Dimanche 6 octobre 2019

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Dimanche 6 octobre 2019.

(23 septembre selon l’ancien calendrier.)

4e dimanche après la Croix.

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (du jour : 2 Co 6, 1-10) :

Frères, puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car il dit : Au temps favorable je t’ai exaucé, Au jour du salut je t’ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme. Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ; par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice ; au milieu de la gloire et de l’ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation ; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques ; comme inconnus, quoique bien connus ; comme mourants, et voici nous vivons ; comme châtiés, quoique non mis à mort ; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs ; comme n’ayant rien, et nous possédons toutes choses.

Мы же, как споспешники, умоляем вас, чтобы благодать Божия не тщетно была принята вами. Ибо сказано: во время благоприятное Я услышал тебя и в день спасения помог тебе. Вот, теперь время благоприятное, вот, теперь день спасения. Мы никому ни в чем не полагаем претыкания, чтобы не было порицаемо служение, но во всем являем себя, как служители Божии, в великом терпении, в бедствиях, в нуждах, в тесных обстоятельствах, под ударами, в темницах, в изгнаниях, в трудах, в бдениях, в постах, в чистоте, в благоразумии, в великодушии, в благости, в Духе Святом, в нелицемерной любви, в слове истины, в силе Божией, с оружием правды в правой и левой руке, в чести и бесчестии, при порицаниях и похвалах: нас почитают обманщиками, но мы верны; мы неизвестны, но нас узнают; нас почитают умершими, но вот, мы живы; нас наказывают, но мы не умираем; нас огорчают, а мы всегда радуемся; мы нищи, но многих обогащаем; мы ничего не имеем, но всем обладаем.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (du jour : Luc 7, 11-16)

En ce temps-là, (après la guérison du fils du centurion) Jésus se rendit dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule l’accompagnaient. Comme Il approchait de la porte de la ville, voilà qu’on portait en procession un mort : c’était un fils unique dont la mère était veuve. Une foule sortie de la ville se trouvait avec elle. Quand le Seigneur la vit, Il fut ému pour elle dans ses entrailles et lui dit : « Ne pleure pas ! » Et s’avançant Il toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent. Jésus dit : « Jeune homme, Je te le dis, lève-toi ! » Le cadavre se dressa sur son séant et se mit à parler. Jésus le donna à sa mère. Tous furent saisis de crainte ; ils louaient Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous ! » et aussi : « Dieu a pris en considération son peuple ! »

После сего Иисус пошел в город, называемый Наин; и с Ним шли многие из учеников Его и множество народа. Когда же Он приблизился к городским воротам, тут выносили умершего, единственного сына у матери, а она была вдова; и много народа шло с нею из города. Увидев ее, Господь сжалился над нею и сказал ей: не плачь. И, подойдя, прикоснулся к одру; несшие остановились, и Он сказал: юноша! тебе говорю, встань! Мертвый, поднявшись, сел и стал говорить; и отдал его Иисус матери его. И всех объял страх, и славили Бога, говоря: великий пророк восстал между нами, и Бог посетил народ Свой.

Paroles des Pères

Les affirmations de ceux qui nient le salut de la chair et sa résurrection, en déclarant qu’elle n’est pas capable de recevoir l’incorruptibilité, sont absurdes. (…) Car l’Artisan de toutes choses, le Verbe de Dieu, celui-là même qui a modelé l’homme au commencement, ayant trouvé son ouvrage abimé par le mal, l’a guéri de toutes les manières possibles, tantôt en restaurant tel ou tel membre particulier de la manière qu’il avait été modelé au commencement, tantôt en rendant d’un seul coup à l’homme une parfaite santé et intégrité afin de se le préparer en vue de la résurrection. Et, de vrai, quel motif aurait-il eu de guérir les membres de chair et de les rétablir dans leur forme première, si ce qu’il guérissait ne devait pas être sauvé ? Car, si l’avantage ainsi octroyé par lui n’était que temporaire, il n’accordait pas une bien grande faveur à ceux qu’il guérissait. (…)

Qu’ils nous disent, en effet, ceux qui prétendent le contraire, c’est-à-dire qui nient leur salut : la fille défunte du grand prêtre, et le fils de la veuve qu’on emportait, mort, près de la porte de la ville, et Lazare qui se trouvait dans le tombeau depuis quatre jours, en quels corps ressuscitèrent-ils ? De toute évidence, en ceux en lesquels ils étaient morts. Car, si ce ne fut pas en ceux-là, ce ne furent pas non plus ces morts mêmes qui ressuscitèrent. Mais, en fait, « le Seigneur, dit l’Ecriture, prit la main du mort et dit à celui-ci : « Jeune homme, je te le commande, lève-toi ! » Et le mort se dressa sur son séant. Le Seigneur alors ordonna de lui donner à manger et le rendit à sa mère. » De même, « il appela Lazare d’une voix forte, en disant : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, dit l’Ecriture, les pieds et les mains liés de bandelettes. » C’était le symbole de l’homme enlacé dans les péchés. C’est pourquoi le Seigneur dit : « Déliez-le et laissez-le aller. »

