Fête de l’Annonciation selon l’ancien calendrier. Dimanche de sainte Jean Climaque.

Dimanche 7 avril 2019.

(Le 25 mars dans l’ancien calendrier.)

Fête de l’Annonciation selon l’ancien calendrier.

Dimanche de sainte Jean Climaque.

4e dimanche du Grand Carême.

(Poisson autorisé ce dimanche.)

Synaxaire de ce dimanche

Ce dimanche nous célébrons la grande fête de l’Annonciation. La plus grande des fêtes qui se rencontre en cette période de l’année est assurément la fête de l’Annonciation de la maternité divine faite par l’ange Gabriel à la Théotokos, la très sainte Vierge Marie. Une phrase des chants des matines résume toute la signification de cette fête : « Le mystère éternel est révélé aujourd’hui ; le Fils de Dieu devient Fils de l’homme…». L’épître aux Hébreux, lue à la liturgie (2:11-2:18), insiste sur ce que, du fait de l’Incarnation, « le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères ». L’Évangile relate la révélation que Gabriel, à Nazareth, fit à Marie. La réaction de Marie : « comment cela se fera-t-il ? », n’est pas l’expression d’un doute, et en cela elle diffère de la réaction de Zacharie, lorsque la naissance de Jean lui fut prédite. Marie pose simplement une question respectueuse ; et, quand l’ange explique que le Saint-Esprit descendra sur elle et la couvrira de son ombre, Marie répond, avec l’humilité et l’obéissance qui caractérisent toute sa personne : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».

La fête de l’Annonciation a en quelque sorte deux faces. L’une d’elles est tournée vers la Très Sainte Mère de Dieu. Elle concerne sa gloire et notre piété envers Marie. La déclaration de cette gloire et l’expression de cette piété trouvent leur forme parfaite dans la première phrase du message de l’ange : « Réjouis-Toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec Toi ». Nous ne pouvons mieux nous adresser à la Sainte Vierge qu’en répétant cette phrase avec vénération et tendresse. L’autre face du mystère de l’Annonciation est tournée vers les hommes. Dans la vie de tout chrétien, il doit y avoir des annonciations divines à des moments où Dieu nous fait connaître sa volonté et son dessein à notre égard. Mais toutes ces annonciations doivent s’unir et se fondre dans une Annonciation essentielle : l’annonce que Jésus peut naître en nous, peut naître de nous – non point dans le sens où il fut conçu et mis au monde par la Vierge Marie, car il s’agit là d’un miracle unique et inégalable, mais dans le sens d’une prise de possession toute spirituelle et en même temps très réelle de notre personne par le Sauveur. Et puis rappelons-nous que toute annonciation authentique est aussitôt suivie d’une visitation : la faveur divine étendue sur nous doit immédiatement provoquer de notre part une démarche, une parole ou un acte de charité envers nos frères. Voilà pourquoi l’évangile des matines de l’Annonciation est le récit de la visite faite par Marie à Élisabeth. La Mère de Dieu, aussitôt après son entretien avec Gabriel, va porter la grâce à sa cousine et faire rayonner cette grâce sur Élisabeth et Jean.

Ce quatrième dimanche de Carême, nous faisons mémoire de notre vénérable saint Père Jean Climaque, auteur de l’Échelle sainte. A l’âge de seize ans, il renonça au monde et se rendit au mont Sinaï, cette montagne sainte où Dieu avait autrefois révélé sa gloire à Moïse. Il se délivra des soucis dans l’obéissance à un ancien nommé Martyrios. A la mort de son ancien, il devint un hésychaste solitaire, afin de n’avoir d’autres occupations que la prière. Il mangeait tout ce que lui permettait la règle monastique, afin de briser l’aiguillon de l’orgueil, mais avec frugalité afin de surmonter la tyrannie de la chair. Il vivait chaque jour comme une fête et gardait la prière perpétuelle dans son cœur. Après quarante ans de solitude, autant d’années que Moïse au désert, il devint higoumène du monastère au pied du mont Sinaï. C’est là, qu’à la demande de l’higoumène Jean de Raïthou, il rédigea l’Echelle sainte. Dans ce guide, saint Jean initie l’âme au combat spirituel et au discernement des pensées, selon une ascension pédagogique de 30 degrés. C’est parvenu à un âge avancé qu’il s’endormit dignement dans le Seigneur.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Hébreux (de l’Annonciation, Hébreux 2, 11-18)

Frères, Celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, doivent tous avoir même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères, quand il dit : Je proclamerai ton nom devant mes frères, je te chanterai en pleine assemblée, et encore : Moi, je mettrai ma confiance en lui, et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés. Puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition : ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et il a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. Car ceux qu’il prend en charge, ce ne sont pas les anges, c’est la descendance d’Abraham. Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple. Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve.

