Message pour Samedi 1er janvier 2022
Lectures du jour: Col 2,8-12; Lc 2,20-21,40-52; pour St Basile: Hb 7,26-8,2; Lc 6,17-23; Samedi après Nativité: I Tim 6,11-16; Mt 12,15-21.
Ce jour, 1er janvier, est consacré à la mémoire de Saint Basile le Grand, évêque de Césarée en Cappadoce (+ 379), parmi les plus célèbres des Pères de l’Eglise. Ce jour-là, il est prescrit de célébrer la Divine Liturgie qui porte son nom. La Divine Liturgie de Saint Basile est utilisée moins fréquemment dans l’année que celle attribuée à Saint Jean Chrysostome.
Etant donné son grand rayonnement spirituel et pastoral, la mémoire de Saint Basile a été introduite très rapidement après son départ de ce monde. La place de certaines hymnes liturgiques dédiées à Saint Basile montre que l’autre fête, la commémoration de la Circoncision du Seigneur 8 jours après Noël, est d’introduction plus récente (en tout cas avant le 10e siècle), vraisemblablement en raison d’une prise de conscience progressive par l’Eglise de la chronologie des événements de la vie terrestre du Sauveur. Cette fête de la Circoncision du Seigneur est d’abord un témoignage de son extrême humilité, car le Christ accepte l’Incarnation et observe la Loi jusque dans ses moindres détails, alors que comme Dieu Il n’en a aucunement besoin. La Circoncision est aussi un témoignage de la réalité de l’Incarnation, qui n’est en aucun cas un artifice ni une apparence, car Dieu a véritablement assumé un corps semblable à celui de tous les humains, hormis le péché (selon Hb 4,15). Les lectures et les hymnes du jour concernant la Circoncision montrent l’abolition de cette pratique en son aspect charnel, au profit de ce que le saint Apôtre Paul souligne dans l’Epître du jour: il met en relation notre circoncision intérieure « non faite de main d’homme », par le baptême, avec cette Circoncision du Christ (Col 2,11-12; Jér 4,4). Le geste physique de la Loi juive trouve ainsi son accomplissement dans le renoncement, en chaque personne chrétienne baptisée, à tout ce qui nous retient encore loin de Dieu, un combat que par son acceptation de la Loi le Christ a assumé. La circoncision le 8e jour est aussi le moment où dans la tradition juive chaque personne reçoit son nom. La tradition chrétienne a gardé cette pratique par une prière appropriée prononcée à partir du 8e jour après sa naissance. Dans la tradition biblique, non abolie par le Christ, le nom est une réalité irréductible, car un nom contient en lui toute la vocation de la personne. En particulier, le Christ reçoit en ce 8e jour son Nom de Jésus, qui signifie Sauveur, car la vocation de Jésus est de sauver l’humanité (Lc 2,21; Lc 1,31 et Mt 1,21). Donner son nom à une personne, c’est la reconnaître en sa vocation spécifique, et invoquer le Saint Nom de Jésus, notamment lors de notre prière, c’est Lui demander de manifester en nous sa puissance salvatrice. Le fait de prononcer avec foi le Nom de Jésus actualise ainsi en nous toute son oeuvre de salut, sa mort et sa Résurrection, promise à chacune et chacun de nous. La Circoncision du Sauveur le 8e jour après sa Naissance témoigne aussi d’un renouvellement de notre conception du temps. Même si le début de l’année civile a été placé au 1er janvier à une époque relativement récente, sans aucune trace dans les textes liturgiques, il n’en reste pas moins que par sa venue en ce monde, le Sauveur a introduit un temps nouveau, celui du salut, un temps qui au lieu de s’écouler en pure perte peut être mis à profit pour constituer, grâce aux fêtes liturgiques, une progression vers notre salut. En particulier, la Nativité est placée au moment où les nuits sont les plus longues et où les jours recommencent à augmenter, comme image de la Lumière du Christ qui grandit dans le coeur de chaque personne. C’est l’occasion de souhaiter à toutes et tous un temps béni, renouvelé et ouvert, inauguré par la Résurrection et orienté depuis lors vers le Royaume à venir.
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