Dimanche 26 janvier 2020

Dimanche 26 janvier 2020.

(13 janvier dans l’ancien calendrier.)

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (4, 7-13) :

Frères, à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. C’est pourquoi il est dit : Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes. Or, que signifie : Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ.

Каждому же из нас дана благодать по мере дара Христова. Посему и сказано: восшед на высоту, пленил плен и дал дары человекам. А « восшел » что́ означает, как не то, что Он и нисходил прежде в преисподние места земли? Нисшедший, Он же есть и восшедший превыше всех небес, дабы наполнить все. И Он поставил одних Апостолами, других пророками, иных Евангелистами, иных пастырями и учителями, к совершению святых, на дело служения, для созидания Тела Христова, доколе все придем в единство веры и познания Сына Божия, в мужа совершенного, в меру полного возраста Христова.

Lecture de l’Évangile selon saint Marc (5, 24-34)

En ce temps-là, une grand foule suivait Jésus et le pressait. Or, il y avait une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans.  Elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, elle avait dépensé tout ce qu’elle possédait, et elle n’avait éprouvé aucun soulagement, au contraire son état avait plutôt empiré. Ayant appris ce qu’on disait de Jésus, elle vint par derrière dans la foule, et toucha son vêtement. Car elle se disait : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » Au même instant la perte de sang s’arrêta, et elle sentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Jésus connut aussitôt en lui-même qu’une force était sortie de lui ; et, se retournant au milieu de la foule, il dit : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui dirent : « Tu vois la foule qui te presse, et tu dis : Qui m’a touché ? » Mais lui regardait autour de lui, pour voir celle qui avait fait cela. La femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui s’était passé en elle, vint se jeter à ses pieds, et lui dit toute la vérité. Mais Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix, et sois guérie de ton mal. »

Иисус пошел с ним. За Ним следовало множество народа, и теснили Его. Одна женщина, которая страдала кровотечением двенадцать лет, много потерпела от многих врачей, истощила все, что было у ней, и не получила никакой пользы, но пришла еще в худшее состояние, – услышав об Иисусе, подошла сзади в народе и прикоснулась к одежде Его, ибо говорила: если хотя к одежде Его прикоснусь, то выздоровею. И тотчас иссяк у ней источник крови, и она ощутила в теле, что исцелена от болезни. В то же время Иисус, почувствовав Сам в Себе, что вышла из Него сила, обратился в народе и сказал: кто прикоснулся к Моей одежде? Ученики сказали Ему: Ты видишь, что народ теснит Тебя, и говоришь: кто прикоснулся ко Мне? Но Он смотрел вокруг, чтобы видеть ту, которая сделала это. Женщина в страхе и трепете, зная, что с нею произошло, подошла, пала пред Ним и сказала Ему всю истину. Он же сказал ей: дщерь! вера твоя спасла тебя; иди в мире и будь здорова от болезни твоей.

Paroles des Pères

Cette femme avait une grande foi car elle espérait être guérie du seul vêtement du Seigneur : pour cela, elle reçut la guérison. Vous devez comprendre que ces choses se rapportent à la nature humaine. Car de la nature humaine coulait le péché qui tuait l’âme en la vidant de sa vie, le sang de l’âme. Notre nature ne pouvait pas recevoir la guérison de nombreux docteurs, c’est-à-dire ni des sages de ce monde, ni même de la Loi et des Prophètes. Mais elle n’a pu être guérie seulement qu’en touchant le vêtement du Christ, c’est-à-dire Sa chair. Car celui qui touche les vêtements du Christ est celui qui croit que le Verbe s’est fait chair. […] La Sainte Tradition nous enseigne que le nom de cette femme, qui a souffert d’un problème de sang, est Veronique. L’Église célèbre sa mémoire le 12 juillet.

– Saint Théophilacte de Bulgarie, Commentaire sur l’Évangile de Marc.

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Je me tiens devant les portes de ton sanctuaire et les pensées qui me combattent ne me quittent pas. Mais ô Christ, notre Dieu, toi qui as justifié le publicain, qui as pris en pitié la Chananéenne et qui as ouvert au larron les portes du paradis, ouvre-moi les entrailles de ton amour des hommes et tandis que je m’approche de toi et que je te touche, accueille-moi comme la pécheresse et l’hémorroïsse ; l’une, ayant touché le bord de ton vêtement, reçut immédiatement la guérison, et l’autre, ayant saisi tes pieds sacrés, obtint la rémission de ses péchés. Et moi, misérable, j’ose recevoir ton Corps tout entier ! Ne me consume pas mais accueille-moi comme ces deux femmes, illumine les sens de mon âme et brûle la souillure de mes péchés, par les prières de celle qui t’a enfanté sans semence et des Puissances célestes, car tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.

