Dimanche 6 décembre 2020 – Fête de saint Nicolas, Protecteur de la Paroisse (au calendrier grégorien).

Dimanche 6 décembre 2020.

(23 novembre dans l’ancien calendrier.)

Fête de saint Nicolas le Thaumaturge,

Protecteur de la Paroisse (au calendrier grégorien).

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Hébreux (de la fête : Héb. 13, 17-21) :

Frères, Faites confiance à ceux qui vous dirigent et soyez-leur soumis ; en effet, ils sont là pour veiller sur vos âmes, ce dont ils auront à rendre compte. Ainsi, ils accompliront leur tâche avec joie, sans avoir à se plaindre, ce qui ne vous serait d’aucun profit. Priez pour nous ; en effet, nous sommes convaincus d’avoir une conscience pure, puisque nous voulons en toute circonstance avoir une bonne conduite. Je vous demande instamment de le faire, pour que je vous sois rendu plus vite. Que le Dieu de la paix, lui qui a fait remonter d’entre les morts, grâce au sang de l’Alliance éternelle, le berger des brebis, le Pasteur par excellence, notre Seigneur Jésus, que ce Dieu vous forme en tout ce qui est bon pour accomplir sa volonté, qu’il réalise en nous ce qui est agréable à ses yeux, par Jésus Christ, à qui appartient la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Повинуйтесь наставникам вашим и будьте покорны, ибо они неусыпно пекутся о душах ваших, как обязанные дать отчет; чтобы они делали это с радостью, а не воздыхая, ибо это для вас неполезно. Молитесь о нас; ибо мы уверены, что имеем добрую совесть, потому что во всем желаем вести себя честно. Особенно же прошу делать это, дабы я скорее возвращен был вам. Бог же мира, воздвигший из мертвых Пастыря овец великого Кровию завета вечного, Господа нашего Иисуса Христа, да усовершит вас во всяком добром деле, к исполнению воли Его, производя в вас благоугодное Ему через Иисуса Христа. Ему слава во веки веков! Аминь.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (de la fête : Luc 6, 17-23) :

En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Apôtres et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. »

И, сойдя с ними, стал Он на ровном месте, и множество учеников Его, и много народа из всей Иудеи и Иерусалима и приморских мест Тирских и Сидонских, которые пришли послушать Его и исцелиться от болезней своих, также и страждущие от нечистых духов; и исцелялись. И весь народ искал прикасаться к Нему, потому что от Него исходила сила и исцеляла всех. И Он, возведя очи Свои на учеников Своих, говорил: Блаженны нищие духом, ибо ваше есть Царствие Божие. Блаженны алчущие ныне, ибо насытитесь. Блаженны плачущие ныне, ибо воссмеетесь. Блаженны вы, когда возненавидят вас люди и когда отлучат вас, и будут поносить, и пронесут имя ваше, как бесчестное, за Сына Человеческого. Возрадуйтесь в тот день и возвеселитесь, ибо велика вам награда на небесах. Так поступали с пророками отцы их.

 Paroles des Pères

Nous lisons tous la Bible et mémorisons des versets, mais implantons-nous dans notre esprit les principes spirituels que ces versets contiennent ? En Deutéronome 6, 6-9, il est dit : « Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé ; tu les attacheras à ton poignet comme un signe, elles seront un bandeau sur ton front, tu les inscriras à l’entrée de ta maison et aux portes de ta ville. »

Cela signifie que nous devons assimiler ce que nous lisons dans la Bible et l’imprimer dans nos cœurs et nos esprits, jusqu’à ce que cela devienne partie intégrante de notre manière de penser. Voici quelques exemples :

La Bible nous dit en Luc 6,26 : « Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! » Et encore en Luc 6,22-23 : « Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel. » D’après ces paroles, être méprisé est une plus grande bénédiction que d’être loué. Ai-je implanté dans mon esprit que lorsque les gens me louent, c’est une chose dangereuse pour mon perfectionnement spirituel, mais que s’ils me méprisent et me calomnient, c’est une bénédiction ? Vous pouvez dire que c’est impossible, mais certains l’ont fait.

L’évêque Youannis, d’heureuse mémoire, allait tous les jeudis prêcher dans un village voisin. Comme il est habituel en Égypte, il devait partager un taxi avec d’autres personnes pour se rendre dans ce village. Il se trouve qu’un musulman fanatique avait l’habitude de prendre le même taxi au même moment le jeudi, et aussitôt que l’évêque Youannis entrait dans le taxi, il se retournait vers lui et lui crachait dessus ! Et cela pendant des années. Un jour, alors que l’évêque prenait le taxi, l’autre ne s’y trouva pas. L’évêque Youannis sentit son cœur s’attrister et se mit à se plaindre à Dieu : « Pourquoi m’as-tu privé de cette bénédiction Seigneur ? Est-ce à cause de mes nombreux péchés que tu as décidé que je n’étais plus digne d’une telle bénédiction ? »

Un autre évêque d’heureuse mémoire était Mgr Samuel, qui était un travailleur infatigable pour le Seigneur, et comme d’habitude, il avait de nombreux ennemis, des gens qui le détestaient et lui envoyaient des lettres très méchantes. Il gardait ces lettres méchantes dans un tiroir. Chaque fois qu’il se sentait découragé ou à plat, il ouvrait le dossier et commençait à lire les lettres désagréables : il se sentait alors de nouveau rafraîchi parce qu’il voyait une bénédiction dans chaque insulte qu’il lisait dans ces lettres. Voilà ce que nous voulons dire par implanter dans nos cœurs ce que nous lisons dans la Bible.

