Message de Père André pour le dimanche de St Jean Climaque

Samedi 10 et dimanche 11 avril, pas de célébration à Saint-Nicolas, mais à Saint-Saturnin; samedi à 16h: Onction des malades; dimanche vers 10h: Divine Liturgie.

Lectures : http://toulouse-orthodoxe.com/dimanche-11-avril-2021-de-st-jean-climaque-4e-dimanche-de-careme/

Homélie pour le 4e dimanche de Carême et mémoire de S. Jean Climaque ; 11 avril 2021
« Génération incrédule » (9,19), voilà ce que dit le Christ au père de l’enfant et à son entourage, alors que ce père est venu supplier la guérison de son fils possédé. Mais avant de le guérir, le Christ interroge son père, qui supplie d’autant plus. Par ce dialogue, le Sauveur éprouve la foi du demandeur, et à travers lui notre foi à tous. Plus précisément, Dieu nous amène ainsi à déclarer notre manque de foi.
Quiconque en effet déclare sa foi déficiente ou insuffisante obtient les bienfaits demandés en vue du salut, car nous entendons de ce père désemparé un cri suppliant, qui doit devenir le nôtre : « Viens en aide à mon manque de foi » (9,24) ou à mon incrédulité. La porte d’entrée de la miséricorde divine dans notre cœur, c’est présisément notre aveu d’impuissance, notre déclaration d’insuffisance de notre foi. Le Christ est pour nous le Modèle de foi par excellence, puisqu’Il a obéi à son Père jusqu’à accepter la mort sur la Croix, pour ressusciter et sauver l’homme. Mais pour nous, il ne s’agit pas d’une simple imitation de la foi du Christ. Chaque fois que nous déclarons notre manque de foi, le Christ vient l’augmenter, comme Il l’a fait en guérissant ce possédé d’un esprit impur. Notre foi, même très faible, est une véritable participation à la vie du Christ, donc bien plus qu’une imitation depuis l’extétieur.
L’Incarnation du Christ est survenue après de nombreuses annonces et préparations au cours de l’histoire du peuple d’Israël, et notamment par l’envoi des prophètes comme autant d’ambassadeurs ayant prédit la venue du Christ. Par son Incarnation, le Christ est venu partager notre condition humaine, nos faiblesses et aussi notre manque de foi, pour l’augmenter de l’intérieur.
Nous pouvons augmenter notre foi avant tout par notre prière suppliante, c’est-à-dire en demandant précisément, comme l’a fait le père de ce possédé guéri, une aide de Dieu à notre manque de foi. Comme le recommande le Sauveur, cette prière s’accompagne du jeûne (9,29). Prière et jeûne sont les supports de tout notre cheminement vers Dieu en ce temps de Carême, et en ce 4e dimanche, la mémoire particulière de Saint Jean Climaque en souligne l’importance.
Ce grand maître spirituel a vécu au Mont Sinaï au 7e siècle et a été inspiré pour composer l’Échelle Sainte, un écrit qui détaille les étapes conduisant peu à peu le chrétien à faire fructifier les dons de l’Esprit Saint qui ont été déposés une fois pour toutes dans le cœur de chaque personne baptisée. La lecture de cette Échelle, ne serait-ce que quelques passages, est recommandée durant le Grand Carême non seulement aux moines, mais à toute personne baptisée, car cet écrit indique avec beaucoup de pédagogie les diverses étapes à franchir pour se libérer du péché qui nous empêche de progresser. Toutes ces étapes doivent être accompagnées de la recommandation du Sauveur Lui-même dans la leçon évangélique de ce jour : la prière et le jeûne. Même en nous considérant comme situés au bas de l’échelle, rien ne peut nous empêcher de supplier le Seigneur d’augmenter notre foi et de nous faire arriver peu à peu vers Dieu, selon les étapes que Dieu connaît, et qui sont signalés par les divers degrés. Ce découpage en degrés a aussi pour but de nous apprendre à ne pas nous précipiter prématurément vers des degrés trop élevés.
Saint Jean déclare la foi salvatrive : sachons donc supplier avec foi, de la manière dont l’a fait le père du possédé dont est racontée la guérison en ce Dimanche. Ansi s’ouvrira pour chacun de nous le chemin vers la manifestation de la grâce baptismale déposée en nous, et qui tôt ou tard produira ses fruits pour la gloire de Dieu.

Petite note sur les célébrations de la 5e semaine du Grand Carême
Mercredi prochain, comme chaque mercredi du Grand Carême, l’Église propose la Liturgie des Dons présanctifiés. Même si nous ne pourrons célébrer cet office, il est possible de lire chez soi ce que prescrivent les livres liturgiques, avec notamment un poème composé de 24 strophes pénitentielles, chanté à Vêpres.
Et aux Matines du jeudi de cette même semaine, il est prévu la lecture de la vie de Sainte Marie l’Égyptienne (voir par exemple le Synaxiare au 1er avril) et le chant du grand Canon de Saint André de Crète, qui a déjà été utilisé durant la première semaine du Grand Carême, en 4 fragments, un par soir aux Grandes Complies. Ici, il est utilisé en entier. De ces longues célébrations, chacun peut s’inspirer dans sa prière personnelle, et dans la limite de ses forces, de manière à soutenir l’effort de repentir durant ce Grand Carême, pour une meilleure préparation à accueillir le Christ dans la joie de la Résurrection.