Homélie de Père André pour le 7e dimanche après Pentecôte (8 août 2021)

Dimanche 8 août 2021, 7e après la Pentecôte

Lectures du jour: Rom 15,1-7 et Mt 9,27-35

La lecture de l’Évangile de ce jour est extraite d’une série de guérisons racontées par Saint Matthieu juste après le sermon sur la montagne. Sont guéris deux aveugles, puis un possédé muet. Survenues après les enseignements du Sauveur, ces guérisons n’ont d’autre but que d’exprimer l’amour infini de Dieu pour sa créature: Dieu veut sauver l’homme intégralement, en son âme et en son corps. Et comme on le voit après les guérisons, ceux qui entourent le Christ sont émerveillés, mais les Pharisiens et autres incrédules ont une réaction hostile et violente: ils vont jusqu’à accuser le Sauveur d’être du côté des démons, ce qui est l’équivalent d’un blasphème, d’une négation de la divinité du Christ. Ailleurs, le Sauveur parle de cette négation comme d’un péché contre l’Esprit Saint et déclare que ce péché ne sera pas pardonné (Mt 12,31-32 et Lc 12,10).

Ces réactions nous montrent que face à Dieu nous ne pouvons avoir une attitude de demi-mesure ou de tiédeur: si quelqu’un ne se déclare pas franchement pour le Christ, et ne Le confesse pas comme Dieu dans tous les aspects de sa vie, il y a risque de se retrouver finalement du côté de Satan. Comme on l’a déjà vu lors d’autres expulsions de démons, le combat entre Dieu et Satan, son unique adversaire, concerne aussi chaque personne humaine, au cœur de laquelle se déroule aussi cette lutte.

Depuis plus de 2000 ans, la fin des temps est annoncée, le Royaume des cieux est proche (Mt 3,2 et 4,17,23). Attention donc, lors de nos moments difficiles, lesquels sont inévitables, à rester en tous points aux côtés du Christ, contre toute indifférence ou tiédeur, car cela pourrait nous conduire à une opposition à Lui, et le démon n’attend que cela, « cherchant qui dévorer (I P 5,8). Lors de nos moments difficiles, souvenons-nous du fait que le Christ, lors de sa prière dans le jardin de Gethsemani (Mt 26,38; Mc 14,35; Lc 22,42), juste avant d’être arrêté et livré, a supplié son Père d’éloigner cette coupe de la Croix, mais l’a librement acceptée: c’est ainsi que le Sauveur tout puissant a une fois pour toutes assumé et vaincu toutes nos épreuves. Plaçons-nous donc à chaque instant du côté du plus Fort, le Christ qui veut aussi notre victoire sur toute adversité, afin que nous puissions librement Le glorifier avec son Père éternel et son Esprit très saint, déjà dans ce monde par notre constance, et dans le siècle à venir.

Note sur l’Ecriture Sainte

D’après l’épître de ce jour, « tout ce qui a été écrit l’a été pour notre enseignement, afin que par la persévérance et la consolation des Écritures nous obtenions l’espérance (15,4). Il ne s’agit pas ici d’une simple consolation humaine, mais d’un secours qui vient du Dieu « de persévérance et de consolation », d’après la fin du passage (15,6). A travers la fréquentation des Écritures, de la Bible, c’est véritablement Dieu qui nous parle, nous visite et nous enseigne. Le résultat, toujours d’après la fin de cette lecture, est une glorification de Dieu, « unanime et d’une seule bouche ».

En lisant régulièrement la Bible, dans une démarche de foi, nous sommes placés en communion avec les autres pour cette glorification commune. En effet, l’interprétation du contenu de la Bile ne se fait pas d’une manière subjective ou individuelle, mais selon  la Tradition des Pères, c’est-à-dire ensemble. C’est dans l’Eglise, et à travers la liturgie, que nous pouvons comprendre l’Ecriture comme véritable Parole de Dieu, car la liturgie suit la Tradition des Pères et nous aide à comprendre le message laissé à nous par le Christ et sans cesse renouvelé, actualisé dans l’Eglise par l’Esprit Saint.