Dimanche de la Samaritaine

Dimanche de la Samaritaine

Dimanche 26 mai 2019.

(13 mai dans l’ancien calendrier.)

Synaxaire de ce dimanche

Ce cinquième dimanche de Pâques, nous célébrons la fête de la Samaritaine. « Corruptible était l’eau que tu cherchais, ô femme, et tu puises l’eau vive où tu blanchis ton âme ! » La raison de cette fête, c’est que le Christ en ce jour confesse clairement qu’Il est le Messie, c’est-à-dire l’Oint (messa, en hébreux, c’est l’huile). Et c’est pourquoi la présente fête a trouvé place dans la semaine de Mi-Pentecôte.

Péricopes de ce dimanche

Lecture des Actes des Apôtres (11, 19-16 et 29-30)

Frères, en ces jours-là, les apôtres qui avaient été dispersés par la tourmente survenue à propos d’Étienne allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs. Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, s’adressèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur. Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l’Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu’à Antioche. Lorsqu’il arriva, et qu’il vit la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et les exhorta tous à rester d’un cœur ferme attachés au Seigneur ; car c’était un homme droit, plein d’Esprit Saint et de foi. Et une foule nombreuse se joignit au Seigneur. Barnabas se rendit ensuite à Tarse, pour chercher Saul ; et, l’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Pendant toute une année, ils prirent part aux assemblées de l’Église, et ils enseignèrent beaucoup de personnes. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. En ce temps-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. L’un deux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, alors que Claude était empereur. Les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, une aide aux frères qui habitaient la Judée. Ils la firent parvenir aux anciens par l’entremise de Barnabas et de Saul.

Между тем рассеявшиеся от гонения, бывшего после Стефана, прошли до Финикии и Кипра и Антиохии, никому не проповедуя слово, кроме Иудеев. Были же некоторые из них Кипряне и Киринейцы, которые, придя в Антиохию, говорили Еллинам, благовествуя Господа Иисуса. И была рука Господня с ними, и великое число, уверовав, обратилось к Господу. Дошел слух о сем до церкви Иерусалимской, и поручили Варнаве идти в Антиохию. Он, прибыв и увидев благодать Божию, возрадовался и убеждал всех держаться Господа искренним сердцем; ибо он был муж добрый и исполненный Духа Святаго и веры. И приложилось довольно народа к Господу. Потом Варнава пошел в Тарс искать Савла и, найдя его, привел в Антиохию. Целый год собирались они в церкви и учили немалое число людей, и ученики в Антиохии в первый раз стали называться Христианами. Тогда ученики положили, каждый по достатку своему, послать пособие братьям, живущим в Иудее, что и сделали, послав собранное к пресвитерам через Варнаву и Савла.

Lecture de l’Évangile selon saint Jean (4, 5-42)

Еn ce temps-là, Jésus arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C’était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ». Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » -Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains. – Jésus lui répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive ». « Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où aurais-tu donc cette eau vive ? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle ». La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici ». « Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici ». La femme répondit : « Je n’ai point de mari ». Jésus lui dit : « Tu as eu raison de dire : Je n’ai point de mari. Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai ». « Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem ». « Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité ». La femme lui dit : « Je sais que le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ) ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses ». Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle ». Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu’il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit : « Que demandes-tu ? » ou : « De quoi parles-tu avec elle ? » Alors la femme, ayant laissé sa cruche, s’en alla dans la ville, et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils vinrent vers lui. Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant : « Rabbi, mange ». Mais il leur dit : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas ». Les disciples se disaient donc les uns aux autres : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. Car en ceci ce qu’on dit est vrai : Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail ». Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d’eux. Et il resta là deux jours. Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole ; et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde ».

