Dimanche 18 juillet 2021 – Mémoire des saints Pères du 4e Concile œcuménique

Dimanche 19 juillet 2021.

(5 juillet selon l’ancien calendrier.)

4e dimanche après la Pentecôte.

Mémoire des saints Pères du 4e Concile œcuménique

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul à Tite (des sts Pères : Tite 3, 8-15)

Frères, cette parole est certaine, et je veux que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à pratiquer de bonnes oeuvres. Voilà ce qui est bon et utile aux hommes. Mais les folles spéculations, les généalogies, les disputes, les conflits relatifs à la loi, évite-les, car ils sont nuisibles et sans valeur. Si quelqu’un provoque des divisions, éloigne-le de toi après un premier puis un second avertissement. Sache qu’un tel homme est perverti et qu’il pèche, se condamnant ainsi lui-même. Lorsque je t’enverrai Artémas ou Tychique, empresse-toi de venir me rejoindre à Nicopolis, car c’est là que j’ai décidé de passer l’hiver. Aide avec empressement Zénas, l’expert de la loi, et Apollos dans leur voyage, en faisant en sorte qu’il ne leur manque rien. Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de belles œuvres pour subvenir aux besoins les plus importants, afin de ne pas rester sans fruits. Tous ceux qui sont avec moi te saluent. De ton côté, salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous !

Слово это верно; и я желаю, чтобы ты подтверждал о сем, дабы уверовавшие в Бога старались быть прилежными к добрым делам: это хорошо и полезно человекам. Глупых же состязаний и родословий, и споров и распрей о законе удаляйся, ибо они бесполезны и суетны. Еретика, после первого и второго вразумления, отвращайся, зная, что таковой развратился и грешит, будучи самоосужден. Когда пришлю к тебе Артему или Тихика, поспеши придти ко мне в Никополь, ибо я положил там провести зиму. Зину законника и Аполлоса позаботься отправить так, чтобы у них ни в чем не было недостатка. Пусть и наши учатся упражняться в добрых делах, в удовлетворении необходимым нуждам, дабы не были бесплодны. Приветствуют тебя все находящиеся со мною. Приветствуй любящих нас в вере. Благодать со всеми вами. Аминь.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (des sts Pères : Mt 5,14-19) :

En ce temps-là, Jésus dit : « Vous êtes la lumière du monde: une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume point une lampe pour la mettre sous un boisseau, mais sur un chandelier ; et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes ouvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Car je vous le dis en vérité, jusqu’à ce que le ciel et la terre aient passé, il ne passera pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre que tout ne soit accompli. Celui donc qui aura violé l’un de ces plus petits commandements, et qui aura ainsi enseigné les hommes, sera estimé le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui les aura observés et enseignés, celui-là sera estimé grand dans le royaume des cieux.

Вы – свет мира. Не может укрыться город, стоящий на верху горы. И, зажегши свечу, не ставят ее под сосудом, но на подсвечнике, и светит всем в доме. Так да светит свет ваш пред людьми, чтобы они видели ваши добрые дела и прославляли Отца вашего Небесного. Не думайте, что Я пришел нарушить закон или пророков: не нарушить пришел Я, но исполнить. Ибо истинно говорю вам: доколе не прейдет небо и земля, ни одна иота или ни одна черта не прейдет из закона, пока не исполнится все. Итак, кто нарушит одну из заповедей сих малейших и научит так людей, тот малейшим наречется в Царстве Небесном; а кто сотворит и научит, тот великим наречется в Царстве Небесном.

Lectures selon l’usage russe : Rom. 6, 18-23 ; Matth. 8, 5-13.

Lectures pour la fête de saint Athanase (ancien calendrier) : Gal 5, 22 – 6,2 ; Luc 6, 17-23.