Les Pères prenaient très au sérieux le fait de s’entraîner à accepter les insultes et à rejeter les louanges. Le livre du Paradis des Pères nous raconte deux histoires merveilleuses sur cette discipline de l’esprit.

Un Abba a dit à un disciple novice : « Va insulter les morts ! » Il est donc allé, par obéissance, au cimetière et a commencé à crier des insultes aux morts pendant toute une journée. Le lendemain, son Abba lui dit : « Va louer les morts. » Il est allé au cimetière et a commencé à faire l’éloge des morts. Lorsqu’il est revenu le soir, son maître lui a demandé : « Quand tu as insulté les morts, ont-ils réagi ? » Il répondit : « Non. » Il lui demanda de nouveau : « Quand tu as fait l’éloge des morts, ont-ils réagi ? » Il répondit :« Non. » Le vieil homme lui dit alors : « Va et fais de même. »

L’autre histoire concerne un jeune homme d’une famille riche qui est entré dans un monastère pour devenir moine. Son Abba lui a dit : « Entraînez-vous à accepter les insultes avec joie ! » Il regarda autour de lui, mais il n’y avait personne pour l’insulter dans le monastère. Alors il est allé au village et a engagé un homme pour venir au monastère et l’insulter, jusqu’à ce qu’il soit vraiment entraîné à accepter les insultes avec joie.

Un jour, alors qu’il faisait une course en ville avec les autres moines, un fou a commencé à lui lancer des insultes. Il se mit alors à rire ! Les autres moines lui ont demandé pourquoi il riait. Il leur répondit : « J’avais l’habitude de payer pour ça, et maintenant je l’obtiens gratuitement ! »

– Père Athanasius Iskander, Practical spirituality according to the desert fathers, “Discipline of the mind”.

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Remarque bien, en homme avisé que tu es, et considère comment, dès les origines, les pères, les patriarches, les prophètes, les apôtres, les martyrs et tous les fils de la vie, se sont réjouis dans leurs tribulations et mettaient leur joie dans leurs angoisses et leurs détresses. Leur repos, ils le trouvaient dans les mauvais traitements et les peines. […] Si quelqu’un veut être le fils et l’héritier de tous ceux-là, qu’il se montre un imitateur de leur comportement et de leur conduite, qu’il marche à la suite des paroles du Seigneur et les mette en pratique. En effet, « elle est étroite et resserrée la voie qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui l’empruntent » (Matth. 7,14). Lors donc que vous êtes dans l’angoisse, dans les souffrances, dans les maladies, sous les insultes et les avanies, c’est alors surtout qu’il faut vous réjouir et tressaillir d’allégresse.

– Saint Macaire le Grand, Homélies Spirituelles, 53,2, ed. Abbaye de Bellefontaine, p. 376-377.

Vie de saint Nicolas – Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Ce dimanche, nous célébrons la mémoire de saint Nicolas le Thaumaturge. Émule des apôtres et fervent imitateur de notre Seigneur Jésus-Christ, colonne vivante de l’Église par son zèle à défendre la foi et modèle des saints hiérarques par son soin pastoral, notre saint Père Nicolas s’est montré généreux intendant de la grâce de Dieu par ses innombrables miracles en faveur des pauvres, des délaissés, de ceux qui souffrent l’injustice et de tous ceux qui, jusqu’à aujourd’hui, réclament sa paternelle protection. Il vit le jour dans la ville de Patare, en Lycie, vers la fin du IIIe siècle, dans une famille chrétienne longtemps privée de progéniture. Dès sa plus tendre enfance, il montra son amour pour la vertu et son zèle dans l’observance des institutions de l’Église, en s’abstenant de prendre le sein de sa nourrice jusqu’au soir, chaque mercredi et vendredi. Pieux et réservé, il fut éduqué dans les lettres sacrées et, tout jeune encore, fut ordonné prêtre par son oncle, l’archevêque Nicolas. Veilles, jeûnes, prières étaient des vertus dans lesquelles le jeune clerc excellait depuis longtemps ; mais, lorsque, à la mort de ses parents, il distribua généreusement ses biens aux nécessiteux, l’aumône devint pour lui son plus grand titre de gloire devant Dieu. Il se considérait comme le simple économe des biens qui appartenaient aux pauvres, et mettait un soin tout particulier à garder secrètes ses bonnes actions afin de ne pas être privé des récompenses célestes (cf. Mt 6, 3). C’est ainsi qu’il sauva de l’infamie trois jeunes filles que leur père, acculé par les dettes, voulait livrer à la prostitution, en déposant secrètement, à trois reprises, suffisamment d’or pour les marier. Finalement découvert par leur père, Nicolas fit promettre à celui-ci, sous peine d’éternelle malédiction, de ne révéler à personne son bienfait. En retour, Dieu le fit briller devant les hommes par ses charismes et ses miracles. En route pour un pèlerinage aux Lieux saints, il apaisa à deux reprises, par sa prière, la tempête qui mettait en péril le navire sur lequel il s’était embarqué.

