Dimanche de l’aveugle-né Jn IX, 1-38

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Aujourd’hui l’Evangile nous raconte encore fois un miracle fait par Jésus Christ. De nouveau nous voyons la présence de la source de l’eau qui est utilisé par le Seigneur pour accomplir la guérison qu’il offre à l’aveugle-né.

Depuis trois dimanche consécutifs nous voyons les histoires se développer  autour de la source : la guérison du paralytique se passe aux bords de la piscine de Bethésda ; le dialogue entre le Christ et la femme Samaritaine sur la margelle du puits de Jacob ; l’aveugle-né est envoyé par Jésus Christ se laver le visage à la Source de Siloé. Cette série d’histoires évangéliques n’est pas faite au hasard. Nous savons que traditionnellement les catéchumènes, c’est à dire ceux qui se préparent à devenir des chrétiens sont baptisés le Samedi Saint, la veille de célébration pascale. Après Pâques, lorsque la mémoire du baptême et de ses eaux est encore fraîche, l’Eglise continue l’instruction de nouveau chrétiens en leur montrant ce qu’ils ont reçu par ce baptême. Ainsi l’évangile de paralytique nous rappelle que dans le baptême nous retrouvons la vitalité spirituelle et notre nature est guérie de la paralysie due  à la maladie du péché originel. L’évangile de la Samaritaine nous rappelle que le don du Saint Esprit nous a été accordé par l’eau vive du baptême. Enfin aujourd’hui l’Eglise nous parle d’une vraie vue, que nous retrouvons en Christ. Cette vue nous permet de voir le chemin vers notre Père Céleste.

Sans Jésus Christ nous restons spirituellement aveugle. C’est lui qui nous apporte la lumière en dispersant la cécité de notre âme. Une fois unie avec le Christ, l’homme reçoit la connaissance de la vérité en ce qui concerne le salut qui vient de Dieu le Père. En retrouvant, par le Christ, la paternité du Créateur, nous recevons la grâce de Dieu par la bénédiction du Saint Esprit. C’est pourquoi en lisant les évangiles des premières semaines après Pâques, nous somme invités à nous rappeler les origines de notre foi. Nous devons toujours nous  rappeler que toutes nos relations avec Dieu, nos prières, nos enseignements, nos célébrations, toute notre vie dans l’Eglise, tous ce que nous faisons jusqu’à ce moment-ci, nous le faisons parce que le Seigneur est venu dans ce monde. Jésus Christ nous a tout révélé, c’est lui qui a tracé le chemin de salut par son sang versé sur la Croix, c’est lui qui a illuminé ce chemin par la lumière de sa Résurrection. Nous sommes tous baptisés après la Résurrection de Jésus Christ, parce que dans la Résurrection nous reconnaissons sa divinité et sa puissance. En nous faisant baptiser au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit nous devenons les fils et les filles de Dieu. Par Jésus Christ nous avons reconnu cette paternité du Créateur et par la grâce du Saint Esprit notre nature reçoit l’empreinte de l’amour divine comme les arrhes de la vie éternelle et bienheureuse.

Nous lisons lorsque les disciples ont aperçu l’aveugle-né il ont demandé Jésus Christ pourquoi cela lui est arrivé :

« Ses disciples lui demandèrent :  » Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit :  » Ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu ». (Jn 9, 2-3 )

Est-ce que Dieu a eu besoin d’un aveugle-né pour manifester ses œuvres ? Est-il la cause de telle maladie ? Ces questions perturbent les pensées de beaucoup de gens qu’y voient la manifestation de la méchanceté et de la dureté divine. Cependant Dieu est le créateur du bien et non pas du mal. Il arrive dans le monde où le mal est présente en perturbant la vie de l’homme et même de la nature. Jésus Christ nous montre que Dieu rétablit sa créature et qu’en lui il n’y a pas de mal. Le Seigneur ne produit point du mal, en revanche, il arrive là, où le mal domine sur l’homme afin de lui apporter la consolation, le soulagement et le salut. Le péché a provoqué l’apparition du mal. Nous confessons que Jésus Christ nous a libéré de l’esclavage du péché et que le péché ne nous domine plus. Dans ce sens le péché et son empire sont détruits. Mais chaque personne peux produire le péché personnel et le faisant nous ressourçons le mal.

Prions pour ne jamais oublier les origines de notre foi. Nous tous nous avons reçu le baptême. Alors rappelons-nous plus souvent que nous avons besoin de l’eau vive qui se trouve dans la Source vivifiante qui est notre Eglise où la grâce du Père du Fils et du Saint Esprit est toujours accordée à ceux qui évoque et glorifient le Nom de Dieu.

Amen!

Hiéromoine Alexis (Milyutin)