Paroles des Pères

En disant : « Qu’une ville située sur une montagne ne peut être cachée », Jésus-Christ déclare manifestement sa toute-puissance. Il semble qu’il dise que comme il est impossible qu’une ville soit cachée sur une montagne, il est impossible aussi que son Évangile ne se publie et qu’il demeure enseveli dans le silence. Après leur avoir parlé des persécutions, des calomnies, des périls et des afflictions, il ne veut pas que les apôtres croient que ces maux puissent leur fermer la bouche et les obliger à se taire, et, pour les rassurer, il leur promet que non seulement leur prédication n’en sera pas obscurcie, mais qu’elle en éclatera davantage pour éclairer tout l’univers ; et qu’ainsi ils deviendront eux-mêmes célèbres et illustres. Par là il montre donc sa toute-puissance ; et par ce qui suit, il leur marque quelle fermeté il attend d’eux. En effet, après avoir dit : « On n’allume point, » dit-il, « une lampe pour la mettre sous un boisseau, mais on la met sur un chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison », il ajoute:

« Ainsi que votre lumière luise devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père, qui est dans les cieux. » J’ai allumé la lampe moi-même, leur dit-il; c’est à vous maintenant à prendre garde qu’elle ne s’éteigne. Conservez-lui son éclat, non seulement à cause de vous, mais encore à cause de ceux dont vous devez être la lumière, pour les éclairer et les conduire dans le chemin de la vérité. Les plus noires calomnies des hommes ne pourront obscurcir votre lumière, si vous vivez selon les règles que je vous donne, et d’une manière digne de ceux qui doivent convertir toute la terre. Faites donc que la sainteté de votre vie réponde à la grâce dont vous êtes les dispensateurs, afin que votre vertu contribue à étendre la publication et à relever la gloire de mon Évangile.

Il joint encore à ce premier avantage, qui est la conversion des hommes, une considération puissante pour les encourager, et pour les rendre plus fervents dans la pratique des vertus. Car en vivant de la sorte, leur dit-il, non seulement vous convertirez les hommes, mais « vous glorifierez Dieu votre Père : » comme au contraire, si vous agissez autrement, vous serez la cause à la fois que les hommes se perdront et que le nom de Dieu sera déshonoré par leurs blasphèmes.

Les apôtres pouvaient demander ici à Jésus-Christ : « Comment le Christ sera-t-il glorifié à cause de nous, si les hommes doivent nous maudire ? » Mais ce ne seront pas tous les hommes ; il n’y en aura que quelques-uns, et encore ne le feront-ils que par envie. Et ces envieux-là même, en vous décriant, vous admireront, comme les flatteurs condamnent dans leur cœur ceux qu’ils comblent ouvertement de fausses louanges.

Quoi donc, Seigneur, nous ordonnez-vous de vivre pour l’ostentation et l’amour de la gloire ? Au contraire, répond Jésus-Christ, je vous le défends très expressément. Je ne vous ai point commandé de publier vos bonnes œuvres, et de faire que tout le monde les connaisse. Je vous ai dit seulement : « Que votre lumière luise, » c’est-à-dire : qu’il y ait en vous une grande vertu, que le feu de la charité brûle dans vos cœurs, et que sa lumière éclate au dehors. Car quand la vertu est dans cette haute perfection, il est impossible qu’elle demeure inconnue, quelque effort que puisse faire celui qui la possède pour la cacher. Rendez donc toute votre vie irrépréhensible aux yeux des hommes, et qu’ils ne trouvent en vous aucun prétexte de vous accuser. Après cela, quand vous auriez mille calomniateurs, personne ne pourra ternir votre gloire.

C’est avec une grande raison qu’il se sert ici du mot de « lumière. » Car il n’y a rien qui rende un homme si remarquable et si illustre, que cet éclat qui naît de la vertu, quand, d’ailleurs, il ferait tout son possible pour demeurer inconnu. Il semble qu’il soit toujours environné du soleil, et que les rayons qu’il lance de toutes parts, non-seulement percent par toute la terre, mais pénètrent même jusque dans le ciel. Jésus-Christ donc console ainsi ses apôtres : « si d’un côté plusieurs s’efforcent de vous noircir par leurs médisances, il y en aura aussi beaucoup d’autres qui vous admireront, et qui seront incités par votre exemple à aimer et à glorifier Dieu. Ainsi des deux côtés s’accroîtra votre récompense, puisque Dieu sera glorifié à cause de vous, et que vous serez insultés à cause de Dieu. »

De peur que nous n’allions, de propos délibéré, attirer sur nous les mauvais propos des hommes, sous prétexte qu’une récompense est proposée à qui les souffre, il se garde de s’exprimer à cet égard d’une manière absolue, mais il apporte deux conditions: la première, c’est que le mal qu’on dira de nous soit faux; la seconde, c’est que nous le souffrirons pour l’amour de Dieu. Il leur enseigne de plus, que si les calomnies qu’ils souffriront, ne les empêchent pas d’être heureux, l’estime aussi qu’on fera d’eux leur sera très avantageuse, puisque la gloire en remontera jusqu’à Dieu. Il relève ainsi leurs espérances pour l’avenir, comme s’il leur disait : « Jamais la calomnie de vos envieux ne sera assez puissante pour aveugler de telle sorte les esprits des hommes, qu’ils ne puissent plus découvrir votre lumière. Lorsque vous deviendrez un sel fade et sans force, ce sera alors que vous serez foulés aux pieds par tout le monde. Mais lorsqu’en vivant saintement vous serez en butte à la calomnie, il s’en trouvera toujours plusieurs qui admireront votre vertu, et qui apprendront par votre exemple à rendre à votre Père la gloire qui lui est due. » Il ne dit pas, votre Dieu, mais votre Père, leur donnant déjà par avance des marques, et comme des gages de cette glorieuse naissance, qui devait les rendre les enfants de Dieu. En outre cette expression marque l’égalité d’honneur qui existe entre le Père et lui ; en effet après avoir dit plus haut : ne vous attristez pas des mauvais propos auxquels vous serez en butte, il vous suffit que vous y soyez exposés à cause de moi, c’est maintenant le Père qu’il met au lieu de lui; l’égalité des personnes ne saurait être mieux marquée.

Puisque nous voyons, mes frères, que notre zèle sera si heureux, et notre négligence si malheureuse, et qu’elle deviendra d’autant plus criminelle, que le nom de Dieu sera blasphémé à cause de nous, rendons-nous, comme dit saint Paul, irrépréhensibles à l’égard des juifs, des gentils, et de toute l’Église de Dieu, et que toute notre vie soit plus pure et plus éclatante que la lumière du soleil. Que si quelqu’un parle mal de nous, ne nous affligeons pas de ce qu’on nous décrie ; mais seulement de ce qu’on a raison de le faire. Si nous sommes dans le vice, quand personne ne parlerait mal de nous, nous serons les plus misérables de tous les hommes : mais si nous n’abandonnons point la vertu, quand tout le monde s’accorderait à nous charger d’outrages, nous ne laisserons pas d’être les plus heureux de tous les hommes, et nous attirerons de notre côté tous ceux qui penseront sérieusement à leur salut. Ils ne s’arrêteront pas aux médisances des méchants ; mais ils considèreront la pureté de notre vie. Car les actions saintes rendent un son plus perçant que les trompettes les plus éclatantes ; et la pureté des mœurs jette une lumière plus brillante que les rayons du soleil. Quand il y aurait mille calomniateurs, c’est en vain qu’ils s’efforceraient d’obscurcir un si grand éclat.

Si nous possédons ces vertus dont nous venons de parler ; si nous sommes doux, miséricordieux, humbles, pacifiques, et purs de cœur, si nous ne rendons point injure pour injure, mais si nous nous réjouissons du mal qu’on dit contre nous, il n’est pas douteux que ces vertus ne frapperont pas moins ceux qui les verront, que pourraient faire les plus grands miracles. Tout le monde viendra avec joie se ranger de notre côté. Il n’y aura point d’homme, quelque méchant qu’il puisse être, qui ne fléchisse, quand ce serait une bête farouche, quand ce serait un démon. Que s’il s’en trouve néanmoins quelques-uns qui ne laissent pas de vous déchirer par leurs impostures, ne vous en troublez point. Ne regardez point ce qu’ils disent de vous en public, entrez dans le fond de leur conscience, et vous verrez que lors même qu’ils vous décrient, ils vous estiment, ils vous admirent, et ils vous donnent mille éloges en secret.

– Saint Jean Chrysostome, Homélies sur l’Evangile selon saint Matthieu, XV.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Émilien de Durostorum en Scythie, martyr (363) ; saint Hyacinthe de Paphlagonie, martyr (IV°) ; saint Jean le grand souffrant des grottes de Kiev (1160) ; saint Pambo, ermite au désert de Nitrie (IV°) ; saint Pambo des Grottes de Kiev (XIII°) ; saint Arnoul, évêque de Metz (640) ; saint Gonéry, ermite en Bretagne (VI°) ; saint Arnoul, martyr dans les Yvelines (VI°) ; sainte Edburge, moniale à Aylesbury en Angleterre (vers 650) ; saint Cosman, scribe, martyr (1630) ; mémoire des Pères des six premiers Conciles Œcuméniques.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Athanase du Mont-Athos (1000) ; saint Lampade d’Irénopolis en Isaurie (X°) ; invention des reliques de saint Serge de Radonège (1421) ; saintes Anne et Cyrilla, martyres à Cyrène (304) ; sainte Erfyl, vierge en Angleterre (VII°).

