Dimanche du Triomphe de l’Orthodoxie.

Dimanche 17 mars 2019.

(4 mars dans l’ancien calendrier.)

Dimanche du Triomphe de l’Orthodoxie.

1er dimanche du Grand Carême.

Synaxaire de ce 1e dimanche de CarêmE

Ce premier dimanche de Carême, nous faisons mémoire du rétablissement de la vénération des saintes Icônes, advenu en 843 sous le règne de Michel III, empereur de Constantinople, et de sa mère Théodora, d’éternelle mémoire, et sous le pontificat du saint patriarche et confesseur Méthode. En effet, pendant une période qui s’étend de 726 à 843, les empereurs byzantins iconoclastes (mot d’origine grec signifiant « briseur d’images ») avaient interdit la vénération des icônes et même ordonné leur destruction, persécutant ceux qui défendaient les saintes Images. Le rétablissement de la vénération des saintes Icônes est appelé le Triomphe de l’Orthodoxie.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Hébreux (Héb. 11, 24-26, 32-40 ; 12, 1-2.) :

Frères, c’est par la foi que Moïse, « devenu grand », refusa d’être fils d’une fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que de connaître l’éphémère jouissance du péché : tel un bien supérieur aux trésors de l’Égypte lui parut « l’opprobre du Christ », car il avait les yeux fixés sur la récompense. Que dire encore ? Le temps me manquerait si je voulais exposer en détail ce qui concerne Gédéon, Barak, Samson, Jephté, David, ainsi que Samuel et les prophètes, eux qui, grâce à la foi, soumirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent l’accomplissement des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la violence du feu, échappèrent au tranchant du glaive, tirèrent force de leur faiblesse, montrèrent de la vaillance au combat, repoussèrent les invasions étrangères ; et des femmes ont recouvré, par la résurrection, leurs enfants. Quant aux autres, ils se sont laissés torturer, refusant leur délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection. D’autres subirent comme épreuve la dérision et les coups de fouet, ainsi que les chaînes et la prison. Ils ont été lapidés, sciés, ils ont péri par le glaive, ils sont allés çà et là, sous des peaux de mouton ou des toisons de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde était indigne, errant dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les creux de la terre. Et, bien que leur foi leur ait valu un bon témoignage, tous ceux-là n’ont pas bénéficié de la promesse, car Dieu avait prévu pour nous un sort meilleur, afin qu’ils ne puissent pas sans nous parvenir à la perfection.

Bерою Моисей, придя в возраст, отказался называться сыном дочери фараоновой, и лучше захотел страдать с народом Божиим, нежели иметь временное греховное наслаждение, и поношение Христово почел бо́льшим для себя богатством, нежели Египетские сокровища; ибо он взирал на воздаяние. И что еще скажу? Недостанет мне времени, чтобы повествовать о Гедеоне, о Вараке, о Самсоне и Иеффае, о Давиде, Самуиле и (других) пророках, которые верою побеждали царства, творили правду, получали обетования, заграждали уста львов, угашали силу огня, избегали острия меча, укреплялись от немощи, были крепки на войне, прогоняли полки чужих; жены получали умерших своих воскресшими; иные же замучены были, не приняв освобождения, дабы получить лучшее воскресение; другие испытали поругания и побои, а также узы и темницу, были побиваемы камнями, перепиливаемы, подвергаемы пытке, умирали от меча, скитались в ми́лотях и козьих кожах, терпя недостатки, скорби, озлобления; те, которых весь мир не был достоин, скитались по пустыням и горам, по пещерам и ущельям земли. И все сии, свидетельствованные в вере, не получили обещанного, 40потому что Бог предусмотрел о нас нечто лучшее, дабы они не без нас достигли совершенства. Посему и мы, имея вокруг себя такое облако свидетелей, свергнем с себя всякое бремя и запинающий нас грех и с терпением будем проходить предлежащее нам поприще, взирая на начальника и совершителя веры Иисуса, Который, вместо предлежавшей Ему радости, претерпел крест, пренебрегши посрамление, и воссел одесную престола Божия.

