Dimanche 5 septembre 2021

Dimanche 5 septembre 2021.

(23 août selon le calendrier julien.)

11e dimanche après la Pentecôte.

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (1 Co 9, 1-12)

Frères, si pour d’autres, je ne suis pas apôtre, je le suis du moins pour vous ; car le sceau de mon apostolat, c’est vous qui l’êtes, dans le Seigneur. Ma défense contre mes accusateurs, la voici. N’aurions-nous pas la liberté de manger et de boire ? N’aurions-nous pas la liberté d’être accompagnés partout d’une femme, d’une sœur, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas ? Moi seul et Barnabé n’avons-nous pas la liberté de ne pas travailler ? Qui sert jamais dans l’armée à ses propres frais ? Qui plante une vigne sans en manger les fruits ? Ou qui fait paître un troupeau sans se nourrir du lait du troupeau ? Cela n’est-il qu’un usage humain, ou la Loi ne dit-elle pas la même chose ? En effet, il est écrit dans la loi de Moïse : « Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain ». Dieu s’inquiète-t-Il des bœufs ? N’est-ce pas pour nous qu’Il parle ? Oui, c’est pour nous que cela a été écrit ; car il faut de l’espoir chez celui qui laboure, et celui foule le grain doit avoir l’espoir d’en recevoir sa part. Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif de récolter vos biens matériels ? Si d’autres prennent part de cette liberté à votre égard, pourquoi pas nous à plus forte raison ? Mais nous n’avons pas usé de cette liberté. Nous supportons tout, au contraire, pour ne créer aucun obstacle à l’Évangile du Christ.

Eсли для других я не Апостол, то для вас Апостол; || ибо печать моего апостольства – вы в Господе. Вот мое защищение против осуждающих меня. Или мы не имеем власти есть и пить? Или не имеем власти иметь спутницею сестру жену, как и прочие Апостолы, и братья Господни, и Кифа? Или один я и Варнава не имеем власти не работать? Какой воин служит когда-либо на своем содержании? Кто, насадив виноград, не ест плодов его? Кто, пася стадо, не ест молока от стада? По человеческому ли только рассуждению я это говорю? Не то же ли говорит и закон? Ибо в Моисеевом законе написано: не заграждай рта у вола молотящего. О волах ли печется Бог? Или, конечно, для нас говорится? Так, для нас это написано; ибо, кто пашет, должен пахать с надеждою, и кто молотит, долженмолотить с надеждою получить ожидаемое. Если мы посеяли в вас духовное, велико ли то, если пожнем у вас телесное? Если другие имеют у вас власть, не паче ли мы? Однако мы не пользовались сею властью, но все переносим, дабы не поставить какой преграды благовествованию Христову.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (18, 23-25)

En ce temps-là, Jésus dit cette parabole. « Aussi le Royaume des cieux ressemble-t-il à un roi humain qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait ce bilan, quand on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre ainsi que sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possédait, et de rembourser sa dette. Se jetant alors à ses pieds, le serviteur, prosterné, lui disait : « Sois patient avec moi, et je te rembourserai tout ! » Pris de miséricorde, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette. En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait cent pièces d’argent ; il le saisit et l’étouffait, en lui disant : « Rembourse ce que tu dois ! » Son compagnon se jeta donc à ses pieds et il le suppliait en disant : « Sois patient envers moi, et je te rembourserai ! » Mais l’autre ne voulut pas : mais il le fit jeter en prison, jusqu’à ce qu’il eût remboursé ce qu’il devait. Voyant ce qui venait de se passer, ses compagnons furent profondément attristés et ils allèrent informer leur maître de tout ce qui était arrivé. Alors, le faisant venir, son maître lui dit : « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute ta dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, faire miséricorde à ton compagnon, comme moi-même je t’avais fait miséricorde ? » Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi, conclut Jésus, que mon Père céleste fera avec vous, si chacun ne pardonne pas à son frère du fond de son cœur. »