Synaxaire du dimanche des saints Pères Théophores du 4e Concile Œcuménique

Le dimanche situé entre le 13 et le 19 de ce mois, nous célébrons la mémoire des Saints Pères Théophores réunis pour le quatrième Concile Œcuménique à Chalcédoine.

Le Quatrième grand et Saint Concile Œcuménique réunit à Chalcédoine, en 451, 630 Pères venus principalement des diocèses d’Orient. À leur tête se trouvaient Saint Anatole de Constantinople (cf. 3 juil.), les légats du Pape de Rome Saint Léon, Maxime d’Antioche et Saint Juvénal de Jérusalem (cf. 2 juil.). Cette assemblée, la plus grande que l’Église ait connue jusqu’alors, avait été convoquée par les pieux empereurs Marcien et Pulchérie (cf. 17 fév.), afin de rétablir la paix et l’unité, troublées depuis le faux concile d’Éphèse (449), et de condamner l’hérésie d’Eutychès.

À la suite du IIIe Concile Œcuménique, les partisans des Écoles théologiques d’Alexandrie et d’Antioche étaient difficilement parvenus à une conciliation sur la formule de foi concernant l’union en Christ des natures divine et humaine. Archimandrite à Constantinople, Eutychès avait été collaborateur de Saint Cyrille. Dans sa volonté d’extirper toute trace de nestorianisme, arguant de la doctrine de ce grand docteur de la foi, il soutenait que les deux natures, divine et humaine, ne pouvaient plus être distinguées l’une de l’autre après l’Incarnation, et que la nature humaine du Christ avait été en quelque sorte « absorbée » par sa nature divine. Alors que Nestorius avait séparé les deux natures, Eutychès, privé par son orgueil de la droite connaissance de la Vérité, qui est la « voie royale » entre deux extrêmes, tomba dans l’hérésie inverse et parlait de « mélange » ou de « fusion » des deux natures en une seule : la nature divine. De cette conception, dénommée monophysisme strict, il fallait donc déduire que le Sauveur n’est pas vraiment de même nature que le Père et le Saint-Esprit, ou qu’Il n’a pas communié avec notre humanité.

Eusèbe de Dorylée ayant décelé dans les opinions d’Eutychès une hérésie qui renversait tout le mystère du Salut, un concile fut réuni à Constantinople, sous la présidence de Saint Flavien, qui condamna l’archimandrite (448). Mais, grâce à ses soutiens à la cour, l’hérétique réussit à retourner la situation en sa faveur et, suite à l’intervention violente de l’Archevêque d’Alexandrie, Dioscore, lors du « Brigandage d’Éphèse » (449), il fut innocenté, et Saint Flavien se trouva déposé de manière inique et mourut peu après des suites des mauvais traitements qu’on lui avait infligés.

À la mort de Théodose II, qui avait soutenu Eutychès, Marcien et Pulchérie furent invités par le Pape Saint Léon et par tous les Orthodoxes à réparer l’injustice et à rétablir la paix par un Concile Œcuménique. D’abord convoqués à Nicée, en septembre 451, les Pères furent transférés à Chalcédoine, dans la basilique de Sainte-Euphémie (cf. 11 juil.). Au cours de seize sessions, du 8 octobre au ler novembre, ils travaillèrent d’abord à la condamnation du Brigandage d’Éphèse, à la déposition de ses responsables, Eutychès et Dioscore, et à la réhabilitation posthume de Saint Flavien; puis ils réitérèrent la condamnation de Nestorius prononcée par le Concile d’Éphèse et s’attachèrent surtout à réfuter le monophysisme d’Eutychès. Utilisant la même méthode de conciliation et de synthèse, que celle employée par Saint Cyrille et Jean d’Antioche (433), ils réussirent à harmoniser les points de vue respectifs d’Alexandrie, d’Antioche et de Rome, et complétèrent l’œuvre du IIIe Concile Œcuménique en définissant de manière précise le dogme de la Personne du Christ-Sauveur (dogme christologique).

Après avoir examiné les arguments d’Eutychès, au regard de la Sainte Écriture et des décisions des Conciles antérieurs, les Pères jetèrent l’anathème sur quiconque ajouterait ou retrancherait quoique ce soit à la foi des trois premiers Conciles Œcuméniques et, se fondant sur la lettre de saint Léon à Flavien, qu’ils saluèrent comme colonne de l’Orthodoxie, ils rédigèrent une définition de foi, qui fut lue solennellement, en présence de l’empereur, lors de la sixième session, le 22 octobre:

« Suivant les Saints Pères, nous enseignons tous unanimement que nous confessons un seul et même Fils Notre Seigneur Jésus-Christ, le même parfait dans sa divinité et le même parfait dans son humanité, le même Dieu en vérité et homme en vérité, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Père selon sa divinité et, le même, consubstantiel à nous selon l’humanité, en tout semblable à nous hormis le péché; engendré du Père avant les siècles selon la divinité et, le même, dans les derniers temps, né de la Vierge Marie Mère de Dieu, pour notre salut, selon l’humanité: Un seul et même Christ, Fils, Seigneur, Unique-Engendré (Monogène), connu comme étant en deux natures, sans confusion, sans transformation, sans division, sans séparation, la différence des natures n’étant nullement supprimée à cause de l’union, mais la propriété de chacune d’elles étant bien plutôt sauvegardée et rencontrant l’autre dans une unique personne et une unique hypostase; un seul et même Christ qui n’est pas partagé ou divisé en deux personnes, mais qui est l’unique et le même Seigneur Jésus-Christ, Fils Unique, Dieu Verbe, comme les Prophètes jadis l’ont annoncé, comme Jésus-Christ lui-même nous l’a enseigné et comme le Symbole des Pères nous l’a transmis. »

A la question de l’empereur, tous s’écrièrent: « Nous croyons tous ainsi. Une seule foi, un seul jugement. Nous sommes tous dans les mêmes sentiments. Nous avons tous souscrits à l’unanimité. Nous sommes tous Orthodoxes. C’est là la foi des Pères. C’est là la foi des Apôtres. C’est cette foi-là qui a sauvé le monde. ( … ) Dieu donnera la paix à votre règne: Marcien, nouveau Constantin! Pulchérie, nouvelle Hélène! Vous êtes les flambeaux de la Foi Orthodoxe! Votre vie est la sécurité de tous. Votre foi est la gloire des Églises! »

Par cette définition de foi, unique par sa profondeur et sa précision, les Saints Pères confessaient donc l’union véritable des deux natures, divine et humaine, dans l’unique Personne du Verbe de Dieu. Grâce à la foi de Chalcédoine, précisée ensuite par des Pères tels que Saint Maxime le Confesseur et Saint Jean Damascène, nous, Orthodoxes, comprenons que c’est en vivant dans le Christ Dieu-Homme que nous pouvons être unis à Dieu, déifiés, sans toutefois perdre notre identité naturelle. L’union sans confusion de la divinité et de l’humanité dans le Christ, selon l’hypostase, devient union sans confusion des deux natures, selon la grâce du Saint-Esprit, chez les Chrétiens. Le but de l’Église qui est le Christ Dieu-Homme continué parmi nous jusqu’à la fin des âges — est de nous conduire jusqu’à la mesure de la plénitude du Christ (cf. Ephés. 4:13), c’est-à-dire à la pleine « divino-humanisation ». Tout part et revient à la Personne du Sauveur, tout y est « divino-humain »: le Dogme, la morale, l’ascèse et la prière, la Liturgie, l’art de l’Icône et la musique. Tout y est humain, sensible et historique, et en même temps pleinement divinisé par l’énergie du Saint-Esprit, de sorte que c’est vraiment le Christ qui « vit » en chacun de Ses membres et dans toutes les manifestations de son Corps mystique. Le Dieu-Homme défini par le Concile de Chalcédoine est donc pour nous, Chrétiens Orthodoxes, la « valeur suprême et le critère ultime de la vérité », car c’est en Lui et par Lui que nous avons accès auprès de Dieu et acquérons la dignité de fils.

Dans les sessions suivantes, les Pères réglèrent les questions d’ordre et de discipline ecclésiastiques, et promulguèrent 27 Canons, auxquels fut ajouté un décret confirmant le 3e Canon du IIème Concile Œcuménique et conférant au siège de Constantinople — en tant que capitale — le second rang après Rome et la juridiction patriarcale sur les diocèses d’Asie, du Pont et de Thrace, ainsi que sur les Communautés Chrétiennes situées en dehors des limites de l’Empire.