De même donc que ceux qui furent guéris le furent en leurs membres qui avaient été malades et que les morts ressuscitèrent dans leurs corps mêmes, membres et corps recevant la guérison et la vie que donnait le Seigneur – celui-ci préfigurait ainsi les choses éternelles par les temporelles et montrait qu’il était celui qui a le pouvoir de donner à l’ouvrage par lui modelé la guérison et la vie, afin que l’on crût également à sa parole relative à la résurrection -, de même aussi à la fin, « au son de la trompette dernière » (1 Co. 15,52), à la voix du Seigneur, les morts ressusciteront, selon ce qu’il dit lui-même : « L’heure vient où tous les morts qui sont dans les tombeaux entendront la voix du Fils de l’homme, et ils en sortiront, ceux qui auront fait le bien, pour une résurrection de vie, et ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de jugement » (Jean 5,25 et 5,29).

– Saint Irénée de Lyon, Contre les hérésies, V, 13.

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Car ce n’est pas en parole seulement que le Seigneur dit que les morts ressusciteront, mais il réalise la résurrection elle-même, inaugurant ce miracle par ce qui nous est le plus proche et le moins difficile à croire. D’abord c’est dans les maladies mortelles qu’il montre son pouvoir de vie, quand il chasse le mal d’une parole impérative (cf. Mt 8,3-16 ; 9,2-6) ; puis il réveille une enfant morte depuis peu (cf. Mt 9,23-25) ; ensuite il relève du cercueil un jeune homme que déjà l’on menait au tombeau et le rend à sa mère (cf. Lc 7,11-15) ; après cela, c’est Lazare qui était déjà en état de décomposition depuis trois jours : il fait sortir le mort du tombeau, donnant la vie au cadavre d’un ordre de la voix (cf. Jn 11, 17-44) ; ensuite c’est sa propre humanité, percée de clous et de lance, qu’il ressuscite des morts au troisième jour, et il présente, comme preuve de la résurrection, les marques des clous et la blessure de la lance (cf. Jn 20,25-27). »

– Saint Grégoire de Nysse, L’âme et la résurrection, Dialogue avec sa sœur Macrine, 6ième partie « Introduction au Mystère de la Résurrection ».

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Conception du prophète, précurseur et baptiste Jean ; saintes Xanthippe et Polyxène (109) ; sainte Iraïs, vierge, martyre en Égypte (vers 308) ; saint André, martyr en Afrique du Nord avec saint Jean et ses fils saints Pierre et Antonin (IX) ; saint Nicolas l’épicier, de Constantinople (1672) et saint Jean de Konitsa (1814), néo-martyrs grecs ; saints néo-martyrs de Russie : Jean (Pantkratovitch), prêtre (1937).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Ce jour, nous célébrons la conception de saint Jean-Baptiste. Lorsque notre Seigneur et Dieu, le Fils unique et Verbe du Père, se préparait à descendre du haut du Ciel pour être conçu, de manière immaculée, dans le sein de la Vierge Mère de Dieu, il voulut annoncer et confirmer ce miracle d’entre les miracles, par une merveille qui lui ressemblât sans y être identique. C’est aussi pour qu’en toutes choses saint Jean-Baptiste soit le Précurseur du Christ, que, six mois avant sa visite à la Mère de Dieu, l’Archange Gabriel apparut au prêtre Zacharie, au moment où il entrait dans le sanctuaire, pour accomplir le sacrifice de l’encens et prier pour le peuple. En le voyant, Zacharie fut pris de crainte, mais l’Ange le rassura et lui dit : « Tu n’as pas à craindre, Zacharie, tes supplications ont été exaucées ; ta femme Élisabeth te donnera un fils que tu appelleras Jean. Il y aura pour toi de la joie et de l’allégresse, et bien des gens se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur ; il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère » (Lc l, 13-15). Zacharie était avancé en âge, sa femme également, aussi douta-t-il un instant de la vérité des paroles de l’Ange, et de ce que « quand Dieu le veut l’ordre de la nature est vaincu ». C’est pourquoi Gabriel lui prédit que, pour le punir et lui apprendre à n’utiliser sa langue que pour glorifier Dieu, il resterait muet jusqu’à la naissance de l’enfant.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Thomas, apôtre ; saint Prudent, archidiacre de Narbonne et martyr (vers 257) ; sainte martyre Foy la Grande à Agen (303) ; sainte Erotide, martyre en Grèce (IV) ; Saint Kendéas de Chypre, saint Pardoux, abbé à Guéret (737) ; saint néo-martyr Macaire de Kios (1590), saint hiéromartyr Jean (Rybine), prêtre (1937).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon le nouveau calendrier

Le saint Apôtre Thomas, appelé aussi Didyme, naquit en Judée de parents pauvres, mais qui lui transmirent une grande dévotion pour la Loi mosaïque. Dès sa jeunesse, il s’éloignait des jeux turbulents de ses compagnons pour se livrer à la lecture et à la méditation des Écritures. Cette connaissance de la Parole de Dieu, ainsi que les bonnes dispositions de sa conscience, lui permirent de reconnaître sans hésitation que le Christ était le Messie annoncé par les prophètes, dès qu’il apparut et l’invita à le suivre. Il laissa alors sa barque et ses filets, et fut désormais compté au nombre des Douze. Persécuté, repoussé par les Juifs qui lui lancèrent des pierres, il suivit partout le Seigneur avec un zèle si ardent que, lorsque le Christ prit la route de Jérusalem pour s’offrir à ceux qui allaient le tuer, Thomas dit aux autres disciples : « Allons nous aussi pour mourir avec lui ! » (Jn 11, 16).

