Message de Père André pour la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, 14 ou 27 septembre

Cette fête de la Croix fait suite immédiatement à celle du 13 septembre, toujours présente dans nos livres liturgiques, mais qui autrefois (à Jérusalem au 4e s.) avait une beaucoup plus grande importance. Cette fête est celle de la Dédicace de l’église de la Résurrection (le Saint Sépulcre), très solennelle et où les textes insistent sur la fondation de l’Église sur cette terre, suite à la Résurrection du Sauveur, et aussi sur la communion, ou unité, qui règne entre l’Église invisible, au ciel, et nos assemblées dans les lieux de culte, où nous sommes appelés, toutes et tous ensemble, à rejoindre au cours de nos célébrations le culte incessant dans le ciel.

Le lendemain de la Dédicace, le 14 septembre, c’est donc l’Exaltation de la Croix, car c’est par la Croix que nous participons à la Résurrection. La Vraie Croix a été découverte à Jérusalem au début du 4e s. par l’impératrice de Constantinople Sainte Hélène, la mère de Saint Constantin, et aussitôt montrée par l’évêque de Jérusalem à l’assemblée réunie dans l’église. C’est l’événement qui est représenté sur l’icône de la fête. Depuis cette découverte, chaque année la Croix est ainsi élevée, exaltée pour être montrée comme le signe de la victoire sur le péché par le Christ ressuscité, et le signe aussi de notre propre victoire. Si cette victoire a été vécue dans la chrétienté comme celle d’un empire humain, l’important aujourd’hui est que cette victoire sur le péché continue à s’actualiser dans le cœur et dans la vie de nos communautés et de toute personne chrétienne.

Le patriarche de Jérusalem Sophrone (à la fin du 6e s.) explique dans ses homélies sur les fêtes de la Dédicace et de la Croix que c’est cette Exaltation qui a pris le dessus sur la fête de la Dédicace, mais à laquelle elle reste étroitement liée.

Ce temps de fête, qui dure plusieurs jours, est pour nous l’occasion de prendre conscience de l’importance de la victoire du Christ dans nos cœurs, car chacun de nos efforts vers Dieu, par la prière et par le renoncement, nous fait participer à la Croix du Christ, et l’unique Sacrifice du Sauveur nous fait prendre une part de plus en plus active à sa Résurrection. Plus cette victoire, grâce à notre renoncement soutenu, s’actualisera dans le cœur de chacune et chacun d’entre nous, plus également ce sera une victoire de l’Église comme communauté, et cette victoire tôt ou tard se manifestera aussi à l’extérieur, si nous augmentons et gardons en nous cette certitude, cette foi dans l’avènement du Royaume de Dieu qui contre toute apparence est à l’œuvre dans le monde jusqu’à la fin des temps.