Ибо и освящающий и освящаемые, все – от Единого; поэтому Он не стыдится называть их братиями, говоря: возвещу имя Твое братиям Моим, посреди церкви воспою Тебя. И еще: Я буду уповать на Него. И еще: вот Я и дети, которых дал Мне Бог. А как дети причастны плоти и крови, то и Он также воспринял оные, дабы смертью лишить силы имеющего державу смерти, то есть диавола, и избавить тех, которые от страха смерти через всю жизнь были подвержены рабству. Ибо не Ангелов восприемлет Он, но восприемлет семя Авраамово. Посему Он должен был во всем уподобиться братиям, чтобы быть милостивым и верным первосвященником пред Богом, для умилостивления за грехи народа. Ибо, как Сам Он претерпел, быв искушен, то может и искушаемым помочь.

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Hébreux (du jour, Hébreux 6, 13-30)

rères, lorsque Dieu fit sa promesse à Abraham, comme Il n’avait personne de plus grand par qui jurer, Il jura par lui-même et dit : « Oui, Je te comblerai de bénédictions et Je te donnerai une immense expansion. » Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, vit se réaliser la promesse. Les hommes, en effet, jurent par un plus grand ; et, entre eux, la garantie du serment met un terme à toute contestation. C’est en ce sens que Dieu, voulant bien davantage montrer aux héritiers de la promesse le caractère irrévocable de sa décision, intervint par un serment. Ainsi par un engagement doublement infaillible, puisqu’il ne peut y avoir de mensonge de la part de Dieu, nous sommes puissamment encouragés, comme y trouvant refuge, à saisir fortement l’espérance qui nous est proposée. Et nous la tenons comme l’ancre de notre âme, cette espérance sûre et solide, qui a pénétré au-delà du voile, là où pour nous, en Précurseur, est entré Jésus, devenu grand prêtre pour l’éternité « selon ordre de Melchisédech. »

Бог, давая обетование Аврааму, как не мог никем высшим клясться, клялся Самим Собою, 14говоря: истинно благословляя благословлю тебя и размножая размножу тебя. И так Авраам, долготерпев, получил обещанное. Люди клянутся высшим, и клятва во удостоверение оканчивает всякий спор их. Посему и Бог, желая преимущественнее показать наследникам обетования непреложность Своей воли, употребил в посредство клятву, 18дабы в двух непреложных вещах, в которых невозможно Богу солгать, твердое утешение имели мы, прибегшие взяться за предлежащую надежду, которая для души есть как бы якорь безопасный и крепкий, и входит во внутреннейшее за завесу, куда предтечею за нас вошел Иисус, сделавшись Первосвященником навек по чину Мелхиседека.

Lecture de l’Évangile selon Saint Luc (de l’Annonciation, Luc 1, 24-38)

Еn ce temps-là, Élisabeth, la femme de Zacharie, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant : C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes. Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L’ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation. L’ange lui dit : Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin. Marie dit à l’ange : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? L’ange lui répondit : Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n’est impossible à Dieu. Marie dit : Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! Et l’ange la quitta.

После сих дней зачала Елисавета, жена его, и таилась пять месяцев и говорила: 25так сотворил мне Господь во дни сии, в которые призрел на меня, чтобы снять с меня поношение между людьми. В шестой же месяц послан был Ангел Гавриил от Бога в город Галилейский, называемый Назарет, к Деве, обрученной мужу, именем Иосифу, из дома Давидова; имя же Деве: Мария. Ангел, войдя к Ней, сказал: радуйся, Благодатная! Господь с Тобою; благословенна Ты между женами. Она же, увидев его, смутилась от слов его и размышляла, что́ бы это было за приветствие. И сказал Ей Ангел: не бойся, Мария, ибо Ты обрела благодать у Бога; и вот, зачнешь во чреве, и родишь Сына, и наречешь Ему имя: Иисус. Он будет велик и наречется Сыном Всевышнего, и даст Ему Господь Бог престол Давида, отца Его; и будет царствовать над домом Иакова во веки, и Царству Его не будет конца. Мария же сказала Ангелу: ка́к будет это, когда Я мужа не знаю? Ангел сказал Ей в ответ: Дух Святый найдет на Тебя, и сила Всевышнего осенит Тебя; посему и рождаемое Святое наречется Сыном Божиим. Вот и Елисавета, родственница Твоя, называемая неплодною, и она зачала сына в старости своей, и ей уже шестой месяц, 37ибо у Бога не останется бессильным никакое слово. Тогда Мария сказала: се, Раба Господня; да будет Мне по слову твоему. И отошел от Нее Ангел.

