Dimanche 7 juillet 2019.

Dimanche 7 juillet 2019.

(24 juin dans l’ancien calendrier.)

Nativité de saint Jean le Baptiste selon l’ancien calendrier.

3e dimanche après la Pentecôte.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’Épître de saint Paul aux Romains (du jour : Rom. 5, 1-10)

Frères, justifiés que nous sommes par la Foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, Qui nous a donné d’avoir accès par la Foi au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre fierté, c’est l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Mais ce n’est pas tout : nous mettons aussi notre fierté dans les afflictions, sachant que l’affliction produit la patience, la patience une fidélité à toute épreuve, qui à son tour produit l’espérance. Or l’espérance ne déçoit pas, puisque, par l’Esprit saint qu’Il nous a donné, Dieu a répandu son amour dans nos cœurs. En effet, alors que nous étions encore sans cette force, c’est alors, au temps fixé, que le Christ est mort pour des impies. À peine voudrait-on mourir pour un juste ; pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir. Mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. Combien plus, maintenant que nous sommes justifiés dans son sang, serons-nous par lui sauvés de la colère. Si, étant ennemis, nous fûmes réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, combien plus, une fois réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie !

Итак, оправдавшись верою, мы имеем мир с Богом через Господа нашего Иисуса Христа, через Которого верою и получили мы доступ к той благодати, в которой стоим и хвалимся надеждою славы Божией. И не сим только, но хвалимся и скорбями, зная, что от скорби происходит терпение, от терпения опытность, от опытности надежда, а надежда не постыжает, потому что любовь Божия излилась в сердца наши Духом Святым, данным нам. Ибо Христос, когда еще мы были немощны, в определенное время умер за нечестивых. Ибо едва ли кто умрет за праведника; разве за благодетеля, может быть, кто и решится умереть. Но Бог Свою любовь к нам доказывает тем, что Христос умер за нас, когда мы были еще грешниками. Посему тем более ныне, будучи оправданы Кровию Его, спасемся Им от гнева. Ибо если, будучи врагами, мы примирились с Богом смертью Сына Его, то тем более, примирившись, спасемся жизнью Его.

Lecture de l’Épître de saint Paul aux Romains (de saint Jean-Baptiste : Rom. 13,12 -14,4)

Frères, la nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie, de la luxure et de l’impudicité, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises. Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions : tel croit pouvoir manger de tout, tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange de tout ne méprise pas celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange de tout, car Dieu l’a accueilli. Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir.

Tак поступайте, зная время, что наступил уже час пробудиться нам от сна. || Ибо ныне ближе к нам спасение, нежели когда мы уверовали. Ночь прошла, а день приблизился: итак отвергнем дела тьмы и облечемся в оружия света. Как днем, будем вести себя благочинно, не предаваясь ни пированиям и пьянству, ни сладострастию и распутству, ни ссорам и зависти; 14но облекитесь в Господа нашего Иисуса Христа, и попечения о плоти не превращайте в похоти. Немощного в вере принимайте без споров о мнениях. Ибо иной уверен, что можно есть все, а немощный ест овощи. Кто ест, не уничижай того, кто не ест; и кто не ест, не осуждай того, кто ест, потому что Бог принял его. Кто ты, осуждающий чужого раба? Перед своим Господом стои́т он, или падает. И будет восставлен, ибо силен Бог восставить его.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (du jour : 6, 22-33)

En ce temps-là, le Seigneur dit : « La lampe du corps c’est l’œil ; si ton œil est sans malice, tout ton corps sera lumineux ; mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera obscur. Si la lumière qui est en toi est obscure, quelle obscurité ! Nul ne peut être l’esclave de deux seigneurs : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il restera attaché à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez être l’esclave de Dieu et de la richesse. C’est pourquoi Je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez ou boirez, ni pour votre corps de ce que vous revêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne récoltent, ni n’entassent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. N’êtes-vous pas plus importants qu’eux ? Qui de vous, dans son inquiétude, peut allonger sa taille d’une seule coudée ? Et pourquoi vous inquiéter du vêtement ? Regardez les lys des champs : comme ils poussent ! Ils ne peinent ni ne filent, mais Je vous dis que jamais, dans toute sa splendeur, Salomon ne fut vêtu comme un seul d’entre eux. Si donc Dieu vêt ainsi la plante des champs qui se dresse aujourd’hui et demain sera jetée au four, ne fera-t-Il pas plus pour vous, gens de peu de foi ? Ne vous faites donc pas de soucis en disant : Que mangerons-nous, que boirons-nous, que mettrons-nous ? De tout cela s’inquiètent les nations. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez tout d’abord son royaume et sa justice, et tout cela vous sera accordé. »

