Dimanche 8 décembre 2019

Dimanche 8 décembre 2019.

(25 novembre dans l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (4, 1-6) :

Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous.

Итак я, узник в Господе, умоляю вас поступать достойно звания, в которое вы призваны, со всяким смиренномудрием и кротостью и долготерпением, снисходя друг ко другу любовью, стараясь сохранять единство духа в союзе мира. Одно тело и один дух, как вы и призваны к одной надежде вашего звания; один Господь, одна вера, одно крещение, один Бог и Отец всех, Который над всеми, и через всех, и во всех нас.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (Luc 13, 10-17) :

En ce temps-là, Jésus enseignait dans une des synagogues le jour du sabbat. Or il y avait là une femme qui avait depuis dix-huit ans un esprit d’infirmité : elle était toute penchée vers le bas et ne pouvait pas se tourner complètement vers le haut. Jésus, la voyant, l’interpella et lui dit : « Femme, sois déliée de ton infirmité ! » Puis Il lui imposa les mains, et à l’instant même elle se redressa et rendit gloire à Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné parce que Jésus avait soigné un jour de sabbat, répondit à cela en disant à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire soigner ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. – Hypocrite, lui dit Jésus ; est-ce que chacun d’entre vous ne délie pas de la crèche son bœuf ou son âne le jour du sabbat pour le mener à l’abreuvoir ? Et cette fille d’Abraham que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? » Comme Jésus disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, et la foule entière se réjouit de toutes les merveilles accomplies par lui.

В одной из синагог учил Он в субботу. Там была женщина, восемнадцать лет имевшая духа немощи: она была скорчена и не могла выпрямиться. Иисус, увидев ее, подозвал и сказал ей: женщина! ты освобождаешься от недуга твоего. И возложил на нее руки, и она тотчас выпрямилась и стала славить Бога. При этом начальник синагоги, негодуя, что Иисус исцелил в субботу, сказал народу: есть шесть дней, в которые должно делать; в те и приходи́те исцеляться, а не в день субботний. Господь сказал ему в ответ: лицемер! не отвязывает ли каждый из вас вола своего или осла от яслей в субботу и не ведет ли поить? сию же дочь Авраамову, которую связал сатана вот уже восемнадцать лет, не надлежало ли освободить от уз сих в день субботний? И когда говорил Он это, все противившиеся Ему стыдились; и весь народ радовался о всех славных делах Его.

Paroles des Pères

Dieu a modelé l’homme avec une stature droite. Il t’a donné cette conformation privilégiée par rapport aux autres animaux.

– Pourquoi ?

– C’est que l’activité qu’il allait te donner à exercer est également privilégiée. En effet, les autres vivants sont des êtres qui broutent, leur structure est adaptée à la fin pour laquelle ils sont nés. Le bétail a été créé pour paître, il a la tête inclinée vers le sol ; il attache ses regards au ventre et à ce qui est en dessous du ventre, puisque le comble de la félicité, pour ces bêtes, consiste à remplir leur ventre et à jouir du plaisir. L’Homme, lui n’a plus le regard tourné vers le ventre, mais la tête haute et redressée, afin de regarder les hauteurs auxquelles il s’apparente ; ses yeux ne sont pas dirigés vers la terre.

N’agis donc pas contre ta nature, n’attache pas ton regard aux choses terrestres, mais à celle du ciel, là où se trouve le Christ. « Car si vous êtes ressuscités avec le Christ, dit l’Écriture, cherchez les bien d’en haut, là où se trouve le Christ. » Voilà comment tu as été modelé. Cela même qui a subi le modelage est une école de la fin pour laquelle tu es né : tu es né pour regarder Dieu et non pour que ta vie rampe sur la terre ; non pour jouir du plaisir des bêtes, mais pour parfaire ton appartenance à la cité céleste.

– Saint Basile le Grand, Sur l’origine de l’homme, homélie II, §15.

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Liée, paralysée, courbée comme la femme qui souffrait, mon âme malheureuse reste impuissante à se redresser. Elle fixe la terre sous le poids du péché, à cause des durs liens de Satan, de peur qu’elle ne reçoive ton salut céleste. Penche-Toi vers moi, seul Miséricordieux, pour me relever, pauvre arbre pensant qui suis tombé, et me faire refleurir moi qui suis desséché, en beauté et en splendeur, selon les paroles divines du saint prophète.