– Prière de saint Jean Damascène, extraite de l’Office de la Sainte Communion.

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Il est manifeste que chacun des commandements guérit calmement dans l’âme toute passion. Celui qui guérit et celui qui est guéri sentent cette énergie, à la ressemblance de l’hémorroïsse.

– Saint Isaac le Syrien, Discours Ascétiques, Quatrième Lettre, §34 p. 578.

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– Comment s’aperçoit-on que l’âme commence à être purifiée ?

– On s’en aperçoit vite. Le prêtre Hésychius utilise une belle image : lorsque les nourritures vénéneuses qui ont pénétré dans l’estomac et qui causent troubles et douleurs sont chassées par l’absorption d’un remède, l’estomac ressent repos et soulagement ; il en est de même pour la vie spirituelle. Lorsque l’homme accueille de mauvaises pensées et qu’il ressent leur amertume et leur gravité, « il les vomit facilement et les rejette complètement » par la prière de Jésus, et il ressent donc bien la purification. Celui qui prie ressent également la purification à ceci : aussitôt cessent de saigner les blessures intérieures causées par les passions. Dans l’évangile selon saint Luc, nous lisons, au sujet de la femme hémorroïsse : « S’approchant de lui par-derrière, elle toucha la frange de son manteau, et aussitôt le flux de sang s’arrêta » (8,44). Quand on s’approche du Christ, de Jésus, aussitôt on est guéri « et le flux de sang s’arrête », c’est-à-dire que le sang des passions cesse de couler. Je veux dire que nous ne sommes plus scandalisés par les images, les circonstances, les visages qui, auparavant, nous scandalisaient. Ceci signifie que lorsque certaines personnes et affaires nous troublent, il est manifeste que nous sommes blessés par les attaques du Diable. C’est en nous que se trouve le scandale. Après la purification et à l’aide de la prière, nous voyons tous et toutes comme des créatures de Dieu. En particulier nous voyons les visages comme des images du Dieu débordant d’amour.

– Mgr Hiérothée (Vlachos) de Nafpaktos, Entretiens avec un ermite de la sainte Montagne sur la prière du cœur.

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Dieu, pour moi Tu as pris ma forme, Tu as fait des miracles. Tu as guéri les lépreux, Tu as délié les paralytiques. Tu as arrêté quand elle toucha ton vêtement, Sauveur, le flux de celle qui perdait son sang.

Imite l’Hémorroïsse, mon âme misérable, accours, retiens les vêtements du Christ, pour être guérie de tes blessures et pour entendre de Lui : Ta foi t’a sauvée.

– Grand canon de saint André de Crête, 5e

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Xénophon, son épouse, sainte Marie, et leurs fils Arcade et Jean (VIème s.) ; saint Sévérien, évêque de Mende (IIIème s.) ; saints Ananias, prêtre, Pierre, gardien de prison et sept guerriers, martyrs (vers 300) ; saint Siméon l’Ancien, abbé en Syrie (vers 390) ; sainte Paule veuve romaine, disciple de saint Jérôme 404) ; saint Auxile, évêque de Fréjus (Vème s.) ; saint Xénophon de Robéika (1262) ; Translation des reliques de saint Théodore le Stoudite et de saint Joseph, évêque de Thessalonique (844) ; saint Ausile, évêque de Fréjus, martyr (vers 483) ; saint David IV le Restaurateur, roi d’Ibérie et d’Abkhasie (1125) ; saint martyr Jean (Popov) (1938).

Saints célébrés selon l’ancien calendrier

Saints Hermile et Stratonique, martyrs à Belgrade (vers 315) ; saint Hilaire, évêque de Poitiers (368); saint Pierre, martyr (309-310) ; saint Jacques, évêque de Nisibe (350) ; saint Vivence, prêtre (400) ; sainte Césarie, abbesse en Arles (540) ; Saint Longis abbé de la Boisselière dans le Maine (v. 653) ; saint Irénarque, reclus de Rostov (1616) ; saint Éléazare d’Anzersk (1656) ; sainte Eupraxie de Tabenne (393).