Cветильник для тела есть око. Итак, если око твое будет чисто, то всё тело твое будет светло; если же око твое будет худо, то всё тело твое будет темно. Итак, если свет, который в тебе, тьма, то какова же тьма? Никто не может служить двум господам: ибо или одного будет ненавидеть, а другого любить; или одному станет усердствовать, а о другом нерадеть. Не можете служить Богу и маммоне. Посему говорю вам: не заботьтесь для души вашей, что вам есть и что пить, ни для тела вашего, во что одеться. Душа не больше ли пищи, и тело одежды? Взгляните на птиц небесных: они ни сеют, ни жнут, ни собирают в житницы; и Отец ваш Небесный питает их. Вы не гораздо ли лучше их? Да и кто из вас, заботясь, может прибавить себе росту хотя на один локоть? И об одежде что заботитесь? Посмотрите на полевые лилии, как они растут: ни трудятся, ни прядут; но говорю вам, что и Соломон во всей славе своей не одевался так, ка́к всякая из них; если же траву полевую, которая сегодня есть, а завтра будет брошена в печь, Бог так одевает, кольми паче вас, маловеры! Итак не заботьтесь и не говорите: что нам есть? или что пить? или во что одеться? потому что всего этого ищут язычники, и потому что Отец ваш Небесный знает, что вы имеете нужду во всем этом. Ищите же прежде Царства Божия и правды Его, и это все приложится вам.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (de saint Jean-Baptiste : Luc I, 1-25.57-68.76.80)

Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole, il m’a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d’une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. Du temps d’Hérode, roi de Judée, il y avait un prêtre, nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; sa femme était d’entre les filles d’Aaron, et s’appelait Élisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu, observant d’une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur. Ils n’avaient point d’enfants, parce qu’Élisabeth était stérile ; et ils étaient l’un et l’autre avancés en âge. Or, pendant qu’il s’acquittait de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe, il fut appelé par le sort, d’après la règle du sacerdoce, à entrer dans le temple du Seigneur pour offrir l’encens. Toute la multitude du peuple était dehors en prière, à l’heure de l’encens. Alors un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de l’autel de l’encens. Zacharie fut troublé en le voyant, et la frayeur s’empara de lui. Mais l’ange lui dit : « Ne crains point, Zacharie ; car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » Zacharie dit à l’ange : « À quoi reconnaîtrai-je cela ? Car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge. » L’ange lui répondit : « Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu ; j’ai été envoyé pour te parler, et pour t’annoncer cette bonne nouvelle. Et voici, tu seras muet, et tu ne pourras parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, parce que tu n’as pas cru à mes paroles, qui s’accompliront en leur temps. » Cependant, le peuple attendait Zacharie, s’étonnant de ce qu’il restait si longtemps dans le temple. Quand il sortit, il ne put leur parler, et ils comprirent qu’il avait eu une vision dans le temple ; il leur faisait des signes, et il resta muet. Lorsque ses jours de service furent écoulés, il s’en alla chez lui. Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant : « C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon humiliation parmi les hommes. »  Le temps où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle enfanta un fils. Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle sa miséricorde, et ils se réjouirent avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : « Non, il sera appelé Jean. » Ils lui dirent : « Il n’y a dans ta parenté personne qui soit appelé de ce nom. » Et ils firent des signes à son père pour savoir comment il voulait qu’on l’appelle. Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit : « Jean est son nom. » Et tous furent dans l’étonnement. Au même instant, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia, et il parlait, bénissant Dieu. La crainte s’empara de tous les habitants d’alentour, et, dans toutes les montagnes de la Judée, on s’entretenait de toutes ces choses. Tous ceux qui les apprirent les gardèrent dans leur cœur, en disant : « Que sera donc cet enfant ? » Et la main du Seigneur était avec lui. Zacharie, son père, fut rempli du Saint Esprit, et il prophétisa, en ces mots :  « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,  De ce qu’il a visité et racheté son peuple,  Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut ;  Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies,  Afin de donner à son peuple la connaissance du salut  Par le pardon de ses péchés,  Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu,  En vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d’en haut,  Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort,  Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix. » Or, l’enfant croissait, et se fortifiait en esprit. Et il demeura dans les déserts, jusqu’au jour où il se présenta devant Israël.

