Homélie de Père André sur la Nativité de la Mère de Dieu

Nativité de la Mère de Dieu, 8/21 septembre

Les Évangiles se concentrent sur les événements de notre salut accomplis par le Christ, essentiellement sa mort sur la Croix et sa Résurrection du Tombeau. Mais le Sauveur a voulu associer étroitement la nature humaine à cette œuvre de salut, car pour être sauvé par Dieu, l’être humain doit le vouloir. Les textes des Évangiles contiennent peu d’informations sur la Mère de Dieu, mais très tôt dans l’histoire ancienne de l’Église des traditions ont circulé sur sa vie à elle, notamment celle qui rapporte sa Nativité de parents stériles. Cette naissance n’est pas surnaturelle, elle est semblable à celle des autres personnes humaines, mais elle est miraculeuse au sens où elle était inattendue, elle est une bénédiction pour ses parents Joachim et Anne, à une époque où ne pas avoir d’enfants était considéré comme une malédiction. Mais on sait que ce n’est plus le cas aujourd’hui, depuis l’Avènement du Christ.

L’Église a donc choisi de célébrer non seulement la Nativité du Christ, mais aussi celle de sa Sainte Mère ; les textes du jour, surtout les hymnes, mettent l’événement en relation avec notre salut promis, rendu possible par cette venue au monde de Marie, future Mère de Dieu. C’est une bénédiction pour ses parents, comme toutes les naissances, mais ici bien au-delà de ce qu’ils pouvaient attendre.

L’Église enseigne aussi que la Mère de Dieu n’a commis aucune faute personnelle, c’est pourquoi les textes de la fête soulignent sa pureté. Il s’agit d’un mystère que les Pères ont jugé bon de ne pas scruter davantage, mais cela montre que les péchés commis par d’autres êtres humains ne leur sont pas naturels, ni une fatalité irrémédiable : le péché est un acte contraire à notre nature.

Par sa venue au monde, la Mère de Dieu prépare la venue du Christ qui va effacer toute malédiction, et cette naissance ouvre la possibilité du salut qui sera réalisé par l’Incarnation. En permettant à Joachim et Anne de mettre Marie au monde, on dit que Dieu Se prépare un trône sur terre : Dieu qui siège sur les puissances angéliques va prendre place dans le sein d’une Mère et Vierge, et elle devient ainsi sur terre le trône du Roi et Dieu incarné.

Dans les hymnes de cette fête, la Mère de Dieu est aussi appelée fréquemment « nouricière de notre vie » : elle va mettre au monde un Fils qui est Dieu, elle va Le nourrrir, comme Nouveau-né, ce que font toutes les mères, mais ici, la Toute Sainte nourrit le Sauveur qui en S’incarnant va Se donner en nourriture, par l’Eucharistie qui a pour but de nourrir l’humanité entière, de permettre à tous les humains d’être unis à Dieu. Tout ce plan de salut de Dieu est soigneusement préparé par la venue au monde de Marie qui va accepter de devenir la Servante du Sauveur.

Par cette fête, notre prière à la Toute-Sainte nous permet de lui demander de nous délivrer aussi de tout péché, car elle prie sans cesse son Fils. Quiconque demande à la Mère de Dieu ses prières et son secours peut, par un repentir sincère, revenir vers Dieu, car Dieu le veut, et ce retour à Dieu est marqué par des étapes essentielles comme la Nativité de la Mère de Dieu célébrée en ce jour. En S’incarnant, Dieu a en effet accordé à toute personne humaine qui l’accepte la vocation d’être uni à Lui pour Le louer sans cesse, par les prières de sa Sainte Mère, comme Fils de Dieu, et Dieu, ensemble avec son Père éternel et son Esprit Saint, bon et donateur de vie, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.