Transfiguration
En ce jour de fête, que ce soit le 6 août ou 13 jours plus tard selon les calendriers suivis, le Christ prend avec Lui trois disciples, et le récit nous apprend que tandis que le Sauveur prie sur la montagne, son aspect extérieur change, littéralement se métamorphose, et une Lumière éblouit les témoins, au point qu’ils en tombent à la renverse.
Mais en Dieu il ne peut y avoir de changement : le Christ en S’incarnant, en assumant la nature humaine, a momentanément occulté sa divinité, sinon aucune personne humaine n’aurait pu Le regarder durant sa vie terrestre. Tandis qu’Il priait, Il est apparu aux yeux des trois apôtres tel qu’Il est réellement de toute éternité, non pour leur faire peur, mais pour les préparer, et nous aussi à leur suite, à participer à cette vision, car la vision de Dieu est aussi participation à Lui, et c’est la vocation conférée non aux seuls trois apôtres présents, mais à travers eux, à toute l’humanité.
Les textes des Pères, et aussi les hymnes liturgiques, qui expriment l’expérience de l’Église, parlent de la Lumière du Christ transfiguré comme d’une Lumière inaccessible, ou plus forte que le soleil. C’est une manière d’exprimer le fait que cette Lumière est une propriété divine, qui ne saurait s’identifier ni à une lumière créée, ni à l’image d’une illumination d’ordre intellectuel, ou connaissance cérébrale. A la différence des connaissances que nous pouvons acquérir par exemple dans les sciences ou les éléments du monde, la connaissance de Dieu est avant tout affaire d’expérience, et on ne peut parler de Dieu sans avoir une certaine vie de prière, si minime soit-elle.
Regarder l’icône de la Transfiguration, qui d’ailleurs reproduit fidèlement les récits des Évangiles, c’est déjà être inclus dans le mystère de notre propre transfiguration par le Christ, car telle est la gloire que peu à peu, en nous y préparant, notre Sauveur plein d’amour pour le genre humain, veut nous communiquer, c’est notre participation à sa Gloire.
Bonne fête, bonne Transfiguration à tous !