Kак уже многие начали составлять повествования о совершенно известных между нами событиях, как передали нам то́ бывшие с самого начала очевидцами и служителями Слова, то рассудилось и мне, по тщательном исследовании всего сначала, по порядку описать тебе, достопочтенный Феофил, чтобы ты узнал твердое основание того учения, в котором был наставлен. Во дни Ирода, царя Иудейского, был священник из Авиевой чреды, именем Захария, и жена его из рода Ааронова, имя ей Елисавета. Оба они были праведны пред Богом, поступая по всем заповедям и уставам Господним беспорочно. У них не было детей, ибо Елисавета была неплодна, и оба были уже в летах преклонных. Однажды, когда он в порядке своей чреды служил пред Богом, по жребию, как обыкновенно было у священников, досталось ему войти в храм Господень для каждения, а всё множество народа молилось вне во время каждения,- тогда явился ему Ангел Господень, стоя по правую сторону жертвенника кадильного. Захария, увидев его, смутился, и страх напал на него. Ангел же сказал ему: не бойся, Захария, ибо услышана молитва твоя, и жена твоя Елисавета родит тебе сына, и наречешь ему имя: Иоанн; и будет тебе радость и веселие, и многие о рождении его возрадуются, ибо он будет велик пред Господом; не будет пить вина и сикера, и Духа Святаго исполнится еще от чрева матери своей; и многих из сынов Израилевых обратит к Господу Богу их; и предъидет пред Ним в духе и силе Илии, чтобы возвратить сердца отцов детям, и непокоривым образ мыслей праведников, дабы представить Господу народ приготовленный. И сказал Захария Ангелу: по чему я узна́ю это? ибо я стар, и жена моя в летах преклонных. Ангел сказал ему в ответ: я Гавриил, предстоящий пред Богом, и послан говорить с тобою и благовестить тебе сие; и вот, ты будешь молчать и не будешь иметь возможности говорить до того дня, как это сбудется, за то́, что ты не поверил словам моим, которые сбудутся в свое время. Между тем народ ожидал Захарию и дивился, что он медлит в храме. Он же, выйдя, не мог говорить к ним; и они поняли, что он видел видение в храме; и он объяснялся с ними знаками, и оставался нем. А когда окончились дни службы его, возвратился в дом свой. После сих дней зачала Елисавета, жена его, и таилась пять месяцев и говорила: так сотворил мне Господь во дни сии, в которые призрел на меня, чтобы снять с меня поношение между людьми. Елисавете же настало время родить, и она родила сына. И услышали соседи и родственники ее, что возвеличил Господь милость Свою над нею, и радовались с нею. В восьмой день пришли обрезать младенца и хотели назвать его, по имени отца его, Захариею. На это мать его сказала: нет, а назвать его Иоанном. И сказали ей: никого нет в родстве твоем, кто назывался бы сим именем. И спрашивали знаками у отца его, ка́к бы он хотел назвать его. Он потребовал дощечку и написал: Иоанн имя ему. И все удивились. И тотчас разрешились уста его и язык его, и он стал говорить, благословляя Бога. И был страх на всех живущих вокруг них; и рассказывали обо всем этом по всей нагорной стране Иудейской. Все слышавшие положили это на сердце своем и говорили: что́ будет младенец сей? И рука Господня была с ним. И Захария, отец его, исполнился Святаго Духа и пророчествовал, говоря: благословен Господь Бог Израилев, что посетил народ Свой и сотворил избавление ему. И ты, младенец, наречешься пророком Всевышнего, ибо предъидешь пред лицем Господа приготовить пути Ему. Младенец же возрастал и укреплялся духом, и был в пустынях до дня явления своего Израилю.

 

Paroles des Pères

Il est meilleur pour nous de mépriser ce qui n’est pas nôtre, c’est-à-dire ce qui est temporel et ce qui est éphémère, et de désirer ce qui est nôtre, à savoir l’incorruptibilité et l’immortalité. Car lorsque nous serons incorruptibles et immortels, nous deviendrons dignes de la contemplation visible de Dieu, comme les apôtres lors de la très divine Transfiguration. Nous serons alors joints à Dieu dans une union avec Lui qui dépasse l’intellect, comme les intellects célestes. Car nous serons comme des anges et des fils de Dieu, « étant fils de la Résurrection » (Lc 20, 36).

– Saint Séraphim de Sarov, Instructions spirituelles, 31.