Lecture de l’Évangile selon Saint Jean (Jn. 1, 43-51) :

En ce temps-là, le lendemain (du jour où Il avait donné à Simon le nom de Pierre), Jésus voulut se rendre en Galilée : Il trouve Philippe. Il lui dit : « Suis-moi ! » Philippe était de Bethsaïde, de la ville d’André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont ont écrit Moïse, dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l’avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, celui de Nazareth. Et Nathanaël lui dit : « De Nazareth peut-il être quoi que ce soit de bon ? » Philippe lui dit : « Viens et vois ! » Jésus vit Nathanaël venir vers lui et Il dit de lui : « Voici vraiment un Israélite : en lui il n’est pas de ruse. » Nathanaël lui dit : « D’où me connais-Tu ? » Jésus lui dit en réponse : « Avant que Philippe ne t’appelât, quand tu étais sous le figuier, Je t’ai vu. » Nathanaël lui répondit : « Rabbi, Tu es en vérité le Fils de Dieu, Tu es le roi d’Israël ! » Jésus lui dit en réponse : « Parce que Je t’ai dit que Je t’ai vu sous le figuier, tu as la Foi ? Tu verras bien plus que cela ! » Et Il lui dit : « Amen ! Amen ! Je vous le dis, désormais vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’Homme ! »

Hа другой день Иисус восхотел идти в Галилею, и находит Филиппа и говорит ему: иди за Мною. Филипп же был из Вифсаиды, из одного города с Андреем и Петром. Филипп находит Нафанаила и говорит ему: мы нашли Того, о Котором писали Моисей в законе и пророки, Иисуса, сына Иосифова, из Назарета. Но Нафанаил сказал ему: из Назарета может ли быть что доброе? Филипп говорит ему: пойди и посмотри. Иисус, увидев идущего к Нему Нафанаила, говорит о нем: вот подлинно Израильтянин, в котором нет лукавства. Нафанаил говорит Ему: почему Ты знаешь меня? Иисус сказал ему в ответ: прежде нежели позвал тебя Филипп, когда ты был под смоковницею, Я видел тебя. Нафанаил отвечал Ему: Равви́! Ты Сын Божий, Ты Царь Израилев. Иисус сказал ему в ответ: ты веришь, потому что Я тебе сказал: Я видел тебя под смоковницею; увидишь больше сего. И говорит ему: истинно, истинно говорю вам: отныне будете видеть небо отверстым и Ангелов Божиих восходящих и нисходящих к Сыну Человеческому.

 

Paroles des Pères

C’est au cours de la période iconoclaste des VIIIe-IXe siècles que l’Église formula clairement la portée dogmatique de l’icône. En défendant les images, ce n’est pas seulement leur rôle didactique, ni leur côté esthétique que défendait l’Église orthodoxe, c’est la base même de la foi chrétienne : le dogme de l’Incarnation de Dieu. En effet, l’icône de notre Seigneur est à la fois un témoignage de son Incarnation et celui de notre confession de sa divinité. « J’ai vu l’image humaine de Dieu et mon âme est sauvée », dit saint Jean Damascène (Premier traité pour la défense des saintes icônes, chapitre 22).