Lecture de l’Évangile selon Saint Marc (du jour, Marc 9, 17-32)

Еn ce temps-là, quelqu’un de la foule dit à Jésus : « Maître, je t’ai amené mon fils ; il est possédé d’un esprit muet. Où qu’il le saisisse, il le jette à terre ; mon fils écume, grince des dents et devient sec. J’ai demandé à tes disciples de l’expulser, mais ils n’en ont pas eu la force. » Jésus leur répondit : « Ô génération incroyante et pervertie, jusqu’à quand serai-Je auprès de vous ? Jusqu’à quand aurai-je à vous supporter ? Apportez-le-moi. » On le lui apporta et, dès qu’il vit Jésus, l’esprit agita l’enfant qui, tombant à terre, s’y roula en écumant. Jésus demanda au père : « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? Depuis l’enfance, dit-il. Souvent il l’a jeté dans le feu ou dans l’eau pour le faire périr. Mais si Tu as quelque pouvoir, aide-nous ! Seigneur, miséricorde ! » Jésus lui répondit : « ‘Si Tu as quelque pouvoir’, dis-tu : mais, tout est possible à celui qui croit. » Le père de l’enfant s’écria aussitôt avec larmes : « Je crois ! Aide-moi dans mon incroyance ! » Jésus, voyant s’attrouper la foule, menaça l’esprit impur en lui disant : « Esprit muet et sourd, Je te l’ordonne, sors de lui et n’y rentre plus ! » Après avoir crié et violemment secoué l’enfant, il en sortit ; celui-ci devint comme un cadavre, si bien que beaucoup disaient : « Il est mort. » Mais Jésus s’empara de sa main, le releva, et il se tenait debout. Lorsque Jésus fut rentré à la maison, ses disciples le prirent à part et lui demandèrent : « Pourquoi, nous, n’avons-nous pas pu l’expulser ? » Jésus leur dit : « Cette engeance ne peut être chassée que par la prière et le jeûne. » Puis ils partirent en traversant la Galilée et Jésus ne voulait pas que ce miracle se sût. En effet, Il enseignait ses disciples et leur disait : « Le Fils de l’Homme sera livré aux mains des gens ; ils le mettront à mort et trois jours après avoir été mis à mort Il se relèvera. »

Один из народа сказал в ответ: Учитель! я привел к Тебе сына моего, одержимого духом немым: где ни схватывает его, повергает его на землю, и он испускает пену, и скрежещет зубами своими, и цепенеет. Говорил я ученикам Твоим, чтобы изгнали его, и они не могли. Отвечая ему, Иисус сказал: о, род неверный! доколе буду с вами? доколе буду терпеть вас? Приведите его ко Мне. И привели его к Нему. Как скоро бесноватый увидел Его, дух сотряс его; он упал на землю и валялся, испуская пену. И спросил Иисус отца его: как давно это сделалось с ним? Он сказал: с детства; 22и многократно дух бросал его и в огонь и в воду, чтобы погубить его; но, если что можешь, сжалься над нами и помоги нам. Иисус сказал ему: если сколько-нибудь можешь веровать, всё возможно верующему. И тотчас отец отрока воскликнул со слезами: верую, Господи! помоги моему неверию. Иисус, видя, что сбегается народ, запретил духу нечистому, сказав ему: дух немой и глухой! Я повелеваю тебе, выйди из него и впредь не входи в него. И, вскрикнув и сильно сотрясши его, вышел; и он сделался, как мертвый, так что многие говорили, что он умер. Но Иисус, взяв его за руку, поднял его; и он встал. И как вошел Иисус в дом, ученики Его спрашивали Его наедине: почему мы не могли изгнать его? И сказал им: сей род не может выйти иначе, как от молитвы и поста. Выйдя оттуда, проходили через Галилею; и Он не хотел, чтобы кто узнал. Ибо учил Своих учеников и говорил им, что Сын Человеческий предан будет в руки человеческие и убьют Его, и, по убиении, в третий день воскреснет.

