Homélie de Père André sur le samedi des défunts et le dimanche du Jugement dernier

Chers amis,

Veuillez trouver ci-dessous un message de Père André pour le samedi des défunts et le dimanche du Jugement dernier.

Pour rappel, il n’y a pas de célébrations à la paroisse St-Nicolas ce weekend.

Vous pouvez trouver les lectures de ce dimanche sur le site de la paroisse : http://toulouse-orthodoxe.com/26721-2/

Message pour le samedi des défunts, 26 février, et dimanche du Jugement dernier, 27 février 2022
Lectures du samedi, du jour : I Cor 10,23-28 ; Lc 21,8-9,25-27,33-36 ; pour les défunts : I Thess 4,13-17 ; Jn 5,24-30. Lectures du dimanche : I Cor 8,8-13, 9,1-2 ; Mt 25,31-46.

Ce dimanche, une semaine avant l’entrée en Carême, la liturgie de l’Église offre à ses fidèles une commémoration anticipée d’un événement qui n’a pas encore eu lieu, et comme toutes nos solennités liturgiques, cette annonce rend l’événement d’une certaine manière déjà présent. Conformément à ce qui est annoncé en plusieurs passages des Évangiles et ailleurs dans la Bible, l’Église croit et confesse que le temps de ce monde est appelé à cesser. Comme les autres catégories de la création, le temps et l’histoire vont s’arrêter avec ce que l’on appelle les fins dernières, la Résurrection universelle, le retour glorieux du Christ, le Jugement dernier, dont parle la lecture évangélique du jour. Depuis cette annonce faite ici par le Sauveur Lui-même, l’Église se trouve en situation d’imminence de ce Jugement dernier, un événement auquel les chrétiens sont ainsi invités à se préparer, et avec eux l’humanité entière, vivants et défunts. Tous en ignorent le moment, que selon les mots du Sauveur « seul le Père » connaît (Mt 24,36 ; cf. Act 1,7).

Le samedi veille de ce Dimanche du Jugement dernier, l’Église fait mémoire de tous les défunts endormis depuis les siècles, pour exprimer la réconciliation de l’humanité entière, apportée par la Croix et la Résurrection du Christ. Notre prière pour les défunts manifeste liturgiquement la communion entre nous, les vivants et ceux qui reposent déjà dans l’attente de la Résurrection.

Ce dimanche constitue ainsi pour nous un avertissement liturgique destiné non à nous faire peur ni à nous décourager, mais au contraire à nous repentir pour nous aider à prendre conscience de la miséricorde du Père céleste, déjà manifestée dans la parabole du Fils prodigue. Grâce à cette mémoire, au sens fort du terme, du Jugement dernier, l’Église manifeste ainsi la miséricorde de Dieu qui nous laisse encore un peu de temps et nous ménage des occasions pour apprendre à Lui être agréables, avant tout en devenant nous aussi miséricordieux.

Le Christ S’identifie aux plus pauvres des humains, énumérés dans cette lecture : malades, étrangers, prisonniers,… à qui nous nous trouvons fortement encouragés, à apporter du bien de toutes les manières. Cela se fait non par nos propres moyens faibles, mais avec le secours de la grâce divine. Ce bien que nous essayons d’apporter à autrui est en définitive reçu par le Christ : « …c’est à Moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40 ; mais cf. aussi 25,45).

Loin d’un découragement dissuasif, cette mémoire du Jugement dernier constitue une manifestation de la miséricorde divine envers nos péchés. L’Église n’affirme jamais que tous serons sauvés, contrairement à une fausse doctrine, condamnée par le 5e Concile œcuménique (à Constantinople en 553), et qui équivaudrait à nier la liberté accordée par Dieu à chaque être humain. Nous sommes invités à prier pour le salut de tous sans exception, salut que nous espérons, mais chaque personne humaine reste libre de choisir le parti de Dieu à chaque instant de cette vie terrestre, avant l’avènement de ce Jugement final. Cette mémoire du Jugement dernier nous confronte à notre liberté : notre choix envers Dieu s’exprime précisément en faisant preuve de miséricorde à autrui. Profitons donc de cette liberté pour nous convertir, car il est encore temps, à la foi en cette miséricorde divine, laquelle peut couvrir nos nombreux péchés. Pour cela, il nous est bon d’apprendre à voir le Christ en toute personne que nous côtoyons de quelque manière, pour l’aimer d’un amour divin, dépassant nos sentiments humains d’affection : ceux-ci sont légitimes, mais peuvent rester superficiels.

La prochaine entrée en Carême nous offre une occasion de découvrir toujours plus la miséricorde divine. Plus forte que notre péché qui nous empêche d’accomplir ce que le Christ nous demande, elle est plus forte  aussi que notre résistance à Dieu et au salut offert par Lui . L’événement final de la Résurrection universelle rassemblera morts et vivants qui seront et jugés, de manière à réaliser définitivement, s’ils l’acceptent, la vocation profonde de l’humanité, à savoir : glorifier Dieu dans son Royaume, annoncé et en marche, et qui n’aura pas de fin.
Ajoutons encore qu’en l’absence de l’Eucharistie ces jours-ci dans notre Paroisse, les pratiques de prière pour la mémoire de tous les défunts est très diverse ; chaque fidèle peut la pratiquer avec les moyens disponibles, par exemple, dans les différents livres de prière. À défaut, et quelle que soit la langue, on peut simplement demander : « Seigneur, accorde le repos à tes serviteurs et servantes » avec des noms si on le souhaite, et ajouter : « les défunts de tous les temps ».

Enfin, en relation avec les événements internationaux tragiques récents, qui peuvent nous toucher jusque dans nos familles, mais en tout cas nous incitent encore plus au repentir, prions aussi, contre tout désespoir, pour que la paix revienne dans le monde.