– Saint Grégoire de Narek (944-1010), Le Livre de prières, 18e prière, SC 78, p. 123.

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Que signifie dans l’Évangile la femme courbée en deux depuis dix-huit ans ? L’âme tenue par les sens dans ses trois puissances est signifiée par la femme courbée. Le nombre six en effet dans lequel le monde sensible a été amené à naître, une fois triplé fait dix-huit. Si donc par la repentance elle vient au Verbe et à Dieu, la santé revient, et elle ne se penche plus vers la beauté de la terre mais du Ciel.

– Saint Maxime le Confesseur, Questions et difficultés, p. 148.

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Le Seigneur est au-dessus des bassesses, de la petite jalousie, de la rancune faufilée dans les esprits, du formalisme, de la mesquinerie qui se vautre sans vergogne à la vue du monde et avec des airs de savant intelligent. Le Seigneur est aussi un bon serviteur du sabbat, car Il le traite comme ce qu’il est : jour de gloire, de joie, d’un maximum de guérisons, d’innombrables bienfaits à profusion. Un sabbat de la santé, de l’abondance et des bonnes nouvelles, bien loin, hostile et étranger au sabbat sec, morose et tyrannique des faux apologètes zélés : les Pharisiens, les fanatiques de la logique absurde, dans le cœur desquels il n’y a pas de place pour la compassion, dans l’esprit desquels ne peut pas rentrer un brin de lumière, ce peu de bon sens, cette miette de pitié sans laquelle toute lettre de loi se transforme, sans faute et sans délai, en vinaigre, en ciguë et en arrogance.

Le Seigneur n’est pas comme cela. Chez Lui rien que simplicité, bonté, compassion et urgence dans la victoire contre le mal, les maladies, les infirmités, la souffrance. Et en même temps, incitation à la grandeur, à la joie, à l’abandon des soucis et des tracasseries. Il est le Seigneur de la puissance, le Seigneur des victoires, le Seigneur de la miséricorde infatigable et de l’éloignement de toutes sortes d’obstacles inventés sur le chemin de la liberté. La maladie, tout comme le péché, est un esclavage. Le Seigneur nous apprend que nous sommes et nous devons être libres de faire le bien et de venir en aide à notre prochain : aucune loi, aucun règlement, aucune apparence d’aucune sorte, aucune précaution ou crainte, aucun motif du genre « que dira-t-on » ou « que pense-t-on » ne peuvent être un obstacle, un prétexte, une justification. (…)

Le chrétien est dégoûté et épouvanté par ces pharisianismes et horreurs bureaucratiques (…). Son Maître n’a pas prêché le bachotage, la petitesse, le règne de la lettre et le triomphe des broutilles. Le Seigneur de la multiplication des pains et des poissons ne lui a donné que des exemples venus d’un esprit prêt à offrir l’abondance, la joie, la prospérité, la santé. Sans l’ombre d’un doute, le Seigneur a aimé cette dernière ; nous pouvons ainsi prier à tout moment pour la santé et être convaincus que le Christ notre Sauveur est aussi le Christ notre Guérisseur, Celui qui n’aime pas la tristesse, le manque, la pauvreté et l’enchaînement.

La péricope de la femme infirme, tout comme celles de l’homme à la main paralysée et du malade hydropique, nous montre un Christ Victorieux. C’est surtout ce texte qui décrit les Pharisiens penauds ; la colère du chef de la synagogue vaincu le ridiculise et en fait un objet de risée, alors que tous les autres participants et la femme infirme se réjouissent et chantent des louanges. Les adversaires du Seigneur ont été vaincus, la bureaucratie a perdu la partie ; le bien, la santé et la joie ont gagné sur le champ de bataille.

– Nicolae Steinhardt, Donne et tu recevras, « La femme infirme ».

