Dimanche 24 octobre

Dimanche 24 octobre 2021.

(11 octobre selon l’ancien calendrier.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co. 9, 6-11) :

Frères, sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.

При сем скажу: кто сеет скупо, тот скупо и пожнет; а кто сеет щедро, тот щедро и пожнет. Каждый уделяй по расположению сердца, не с огорчением и не с принуждением; ибо доброхотно дающего любит Бог. Бог же силен обогатить вас всякою благодатью, чтобы вы, всегда и во всем имея всякое довольство, были богаты на всякое доброе дело, как написано: расточил, раздал нищим; правда его пребывает в век. Дающий же семя сеющему и хлеб в пищу подаст обилие посеянному вами и умножит плоды правды вашей, так чтобы вы всем богаты были на всякую щедрость, которая через нас производит благодарение Богу.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (8, 26-39)

En ce temps-là, Jésus et ses disciples abordèrent au pays des Gadaréniens, qui est en face de la Galilée. Comme Jésus descendait à terre, un homme de la ville, qui était possédé par des démons, vint à sa rencontre. Depuis assez longtemps il ne mettait pas de vêtement et n’habitait pas dans une maison, mais dans les tombeaux. Voyant Jésus, il poussa des cris, tomba à ses pieds et dit d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en prie, ne me tourmente pas. » En effet, Jésus commandait à l’esprit impur de sortir de cet homme, car l’esprit s’était emparé de lui bien des fois. On le gardait alors lié par des chaînes, avec des entraves aux pieds, mais il rompait ses liens et le démon l’entraînait vers les endroits déserts. Jésus lui demanda : « Quel est ton nom ? » Il répondit : « Légion ». En effet, beaucoup de démons étaient entrés en lui. Et ces démons suppliaient Jésus de ne pas leur ordonner de s’en aller dans l’abîme. Or, il y avait là un troupeau de porcs assez important qui cherchait sa nourriture sur la colline. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d’entrer dans ces porcs, et il le leur permit. Ils sortirent de l’homme et ils entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans le lac et s’y noya. Voyant ce qui s’était passé, les gardiens du troupeau prirent la fuite ; ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens sortirent pour voir ce qui s’était passé. Arrivés auprès de Jésus, ils trouvèrent l’homme que les démons avaient quitté ; il était assis, habillé, et revenu à la raison, aux pieds de Jésus. Et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu leur rapportèrent comment le possédé avait été sauvé. Alors toute la population du territoire des Gadaréniens demanda à Jésus de partir de chez eux, parce qu’ils étaient en proie à une grande crainte. Jésus remonta dans la barque et s’en retourna. L’homme que les démons avaient quitté lui demandait de pouvoir être avec lui. Mais Jésus le renvoya en disant : « Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. » Alors cet homme partit proclamer dans la ville entière tout ce que Jésus avait fait pour lui.

И приплыли в страну Гадаринскую, лежащую против Галилеи. Когда же вышел Он на берег, встретил Его один человек из города, одержимый бесами с давнего времени, и в одежду не одевавшийся, и живший не в доме, а в гробах. Он, увидев Иисуса, вскричал, пал пред Ним и громким голосом сказал: что Тебе до меня, Иисус, Сын Бога Всевышнего? умоляю Тебя, не мучь меня. Ибо Иисус повелел нечистому духу выйти из сего человека, потому что он долгое время мучил его, так что его связывали цепями и узами, сберегая его; но он разрывал узы и был гоним бесом в пустыни. Иисус спросил его: как тебе имя? Он сказал: легион, – потому что много бесов вошло в него. И они просили Иисуса, чтобы не повелел им идти в бездну. Тут же на горе паслось большое стадо свиней; и бесы просили Его, чтобы позволил им войти в них. Он позволил им. Бесы, выйдя из человека, вошли в свиней, и бросилось стадо с крутизны в озеро и потонуло. Пастухи, видя происшедшее, побежали и рассказали в городе и в селениях. И вышли видеть происшедшее; и, придя к Иисусу, нашли человека, из которого вышли бесы, сидящего у ног Иисуса, одетого и в здравом уме; и ужаснулись. Видевшие же рассказали им, как исцелился бесновавшийся. И просил Его весь народ Гадаринской окрестности удалиться от них, потому что они объяты были великим страхом. Он вошел в лодку и возвратился. Человек же, из которого вышли бесы, просил Его, чтобы быть с Ним. Но Иисус отпустил его, сказав: возвратись в дом твой и расскажи, что сотворил тебе Бог. Он пошел и проповедывал по всему городу, что сотворил ему Иисус.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (selon l’ancien calendrier : Lc 7,11-16).