 

Paroles des Pères

Selon la tradition, la Sainte Vierge fut consacrée au Dieu d’Israël à un très jeune âge. Alors qu’elle était rattachée au Sanctuaire du Temple, elle se donnait à la prière, et fut enseignée dans la Loi de Moïse et les Prophètes par les prêtres. Quand, par la providence de Dieu, elle lut le passage d’Isaïe qui dit : « Voici, une jeune fille concevra et enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (Is 7, 14), son cœur s’enflamma d’un unique désir, et tout son être devint une unique prière : « Ô Seigneur, Dieu de mes Pères, rends-moi digne de devenir la servante de la femme qui mettra au monde l’Emmanuel ». Et dans la ferveur de cette humble prière, qui accomplissait prophétiquement la future loi de son Fils, selon laquelle « quiconque s’abaissera sera élevé » (Mt 23, 12), l’Archange lui apparut et lui dit : « Je te salue, comblée de grâces, le Seigneur est avec toi : tu es bénie entre toutes les femmes » (Lc 1, 28), en d’autres termes, c’est comme s’il lui disait : « Non la servante, mais la Mère même de l’Emmanuel » – et il y a là une logique à cela. La Vierge était un trésor de pureté, et « la fille du Roi est toute gloire au-dedans » dit le Psalmiste (Ps 44, 14). La gloire intérieure et la beauté de la Mère de Dieu, pour lesquelles Dieu l’a glorifiée, étaient dans sa profonde humilité, comme elle l’exclame elle-même et confesse : « car Il a regardé l’humilité de Sa servante » (Lc 1, 48). Pourquoi l’humilité attire une telle grâce ? Car, selon l’enseignement de saint Silouane, l’humilité donne à l’amour tout l’espace, et Dieu est amour.

– Archimandrite Zacharias, L’élargissement du Cœur.

***

Chasse de ton âme le doute et n’hésite pas le moins du monde à demander quelque chose à Dieu, sans te dire : « Comment pourrais-je prier, comment pourrais-je être exaucé, après avoir tant offensé Dieu ? » Ne raisonne pas ainsi ; mais tourne-toi plutôt de tout ton cœur vers le Seigneur, et prie-le avec une pleine confiance, et tu connaîtras alors sa miséricorde ; tu verras que, loin de t’abandonner, il comblera la prière de ton âme. Car Dieu n’est pas comme les hommes qui gardent le souvenir du mal : chez lui, pas de ressentiment, mais une tendre compassion envers ses créatures.

Toi donc, purifie ton cœur de toutes les vanités de ce monde et de tout ce que je t’ai dit auparavant ; prie le Seigneur et tu obtiendras tout ; aucune de tes prières ne sera repoussée, si toutefois tu pries le Seigneur avec confiance. Par contre si tu doutes en ton cœur, tu n’obtiendras rien de tes prières ; car ceux qui doutent de Dieu sont des irrésolus et ils n’obtiennent rien de ce qu’ils demandent. Au contraire, ceux qui ont la foi demandent tout avec pleine confiance dans le Seigneur et ils sont exaucés car ils prient avec foi, sans incertitude. Quiconque doute, à moins de se convertir, sera bien difficilement sauvé. Purifie donc ton cœur de tout doute, revêts-toi de la foi, car elle est puissante ; aie confiance que Dieu exaucera toutes tes prières.

Et si un jour tu as demandé quelque chose au Seigneur et qu’il tarde à te l’accorder, ne sois pas ébranlé de ce que la prière de ton âme n’a pas été exaucée tout de suite : de toute façon, c’est en vue d’une épreuve ou à cause d’une faute que tu ignores, que tu tardes à être exaucé. Ne cesse donc pas de demander ce que ton âme souhaite et tu l’obtiendras.

Mais si en priant, tu tombes dans le découragement et le doute, n’accuse que toi et non Celui qui te donne. Vois ce doute : il est mauvais, insensé, et il déracine de la foi bien des gens, même des gens très fidèles et fermes. Car le doute est le fils du diable et il fait beaucoup de mal aux serviteurs de Dieu. Méprise donc le doute, triomphes-en en tout ; revêts-toi dans ce but d’une foi ferme et puissante. C’est la foi qui promet tout, elle réussit en tout ; le doute, qui n’a même pas confiance en lui-même, échoue en tout. Tu vois, dit-il, que la foi vient d’en haut, du Seigneur, et qu’elle a grande puissance ; le doute, lui, n’est qu’un esprit terrestre qui vient du diable ; il n’a aucune puissance. Sers donc la foi qui a la puissance, et éloigne-toi du doute qui n’en a pas, et tu vivras pour Dieu, et tous ceux qui pensent ainsi, vivront pour Dieu.

– Hermas, Le Pasteur, IIe siècle, SC53, p.183-185.

Text préparé par Olivier Goulais

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