Итак приходит Он в город Самарийский, называемый Сихарь, близ участка земли, данного Иаковом сыну своему Иосифу. Там был колодезь Иаковлев. Иисус, утрудившись от пути, сел у колодезя. Было около шестого часа. Приходит женщина из Самарии почерпнуть воды. Иисус говорит ей: дай Мне пить. Ибо ученики Его отлучились в город купить пищи. Женщина Самарянская говорит Ему: как ты, будучи Иудей, просишь пить у меня, Самарянки? ибо Иудеи с Самарянами не сообщаются. Иисус сказал ей в ответ: если бы ты знала дар Божий и Кто говорит тебе: дай Мне пить, то ты сама просила бы у Него, и Он дал бы тебе воду живую. Женщина говорит Ему: господин! тебе и почерпнуть нечем, а колодезь глубок; откуда же у тебя вода живая? Неужели ты больше отца нашего Иакова, который дал нам этот колодезь и сам из него пил, и дети его, и скот его? Иисус сказал ей в ответ: всякий, пьющий воду сию, возжаждет опять, 14а кто будет пить воду, которую Я дам ему, тот не будет жаждать вовек; но вода, которую Я дам ему, сделается в нем источником воды, текущей в жизнь вечную. Женщина говорит Ему: господин! дай мне этой воды, чтобы мне не иметь жажды и не приходить сюда черпать. Иисус говорит ей: пойди, позови мужа твоего и приди сюда. Женщина сказала в ответ: у меня нет мужа. Иисус говорит ей: правду ты сказала, что у тебя нет мужа, ибо у тебя было пять мужей, и тот, которого ныне имеешь, не муж тебе; это справедливо ты сказала. Женщина говорит Ему: Господи! вижу, что Ты пророк. Отцы наши поклонялись на этой горе, а вы говорите, что место, где должно поклоняться, находится в Иерусалиме. Иисус говорит ей: поверь Мне, что наступает время, когда и не на горе сей, и не в Иерусалиме будете поклоняться Отцу. Вы не знаете, чему кланяетесь, а мы знаем, чему кланяемся, ибо спасение от Иудеев. Но настанет время и настало уже, когда истинные поклонники будут поклоняться Отцу в духе и истине, ибо таких поклонников Отец ищет Себе. Бог есть дух, и поклоняющиеся Ему должны поклоняться в духе и истине. Женщина говорит Ему: знаю, что придет Мессия, то есть Христос; когда Он придет, то возвестит нам все. Иисус говорит ей: это Я, Который говорю с тобою. В это время пришли ученики Его, и удивились, что Он разговаривал с женщиною; однако ж ни один не сказал: чего Ты требуешь? или: о чем говоришь с нею? Тогда женщина оставила водонос свой и пошла в город, и говорит людям: пойдите, посмотрите Человека, Который сказал мне все, что я сделала: не Он ли Христос? Они вышли из города и пошли к Нему. Между тем ученики просили Его, говоря: Равви! ешь. Но Он сказал им: у Меня есть пища, которой вы не знаете. Посему ученики говорили между собою: разве кто принес Ему есть? Иисус говорит им: Моя пища есть творить волю Пославшего Меня и совершить дело Его. Не говорите ли вы, что еще четыре месяца, и наступит жатва? А Я говорю вам: возведите очи ваши и посмотрите на нивы, как они побелели и поспели к жатве. Жнущий получает награду и собирает плод в жизнь вечную, так что и сеющий и жнущий вместе радоваться будут, ибо в этом случае справедливо изречение: один сеет, а другой жнет. Я послал вас жать то, над чем вы не трудились: другие трудились, а вы вошли в труд их. И многие Самаряне из города того уверовали в Него по слову женщины, свидетельствовавшей, что Он сказал ей все, что она сделала. И потому, когда пришли к Нему Самаряне, то просили Его побыть у них; и Он пробыл там два дня. И еще большее число уверовали по Его слову. А женщине той говорили: уже не по твоим речам веруем, ибо сами слышали и узнали, что Он истинно Спаситель мира, Христос.

 

Paroles des Pères

Que signifie : Celui qui boira de cette eau aura encore soif ? La parole est vraie si on la comprend à propos de cette eau matérielle, et elle est encore vraie si on la comprend à propos de ce que symbolise cette eau. L’eau au fond de ce puits symbolise en effet les plaisirs de ce siècle dans la profondeur des ténèbres, la cruche symbolise le désir des hommes qui leur permet d’y puiser. Le désir les courbe et les abaisse pour qu’ils parviennent au plaisir puisé dans ces bas-fonds. (…) Celui qui est parvenu jusqu’aux plaisirs de ce siècle, le boire, le manger, les bains, les spectacles, la volupté, est-ce qu’il n’aura plus soif ? Jésus déclare donc : Celui qui boira de cette eau aura encore soif ; mais s’il reçoit de Moi l’eau que je promets, il n’aura plus jamais soif. Nous serons rassasiés, est-il dit, des biens de Ta maison (Ps.114,5). De quelle eau donnera-t-il donc, sinon de celle dont il est écrit : Près de toi est la source de la vie ?