Lorsque le Sauveur du monde eut vaincu la mort en ressuscitant du tombeau, il apparut à ses disciples rassemblés toutes portes closes par crainte des Juifs, et il les remplit de joie en leur montrant sur son corps les marques de sa Passion. Par un décret de la Providence, Thomas ne se trouvait pas avec eux et, lorsque les disciples lui racontèrent qu’ils avaient vu le Seigneur ressuscité, il ne voulut pas les croire. Dans sa grande patience et sa longanimité, le Seigneur se manifesta une nouvelle fois, une semaine plus tard, devant ses disciples, et il invita Thomas à constater qu’il était bel et bien corporellement ressuscité, en lui demandant de mettre ses doigts dans les trous que les clous avaient laissés dans ses mains et de plonger sa main dans son côté percé par la lance. Il corrigea ainsi Thomas de son manque de foi et nous enseigna que nous sommes, nous aussi, appelés à plonger — non corporellement mais spirituellement — les mains dans son côté, pour y puiser les effluves de la grâce (Jn 20, 19-29).

Thomas se trouvait avec les Apôtres le jour de la Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit descendit sur leurs têtes sous forme de langues de feu. Il fut alors rempli de puissance divine pour annoncer au monde le salut, et se vit attribuer l’évangélisation des lointaines régions des Mèdes, des Parthes (l’Iran actuel) et de l’Inde. Un certain Ambanès se trouvait alors à Jérusalem à la recherche d’un architecte capable de bâtir un palais au roi de l’Inde. Ce palais devait dépasser en beauté et en richesse tous ceux de ses prédécesseurs. Informé par le Seigneur que telle était la voie qui lui avait été réservée pour commencer sa mission, Thomas se présenta à Ambanès comme un esclave expert dans l’art de bâtir. Ils s’embarquèrent donc pour l’Inde et, parvenu devant le roi Goundnaphar (ou Gundophar), Thomas lui promit de lui construire un magnifique palais à l’endroit de son choix. Le roi fut enthousiasmé par le plan que lui dessina l’Apôtre et mit à sa disposition une importante somme d’argent pour cette construction, avant de partir dans ses provinces éloignées pour une période de trois ans. Dès qu’il prit possession de ces richesses, Thomas s’empressa de les distribuer aux innombrables pauvres et affamés, délaissés par le roi et ses seigneurs. Il joignait à l’aumône les miracles et la proclamation de l’Évangile, si bien qu’un grand nombre de païens furent amenés à la foi.

Lorsque le roi lui fit demander où en étaient les travaux, Thomas lui réclama encore de l’or pour achever, dit-il, la toiture. Le roi, tout heureux, s’empressa de le lui envoyer, sans se douter que l’Apôtre le distribuerait sur-le-champ. Aussi terrible fut sa colère lorsqu’il apprit qu’il avait été trompé et que saint Thomas avait consacré son argent à l’aumône. Il le fit enfermer dans une fosse profonde, en lui réservant les plus horribles supplices. Mais la nuit même, le frère du roi, qui était gravement malade, fut emporté en vision par un ange qui lui montra un magnifique palais dans le royaume éternel des justes. L’ange lui dit : « Vois-tu, ce palais est celui qui est préparé pour ton frère ; c’est l’Apôtre Thomas qui le lui a construit. » Lorsqu’il revint à lui, il décrivit à Goundnaphar ce qu’il avait contemplé et combien supérieur à tous les édifices terrestres était le palais que lui avait préparé Thomas dans le ciel. Tout surpris, le roi se repentit, fit remonter l’Apôtre de la fosse et demanda, de même que son frère, le baptême.

Saint Thomas partit ensuite pour un autre royaume où régnaient, avec plus de violence encore, la barbarie et l’impiété. Toutefois, grâce à la puissance qu’il tenait du Saint-Esprit, il parvint à convertir la femme du roi, Tertia, son fils, Azanès, et ses deux filles, Migdonia et Marca. Après les avoir baptisés, il leur enseigna comment suivre la voie de la perfection dans l’ascèse et la chasteté. Mais ce mode de vie étrange et incompréhensible pour l’impudique souverain, le mit en fureur. Il fit saisir saint Thomas et ordonna à cinq soldats de l’emmener en dehors de la ville de Mailapur (banlieue de Madras), sur une montagne, où ils le transpercèrent de leurs lances. C’est ainsi que le saint Apôtre partit rejoindre le Seigneur pour jouir éternellement de sa présence. Il est vénéré comme le fondateur de l’Église des Indes.