de laïcs. Transféré à Venise au temps des croisades, il fut restitué récemment (26 octobre 1965) à son monastère.

La Laure de Saint-Sabas, devenue par la suite monastère cénobitique, a tenu une place de premier plan dans l’histoire du monachisme et de l’Église de Palestine. Un grand nombre de Saints y ont fleuri: St Jean Damascène, St Cosmas de Meiouma, St Etienne, St André de Crète etc. C’est là que s’est développé et fixé le typikon qui règle encore nos Offices liturgiques, et qu’a été rédigée une partie importante de nos hymnes.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Après-fête de la Présentation au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie (jusqu’au 25 Novembre).Saints Philémon, Onésime et Archippe, apôtres, avec sainte Apphia, épouse de saint Philémon, égale aux apôtres, martyrs à Colosses (70) ; sainte Cécile, avec saints Valérien, Tiburce et Maxime, martyrs à Rome (vers 230) ; saint Procope, lecteur, martyr en Palestine (303) ; saint Ménigne, martyr dans l’Hellespont (250) ; saint Agabus l’ismaélite, moine en Syrie (V°) ; saint Michel, prince de Tver (1318) ; saint Pierre, prince de Vladimir (1086) ; saint Pragmace, évêque d’Autun (VI°) ; saint Sabinien, abbé du Menât (vers 720) ; saint Daniel le jeune, abbé de Bangor en Irlande (621).

 Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire