Fête de tous les saints de tous les temps et de tous les lieux.

Fête de tous les saints de tous les temps et de tous les lieux.

Dimanche 23 juin 2019.

Début du carême des Apôtres le 24 juin.

 

Synaxaire de ce dimanche

Ce premier dimanche après la Pentecôte, nous célébrons la mémoire de tous les Saints qui ont vécu dans le monde entier. « De mon Seigneur et Dieu, je loue tous les amis, souhaitant d’être un jour dans leur grand nombre admis. » Nos Pères saints ont décrété de célébrer cette fête après la descente du Saint Esprit, afin de montrer que la sainteté atteste de la présence en nous de l’Esprit Saint.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Hébreux (11, 33-40 ; 12, 1-2)

Frères, c’est par la Foi que tous les saints conquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent l’accomplissement des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la violence du feu, échappèrent au tranchant du glaive, tirèrent force de leur faiblesse, montrèrent leur vaillance au combat, mirent en fuite des armées d’étrangers. Par la Foi, certains ont ressuscité pour des femmes leur enfant mort ; d’autres se sont laissé torturer, refusant leur délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection. D’autres encore ont subi la dérision, les coups de fouet, en plus des chaînes et de la prison. On les a lapidés, sciés, torturés, livrés par le glaive à la mort. Ou bien, ils durent aller çà et là, sous des toisons de chèvre ou des peaux de mouton, dénués, opprimés, maltraités. Eux que le monde n’était pas digne d’accueillir, ils ont erré dans les déserts et sur les monts, habitant les cavernes, les trous de la terre. Néanmoins, tous ceux-là, tous ces martyrs de la Foi, n’ont pas bénéficié de ce que Dieu avait promis : Il avait prévu pour nous un sort meilleur, afin qu’ils ne puissent pas sans nous parvenir à la perfection. Voilà donc pourquoi nous aussi, entourés que nous sommes d’une si grande foule de témoins, débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit, et d’abord du péché qui nous entrave ; alors, nous pourrons courir avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine de notre foi et qui la mène à son ultime perfection.

Kоторые верою побеждали царства, творили правду, получали обетования, заграждали уста львов, угашали силу огня, избегали острия меча, укреплялись от немощи, были крепки на войне, прогоняли полки чужих; жены получали умерших своих воскресшими; иные же замучены были, не приняв освобождения, дабы получить лучшее воскресение; другие испытали поругания и побои, а также узы и темницу, были побиваемы камнями, перепиливаемы, подвергаемы пытке, умирали от меча, скитались в милотях и козьих кожах, терпя недостатки, скорби, озлобления; те, которых весь мир не был достоин, скитались по пустыням и горам, по пещерам и ущельям земли. И все сии, свидетельствованные в вере, не получили обещанного, потому что Бог предусмотрел о нас нечто лучшее, дабы они не без нас достигли совершенства. Посему и мы, имея вокруг себя такое облако свидетелей, свергнем с себя всякое бремя и запинающий нас грех и с терпением будем проходить предлежащее нам поприще, взирая на начальника и совершителя веры Иисуса, Который, вместо предлежавшей Ему радости, претерпел крест, пренебрегши посрамление, и воссел одесную престола Божия.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (10, 32-33, 37-38 ; 19, 27-30)

En ce temps-là, le Seigneur dit : « Toute personne qui me reconnaîtra devant les gens, Je la reconnaîtrai devant mon Père qui est dans les cieux. Toute personne qui me reniera devant les gens, Je la renierai devant mon Père qui est dans les cieux. Qui aime son père ou sa mère plus qu’il ne m’aime n’est pas digne de moi ; qui aime son fils ou sa fille plus qu’il ne m’aime n’est pas digne de moi. Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. » Pierre répondit alors et dit au Seigneur : « Voici que nous avons tout laissé et que nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il pour nous ? » Jésus lui répondit : « En vérité, Je vous le dis, vous qui m’avez suivi, lors de la régénération de tout, lorsque le Fils de l’Homme trônera dans sa gloire, vous siégerez également sur douze trônes et jugerez les douze tribus d’Israël, et toute personne qui aura quitté maisons, frères ou sœurs, père ou mère, enfants ou champs à cause de mon Nom, recevra le centuple et héritera la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers et de derniers premiers. »

И так всякого, кто исповедает Меня пред людьми, того исповедаю и Я пред Отцем Моим Небесным; а кто отречется от Меня пред людьми, отрекусь от того и Я пред Отцем Моим Небесным. Кто любит отца или мать более, нежели Меня, не достоин Меня; и кто любит сына или дочь более, нежели Меня, не достоин Меня; и кто не берет креста своего и следует за Мною, тот не достоин Меня. Тогда Петр, отвечая, сказал Ему: вот, мы оставили всё и последовали за Тобою; что же будет нам? Иисус же сказал им: истинно говорю вам, что вы, последовавшие за Мною, – в пакибытии, когда сядет Сын Человеческий на престоле славы Своей, сядете и вы на двенадцати престолах судить двенадцать колен Израилевых. И всякий, кто оставит домы, или братьев, или сестер, или отца, или мать, или жену, или детей, или зéмли, ради имени Моего, получит во сто крат и наследует жизнь вечную. Многие же будут первые последними, и последние первыми.

 

Paroles des Pères

L’homme est un mystère. Nous portons en nous l’héritage des siècles, tout le bien vécu par les prophètes, les saints, les martyrs, les apôtres et principalement, par notre Seigneur Jésus Christ. Mais nous portons aussi le mal qui existe dans le monde depuis Adam jusqu’à aujourd’hui. […]

Le Seigneur disait à ses disciples : « Quand l’Esprit Saint viendra, il vous enseignera tout » (cf. Jn 14,26). C’est l’Esprit Saint qui nous enseigne tout. Il nous sanctifie. Il nous divinise. Quand nous avons l’Esprit de Dieu, nous devons incapable de tout péché, nous accédons à l’inaptitude au péché. Quand l’Esprit Saint est en nous, nous ne pouvons pas faire le mal. Nous ne pouvons pas nous fâcher, haïr, dire du mal, etc. Soyons pleins, soyons riches de la plénitude du Saint-Esprit. C’est en cela que réside la substance de la vie spirituelle. C’est cela l’art des arts. Ouvrons donc les bras et tombons dans les bras du Christ. Une fois le Christ venu, nous avons tout gagné. Le Christ changera tout en nous. Il apportera la joie, l’humilité, la prière, l’élévation. La grâce du Christ nous rénovera. Tournons-nous vers Lui avec ferveur, avec ardeur, avec dévouement, dans un amour passionné : le Christ nous donnera tout. […]

Notre religion est parfaite. Sa philosophie est profonde. Ce qui est simple est aussi ce qu’il y a de plus précieux. Dans le combat spirituel, c’est ainsi que vous devez lutter : en toute simplicité, en toute douceur, sans violence. L’âme se trouve sanctifiée et purifiée par l’étude des paroles des Pères, en retenant de mémoire les psaumes ainsi que des extraits des Vies des saints, par la pratique du chant liturgique, par la prière. […] Ne luttez pas pour chasser les ténèbres de la chambre de votre âme. Ouvrez un petit trou afin que la lumière y vienne, et les ténèbres partiront. Ne luttez pas contre elles ; transfigurez-les plutôt en force par le mépris du mal. Occupez-vous aux cantiques, aux canons, à l’adoration de Dieu, à l’amour divin. Tous les livres sacrés de notre Eglise, le Paraclitique, le Livres de Heures, le Psautier, les Ménées, contiennent de saintes paroles : des paroles d’amour pour notre Christ. Dès que vous vous consacrerez à cet effort avec ardeur, votre âme en sera sanctifiée d’une manière douce, secrète, sans que vous vous en rendiez compte. […]

Quant aux faiblesses, laissez-les là toutes. […] Ne dites pas non plus : « Mon Dieu, délivre-moi de cela » – de la colère par exemple, ou bien encore de l’affliction. Il n’est pas bon de prier à propos d’une passion précise, ni même d’y penser : il se passe quelque chose dans notre âme qui fait que nous nous en retrouvons plus embarrassés encore. […] Ne combattez pas la tentation d’une manière directe. N’implorez pas sa fuite. Ne dites pas : « Prends-la, mon Dieu ! » C’est alors que vous lui accordez de l’importance et que la tentation vous enserrera. Car, tout en disant : « Prends-la, mon Dieu ! », au fond c’est là que vous vous en souvenez et l’attirez davantage. La disposition à s’en débarrasser devra, bien entendu, exister ; mais elle sera vraiment très secrète et fort délicate, elle ne devra pas paraître. Elle agira dans le secret. Rappelez-vous ce que disent les Saintes Ecritures : « Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » (cf. Matthieu 6,3). Que toutes vos forces soient orientées vers l’amour de Dieu, vers son adoration, vers l’attachement à Lui. C’est de cette manière que la délivrance du mal et de vos faiblesses sera opérée secrètement, sans que vous vous en rendiez compte, sans effort pénible.

– Saint Porphyre (1906-1991), Vie et Paroles, « Sur le combat spirituel ».

Text préparé par Olivier Goulais

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