D’une part, l’icône témoigne, en représentant la Personne du verbe incarné, de la réalité et de la plénitude de son Incarnation : d’autre part, nous confessons par cette image sacrée que ce « Fils de l’Homme » est réellement Dieu, la vérité révélée. Ainsi, nous voyons chez saint Pierre qui, le premier, confessa la divinité du Christ, non pas une connaissance humaine naturelle, mais une connaissance d’ordre supérieur, suivant la parole de notre Seigneur : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux (Ma. 16,17). (…)

La tradition dans l’art liturgique, comme dans l’Église elle-même, se base sur deux réalités : un fait historique d’une part, et la révélation dépassant les limites du temps d’autre part. C’est ainsi que l’image d’une fête ou d’un saint reproduit le plus fidèlement possible la réalité historique et nous ramène à son prototype, sans quoi elle n’est pas une icône. (…) D’un autre côté, une image sacrée ne représente pas simplement un événement historique ou un être humain parmi les autres ; elle nous montre de cet événement ou de cet être humain son visage éternel, nous révèle son sens dogmatique et son rang dans l’enchaînement des événements salutaires de l’économie divine. (…)

Mais si l’icône dépasse les limites du temps, elle ne rompt pas ses relations avec le monde, ne s’enferme pas en elle-même. Les saints sont toujours représentés de face ou de trois quarts vers le spectateur. Ils ne sont presque jamais vus de profil, même dans les compositions compliquées, où leur mouvement est dirigé vers le centre de la composition. Le profil, en effet, interrompt en quelque sorte la communion, il est comme un début d’absence. On le tolère dans la représentation de personnages qui n’ont pas acquis la sainteté, comme par exemple les bergers ou les mages dans l’icône de la Nativité de notre Seigneur.

Cette absence de profil est une des expressions de la relation intime entre celui qui prie et le saint représenté. (…)

Si aujourd’hui nous avons cessé de comprendre le message que nous apporte l’icône, c’est que nous avons perdu la clef de son langage. Cette clef est le sens concret et vivant de la Transfiguration, idée centrale de l’enseignement chrétien. Ainsi que disait un évêque russe du XIXe siècle, saint Ignace Braintchaninov,  » la connaissance même de la capacité du corps humain à être spirituellement sanctifié est perdue par les hommes  » (Essai ascétique, premier volume).

L’icône est précisément le témoignage de cette connaissance concrète, vécue de la sanctification du corps humain, de sa transfiguration. De même que la parole, mais au moyen d’images visibles, elle nous montre la créature pénétrée et déifiée par la grâce incréée. « L’homme, dont l’âme est toute devenue feu, transmet également à son corps une partie de la gloire acquise intérieurement, tout comme le feu matériel transmet son action au fer » (saint Syméon le Nouveau Théologien, sermon 83). (…)

L’icône est donc, comme nous l’avons dit, un témoignage de la déification de l’homme, de la plénitude de la vie spirituelle, une communication par l’image de ce qu’est l’homme en état de prière sanctifiée par la grâce. C’est en quelque sorte de la peinture d’après nature, mais d’après la nature rénovée, à l’aide de symboles. Elle est le chemin et le moyen ; elle est la prière même. De là, la majesté de l’icône, sa simplicité, le calme du mouvement, de là le rythme de ses lignes et de ses couleurs qui découle d’une harmonie intérieure parfaite.

Léonide Ouspensky, Mélanges de l’Institut orthodoxe français de Paris, IV, 1948.

Saints commémorés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Gérasime du Jourdain, anachorète (475) ; saints martyrs Paul et Julienne (vers 273) ; saint Jacques le Jeûneur (VIème s.) ; saint Grégoire, évêque de Constance à Chypre ; saint Léonard, évêque d’Avranches et confesseur (630) ; saint Joasaph de Pskov (1299) ; saint Basile, prince de Rostov (1238) ; saint Daniel, prince de Moscou (1303) transfert des reliques du saint prince Wenceslas de Bohême (938) ; saint Gérasime de Vologda (1178) ; saint hiéromartyr Alexandre (Likharev), prêtre (1938).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Mémoire de saint Gérasime, patriarche de Constantinople (806). Notre saint Père Gérasime naquit dans la province de Lycie, à la fin du IVe siècle, et entra dès son enfance dans un monastère cénobitique. Après avoir été initié aux règlements de la vie commune, son ardent désir de Dieu le conduisit en des lieux déserts où il se nourrissait de plantes poussant là naturellement, et il passait ses jours et ses nuits à lutter contre les esprits des ténèbres et les passions de la chair. De là, il se rendit en Terre Sainte pour entreprendre de plus grands combats dans les lieux sanctifiés par la présence de tant de saints ascètes et nouveaux apôtres. Après avoir vénéré les sanctuaires de Jérusalem, il se dirigea vers l’âpre désert de la mer Morte, qu’il civilisa par ses vertus, et attira à lui un grand nombre de disciples.

