Message pour Dimanche avant Théophanie, 2 janvier 2022
Lectures: 2 Tim 4,5-8; Mc 1,1-8
En cette période entre Noël et Théophanie, les lectures choisies pour les samedis et dimanches avant et après ces deux fêtes sont choisies en relation avec les événements célébrés. Ces lectures interrompent le cycle des passages déterminés par rapport aux fêtes de Pentecôte ou de la Croix (14/27 septembre). Ce cycle reprendra avant le début de la préparation au prochain grand Carême.
Les fêtes de Noël et de Théophanie célèbrent l’une la Nativité du Sauveur, et l’autre son Baptême dans le Jourdain; elles ont en commun la Manifestation du Sauveur dans le monde et leur origine provient de deux traditions locales différentes, et intégrées maintenant (depuis la fin du 4e siècle) dans notre unique calendrier liturgique. La Manifestation du Sauveur, que ce soit à Bethléem ou au Jourdain, est un événement si riche que chacune de ces deux fêtes en éclaire des aspects particuliers, sans prétendre épuiser le sens du grand Mystère de l’Incarnation.
L’Evangile de ce Dimanche avant Théophanie décrit le baptême que pratiquait Saint Jean le Précurseur dans le Jourdain avant la venue du Christ. Le récit montre que ce baptême se faisait pour la rémission des péchés, comme une sorte de bain rituel. Mais le Précurseur, dans sa prédication, annonce: « Repentez-vous », pour éviter que le baptême ne soit pratiqué superficiellement, sans un réel désir de transformation intérieure, qui est le repentir, une conversion vers Dieu, c’est-à-dire plus qu’un simple regret des fautes commises.
Le Précurseur annonce la venue du Christ, plus fort que lui. L’image de la courroie des sandales du Christ, que Jean se déclare incapable de délier, est interprétée par les Pères (notamment St Ephrem au 3e s.) comme exprimant le mystère inépuisable de l’union, en la Personne du Christ, des deux natures, divine et humaine.
Ce baptême donné par Jean utilise de l’eau, mais Jean annonce le sacrement du Baptême que le Christ va prochainement inaugurer par sa propre descente dans le Jourdain, un baptême dans l’Esprit Saint. La célébration de la fête de la Théophanie insistera, parmi d’autres richesses doctrinales, sur le baptême du Christ par Jean comme inaugurant le sacrement du Baptême qui permettra aux chrétiens une fois repentis de renaître avec le Christ et commencer leur vie en Lui, pour cheminer vers la Résurrection personnelle, un processus déjà à l’oeuvre dans le coeur de chaque personne chrétienne et qui s’accomplira à la fin des temps, moment où nous ressusciterons tous avec le Christ.
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Homélie de Père André concernant le 1er janvier 2022
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Message pour Samedi 1er janvier 2022
Lectures du jour: Col 2,8-12; Lc 2,20-21,40-52; pour St Basile: Hb 7,26-8,2; Lc 6,17-23; Samedi après Nativité: I Tim 6,11-16; Mt 12,15-21.
Ce jour, 1er janvier, est consacré à la mémoire de Saint Basile le Grand, évêque de Césarée en Cappadoce (+ 379), parmi les plus célèbres des Pères de l’Eglise. Ce jour-là, il est prescrit de célébrer la Divine Liturgie qui porte son nom. La Divine Liturgie de Saint Basile est utilisée moins fréquemment dans l’année que celle attribuée à Saint Jean Chrysostome.