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Patapios de Thèbes, ascète (VIIIème s.) ; saints Sosthène, Apollos, Céphas, Tychique, Epaphrodite, César et Onésiphore, apôtres ; sainte Amphise, martyre à Rome (Vème s.) ; saint Sophrone, archevêque de Chypre (VIème s.) ; Saint Budoc, évêque de Dol en Bretagne (VIème s.) ; saint Valens évêque d’Avignon et sainte Cazarie (VIème s.) ; saint Romaric, abbé-fondateur de Remiremont (653) ; saint Cyrille de Tchelmogory (1378) ; saint hiéromartyr Serge (Orlov), prêtre (1937).

 Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Ce dimanche, nous célébrons la mémoire de saint Patapios. Né à Thèbes en Égypte, au sein d’une famille pieuse, saint Patapios, le cœur embrasé par le désir de la perfection, décida de quitter parents, richesses et tout lien qui le retenait à ce monde pour demeurer au désert et y converser sans cesse avec Dieu. Après de longues années de solitude, son désir d’échapper à la gloire des hommes ne put empêcher sa renommée de s’étendre comme l’éclat d’une lampe brillante. Devant l’affluence des visiteurs qui venaient le détourner de sa contemplation, il décida de partir et alla s’installer à Constantinople, près de l’église des Blachernes où, étranger et perdu dans la masse de la population bigarrée de la capitale, il put continuer et accroître ses travaux spirituels à l’abri des vaines louanges. Joignant avec science la contemplation à la pratique des vertus, il devint comme un ange revêtu d’un corps. À l’égal des puissances célestes, il ne cessait pas, de jour comme de nuit, de louer le Seigneur et, en retour, Dieu lui accorda la grâce d’accomplir des miracles. Par l’invocation du Nom du Christ, il rendit la vue à un aveugle de naissance qui s’était jeté à ses pieds avec foi. Une autre fois, il guérit un homme dont le corps était horriblement gonflé par un œdème, en le marquant du signe vivifiant de la Croix et en l’oignant avec l’huile d’une veilleuse de l’église. Il chassa aussi les démons qui s’étaient emparés d’un pauvre jeune homme, avec la même autorité que notre Seigneur. C’était, en effet, dans la mesure où il observait les commandements de notre Seigneur Jésus-Christ et croissait aussi bien en vertu que dans la contemplation, que le saint recevait de Dieu la capacité d’accomplir les mêmes miracles que nous voyons rapportés dans le saint Évangile, attirant ainsi, malgré lui, les foules.

Après avoir ainsi édifié l’Église par sa présence et affermi de nombreuses âmes dans la foi par ses miracles, ce glorieux serviteur de Dieu s’endormit en paix, entouré des moines et des ascètes des environs, qui pleuraient la perte d’un si grand trésor, mais se réjouissaient aussi de son entrée dans la gloire éternelle. Son corps fut enseveli dans l’église du Monastère des Égyptiens, situé à proximité de son ermitage.

Bien longtemps après, en 1904, la précieuse relique de saint Patapios fut découverte tout entière, à l’occasion de travaux effectués dans l’église d’un petit monastère situé sur les hauteurs de Loutraki (mont Gérania), près de Corinthe. Ce monastère a été depuis dédié au saint, et de nombreux miracles ne cessent de s’y accomplir.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Clôture de la fête de la Présentation au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie (jusqu’au 25 Novembre). Saint Clément, pape de Rome, martyr (101) ; saint Pierre, archevêque d’Alexandrie, martyr (311) ; saint Pierre, le silencieux (vers 429) ; saint Maurin, martyr, évangélisateur de la campagne agenaise (VIème s.) ; saint Réol, évêque de Reims (698) ; saints néo-martyrs de Russie : Madeleine (Zabeline), moniale (1931), Séraphim, archevêque de Smolensk, Grégoire (Voïnov), Jean (Vladimirsky), Basile (Pariisky), Côme (Korotikh), Jean (Tarasov), Syméon (Afonkine), Hilarion (Soloviev), Yaroslav (Savitzky), Alexandre (Verchinsky), Jean (Yanouchev), Victor (Smirnov), André (Cherchnev), Barlaam (Popov), prêtres et Paul (Kouzovkov) (1937), Nicolas (Kopninsky) (1938).

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