Pendant les temps troublés qui agitèrent les moines de Palestine après le Concile de Chalcédoine (451) et entraînèrent vers l’hérésie plus de dix mille d’entre eux, saint Gérasime, victime de sa grande simplicité, se laissa séduire lui aussi quelque temps par l’éloquence trompeuse du monophysite Théodose qui s’était emparé du siège épiscopal de Jérusalem, à la place de saint Juvénal [2 juil.]. Mais, rencontrant saint Euthyme [20 janv.] dans le désert de Rouba, il réalisa son erreur, accueillit avec humilité son enseignement et revint à l’Orthodoxie pour devenir, tant par sa vie que par ses enseignements, un fervent défenseur de la vraie foi. Par la suite, il garda de fréquentes relations avec le grand Euthyme et, chaque année, il partait avec lui pour le désert profond, afin de passer tout le Carême, jusqu’au dimanche des Palmes, dans le jeûne le plus strict et la prière permanente. Pendant la semaine, il s’abstenait de toute nourriture et ne se contentait, le dimanche, que de la sainte Communion.

Comme ses disciples devenaient plus nombreux, il condescendit à leur faiblesse et alla fonder une laure dans un endroit plus clément, sur les rives du Jourdain, dans laquelle il alliait harmonieusement la vie communautaire et la solitude, offrant ainsi à tous une saine émulation dans les combats de la vertu. Les débutants devaient d’abord vivre dans le coenobium pour y apprendre la soumission et les institutions de la vie angélique, puis ceux d’entre eux qui étaient suffisamment éprouvés dans l’ascèse et l’humilité allaient vivre en solitaire aux alentours, répartis dans plus de soixante-dix cellules qui étaient assez éloignées les unes des autres pour que chacun puisse se livrer sans trouble à la prière et aux hymnes divines, se nourrissant seulement de pain et d’eau pendant les cinq jours de la semaine. Le samedi et le dimanche, ermites et cénobites, se réunissaient dans l’église pour célébrer la Divine Liturgie et participer aux saints Mystères. Après le repas commun, suivi de quelque conversation spirituelle ou d’une conférence de leur père spirituel, Gérasime, ils recevaient leurs provisions pour la semaine : un pain, quelques dattes et une cruche d’eau, et les fournitures nécessaires à leur travail manuel, puis chacun repartait en silence pour mener son combat, seul devant Dieu. Ces ermites menaient une vie si rigoureuse qu’on ne trouvait dans leurs cellules ni lampe, ni rien pour allumer du feu. Ils ne possédaient qu’une tunique, un manteau (mandya), un capuchon (coucoulion), une natte pour couche et un vase en terre cuite dans lequel ils mangeaient et dont ils se servaient pour mouiller les feuilles de palmes qu’ils tressaient. Mortifiant leur ventre et toutes les passions charnelles par un combat permanent contre la tendance de notre nature au plaisir, ils apprenaient à rester maîtres de la tristesse, de la colère et de toutes les passions de l’âme, et gardaient leur intellect en éveil dans le constant souvenir de Dieu. Saint Gérasime leur enseignait comment mettre tout leur soin à cultiver l’homme caché du cœur et à élever leur âme vers la contemplation des mystères divins. Ils étaient si dépouillés de tout attachement aux choses du monde qu’ils avaient comme règle, quand ils sortaient, de laisser leur cellule ouverte à quiconque entrerait pour prendre ce dont il avait besoin. N’ayant qu’un seul cœur, qu’une âme, personne ne disant sien quoi que ce fût, car tout appartenait à tous, ils imitaient parfaitement la vie des apôtres, et pouvaient ainsi recevoir de Dieu les mêmes grâces que ces derniers.