À son retour, au milieu de l’allégresse populaire, il fut bientôt désigné comme évêque de la ville voisine de Myre, à la suite de l’intervention d’un ange de Dieu auprès des évêques réunis en synode pour l’élection. Mis en prison pendant la grande et dernière persécution de Dioclétien et Maximien (305), le saint pasteur n’en cessa pas de confirmer ses brebis spirituelles dans la foi ; et, la paix de l’Église ayant été proclamée lors de l’avènement de Constantin, il montra un zèle ardent pour détruire les temples des idoles et en chasser les démons. L’hérésie impie d’Arius ne tarda pas cependant à troubler et à diviser le saint Corps du Christ, mais elle trouva encore saint Nicolas au premier rang des champions de l’Orthodoxie, parmi les Pères réunis pour le Premier Concile Œcuménique de Nicée, en 325.

Après avoir sauvé la ville de Myre de la famine, en apparaissant au capitaine d’un bateau chargé de blé, l’homme de Dieu sauva de la mort trois officiers romains, injustement accusés de complot, en apparaissant en songe à l’empereur saint Constantin et au perfide préfet Avlavios. Une fois délivrés, les trois militaires, pleins de reconnaissance envers le saint, devinrent moines. À de nombreuses reprises encore, tant pendant sa vie qu’après sa mort, saint Nicolas est miraculeusement intervenu pour protéger les navires en détresse et ceux qui voyagent par mer, c’est pourquoi on le vénère comme le protecteur des navigateurs. C’est ainsi qu’il apparut un jour à la barre d’un navire en perdition dans une tempête et le conduisit à bon port, ou qu’une autre fois, il vint au secours d’un voyageur passé par-dessus bord et qui, au cri de : « Saint Nicolas, viens à mon secours ! », se retrouva soudain dans sa demeure, entouré des siens ébahis.

Pendant de longues années, le saint évêque fut pour ses fidèles comme une présence du Christ, l’Ami des hommes et le Bon Pasteur ; il n’y avait pas de malheur auquel il ne compatît, pas d’injustice qu’il ne redressât, pas de discorde qu’il n’apaisât. Il se distinguait partout où il se trouvait par son visage lumineux et l’atmosphère de paix radieuse qui se dégageait de sa personne. Lorsque, après tant de bienfaits, il s’endormit dans la mort pour gagner le Royaume des cieux (entre 345 et 352), les hommes se lamentèrent d’avoir perdu leur pasteur et leur providence, mais les anges et les saints exultèrent de joie en recevant parmi eux le doux Nicolas. Ses saintes reliques furent déposées à Myre, dans une église construite en l’honneur du saint, où elles recevaient chaque année l’hommage d’un grand nombre de pèlerins, et son culte se diffusa à Constantinople et dans tout l’Empire. Le diable, ne pouvant toutefois supporter cette gloire posthume, prit un jour la forme d’une pauvre vieille femme qui, sous prétexte de ne pouvoir entreprendre une si longue traversée, confia à des pèlerins en partance pour Myre une jarre d’huile destinée à alimenter les veilleuses qui brûlaient perpétuellement devant le tombeau du saint. Mais au cours du voyage, saint Nicolas apparut au capitaine du navire et lui donna l’ordre de jeter cette huile magique à la mer. Aussitôt fait, la surface des eaux s’embrasa dans un grand remous, suscitant l’effroi des passagers qui rendirent grâce à Dieu d’avoir, par l’intermédiaire de son saint, sauvé le sanctuaire.

En 1087, Myre étant tombée sous le pouvoir des Sarrasins, les troupes italo-normandes de la Première Croisade s’emparèrent des saints ossements et les transférèrent à Bari, en Italie du Sud [9 mai], un grand nombre de miracles s’accomplissant partout où elles passaient. C’est là que, depuis, elles sont vénérées.

Saint Nicolas est, avec saint Georges, l’un des saints les plus chers au peuple chrétien, tant en Orient qu’en Occident. Innombrables sont les églises qui lui sont consacrées, les fidèles ou les lieux qui ont pris son nom. Particulièrement révéré par le peuple russe comme protecteur des récoltes, il est considéré en Occident comme le patron des enfants et des écoliers, car, selon la légende, il aurait ressuscité trois enfants hachés menu par un cruel boucher qui voulait les mêler à son pâté.