Extrait du Synaxaire du Hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Fils d’un illustre patricien de la région de Poitiers (né vers 320), saint Hilaire fut élevé dans le paganisme ; mais son âme inquiète, sentant la nécessité d’un Dieu unique et éternel, restait insatisfaite de tous les systèmes de pensée et opinions qu’on lui proposait. Au cours de ses recherches et de ses lectures, il reçut les premières lueurs de la Vérité en lisant dans l’Ancien Testament le témoignage que Dieu se rend à lui-même : Je suis celui qui suis (Ex 3, 14). Il progressa encore dans la connaissance de Dieu, en reconnaissant que la beauté des créatures nous rend visible la beauté incompréhensible et combien plus élevée du Créateur. Mais ce n’est qu’en apprenant que le Verbe et Fils Unique de Dieu s’est fait chair pour nous libérer de la mort et que « par le Verbe fait chair, la chair peut monter jusqu’à Dieu le Verbe » que, parvenu au terme de sa recherche et débordant d’allégresse, il embrassa la doctrine de la Sainte Trinité et reçut la nouvelle naissance par le saint Baptême. Brûlant d’enthousiasme, il prêchait sans relâche la vraie foi, exhortait les païens à devenir chrétiens et les chrétiens à devenir des saints. Il convertit aussi son épouse, qui consentit à ne plus l’aimer que comme une fille spirituelle quand il devint prêtre, et persuada sa fille de préférer le mariage mystique avec le Christ à l’union terrestre.

Vers 350, lorsque l’évêque de Poitiers vint à mourir, les fidèles le choisirent unanimement comme père et pasteur. Il menait son troupeau dans la vertu et la vraie foi avec un zèle inlassable. Quand l’empereur arien Constance prétendit imposer l’hérésie en Occident, Hilaire se dressa pour la défense de la vérité. Se concertant avec d’autres évêques, il excommunia ceux qui avaient accepté la déposition de saint Athanase et se rendit auprès de l’empereur, afin de lui témoigner de l’attachement de la Gaule au Concile de Nicée. À la suite du Concile de Béziers (356), au cours duquel Hilaire avait ardemment défendu l’orthodoxie, le tyran punit son audace par le bannissement au fond de l’Asie Mineure, en Phrygie. « On peut bien exiler les évêques, déclara le saint, mais peut-on exiler la vérité ? » Dans son exil, il travailla activement, non seulement à la confirmation de la foi en Occident, par ses traités et sa correspondance, mais aussi à la réconciliation des Orientaux douloureusement divisés. Dans son magistral traité Sur la Trinité, composé entre 356 et 359, il a le premier fait entrer dans la langue latine les subtilités et les délicatesses de la pensée grecque. De tous les Pères latins, saint Hilaire est certainement celui dont la pensée est la plus proche de celle des Pères grecs.

Il se rendit au concile de Séleucie (359) et demanda d’affronter publiquement les évêques hérétiques. Les ariens, effrayés de son influence, ne purent échapper à cette confrontation qu’en demandant à l’empereur son retour en Gaule. C’est ainsi que, grâce aux hérétiques d’Orient, Hilaire put regagner Poitiers, où la population lui réserva un accueil triomphal, et il s’empressa de réparer les ravages causés par l’arianisme dans son diocèse et dans toute la Gaule, en usant d’indulgence et de miséricorde pour réconcilier avec l’Église ceux qui étaient tombés dans l’hérésie. Il alla même jusqu’à Milan combattre l’évêque arien, Auxence, mais les hérétiques parvinrent à l’en chasser. De retour à Poitiers, la paix revenue, le saint guida avec sagesse son troupeau spirituel sur les voies du Salut, en répandant en abondance la grâce de Dieu. Un jour, une femme vint se jeter en larmes à ses pieds, en tenant dans ses bras son enfant mort sans baptême. L’évêque, pris de compassion, se prosterna alors en prière, et bientôt l’enfant ouvrit les yeux et revint à la vie. De temps à autre, saint Hilaire aimait à passer quelques jours au monastère de son disciple saint Martin [11 nov.], à Ligugé. Il adoptait alors le mode de vie des moines et leur ascèse, s’associait à leurs prières et les nourrissait du pain de sa doctrine.

Il s’endormit en paix le 13 janvier 368. Peu avant son trépas, une lumière éblouissante avait rempli sa chambre, puis elle diminua progressivement et disparut à l’instant même de sa mort. Un des plus grands Pères de l’Église latine, saint Hilaire a été justement appelé l’« Athanase de l’Occident ». Il a été particulièrement en honneur en France, où de nombreuses églises lui sont dédiées et où quantité de lieux portent son nom.

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