Etant donné son grand rayonnement spirituel et pastoral, la mémoire de Saint Basile a été introduite très rapidement après son départ de ce monde. La place de certaines hymnes liturgiques dédiées à Saint Basile montre que l’autre fête, la commémoration de la Circoncision du Seigneur 8 jours après Noël, est d’introduction plus récente (en tout cas avant le 10e siècle), vraisemblablement en raison d’une prise de conscience progressive par l’Eglise de la chronologie des événements de la vie terrestre du Sauveur. Cette fête de la Circoncision du Seigneur est d’abord un témoignage de son extrême humilité, car le Christ accepte l’Incarnation et observe la Loi jusque dans ses moindres détails, alors que comme Dieu Il n’en a aucunement besoin. La Circoncision est aussi un témoignage de la réalité de l’Incarnation, qui n’est en aucun cas un artifice ni une apparence, car Dieu a véritablement assumé un corps semblable à celui de tous les humains, hormis le péché (selon Hb 4,15). Les lectures et les hymnes du jour concernant la Circoncision montrent l’abolition de cette pratique en son aspect charnel, au profit de ce que le saint Apôtre Paul souligne dans l’Epître du jour: il met en relation notre circoncision intérieure « non faite de main d’homme », par le baptême, avec cette Circoncision du Christ (Col 2,11-12; Jér 4,4). Le geste physique de la Loi juive trouve ainsi son accomplissement dans le renoncement, en chaque personne chrétienne baptisée, à tout ce qui nous retient encore loin de Dieu, un combat que par son acceptation de la Loi le Christ a assumé. La circoncision le 8e jour est aussi le moment où dans la tradition juive chaque personne reçoit son nom. La tradition chrétienne a gardé cette pratique par une prière appropriée prononcée à partir du 8e jour après sa naissance. Dans la tradition biblique, non abolie par le Christ, le nom est une réalité irréductible, car un nom contient en lui toute la vocation de la personne. En particulier, le Christ reçoit en ce 8e jour son Nom de Jésus, qui signifie Sauveur, car la vocation de Jésus est de sauver l’humanité (Lc 2,21; Lc 1,31 et Mt 1,21). Donner son nom à une personne, c’est la reconnaître en sa vocation spécifique, et invoquer le Saint Nom de Jésus, notamment lors de notre prière, c’est Lui demander de manifester en nous sa puissance salvatrice. Le fait de prononcer avec foi le Nom de Jésus actualise ainsi en nous toute son oeuvre de salut, sa mort et sa Résurrection, promise à chacune et chacun de nous. La Circoncision du Sauveur le 8e jour après sa Naissance témoigne aussi d’un renouvellement de notre conception du temps. Même si le début de l’année civile a été placé au 1er janvier à une époque relativement récente, sans aucune trace dans les textes liturgiques, il n’en reste pas moins que par sa venue en ce monde, le Sauveur a introduit un temps nouveau, celui du salut, un temps qui au lieu de s’écouler en pure perte peut être mis à profit pour constituer, grâce aux fêtes liturgiques, une progression vers notre salut. En particulier, la Nativité est placée au moment où les nuits sont les plus longues et où les jours recommencent à augmenter, comme image de la Lumière du Christ qui grandit dans le coeur de chaque personne. C’est l’occasion de souhaiter à toutes et tous un temps béni, renouvelé et ouvert, inauguré par la Résurrection et orienté depuis lors vers le Royaume à venir.
Message de Père André pour la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, 14 ou 27 septembreCette fête de la Croix fait suite immédiatement à celle du 13 septembre, toujours présente dans nos livres liturgiques, mais qui autrefois (à Jérusalem au 4e s.) avait une beaucoup plus grande importance. Cette fête est celle de la Dédicace de l’église de la Résurrection (le Saint Sépulcre), très solennelle et où les textes insistent sur la fondation de l’Église sur cette terre, suite à la Résurrection du Sauveur, et aussi sur la communion, ou unité, qui règne entre l’Église invisible, au ciel, et nos assemblées dans les lieux de culte, où nous sommes appelés, toutes et tous ensemble, à rejoindre au cours de nos célébrations le culte incessant dans le ciel. Message de Père André concernant la Nativité de la Mère de Dieu (8 septembre)Fête de la Nativité de la Mère de Dieu, 8 (ou 21) septembre Les lectures bibliques et les hymnes chantées dans les célébrations de cette grande fête sont spécialement choisies ou composées pour honorer la Toute Sainte qui vient au monde, et qui va devenir la Mère de Dieu. C’est l’événement qui va rendre possible le salut de l’humanité, et Dieu l’a préparé depuis les origines, d’abord en Se révélant à certaines personnes dans l’Ancien Testament, puis en mettant à part Abraham et sa famille, dont Dieu fait le fondateur d’un peuple, pour lui donner comme vocation, le moment venu, d’accueillir le Christ. Tout au long de cette histoire du peuple d’Israël, Dieu continue à Se révéler. Au sein de ce peuple, Dieu a choisi une famille, celle de Joachim et Anne, un couple déjà âgé et stérile, mais de qui Dieu fait naître aujourd’hui la Toute Sainte, future Mère de Dieu. A cette époque, la stérilité était considérée comme une malédiction, et cette Naissance est une victoire miraculeuse sur la stérilité, une abolition de cette malédiction, remplacée