Saint Cyriaque l’Anachorète [29 sept.] qui, trop jeune encore pour entreprendre les combats du désert, avait été envoyé par saint Euthyme auprès de Gérasime pour devenir son disciple, racontait qu’un jour, après avoir été averti de nuit par la vision d’une colonne de feu qui s’élevait au ciel, son Ancien lui annonça que saint Euthyme venait de décéder et qu’ils devaient se rendre à ses funérailles, après une longue marche dans le désert jusqu’à Jéricho.

Une autre fois, comme le saint se promenait sur la rive du Jourdain, un lion terrifiant se présenta soudain devant lui, hurlant de douleur et lui montrant sa patte enflée, car une pointe de roseau s’y était enfoncée. Animé de cette même compassion que Dieu éprouve envers toutes ses créatures, Gérasime retira l’épine, nettoya la plaie et la banda, puis il congédia la bête. Mais le lion, plein de reconnaissance, ne voulut plus quitter l’homme de Dieu. Il le suivait partout, comme un disciple exemplaire, et, converti de sa férocité naturelle, il ne mangeait plus que du pain et des légumes. Il avait même reçu une obédience et était chargé de conduire l’âne du monastère pour le faire paître sur les rives du fleuve. Un jour, échappant à la surveillance du lion, l’âne s’éloigna et fut capturé par des chameliers qui venaient d’Arabie. Le lion revint au monastère tout triste et la tête baissée. Saint Gérasime, croyant qu’il avait mangé l’âne, le réprimanda sévèrement et le condamna à faire désormais le travail de la bête de somme, en portant l’eau du fleuve au monastère. Quelque temps après, le chamelier qui avait pris l’âne, étant de nouveau de passage dans la région, se trouva par hasard en face du lion. En reconnaissant l’âne, le lion fonça aussitôt sur lui et, le prenant par la bride avec trois chameaux à la suite, il le ramena avec joie au monastère d’Abba Gérasime en frétillant de la queue de joie. Son innocence ayant été reconnue, le lion, qui avait reçu le nom de Jourdain, vécut dès lors dans la laure, inséparable du saint et ami de tous les moines.

Au bout de cinq ans, quand saint Gérasime s’endormit dans le Seigneur (5 mars 475), Jourdain était absent de la laure. Lorsqu’à son retour, les moines lui apprirent la mort de l’Ancien, il refusa de manger et, tournant çà et là, il poussait de grands rugissements de désespoir. Comme les moines ne parvenaient pas à le consoler, l’un d’eux l’invita à le suivre pour voir l’endroit où l’on avait enterré le saint. Aussitôt qu’il approcha de la tombe, le lion se prosterna avec le moine et, frappant violemment sa tête contre terre, il mourut sur place en poussant un grand rugissement. Jean Moschos, qui nous a transmis cet épisode, conclut en disant : « Tout cela se fit non pas qu’il faille attribuer au lion une âme raisonnable, mais parce que Dieu voulait glorifier ceux qui le glorifient, non seulement durant leur vie, mais encore après leur mort, et montrer comment les bêtes étaient soumises à Adam avant qu’il eût transgressé son commandement et qu’il eût été chassé du Paradis de délices ».

La laure de saint Gérasime est restée pendant longtemps un des hauts lieux du monachisme palestinien, jusqu’à sa destruction au XIIIe siècle. Prenant avec eux les reliques du saint, les moines s’installèrent alors dans la Laure de Calamon qui prit le nom de saint Gérasime.

Texte préparé par Olivier Goulais

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