Message de Père André sur les solennités du 26 octobre

Dans le calendrier grégorien, en ce lundi 26 octobre, l’Église célèbre la mémoire du Grand Martyr Dimitri le Myroblite, persécuté à Thessalonique au 4e siècle. C’est un saint très vénéré en de nombreuses régions de la chrétienté, probablement en raison de son ancienneté, mais surtout parce que depuis son départ de ce monde, il a continué à se manifester par de nombreux miracles attribués à son intercession envers ceux qui lui demandent ses prières. La vie des saints ne s’arrête pas lorsqu’ils quittent ce monde, mais se poursuit dans l’au-delà par leur prière incessante.

Ce même jour est aussi commémoré un séisme survenu à Constantinople en 740. Les livres liturgiques ont fait de cette solennité une occasion pour les membres de l’Église de prendre conscience de la miséricorde que Dieu accorde aux croyants dans les épreuves. Cette miséricorde n’est pas le tremblement de terre lui-même, mais les chrétiens de l’époque l’ont interprété comme une colère de Dieu envers nos péchés. Ainsi, ceux qui ont survécu prient pour que la terre ne tremble pas à nouveau, de peur d’être emportés avant d’avoir eu le temps de se repentir (cf. Lc 13,3 et 5) ; ils remercient le Seigneur de leur avoir permis de survivre, car le prolongement ainsi accordé à leur vie terrestre est en vue du repentir. Ce genre de prière peut s’appliquer non seulement à un séisme, qui concerne toute une population, mais à toute sorte d’épreuve personnelle ou collective, dont l’Église demande que ses membres soient préservés.
Depuis 2000 ans, les chrétiens subissent des épreuves de toutes sortes, et celle d’un séisme est imprévisible, même aujourd’hui avec les moyens scientifiques à notre disposition. Les survivants ont décrit les séismes, fréquents dans les régions de Constantinople et de la Syrie, comme si c’était la fin des temps : tout se dérobe, très peu de bâtiments sont préservés et même des églises sont détruites.

Malgré cela, les textes liturgiques du jour rendent grâces à Dieu pour n’avoir pas anéanti les êtres humains, pour leur accorder ce répit et leur laisser le temps de se convertir et se préparer, au moment que Dieu choisit pour chaque personne, à entrer dans le Royaume préparé et anticipé dans l’Église. Notre participation aux célébrations liturgiques, et  notre connaissance des textes proposés pour les différentes fêtes, nous aident à prendre conscience du fait que quel que soit notre âge, nos jours sur cette terre sont limités, et le temps qui nous reste nous est donné, quelles que soient les épreuves, pour nous rapprocher de Dieu autant que nous le voulons et pouvons.

Si Dieu le veut, nous célébrerons cette commémoration dans 13 jours, en occurrence avec le 2e dimanche de novembre, ce sera une occasion pour nous de revenir sur ces questions. D’ici là bonne fête, bon repentir, pour un heureux cheminement vers le Royaume.