***

Quand les démons te voient plein d’ardeur pour prier vraiment, alors ils te suggèrent des idées (noemata) de certaines affaires soi-disant nécessaires, et en peu de temps, ils éveillent le souvenir de ces choses et poussent l’esprit (nous) à leur recherche ; alors, l’esprit, échouant à les trouver, devient très triste et abattu. Lorsque l’esprit (nous) se tient pour prier, les démons lui rappellent les choses qu’il a cherché et dont il s’est souvenu, afin de l’entraîner à les considérer et ainsi perdre le fruit de l’oraison. (…)

Va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres (Marc 10,21) et prends ta croix et renie-toi toi-même (cf. Marc 8,34) afin que tu puisses prier sans distraction.

Si tu veux prier dignement, renie-toi toi-même à chaque heure (cf. Luc 9,23) et accepte avec sagesse toute espèce d’ennuis en vue de l’oraison.

Toute difficulté endurée avec patience et sagesse, tu en découvriras le fruit au moment de la prière. (…)

Ne prie pas pour que ta volonté soit faite, car ta volonté n’est pas en pleine harmonie avec celle de Dieu. Prie plutôt comme il nous a été enseigné, en disant : “Que Ta volonté soit faite en moi” (cf. Mt 6:10, 24:2). Et en toute chose, demande-Lui de cette manière que Sa volonté soit faite. Il veut seulement ce qui est bien et profitable pour l’âme, mais ce n’est pas toujours ce que tu poursuis.

Souvent dans mes prières j’ai demandé d’obtenir quelque chose qui me semblait bon, insistant dans ma requête, violentant irrationnellement la volonté de Dieu, sans Lui permettre de me procurer ce que Lui-même savait mieux me convenir (cf. 1Cor 10:23). Et quand je recevais finalement ce que j’avais demandé, j’étais désolé d’avoir demandé que ma volonté se fît ; car la chose ne tournait pas pour moi comme je m’étais figuré.

Qu’y a-t-il de bon sinon Dieu ? (cf. Marc 10,18.) Abandonnons-Lui tout ce qui nous concerne, et nous nous en trouverons bien. Car Il est entièrement bon et le dispensateur de bonnes choses (cf. Jacques 1:17).

Ne t’afflige pas si tu ne reçois pas aussitôt de Dieu l’objet de ta requête ; Il souhaite pour toi un plus grand bénéfice par la persévérance dans la prière (Rom 12:12).  Car qu’y a-t-il de plus grand que de converser avec Dieu et d’être en relation avec Lui ?

La prière sans distraction est la plus haute activité de l’esprit (nous).

La prière est l’ascension de l’esprit (nous) vers Dieu.

Si tu désires prier, renonce à toute chose (cf. Luc 14:33) afin d’hériter du tout.

Prie d’abord pour la purification des passions ; deuxièmement d’être délivré de l’ignorance et de l’oubli ; et troisièmement de toute tentation et déréliction.

Dans ta prière, poursuis seulement la justice et le Royaume, c’est-à-dire la vertu et la connaissance, et tout le reste te sera donné par surcroît (Mt 6:33).

Il est juste de ne pas prier seulement pour sa propre purification, mais encore pour tous les frères, afin d’imiter ainsi la manière angélique.

– Saint Nil d’Ancyre (Évagre), Traité sur l’oraison, IVe siècle.

 

Extrait du Synaxaire de Père Macaire selon l’ancien calendrier

Ce 24 juin selon l’ancien calendrier, nous célébrons la Nativité de saint Jean le Baptiste. Dès que l’Archange Gabriel eut quitté la Très-Sainte Mère de Dieu, après lui avoir annoncé la Bonne Nouvelle de son enfantement virginal, en prenant pour preuve de ses dires la conception de sa cousine Élisabeth, Marie se rendit en hâte en Judée, dans le village où demeuraient Zacharie et Élisabeth. Elle salua sa cousine et, aussitôt, le fœtus de six mois tressaillit d’allégresse dans le sein d’Élisabeth, se faisant Précurseur du Sauveur avant même sa naissance ; et, remplie d’Esprit Saint, Élisabeth prêta sa voix au Prophète et s’écria : « Bénie es-Tu entre toutes les femmes, et béni soit le Fruit de Ton sein ! Comment m’est-il donné que vienne à moi la Mère de Mon Seigneur ? » (Luc 1:39-44). Marie lui répondit par son admirable cantique d’action de grâces : « Mon âme exalte le Seigneur… » Elle resta trois mois auprès d’Élisabeth, l’assistant et s’entretenant avec elle des merveilles de Dieu, puis rentra chez elle.