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 Paroles des Pères

Il faut remarquer la clémence du Seigneur : Il ne condamne personne le premier, mais chacun est l’artisan de son propre châtiment. Les démons ne sont pas chassés dans les pourceaux, mais d’eux-mêmes le demandent, parce qu’ils ne pouvaient supporter l’éclat de la lumière céleste : de même que ceux qui ont mal aux yeux ne peuvent supporter le rayonnement du soleil, mais font choix des ténèbres et fuient la clarté. 

– Saint Ambroise de Milan, Explication de l’Évangile selon Luc, SC 45 bis, p.2 44.

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Si les démons n’ont même pas autorité sur des porcs, à bien plus forte raison n’ont-ils pas autorité contre l’homme fait à l’image de Dieu.

– Saint Athanase, Vie d’Antoine, §29, SC 400, p. 217-219.

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Que le moine prenne courage contre les démons qui suggèrent la lâcheté, car vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage pour retomber dans la crainte (cf. Rm 8,15). Qu’il ne se recroqueville donc pas devant l’esprit de lâcheté, et qu’il ne craigne pas les vacarmes nocturnes des démons, vu qu’ils n’ont pas même autorité sur des porcs. Le soir, quand il sort de sa cellule, qu’il ne soit pas terrorisé jusqu’à fuir et sursauter en l’air comme si les démons étaient soi-disant à ses trousses, mais qu’il plie les genoux et prie au lieu même où il est saisi de lâcheté, car ils ne t’agresseront pas même s’ils te terrorisent. Quand tu te relèves, raffermis ton cœur et réconforte-le en psalmodiant : « Tu ne craindras pas les frayeurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni ce qui s’avance dans les ténèbres, ni l’assaut du démon de midi. » (Psaume 90, 5-6) Ayant fait ainsi une fois, plusieurs fois, tu chasseras plus vite loin de toi le démon de la lâcheté.

Evagre, Traité à Euloge, §23, « Courage dans le combat ».

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Ce sont les purs de cœur qui verront Dieu. […] Cœur pur : cœur sans mélange, comme on dit d’un vin qu’il est pur. Cœur non-partagé, non-divisé. Intégrité préservée – ou recouvrée. L’impureté, au sens sexuel, n’est qu’une des formes de la désintégration. « Mon enfant, donne-moi ton cœur », disait la Sagesse dans l’Ancien Testament. Seul un cœur « donné » peut saisir Jésus. Mais donné sans retour. Entier, sans faille. L’un opposé au multiple. « Je m’appelle légion », répondait le possédé auquel Jésus demandait son nom.

Lev Gillet, Jésus, simples regards sur le Sauveur, Seuil, 1996.