– Saint Augustin, Homélies sur l’Evangile de saint Jean, XV, 16.

Saints célébrés ce dimanche

Sainte Glycérie, martyre à Héraclée, et saint Laodice, gardien de prison (vers 177) ; saint Alexandre, martyr à Rome (284-305) ; saint Onésime, évêque de Soissons (vers 360) saint Servais, évêque de Tongres (384) ; sainte Agnès, abbesse (588), et sainte Disciole, vierge (583), disciples de sainte Radegonde à Poitiers ; saint Pausicace, évêque de Synnade (606) ; saint Georges, son épouse sainte Irène et leurs enfants, confesseurs (IXème s.) ; saint Euthyme le géorgien, l’hagiorite (1028) ; sainte Glycérie, vierge à Novgorod (1522) ; saint Macaire, archimandrite de Kanev, martyr (1688) ; saints néo-martyrs de Russie : Basile (Sokolov), Alexandre (Zaozersk) et Christophore (Nadejdine), prêtres, Macaire (Téléguine) et Serge (Tikhomirov) (1922), moines, saints martyrs de Tcherkassy (XXème s.)

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Ce 13 mai, nous faisons mémoire de la sainte martyre Glycérie. La première année du règne d’Antonin le Pieux (138) vivait à Trajanopolis une jeune chrétienne, fille d’un officier romain de haut rang, qui se consacrait à confirmer les chrétiens du lieu dans la foi. Le jour d’une fête païenne, elle marqua sur son front le signe de la Croix, et s’avança vers le gouverneur Sabin présent dans le temple, en se confessant ouvertement servante du Christ. Comme Sabin lui ordonnait de sacrifier aux dieux, elle se dirigea vers les idoles et abattit la statue de Zeus par l’invocation du Sauveur, puis elle la mit en pièces. Les païens se précipitèrent avec rage sur elle et essayèrent de la lapider, sans que les pierres ne puissent l’atteindre. On la pendit alors par les cheveux et on lui déchira la chair avec des ongles de fer, puis elle fut jetée en prison et laissée sans vivres ni boisson pendant de nombreux jours. Mais un ange du Seigneur lui apporta de la nourriture et la fortifia dans l’espérance des biens futurs. Aussi, quand le gouverneur la convoqua de nouveau, c’est avec stupéfaction qu’il vit la sainte apparaître devant lui en bonne santé et rayonnante de confiance en Dieu.

Devant quitter la cité pour se rendre à Héraclée de Thrace, Sabin se fit accompagner par Glycérie. Elle fut reçue avec déférence par l’évêque Domitius et par les chrétiens, qui avaient été informés de son valeureux combat. Après une nouvelle séance au tribunal, elle fut condamnée à être brûlée vive, mais une rosée céleste éteignit la fournaise dans laquelle elle avait été jetée. Le juge lui fit alors arracher le cuir chevelu, puis on la conduisit en prison dans l’attente de nouveaux supplices. Cette fois encore un ange vint à son secours. Devant de tels signes divins, le geôlier Laodicios se convertit et fut aussitôt condamné à la décapitation.

Finalement la sainte fut livrée aux bêtes sauvages. Une lionne s’élança, furieuse, sur elle, mais elle s’arrêta soudain dans son élan et vint lécher tendrement ses pieds. Une autre lionne bondit à son tour et d’un léger coup de dent, sans lui provoquer la moindre blessure, permit à sainte Glycérie de rejoindre dans la joie son Époux céleste.

Le juge périt peu après misérablement, tandis que l’évêque allait ensevelir le corps de la valeureuse athlète du Christ non loin de la cité. On édifia ensuite en ce lieu une vaste et magnifique église, où sainte Glycérie était vénérée par tous les habitants de la cité dont elle était devenue la sainte patronne. Par la suite son corps fut transféré à Lemnos. Cependant, de son crâne, resté à Héraclée, continuait de jaillir un saint baume qui, telle une source d’eau vive, procurait la guérison à de nombreux pèlerins.

Texte préparé par Olivier Goulais

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