Посему Царство Небесное подобно царю, который захотел сосчитаться с рабами своими; когда начал он считаться, приведен был к нему некто, который должен был ему десять тысяч талантов; а как он не имел, чем заплатить, то государь его приказал продать его, и жену его, и детей, и всё, что он имел, и заплатить; тогда раб тот пал, и, кланяясь ему, говорил: государь! потерпи на мне, и всё тебе заплачу. Государь, умилосердившись над рабом тем, отпустил его и долг простил ему. Раб же тот, выйдя, нашел одного из товарищей своих, который должен был ему сто динариев, и, схватив его, душил, говоря: отдай мне, что́ должен. Тогда товарищ его пал к ногам его, умолял его и говорил: потерпи на мне, и всё отдам тебе. Но тот не захотел, а пошел и посадил его в темницу, пока не отдаст долга. Товарищи его, видев происшедшее, очень огорчились и, придя, рассказали государю своему всё бывшее. Тогда государь его призывает его и говорит: злой раб! весь долг тот я простил тебе, потому что ты упросил меня; не надлежало ли и тебе помиловать товарища твоего, ка́к и я помиловал тебя? И, разгневавшись, государь его отдал его истязателям, пока не отдаст ему всего долга. Та́к и Отец Мой Небесный поступит с вами, если не простит каждый из вас от сердца своего брату своему согрешений его.

Paroles des Pères

Après le pain de chaque jour, nous demandons dans le « Notre Père » le pardon de nos péchés, afin que, nourris par Dieu, nous vivions en Dieu. Il ne s’agit pas seulement de la vie présente, mais de la vie éternelle où nous ne pouvons arriver qu’autant que nos offenses seront pardonnées. Le Seigneur donne à ces offenses le nom de dettes, comme dans son Évangile : « Je t’ai remis toute ta dette parce que tu m’en as prié » (Mt 28, 32). Nous rappeler que nous sommes pécheurs est un avis aussi salutaire que sage ; car forcés de prier pour nos fautes et d’implorer le pardon de Dieu, nous apprenons à nous connaître nous-mêmes. (…) C’est Dieu qui, en nous disant de prier pour nos fautes, nous promet la miséricorde et le pardon.

Cependant, mes frères, Dieu ajoute à sa promesse une condition. Il veut que nous demandions la remise de nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs. Il nous montre, par-là, que nous ne pouvons obtenir notre grâce pour nos péchés qu’autant que nous nous montrons miséricordieux envers nos débiteurs. Aussi il nous dit dans l’Évangile : « On se servira à votre égard de la mesure dont vous aurez usé envers vos frères » (Mt 7, 2). Le serviteur qui, après avoir reçu de son maître la remise de sa dette, ne voulut pas user de la même condescendance envers son compagnon d’esclavage fut jeté en prison (Mt 18,34). Par sa dureté, il perdit ce que son maître lui avait généreusement accordé. Le Seigneur insiste plus fortement encore sur ce point : « Lorsque vous voudrez prier si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez-le, afin que votre Père céleste pardonne aussi vos péchés. Si vous ne pardonnez pas vous-mêmes, votre Père qui est dans le ciel ne vous remettra pas non plus vos péchés » (Mt 9, 25). Il ne vous restera aucune excuse au jour du jugement, car vous serez jugé d’après votre propre sentence ; vous serez traité comme vous aurez traité les autres.

Le Seigneur veut que ses enfants soient unis par les liens de la paix et de la concorde ; il veut qu’ils persévèrent dans cette charité qu’ils tiennent de leur seconde naissance. Nous donc, qui sommes les fils de Dieu, persévérons dans la paix qu’il nous a laissée et, puisque nous n’avons qu’« un seul esprit » (Eph. 4, 4), n’ayons qu’une seule pensée et un seul sentiment. Le Seigneur n’accepte pas le sacrifice de celui qui conserve dans son cœur des sentiments de haine ; il l’éloigne de l’autel ; il lui ordonne d’aller se réconcilier avec son frère et de revenir ensuite lui adresser des prières inspirées par l’esprit de charité. Le sacrifice le plus agréable à Dieu c’est la paix, la concorde fraternelle, l’unité du Père et du Fils et du Saint-Esprit reproduite dans le peuple chrétien.