Le temps étant accompli où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils, qui fut accueilli avec joie et allégresse par sa parenté et par tout le voisinage. Le huitième jour, alors qu’on procédait à la circoncision du nouveau-né, on voulut lui donner le nom de son père, Zacharie, selon la coutume. Mais Élisabeth prit la parole et dit de manière catégorique : « Non, il s’appellera Jean ! » (Luc 1:59). Les assistants lui objectèrent que personne de sa parenté ne portait ce nom, et s’adressant par signes à Zacharie, qui était resté sourd et muet depuis la visite de l’Archange Gabriel (cf 23 sept.), on lui demanda son avis. Celui-ci demanda une tablette et écrivit : « Jean est son nom ». A l’instant même, délivré de son mutisme et rempli de l’Esprit Saint, il se mit à prophétiser et adressa à Dieu cette hymne : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’Il a visité et délivré Son peuple et nous a suscité une puissance de salut dans la maison de David Son serviteur, selon qu’Il l’avait annoncé à Ses Saints Prophètes des temps anciens […] Et toi, petit enfant, tu seras appelé Prophète du Très-Haut; car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les voies et pour donner à Son peuple la connaissance du Salut par la rémission de ses péchés … » (Luc 1:68-79).

Celui qui était né contre toute attente d’un sein flétri annonçait, par sa naissance, comme par un printemps spirituel, que le Messie, dont il préparait la venue, allait renouveler les lois de la nature humaine stérile et lui ouvrir la voie de la déification. Lui qui était appelé par Dieu à devenir la Voix du Verbe, délia ainsi la langue de son père, qui avait été liée par son manque de foi, et il mit fin aux figures et aux ombres de l’Ancienne Alliance. Dernier des Prophètes, Jean qui, selon le témoignage du Seigneur, est le plus grand de tous ceux qui sont nés de la femme (Matth. 11:11), est aussi le premier des Apôtres. Naissant en ce jour, il commence à luire dans le monde comme le Flambeau de la Lumière véritable, comme l’Astre annonçant le Soleil de Justice et comme le Héraut proclamant l’entrée du Verbe.

La crainte et l’émerveillement s’emparèrent de tous ceux qui étaient présents et la nouvelle se répandit dans la Judée tout entière. L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait, car la Main du Seigneur était sur lui. Dès qu’il fut sevré et capable de marcher, il se retira de la maison familiale pour aller vivre dans le désert, vêtu d’une peau de chameau, une ceinture de cuir à ses reins, et se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Celui dont le monde n’était pas digne, menait là une vie sans soucis, sans tristesse, délivrée des passions et des assauts de la volupté, contemplant Dieu dans son cœur et faisant de Lui ses délices et sa consolation. Évidemment d’autres Prophètes et hommes de Dieu avaient, avant lui, séjourné au désert, tel Moïse ou Elie ; mais, vivant au désert comme au ciel, Jean, qui leur était supérieur, manifestait par cette retraite le renouvellement de la nature, dont il avait été institué le Précurseur, et il inaugurait pour les hommes la possibilité de vivre comme des Anges dans la chair, par la virginité, l’ascèse et la contemplation.

Il mena cette vie angélique au désert jusqu’en l’an quinze du principat de Tibère César (Luc 3:1). Alors la parole de Dieu lui fut adressée, lui ordonnant de retourner vers les régions habitées pour y annoncer la venue du Sauveur, et de « préparer » ses voies en exhortant les hommes au repentir et les baptisant dans le Jourdain pour la rémission de leurs péchés. Comme tous se demandaient si Jean n’était pas le Messie attendu par Israël, il prit la parole et leur dit : « Pour moi, je vous baptise avec de l’eau, mais vient plus fort que moi et je ne suis pas digne de délier la courroie de Ses sandales ; Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu… » (Luc 3:15-18). Et par bien d’autres paroles, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle du Salut dans le Christ Jésus, Notre Seigneur.

Bien que toutes les prophéties de Jean Baptiste aient trouvé leur accomplissement, son message reste cependant permanent pour l’Église. Il ne cessera d’être, jusqu’à la fin des temps, le Précurseur du Sauveur : annonçant à tout homme qui désire accueillir en lui le Sauveur, que c’est par le repentir, le retranchement des plaisirs de ce monde, la retraite dans l’hésychia et la prière qu’il pourra « préparer » en lui la voie par laquelle le Christ fera son entrée, dans la puissance du Saint-Esprit.

Text préparé par Olivier Goulais

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