par une bénédiction, celle d’avoir enfin un enfant. Mais cette bénédiction effaçant une malédiction, ce qui est déjà miraculeux, est l’image d’une autre bénédiction, proposée non plus à une famille ni à un peuple, mais à l’humanité entière. Homélie de Père André pour le 7e dimanche après Pentecôte (8 août 2021)Dimanche 8 août 2021, 7e après la Pentecôte Lectures du jour: Rom 15,1-7 et Mt 9,27-35 La lecture de l’Évangile de ce jour est extraite d’une série de guérisons racontées par Saint Matthieu juste après le sermon sur la montagne. Sont guéris deux aveugles, puis un possédé muet. Survenues après les enseignements du Sauveur, ces guérisons n’ont d’autre but que d’exprimer l’amour infini de Dieu pour sa créature: Dieu veut sauver l’homme intégralement, en son âme et en son corps. Et comme on le voit après les guérisons, ceux qui entourent le Christ sont émerveillés, mais les Pharisiens et autres incrédules ont une réaction hostile et violente: ils vont jusqu’à accuser le Sauveur d’être du côté des démons, ce qui est l’équivalent d’un blasphème, d’une négation de la divinité du Christ. Ailleurs, le Sauveur parle de cette négation comme d’un péché contre l’Esprit Saint et déclare que ce péché ne sera pas pardonné (Mt 12,31-32 et Lc 12,10). Homélie de Père André sur l’épisode des possédés de Gadara 5e dimanche après la PentecôteL’épisode des possédés de Gadara 5e dimanche après la Pentecôte Lectures du jour: Rom 10,1-10 et Mt 8,28-34;9,1. La lecture évangélique de ce jour nous présente deux hommes que les démons tenaient en leur possession; contre elle l’homme ne peut rien par lui-même. Mais le Christ S’est incarné pour délivrer l’être humain de l’emprise de Satan et de ses mauvais anges. Il vient guérir ces deux possédés et montre ainsi que comme Créateur de toutes choses, Il est plus fort que les démons les plus tenaces. Message de Père André pour le 4e dimanche après Pentecôte (les soucis du monde)Chers amis, Pour rappel, ce dimanche 11 juillet la Divine Liturgie ne sera pas célébrée à Saint-Nicolas à Toulouse, mais l’église sera ouverte. Les lectures de ce dimanche : http://toulouse-orthodoxe. Message de Père André : Lectures du jour: Rom 5,1-10; Mt 6,22-33. La lecture de ce dimanche nous présente une série d’enseignements du Sauveur, tirés du Sermon sur la montagne. Le Christ nous invite à écarter les soucis ou préoccupations qui nous entourent, pour diriger notre vie vers le Royaume ici annoncé. Le Seigneur mettra en place le Royaume et l’inaugurera réellement par la Croix et la Résurrection. Le lien entre les diverses paroles du Sauveur que nous avons ici pourrait être que pour orienter véritablement notre vie vers le Royaume de Dieu, notre vue intérieure doit être purifiée. Selon Saint Jean Chrysostome, dans son homélie commentant ce passage, le Sauveur utilise l’exemple physique de l’oeil qui dirige notre corps et nos mouvements, pour nous montrer que notre âme, si elle accepte une purification de tout mauvais désir, orientera telle une lampe ou une lumière, toute notre personne vers Dieu et son Royaume. Message à l’occasion de la fête des Saints Premiers Apôtres Pierre et Paul, 29 juin 2021Message à l’occasion de la fête des Saints Premiers Apôtres Pierre et Paul, 29 juin 2021 Lectures du jour : II Cor 11,21-12,9 et Mt 16,13-19 Qu’elle soit célébrée aujourd’hui ou dans 13 jours, selon les usages des uns ou des autres, en ce jour de fête les lectures de l’Épître et de l’Évangile nous apportent un éclairage sur les vocations des deux premiers Apôtres. Ces deux vocations sont extérieurement différentes et celle de S. Paul plus spectaculaire, mais elles sont aussi très proches l’une de l’autre, car dans les deux cas c’est Dieu qui Se révèle, d’une manière toujours particulière à chaque personne humaine, ce qui naturellement nous concerne aussi. Cette révélation de Dieu à chacune et chacun de nous correspond à une attente profondément ancrée dans le cœur de l’être humain, puisqu’il est créé à l’image de Dieu (selon Gen 1,27). Message de Père André pour le Dimanche de tous les SaintsAttention : pas de célébration de la Divine Liturgie ce dimanche, mais l’église sera ouverte. « Ce qui est saint aux saints » : voilà ce que proclame le célébrant en élevant le précieux Corps du Christ, juste avant la fraction et la distribution aux communiants, et l’assemblée répond : « Un seul est saint… », le Christ. Notre communion eucharistique à son précieux Corps et à son précieux Sang nous rend précisément participants à l’unique Sainteté de Dieu. Comme l’enseigne Saint Nicolas Cabasilas (14e s.) dans son Explication de la Divine Liturgie (ch. 36), la participation à l’Eucharistie n’est pas réservée aux seules personnes ayant déjà atteint la perfection, mais à quiconque, bien que pécheur, a au moins ce désir de conversion, et de recherche de la perfection. Message de Père André pour le samedi 19 juin 2021Samedi 19 mai 2021: veille de Pentecôte et commémoration des défunts. En ce jour s’achève la lecture continue des Actes des Apôtres, dont on lit le dernier chapitre, avec l’arrivée et le séjour de Saint Paul à Rome. L’Évangile du jour est la finale de celui de S. Jean, dernière apparition du Ressuscité aux Apôtres et leurs entretiens, car la lecture du 4e Évangile se termine également ce jour-là. |
