Note de Père André sur la Théophanie

Note sur la Théophanie

En ce 6 janvier, beaucoup de chrétiens, y compris orthodoxes, célèbrent la Théophanie de notre Seigneur Jésus-Christ. Comme cette grande fête n’est pas marquée dans notre Paroisse par une célébration, voici une courte notice sur le sens très riche de cette solennité. Les récits évangéliques du jour décrivent la descente du Christ Sauveur dans le fleuve Jourdain pour y être baptisé par Jean le Précurseur (v. p. ex. Mc 1,9-11). Parmi d’autres enseignements, l’une des caractéristiques de l’événement est qu’il s’agit de la première manifestation de la Sainte Trinité. Comme le souligne le tropaire du jour, plusieurs fois répété lors des célébrations, et reprenant les éléments des récits évangéliques, on entend la voix de Dieu le Père et on voit l’Esprit Saint, manifesté ici sous l’apparence d’une colombe. Le Christ n’agit pas seul pour sauver l’être humain, mais Il est toujours accompagné des deux autres Personnes de la Trinité. De toute éternité le Fils de Dieu est en communion parfaite avec Dieu le Père, et avec l’Esprit. L’événement de sa descente au Jourdain ne change rien pour le Christ, mais ainsi se manifeste quelque chose des relations qui existent, de toute éternité, entre les trois Personnes divines.

Une autre caractéristique est le sens nouveau donné au baptême : auparavant, une pratique rituelle juive consistait à venir auprès de Saint Jean le Précurseur pour un bain purificateur, mais le Christ, bien que sans péché et n’ayant pas besoin d’être purifié de quoi que ce soit, en sa perfection divine, vient dans les eaux pour y combattre les péchés déposés là par les hommes. Ce faisant, le Christ inaugure ce qui sera le baptême chrétien, sacrement par lequel est proposée à l’être humain bien plus que la rémission des péchés ; c’est une recréation, l’entrée dans l’Église et l’incorporation au Christ.

Enfin, cette descente du Christ dans les eaux a aussi pour conséquence la sanctification de toute eau, et à partir de là celle de toute la création inanimée qui entoure l’homme. La bénédiction des lieux et des objets avec l’eau ainsi sanctifiée par le Christ permet à l’homme d’utiliser la création en l’offrant à son Créateur et en en faisant un instrument non plus du péché, mais du cheminement de tout être humain vers le Royaume de Dieu qui n’aura pas de fin.