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Jésus demande au possédé : « Quel est ton nom ? »

Il y a là plus qu’une simple question ; une thérapeutique est déjà incluse dans ces paroles. Car Jésus veut ramener le possédé, qui a parlé comme s’il ne faisait qu’un avec le démon, à la conscience de sa propre identité ; il veut lui rendre le sens de sa personnalité et de son indépendance. Chaque fois qu’un pécheur s’est enfoncé dans l’habitude jusqu’à sembler être dirigé par les puissances mauvaises, Jésus veut qu’avant toute autre chose le pécheur se dissocie de ces puissances et se souvienne de son nom propre, le nom que Dieu lui a donné : « Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi… » (Isaïe 43, 1). […]

De même, si nous nous laissons aller au péché, nous devenons « légion » ; nos instincts, nos images mentales, tous nos éléments psychiques acquièrent une indépendance chaotique ; la volonté affaiblie par chaque chute n’est plus en état de les ressaisir et de les coordonner ; notre personnalité entière se dissocie, se désintègre. Dieu seul peut rassembler et réparer ces fragments brisés. « Rassemble mon cœur… », comme nous le lui demandons dans le Psaume 86 (v. 11).

Lev Gillet, L’an de grâce du Seigneur : Un commentaire de l’année liturgique byzantine, Cerf, 1988.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Aréthas, roi, et ses compagnons, martyrs en Ethiopie (vers 520) ; fête de l’icône de la Très-Sainte Mère de Dieu « Joie des Affligés » ; saint Senoch, hiéromoine à Tiffauges (576) ; sainte Synclétique et ses deux filles, martyres (VI°) ; saint Magloire (ou Maelor), évêque de Dol (vers 575) ; saint Aréthas (XII°), saint Sisoès (XIII°) et saint Théophile (XIII°), reclus des Grottes de Kiev.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Philippe, apôtre, l’un des 7 premiers diacres (I°) ; saint Théophane « le marqué », évêque de Nicée, confesseur, hymnographe (vers 850) ; saintes Zénaïde et Philonille, martyres en Cilicie (I°) ; saint Théophane le jeûneur des Grottes de Kiev (XII°) ; saints Nicaise, évêque de Rouen, Quirin, prêtre, Scuvicule, diacre et sainte Pience, martyrs en Gaule (III°) ; saint Germain, évêque de Besançon, martyr (372) ; saint Firmin, évêque d’Uzès (VI°) ; saint Grat, évêque d’Oloron (VI°) ; saint Ansilion, moine (VII°) ; saint Agilbert, évêque de Paris (VII°) ; sainte Julienne, abbesse de Pavilly en Normandie (vers 750) ; saint Canice, abbé en Irlande (600) ; sainte Ethelburge, abbesse-fondatrice de Barking dans l’Essex (vers 675) ; saint Philotée Kokkinos, patriarche de Constantinople (1379).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire

Le 11 octobre, mémoire du Saint Apôtre PHILIPPE, l’un des sept Diacres.

Saint Philippe naquit à Césarée de Palestine. Il eut de son mariage quatre filles, qui consacrèrent à Dieu leur virginité et furent gratifiées du don de prophétie (cf. Act. 21:8). Il fut ordonné Diacre par les Apôtres en même temps qu’Etienne (Actes 6), afin d’aider au service des tables et aux oeuvres de miséricorde. Lorsque la communauté apostolique se dispersa pour proclamer l’Evangile, Philippe répandit dans toute la Samarie la Bonne Nouvelle du salut. C’est lui qui baptisa Simon le mage, qui avait feint hypocritement la conversion dans l’espoir de tirer de l’argent des dons du Saint Esprit (Actes 8). C’est lui encore que le Seigneur envoya sur le chemin qui va de Jérusalem à Gaza pour donner à l’eunuque ministre de Candace, la reine dEthiopie, la clé des mystères de la prophétie d’Isaïe. Après l’avoir baptisé, Philippe fut enlevé par l’Esprit du Seigneur et continua sa prédication. D’Azot, il évangélisa toutes les villes par lesquelles il passa, jusqu’à Césarée; puis il se rendit en Asie-Mineure, dans la province de Trallie. C’est là qu’il s’endormit en paix, après avoir mené un grand nombre de païens à la connaissance de Dieu et y avoir fait construire une église.