Homélie de Père André pour le Samedi de Lazare

Lectures : Hb XII,28-XIII,8 et Jn XI,1-45

En sa Toute-Puissance, puisqu’Il est Dieu, le Sauveur sait dès le départ ce qu’Il va accomplir. Déjà Il annonce à ses disciples qu’Il va réveiller Lazare. On sait que les disciples ne comprennent pas d’abord cette parole et l’Évangéliste Jean prend le soin de distinguer un sommeil annonçant une guérison corporelle du « sommeil de la mort », réputé sans retour puisque le Christ n’est pas encore ressuscité.

Sans relever ici d’autres détails de ce récit mouvementé, qui montrent aussi que comme Dieu, le Christ sait tout d’avance et est tout puissant même sur la mort, on voit que Jésus arrive au tombeau de Lazare, et là Il pleure. Ces larmes du Sauveur viennent certes du fait qu’en son humanité, Il a perdu un ami, car l’Évangile précise que Jésus aimait Lazare et ses sœurs. Mais ces larmes du Sauveur expriment en outre son amour infini non seulement pour Lazare, mais pour tout être humain sans exception. Le Christ pleure notre éloignement de Lui du fait de notre péché, éloignement qu’en S’incarnant Il est venu abolir. Par ces larmes, le Sauveur assume une fois pour toutes nos peines passées, présentes et futures, en particulier nos tristesses provenant de la séparation et de la mort. Ces larmes ne sont pas une faiblesse ni ne contredisent la Toute Puissance du Sauveur, mais celle-si se manifeste quand finalement, comme Dieu, le Christ déclare : « Otez la pierre », puis « Lazare, sors ! ».

En ressuscitant Lazare, le Sauveur donne aussi une leçon à Satan, son adversaire, qui se voit contraint par Dieu de laisser échapper l’un de ses prisonniers, mais quelques jours après, une fois mort sur la Croix, le Sauveur descendra en son âme au fond des enfers pour en arracher, cette fois, tous les prisonniers. Ainsi, cette ressuscitation de Lazare par le Christ Sauveur annonce que désormais la mort n’est plus sans retour, mais pour nous tous elle est transformée en un sommeil provisoire, dans l’attente de nous retrouver réunis pour bénéficier de la Résurrection, prendre part à la victoire du Sauveur sur toute forme de mort et de séparation, pour entrer dans son Royaume et glorifier sans cesse le Christ Vainqueur, ensemble avec son Père et son Saint-Esprit, maintenant et dans les siècles.