– Saint Cyprien de Carthage, De l’oraison dominicale.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Zacharie, prophète, et son épouse sainte Elizabeth, parents du prophète, précurseur et baptiste Jean (I°) ; saint Gleb, prince russe, baptisé David (1015) ; saint Abda, évêque, martyr en Perse (vers 424) ; saints Urbain, Théodore, Médimne et 77 clercs, martyrs à Nicomédie (370) ; saint Romulus, martyr à Rome (vers 112) ; saint Bertin, abbé-fondateur de Sithin dans le Pas-de-Calais (VII°) ; saint Amand (ou Aignan), évêque de Besançon (IV°) ; saint Taurin, évêque d’Auch, martyr ; saint Génébaud, évêque de Laon (555) ; saint Anséric (ou Ansaric), évêque de Soissons (VII°) ; sainte Raïssa, martyre à Alexandrie (vers 308) ; saint Athanase, higoumène à Brest-Litovsk, martyr (1648).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 5 septembre, le Saint et glorieux Prophète ZACHARIE, père de Saint Jean Baptiste et Précurseur. Zacharie était lévite, descendant d’Abiathar le Grand-Prêtre, et vivait à Jérusalem avec sa femme Elisabeth, de la classe d’Aaron. Tous deux étaient justes. Ils observaient tous les commandements du Seigneur avec amour, mais ils étaient restés sans enfant jusqu’à leur grand âge.

Saint Prophète Zacharie et Sainte Elizabeth, parents de Saint Jean Baptiste  | ÉGLISE SAINT-SAVA À PARISOr, comme Zacharie occupait la charge de Grand-Prêtre, le jour de la grande fête de l’Expiation (début du mois de septembre cf. Lev. 16), alors qu’il était entré seul dans le Sanctuaire pour y faire brûler l’encens, il vit lui apparaître, à droite de l’Autel de l’encens, l’Archange Gabriel. Rayonnant de lumière Divine, celui-ci annonça au vieillard que Dieu avait entendu ses prières et celles de son épouse Élisabeth, et qu’il accordait à leur vieillesse un fils, qui leur faudrait appeler Jean. L’envoyé de Dieu ajouta : «Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère et marchera au-devant du Seigneur pour lui préparer un peuple bien disposé» (Luc 1:16). Zacharie, frappé de stupeur à cette vue, marqua quelques hésitations pour croire à l’annonce de l’Ange, aussi celui-ci le frappa-t-il de mutisme jusqu’à la naissance du Précurseur, afin de lui apprendre à ne pas douter des promesses divines qui défient l’ordre de la nature.

Le jour de la naissance de l’enfant, Zacharie retrouva la parole en écrivant le nom de Jean sur une tablette et, rempli de l’Esprit-Saint, il entonna alors le cantique prophétique : «Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’Il a visité Son peuple et opéré Sa délivrance. Il a suscité pour nous une puissance de salut dans la maison de David Son serviteur, – ainsi qu’Il L’avait dit par la bouche de Ses Saints Prophètes de jadis – (…) Et toi petit enfant, tu seras tenu pour un Prophète du Très-Haut, car tu précéderas le Seigneur pour Lui préparer la voie, pour faire connaître à Son peuple le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la bonté miséricordieuse de notre Dieu, avec laquelle Il va nous visiter, Astre d’en-haut à Son lever, pour éclairer ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et guider nos pas sur le chemin de la paix» (Luc 1:68 sv.).

Après la naissance du Christ, Zacharie ne craignit pas de déclarer ouvertement la virginité de Marie et de montrer qu’elle est vraiment Mère de Dieu, lorsqu’il lui demanda de se placer dans l’endroit du temple où se tiennent les vierges. C’est pour cette raison qu’il s’attira la haine des Juifs. De plus, lorsque le roi Hérode – ayant appris la naissance du «roi d’Israël» et craignant de voir en celui-ci un concurrent de son pouvoir terrestre – envoya ses soldats assassiner les enfants de Bethléem, Zacharie cacha Jean, alors âgé de six mois, avec sa mère Élisabeth dans une grotte de l’autre côté du Jourdain. Les Juifs saisirent l’occasion pour le dénoncer à Hérode, lequel donna l’ordre de le poursuivre jusque dans l’intérieur du Temple. Il fut assassiné à l’endroit même qu’il avait désigné à la Mère de Dieu pour qu’elle se tienne en témoignage de sa virginité, et son sang coula jusqu’à l’intérieur du Sanctuaire, manifestant ainsi leur forfait devant Dieu. Des Prêtres vinrent prendre son corps et l’enterrèrent avec ses pères. A partir de ce moment eurent lieu dans le temple de Jérusalem des prodiges et des signes, qui révélaient l’abolition prochaine du culte et de la Loi. Les Prêtres n’eurent plus de vision d’Anges envoyés par Dieu. La grâce de la prophétie se retira d’eux : ils ne purent plus prononcer d’oracles, ni donner comme auparavant au peuple des éclaircissements sur les points difficiles de la Sainte Ecriture.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier