Dimanche 2 août (pas de célébration)

Saint Élie, prophète (IXème s. av. J.-C.) ; saint Rorice, évêque de Limoges (507) ; sainte Sévère, abbesse (vers 680) ; saint Abraham de Galitch (1375) ; sainte Salomé de Jérusalem, martyre (XIIIème s.) ; saint Élie le juste de Géorgie, martyr (1907) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Constantin Slovtsov (1918), Alexandre Arkhangelsky, Georges Nikitine, Jean Stebline-Kamensky, Serge Gortinsky et Théodore Yakovlev, prêtres, moines Tikhon Kretchkov, Georges Pojarov, Cyrille Viaznikov et martyr Euthyme Gebenchtchikov et Pierre Viaznikov (1930) ; Alexis Znamensky, prêtre (1938) ; moine Théodore Abrosimov (1941).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Le saint et grand prophète Élie, cet ange dans la chair qui reçut de Dieu le pouvoir d’ouvrir et de fermer les cieux, était originaire de Theshbé en Galaad (auj. Listib au sud du wadi Yabis) . On raconte qu’au moment de sa naissance, son père vit des hommes vêtus de blanc l’envelopper de langes de feu et, lui attribuant son nom, ils lui donnèrent à manger une flamme, symbole du zèle divin qui allait le dévorer pendant toute sa vie. Dès son enfance, il observait rigoureusement tous les commandements de la Loi et se tenait en permanence devant Dieu par une virginité impassible, un jeûne permanent et une prière ardente, qui rendirent son âme comme le feu et firent de lui le modèle de la vie monastique. Achab ayant accédé au trône du royaume du Nord, qui avait fait schisme depuis Jéroboam, porta à son comble l’impiété et la dépravation de ses prédécesseurs. Encouragé par sa femme, l’exécrable Jézabel, il persécutait les prophètes et tous les hommes qui restaient fidèles à Dieu, et s’adonnait au culte des faux dieux : Baal et Astarté. Le prophète Élie se rendit alors auprès du roi et lui déclara : « Il vit le Seigneur, Dieu des Armées, le Dieu d’Israël, devant lequel je me tiens aujourd’hui ! Non, il n’y aura, ces années-ci, ni rosée ni pluie, si ce n’est par une parole de ma bouche ! » À la parole du prophète, une terrible sécheresse s’abattit alors, comme une fièvre, sur la terre : tout fut desséché, dévasté, brûlé. Hommes, femmes, enfants, animaux domestiques et bêtes sauvages, tous mouraient faute de nourriture, les sources tarissaient, les plantes se flétrissaient, et rien n’échappait au fléau que Dieu avait permis, dans l’espoir que la famine porterait le peuple d’Israël au repentir et à la conversion. Sur ordre de Dieu, le prophète, qui était vêtu d’une peau de mouton et d’un pagne de cuir, quitta le royaume d’Israël et se rendit au torrent de Chorrath (Kerrith), situé au-delà du Jourdain . Il s’abreuvait de l’eau du torrent et le Seigneur lui envoyait des corbeaux — animaux considérés comme impurs par les Juifs et réputés pour leur cruauté envers leur progéniture — pour lui apporter du pain au matin et de la viande le soir, incitant ainsi son prophète à la miséricorde envers le peuple souffrant. Quand le torrent vint à se tarir lui aussi, Dieu envoya son serviteur à Sarepta de Sidon, lui faisant observer au long de la route les effets désastreux de la sécheresse pour l’inviter, encore une fois, à la compassion. Il parvint chez une pauvre veuve païenne, qui était en train de ramasser du bois en vue de faire cuire du pain pour elle et son fils. Malgré la nécessité extrême dans laquelle elle se trouvait, elle mit avant toutes choses les devoirs de l’hospitalité, et dès que le prophète le lui demanda, elle prépara à son intention une galette, avec la farine et l’huile qui lui restait. Elle reçut sans retard la récompense de son hospitalité : à la parole du prophète sa jarre de farine et sa cruche d’huile ne désemplirent pas, jusqu’à ce que la pluie revînt. Élie était hébergé chez cette veuve depuis quelques jours, quand son fils vint à mourir. Comme la femme, dans sa douleur, accusait l’homme de Dieu d’avoir apporté le malheur sur sa maison, Élie prit l’enfant, le monta à l’étage où il demeurait et, après avoir soufflé à trois reprises sur le corps inanimé en invoquant à grands cris le Seigneur, il rendit le jeune garçon vivant à sa mère, prophétisant ainsi la résurrection des morts.

La sécheresse affligeait la contrée depuis plus de trois ans, et une grande partie de la population avait déjà été décimée ; mais Dieu, respectant le serment de son prophète, ne voulait pas montrer sa miséricorde avant qu’Élie n’eût compris qu’Il ne désire pas la mort des pécheurs mais qu’ils se convertissent (cf. Éz 33, 11). Il envoya alors le prophète auprès du roi Achab, pour lui annoncer que le fléau allait bientôt cesser. Élie apparut devant le roi stupéfait de voir venir à lui, librement, celui qu’il avait fait rechercher partout, et il l’invita à rassembler tout le peuple d’Israël sur le mont Carmel, pour être témoin de sa confrontation avec les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes des bois sacrés entretenus par l’infâme Jézabel. Une fois cette grande assemblée réunie, Élie dit au peuple : « Jusques à quand boiterez-vous sur les deux jarrets ? Si le Seigneur est Dieu, allez à sa suite ! Si c’est Baal, allez à lui ! » Il prescrivit d’apprêter deux taureaux pour le sacrifice et de les placer sur le bûcher, mais sans allumer de feu, et il laissa les faux prophètes sacrifier les premiers. Ceux-ci invoquèrent à grands cris le dieu Baal, en se lacérant, de l’aube jusqu’au soir, mais en vain. Élie se moquait d’eux, les encourageant à crier plus fort, de peur que leur dieu ne fût endormi ou occupé à quelque autre affaire. Le soir venu, le prophète érigea un autel avec douze pierres, représentant les douze tribus d’Israël, creusa un large fossé autour de l’autel, sur lequel il avait placé le taureau dûment dépecé, et il ordonna de verser, à trois reprises, de l’eau en abondance sur la victime, de manière à ce qu’elle remplisse le fossé en débordant. Puis il poussa un grand cri vers le ciel, invoquant le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Aussitôt un feu tomba du ciel et dévora l’holocauste, le bois et l’eau. Le peuple entier tomba alors la face contre terre en criant : « Vraiment le Seigneur est le seul Dieu ! » Sur l’ordre d’Élie, on s’empara des faux prophètes, et l’homme de Dieu les égorgea de ses propres mains au torrent de Kisson. Il annonça ensuite à Achab que la sécheresse allait bientôt cesser, puis monta au sommet du Carmel et, se penchant vers la terre, la tête entre les genoux et l’intelligence rassemblée dans son cœur, il se mit en prière. À sept reprises, il envoya son serviteur observer l’horizon, en direction de la mer, et la septième fois un petit nuage apparut, le ciel s’obscurcit et la pluie tomba en abondance, répandant sur la terre la bénédiction céleste. Quand la reine Jézabel apprit le massacre de ses prophètes, elle entra dans une terrible colère et jura de se venger. Élie, qui n’avait pas craint la foule des faux prophètes, fut abandonné par la grâce de Dieu et, gagné par la pusillanimité, il s’enfuit à Bersabée dans la terre de Juda. Épuisé par sa marche dans le désert, il s’assit à l’ombre d’un arbre et demanda à Dieu de reprendre sa vie. Un ange du Seigneur lui apparut alors, et lui présenta une galette de pain et une cruche d’eau. Revigoré par cette assistance divine, il put marcher quarante jours dans le désert, jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb. Il entra dans le creux du rocher où Moïse s’était jadis caché, et Dieu lui adressa, de nuit, la parole. Élie répondit : « Je suis rempli de zèle jaloux pour le Seigneur tout-puissant, car les fils d’Israël ont abandonné ton alliance, abattu tes autels et tué tes prophètes ; et je suis resté tout seul et ils cherchent à m’enlever la vie. » Dieu lui ordonna de sortir et de se tenir sur la montagne pour le voir. Il y eut alors un violent ouragan qui fendit les montagnes et brisa les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans le feu. Après le feu, on perçut le bruit d’une brise légère. Dès qu’il l’entendit, Élie se voila la face de son manteau et se tint sous la grotte, car Dieu était dans la brise légère. Le Seigneur lui affirma que, loin d’être le seul juste, sept mille autres Israélites n’avaient pas fléchi les genoux devant Baal, et Il lui ordonna de s’en retourner par le même chemin conférer l’onction royale à Hazaèl, comme roi de Syrie, et à Jéhu, comme roi d’Israël, puis d’oindre Élisée pour successeur. Ayant trouvé Élisée occupé à labourer avec douze paires de bœufs, Élie jeta sur lui son manteau et fit de lui son disciple. Le roi Achab continuait cependant à commettre des actes d’impiété, et il s’était accaparé la vigne de Nabot d’Yizréel, en le faisant mourir sur le conseil de Jézabel. Le prophète Élie, qui était resté dans le silence pendant quelque temps, fut envoyé par le Seigneur à Samarie et dit au roi : « À l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Nabot, les chiens laperont ton sang à toi aussi, et les prostituées se vautreront dans ton sang. » Il ajouta que le malheur allait s’abattre sur toute la maison d’Achab et que les chiens dévoreraient le corps de Jézabel sur l’avant-mur d’Yizréel. À ces mots, le roi fut saisi de componction : il déchira ses vêtements, se revêtit d’un sac et observa un jeûne. Le Seigneur regarda avec faveur son repentir et annonça par son prophète qu’Il ne donnerait libre cours à sa colère que sous le règne de son fils. Achab mourut peu après, et son fils Ochozias, homme superstitieux, prit le pouvoir. Étant tombé malade, il envoya des messagers en quête d’un oracle auprès de Baal Zéboud à Éqron (Akkaron). Le prophète Élie se présenta devant les messagers, annonçant que le roi ne se relèverait pas. Quand ils transmirent ce message, en donnant la description du prophète, le roi, comprenant qu’il s’agissait d’Élie, envoya une troupe de cinquante hommes pour l’arrêter. Mais à deux reprises, sur l’injonction du prophète, un feu descendit du ciel et dévora les soldats. Le troisième officier, l’ayant supplié de l’épargner, Élie obtempéra et se rendit auprès du roi, lui annonçant de vive voix qu’il allait périr, parce qu’il avait eu recours aux faux dieux. Ochozias mourut effectivement peu de jours après, et son frère Joram devint roi d’Israël. Pendant les douze années de son règne, il fit supprimer le culte de Baal, mais ne mit pas fin au péché de Jéroboam, qui avait provoqué le schisme dans le peuple de Dieu et avait encouragé l’idolâtrie. C’est pourquoi Dieu fit venir le malheur sur sa maison et réalisa la prophétie prononcée par Élie au temps d’Achab : Jéhu s’empara du pouvoir, à la suite d’une conspiration contre Joram et, entrant dans la ville d’Yizréel, il fit mettre à mort Jézabel en la précipitant du haut d’une fenêtre. Son sang éclaboussa le mur et les chiens dévorèrent son corps avant qu’on n’ait pu l’ensevelir. Au bout de quinze ans de ministère prophétique, ayant accompli la mission que Dieu lui avait confiée, Élie se rendit de Galgal à Béthel, accompagné d’Élisée qui refusait de quitter son maître. De là, ils se rendirent à Jéricho. Arrivé sur la rive du Jourdain, Élie prit son manteau de peau de mouton, le roula et frappa les eaux, qui se divisèrent pour les laisser passer à pied sec. Élisée lui ayant demandé de recevoir double part de son esprit prophétique, Élie répondit : « Si tu me vois pendant que je serai enlevé au ciel, il en sera ainsi pour toi. »  Alors qu’ils marchaient ainsi dans le désert en devisant, un char de feu tiré par des chevaux flamboyants apparut entre eux. Élie monta dans le char et fut emporté comme au ciel, dans un tourbillon, tandis qu’Élisée criait : « Père, père, char d’Israël et son attelage ! » Il saisit le manteau du prophète, qui était tombé sur lui, et frappant les eaux à deux reprises, il put traverser le Jourdain, salué par les fils des prophètes qui criaient : « L’esprit d’Élie s’est reposé sur Élisée ! »  En étant ainsi enlevé dans les hauteurs avec son corps, le prophète Élie préfigurait l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’envoi de son manteau sur son disciple, il annonçait la descente du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte. Représentant éminent de l’ordre prophétique et parvenu par son zèle au sommet de la vertu, Élie fut jugé digne de voir, face à face, la gloire du Dieu incarné, en compagnie de Moïse et des trois Apôtres, le jour de la Transfiguration (cf. Mt 17), qui annonçait le Second Avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. En descendant du Thabor, les disciples demandèrent au Seigneur si Élie devait venir avant la résurrection des morts pour rétablir toutes choses, comme l’enseignent les prophètes (Mal  3, 23). Le Christ leur répondit : « Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu, mais l’ont traité à leur guise », en faisant allusion à saint Jean-Baptiste qui était venu préparer sa venue, avec l’esprit et la puissance d’Élie (Lc 1, 17). De même que Jean fut le Précurseur du premier avènement dans la chair du Fils de Dieu, ainsi Élie sera, croit-on, le précurseur de son second et glorieux Avènement, à la fin des temps.

Homélie de Père André : http://toulouse-orthodoxe.com/dimanche-2-aout-homelie-de-pere-andre-et-note-catechetique/

Dimanche 2 août 2020.

(20 juillet selon l’ancien calendrier.)

8e dimanche après la Pentecôte.

(Pas de célébrations ce dimanche à la paroisse Saint-Nicolas.)

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (du jour : 1Co I,10-18) :

Frères, je vous exhorte, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. Car, mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu’il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : « Moi, je suis de Paul ! et moi, d’Apollos ! et moi, de Céphas ! et moi, de Christ ! » Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, excepté Crispus et Gaïus, afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom. J’ai encore baptisé la famille de Stéphanas ; du reste, je ne sache pas que j’aie baptisé quelque autre personne. Ce n’est pas pour baptiser que Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.

Умоляю вас, братия, именем Господа нашего Иисуса Христа, чтобы все вы говорили одно, и не было между вами разделений, но чтобы вы соединены были в одном духе и в одних мыслях. Ибо от домашних Хлоиных сделалось мне известным о вас, братия мои, что между вами есть споры. Я разумею то, что у вас говорят: « я Павлов »; « я Аполлосов »; « я Кифин »; « а я Христов ». Разве разделился Христос? разве Павел распялся за вас? или во имя Павла вы крестились? Благодарю Бога, что я никого из вас не крестил, кроме Криспа и Гаия, дабы не сказал кто, что я крестил в мое имя. Крестил я также Стефанов дом; а крестил ли еще кого, не знаю. Ибо Христос послал меня не крестить, а благовествовать, не в премудрости слова, чтобы не упразднить креста Христова. Ибо слово о кресте для погибающих юродство есть, а для нас, спасаемых,- сила Божия.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (du jour : Mt XIV,14-22)

En ce temps-là, quand Jésus sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades. Le soir étant venu, les disciples s’approchèrent de lui, et dirent : « Ce lieu est désert, et l’heure est déjà avancée ; renvoie la foule, afin qu’elle aille dans les villages, pour s’acheter des vivres ». Jésus leur répondit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. » Mais ils lui dirent : « Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons ». Et il dit : « Apportez-les-moi ». Il fit asseoir la foule sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants. Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté, pendant qu’il renverrait la foule.

И, выйдя, Иисус увидел множество людей и сжалился над ними, и исцелил больных их. Когда же настал вечер, приступили к Нему ученики Его и сказали: место здесь пустынное и время уже позднее; отпусти народ, чтобы они пошли в селения и купили себе пищи. Но Иисус сказал им: не нужно им идти, вы дайте им есть. Они же говорят Ему: у нас здесь только пять хлебов и две рыбы. Он сказал: принесите их Мне сюда. И велел народу возлечь на траву и, взяв пять хлебов и две рыбы, воззрел на небо, благословил и, преломив, дал хлебы ученикам, а ученики народу. И ели все и насытились; и набрали оставшихся кусков двенадцать коробов полных; а евших было около пяти тысяч человек, кроме женщин и детей. И тотчас понудил Иисус учеников Своих войти в лодку и отправиться прежде Его на другую сторону, пока Он отпустит народ.

Paroles des Pères

Comme les disciples engageaient le Christ à renvoyer les foules dans les villages les plus proches, pour qu’elles y achètent de la nourriture, il répondit : « Elles ne sont pas obligées d’y aller », montrant que ceux qu’il soignait n’avaient pas besoin de se nourrir d’une doctrine mise à prix et qu’ils n’étaient pas obligés de se rendre en Judée pour y acheter de la nourriture ; il ordonne donc aux apôtres de leur donner à manger. Ignorait-il qu’ils n’avaient rien à donner ? Et lui qui voit l’intérieur de l’esprit de l’homme, ne savait-il pas que la quantité mesurée de nourriture mise en réserve entre les mains des apôtres ? Mais il fallait qu’une raison typologique fut entièrement développée. Les apôtres, en effet, n’avaient pas encore reçus de réaliser et d’offrir le pain céleste comme nourriture éternelle. Leur réponse a en vue l’ordre de l’intelligibilité spirituelle. Ils répondirent en effet qu’ils avaient seulement cinq pains et deux poissons, parce qu’ils étaient encore retenus par les cinq livres de la Loi – les cinq pains – et nourris par l’enseignement des deux poissons, c’est-à-dire des Prophètes et de Jean (le Baptiste). Dans la Loi, il y avait la vie comme dans les pains, et la prédication de Jean  et des Prophètes ranimait l’espérance de la vie humaine par la puissance de l’eau. Voici donc ce que les apôtres servirent en premier lieu, parce qu’ils étaient encore à ce régime, mais on nous montre la prédication des Evangiles partant de là, et s’étendant à partir de ces origines elle se développe, en accroissant sa puissance à profusion.

Ayant pris les pains et les poissons, le Seigneur leva les yeux vers le ciel, les bénit et les rompit, rendant grâce au Père d’être changé en nourriture dans l’Evangile après l’époque de la Loi et des prophètes. 

– Saint Hilaire de Poitiers, In Matthaeum, 14, 10-11, SC 258, p. 21_23.

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Regardez le Seigneur dans les Evangiles : il ne rompt qu’un petit nombre de pains, mais il restaure des milliers de personnes et il reste des quantités de corbeilles pleines de morceaux. Tant que les pains sont entiers, il n’y a personne de rassasié, personne de restauré et, dans les pains eux-mêmes, aucune apparence de multiplication. Mais regardez maintenant le petit nombre de pains que nous rompons : nous prenons quelques paroles de la Sainte Ecriture, et voici que des milliers de personnes sont rassasiées. Et si ces pains n’avaient pas été partagés, s’ils n’avaient pas été réduits en morceaux par les disciples, autrement dit si la lettre n’avait pas été brisée et rompue morceau par morceau, son sens ne pourrait pas parvenir à tout le monde. – Origène, Homélies sur la Genèse, XII, Source Chrétienne n°7, p. 211.

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Nous apprenons encore ici quelle était la fermeté des apôtres, dans les grandes extrémités Où ils se trouvaient, et combien ils étaient éloignés du luxe et de toutes les délices. Au nombre de douze, ils n’avaient que cinq pains et deux poissons. Tant ils négligeaient ce qui ne regardait que le corps pour ne s’attacher qu’aux choses spirituelles ! Ils n’avaient pas même la moindre attache à ce peu qu’ils avaient, et ils le donnent de bon coeur aussitôt qu’on le leur demande. Ceci nous apprend, mes frères, que quand nous n’aurions que fort peu de bien, nous ne devrions pas laisser de le donner à ceux qui en ont besoin. Car lorsque Jésus-Christ leur commande d’apporter ces cinq pains, ils ne lui répondent point : Seigneur, quand nous les aurons donnés, d’où aurons-nous de quoi nous nourrir, surtout lorsque nous sommes si pauvres? Ils ne murmurent point de la sorte, et donnent promptement tout ce qu’ils ont. Mais de plus il me semble que Jésus-Christ aime mieux multiplier ce peu de pains qu’ils avaient que d’en produire d’autres du néant, pour porter davantage ses apôtres à la foi. Car ils étaient encore très-faibles. C’est encore pour cette raison qu’il lève les yeux au ciel avant de faire ce miracle d’un genre nouveau pour eux et dont ils n’avaient encore vu aucun exemple.

– Saint Jean Chrysostome, Homélies sur l’Evangile selon saint Matthieu, XLIX.

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Nous disons également qu’en notre Seigneur Jésus-Christ il y a deux énergies ; en tant que
Dieu et consubstantiel au Père, il a semblablement l’énergie divine ; en tant qu’homme
consubstantiel à nous, il a l’énergie de la nature humaine. […] L’humain accomplit son rôle dans la fraction du pain, en écoutant le lépreux, en disant : «je veux »; la divinité accomplit le sien en multipliant les pains et en purifiant le lépreux.

– Saint Jean Damscène, Exposé de la foi orthodoxe, chapitre XV.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Translation de Jérusalem à Constantinople des reliques de saint Étienne (ou Stéphane), diacre, protomartyr (commémoré le 27 décembre) (en 428) ; saint Étienne, pape de Rome, confesseur (257) ; saint Basile, fol en Christ, de Moscou (1552) ; saint Basile de Koubensk (XV°) ; saint Eusèbe, évêque de Verceil, martyr (371) ; saint Berthaire, évêque de Chartres (vers 623) ; sainte Etheldrite, recluse dans l’île de Croyland (834) ; saint Plegmund, archevêque de Canterbury (914) ; sainte Sidwell, vierge, martyre en Angleterre.

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon le nouveau calendrier

Le 2 août, nous commémorons le transfert des Reliques du Saint Premier-Martyr et Archidiacre Étienne. Après la lapidation de Saint Étienne par les Juifs (cf. 27 déc.), Gamaliel, le maître de Saint Paul dans l’étude de la Loi, mais qui, convaincu par les miracles du Seigneur, s’était fait baptiser par les Apôtres, encouragea certains autres Chrétiens à l’accompagner pour s’emparer du corps du Premier-Martyr, qui avait été abandonné sur la voirie, et l’ensevelir à Caphargamala, propriété qui lui appartenait, à quelques vingt milles de la Ville sainte.

Une fois achevé le deuil de quarante jours, Nicodème, le disciple nocturne du Seigneur (cf. Jn 3), qui avait échappé de peu à la persécution déclenchée à Jérusalem, parvint au village de Gamaliel, qui était son oncle, et lui demanda refuge. Il mourut des suites de ses blessures, quelques jours après, et fut enseveli aux côtés de Saint Étienne. Et Gamaliel et son fils de vingt ans, Habib, qui avait été lui aussi baptisé par les Apôtres, ne tardèrent pas à le rejoindre dans la mort.

De longues années plus tard, alors que ces sépultures étaient tombées dans l’oubli, Lucien, un Prêtre pieux et vénérable du village de Caphargamala, vit Saint Étienne lui apparaître à trois reprises. Le Saint était vêtu du sticharion de lin des Diacres, sur lequel était brodé son nom en lettres rouges et or. La tête couverte d’une longue chevelure blanche, il était chaussé de sandales d’or et tenait en main un bâton doré, avec lequel il frappa légèrement Lucien, en l’appelant par son nom. Il lui ordonna d’avertir l’Evêque de Jérusalem, Jean, et de procéder à l’invention de ses Reliques, pour que Dieu accomplisse par leur intermédiaire quantité de Miracles. Lucien alla aussitôt avertir l’Evêque Jean, qui lui commanda de creuser à l’endroit indiqué par le Saint, là où se trouvait un amoncellement de pierres. Cette même nuit, Saint Étienne apparut de nouveau à Lucien pour lui révéler que cet amas n’était qu’un mémorial élevé lors de ses funérailles, et qu’il devait chercher sa sépulture un peu plus au nord. Après avoir creusé en grande hâte, on découvrit une plaque de pierre, sur laquelle étaient inscrits en lettres hébraïques les noms d’Étienne, de Nicodème et d’Habib. Aussitôt la terre trembla et un suave parfum se répandit alentour, accomplissant soixante-treize guérisons. Et l’on put entendre des voix angéliques chanter: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre, aux hommes la bienveillance. » L’Évêque Jean, qui présidait alors un synode à Lydda (Diospolis), se rendit sur les lieux, assisté de deux autres Évêques, pour reconnaître le corps du Premier-Martyr, et il le transféra dans l’église de la Sainte-Sion à Jérusalem, le 26 décembre 415. Une pluie abondante vint alors mettre fin à la sécheresse qui affligeait depuis longtemps la Palestine.

On raconte que quelque temps après, la veuve du fondateur de l’église dans laquelle avait été déposée la Relique de Saint Étienne voulut transporter à Constantinople la dépouille de son mari. Mais, à cause de la ressemblance des deux sarcophages, ce fut la Relique du Saint qu’elle emporta. Tout le long du chemin les miracles se multiplièrent à son passage; et quand le navire parvint au port de Chalcédoine, les démons qui étaient cachés dans les flots crièrent qu’un feu insupportable les tourmentait. Quand le navire eut abordé, on posa le sarcophage sur un chariot traîné par des mules. Mais les bêtes s’arrêtèrent soudainement en un lieu nommé Constantianes, et l’une d’elles prit même une voix humaine pour déclarer qu’il fallait déposer là le corps du Saint. On eut beau atteler douze autres mules, il fut impossible de déplacer le chariot. On déposa donc les précieux restes, le 2 août, en cet endroit où une église en l’honneur du Saint Premier-Martyr fut ensuite édifiée.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Élie, prophète (IXème s. av. J.-C.) ; saint Rorice, évêque de Limoges (507) ; sainte Sévère, abbesse (vers 680) ; saint Abraham de Galitch (1375) ; sainte Salomé de Jérusalem, martyre (XIIIème s.) ; saint Élie le juste de Géorgie, martyr (1907) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Constantin Slovtsov (1918), Alexandre Arkhangelsky, Georges Nikitine, Jean Stebline-Kamensky, Serge Gortinsky et Théodore Yakovlev, prêtres, moines Tikhon Kretchkov, Georges Pojarov, Cyrille Viaznikov et martyr Euthyme Gebenchtchikov et Pierre Viaznikov (1930) ; Alexis Znamensky, prêtre (1938) ; moine Théodore Abrosimov (1941).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Le saint et grand prophète Élie, cet ange dans la chair qui reçut de Dieu le pouvoir d’ouvrir et de fermer les cieux, était originaire de Theshbé en Galaad (auj. Listib au sud du wadi Yabis) . On raconte qu’au moment de sa naissance, son père vit des hommes vêtus de blanc l’envelopper de langes de feu et, lui attribuant son nom, ils lui donnèrent à manger une flamme, symbole du zèle divin qui allait le dévorer pendant toute sa vie. Dès son enfance, il observait rigoureusement tous les commandements de la Loi et se tenait en permanence devant Dieu par une virginité impassible, un jeûne permanent et une prière ardente, qui rendirent son âme comme le feu et firent de lui le modèle de la vie monastique. Achab ayant accédé au trône du royaume du Nord, qui avait fait schisme depuis Jéroboam, porta à son comble l’impiété et la dépravation de ses prédécesseurs. Encouragé par sa femme, l’exécrable Jézabel, il persécutait les prophètes et tous les hommes qui restaient fidèles à Dieu, et s’adonnait au culte des faux dieux : Baal et Astarté. Le prophète Élie se rendit alors auprès du roi et lui déclara : « Il vit le Seigneur, Dieu des Armées, le Dieu d’Israël, devant lequel je me tiens aujourd’hui ! Non, il n’y aura, ces années-ci, ni rosée ni pluie, si ce n’est par une parole de ma bouche ! » À la parole du prophète, une terrible sécheresse s’abattit alors, comme une fièvre, sur la terre : tout fut desséché, dévasté, brûlé. Hommes, femmes, enfants, animaux domestiques et bêtes sauvages, tous mouraient faute de nourriture, les sources tarissaient, les plantes se flétrissaient, et rien n’échappait au fléau que Dieu avait permis, dans l’espoir que la famine porterait le peuple d’Israël au repentir et à la conversion. Sur ordre de Dieu, le prophète, qui était vêtu d’une peau de mouton et d’un pagne de cuir, quitta le royaume d’Israël et se rendit au torrent de Chorrath (Kerrith), situé au-delà du Jourdain . Il s’abreuvait de l’eau du torrent et le Seigneur lui envoyait des corbeaux — animaux considérés comme impurs par les Juifs et réputés pour leur cruauté envers leur progéniture — pour lui apporter du pain au matin et de la viande le soir, incitant ainsi son prophète à la miséricorde envers le peuple souffrant. Quand le torrent vint à se tarir lui aussi, Dieu envoya son serviteur à Sarepta de Sidon, lui faisant observer au long de la route les effets désastreux de la sécheresse pour l’inviter, encore une fois, à la compassion. Il parvint chez une pauvre veuve païenne, qui était en train de ramasser du bois en vue de faire cuire du pain pour elle et son fils. Malgré la nécessité extrême dans laquelle elle se trouvait, elle mit avant toutes choses les devoirs de l’hospitalité, et dès que le prophète le lui demanda, elle prépara à son intention une galette, avec la farine et l’huile qui lui restait. Elle reçut sans retard la récompense de son hospitalité : à la parole du prophète sa jarre de farine et sa cruche d’huile ne désemplirent pas, jusqu’à ce que la pluie revînt. Élie était hébergé chez cette veuve depuis quelques jours, quand son fils vint à mourir. Comme la femme, dans sa douleur, accusait l’homme de Dieu d’avoir apporté le malheur sur sa maison, Élie prit l’enfant, le monta à l’étage où il demeurait et, après avoir soufflé à trois reprises sur le corps inanimé en invoquant à grands cris le Seigneur, il rendit le jeune garçon vivant à sa mère, prophétisant ainsi la résurrection des morts.

La sécheresse affligeait la contrée depuis plus de trois ans, et une grande partie de la population avait déjà été décimée ; mais Dieu, respectant le serment de son prophète, ne voulait pas montrer sa miséricorde avant qu’Élie n’eût compris qu’Il ne désire pas la mort des pécheurs mais qu’ils se convertissent (cf. Éz 33, 11). Il envoya alors le prophète auprès du roi Achab, pour lui annoncer que le fléau allait bientôt cesser. Élie apparut devant le roi stupéfait de voir venir à lui, librement, celui qu’il avait fait rechercher partout, et il l’invita à rassembler tout le peuple d’Israël sur le mont Carmel, pour être témoin de sa confrontation avec les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes des bois sacrés entretenus par l’infâme Jézabel. Une fois cette grande assemblée réunie, Élie dit au peuple : « Jusques à quand boiterez-vous sur les deux jarrets ? Si le Seigneur est Dieu, allez à sa suite ! Si c’est Baal, allez à lui ! » Il prescrivit d’apprêter deux taureaux pour le sacrifice et de les placer sur le bûcher, mais sans allumer de feu, et il laissa les faux prophètes sacrifier les premiers. Ceux-ci invoquèrent à grands cris le dieu Baal, en se lacérant, de l’aube jusqu’au soir, mais en vain. Élie se moquait d’eux, les encourageant à crier plus fort, de peur que leur dieu ne fût endormi ou occupé à quelque autre affaire. Le soir venu, le prophète érigea un autel avec douze pierres, représentant les douze tribus d’Israël, creusa un large fossé autour de l’autel, sur lequel il avait placé le taureau dûment dépecé, et il ordonna de verser, à trois reprises, de l’eau en abondance sur la victime, de manière à ce qu’elle remplisse le fossé en débordant. Puis il poussa un grand cri vers le ciel, invoquant le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Aussitôt un feu tomba du ciel et dévora l’holocauste, le bois et l’eau. Le peuple entier tomba alors la face contre terre en criant : « Vraiment le Seigneur est le seul Dieu ! » Sur l’ordre d’Élie, on s’empara des faux prophètes, et l’homme de Dieu les égorgea de ses propres mains au torrent de Kisson. Il annonça ensuite à Achab que la sécheresse allait bientôt cesser, puis monta au sommet du Carmel et, se penchant vers la terre, la tête entre les genoux et l’intelligence rassemblée dans son cœur, il se mit en prière. À sept reprises, il envoya son serviteur observer l’horizon, en direction de la mer, et la septième fois un petit nuage apparut, le ciel s’obscurcit et la pluie tomba en abondance, répandant sur la terre la bénédiction céleste. Quand la reine Jézabel apprit le massacre de ses prophètes, elle entra dans une terrible colère et jura de se venger. Élie, qui n’avait pas craint la foule des faux prophètes, fut abandonné par la grâce de Dieu et, gagné par la pusillanimité, il s’enfuit à Bersabée dans la terre de Juda. Épuisé par sa marche dans le désert, il s’assit à l’ombre d’un arbre et demanda à Dieu de reprendre sa vie. Un ange du Seigneur lui apparut alors, et lui présenta une galette de pain et une cruche d’eau. Revigoré par cette assistance divine, il put marcher quarante jours dans le désert, jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb. Il entra dans le creux du rocher où Moïse s’était jadis caché, et Dieu lui adressa, de nuit, la parole. Élie répondit : « Je suis rempli de zèle jaloux pour le Seigneur tout-puissant, car les fils d’Israël ont abandonné ton alliance, abattu tes autels et tué tes prophètes ; et je suis resté tout seul et ils cherchent à m’enlever la vie. » Dieu lui ordonna de sortir et de se tenir sur la montagne pour le voir. Il y eut alors un violent ouragan qui fendit les montagnes et brisa les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans le feu. Après le feu, on perçut le bruit d’une brise légère. Dès qu’il l’entendit, Élie se voila la face de son manteau et se tint sous la grotte, car Dieu était dans la brise légère. Le Seigneur lui affirma que, loin d’être le seul juste, sept mille autres Israélites n’avaient pas fléchi les genoux devant Baal, et Il lui ordonna de s’en retourner par le même chemin conférer l’onction royale à Hazaèl, comme roi de Syrie, et à Jéhu, comme roi d’Israël, puis d’oindre Élisée pour successeur. Ayant trouvé Élisée occupé à labourer avec douze paires de bœufs, Élie jeta sur lui son manteau et fit de lui son disciple. Le roi Achab continuait cependant à commettre des actes d’impiété, et il s’était accaparé la vigne de Nabot d’Yizréel, en le faisant mourir sur le conseil de Jézabel. Le prophète Élie, qui était resté dans le silence pendant quelque temps, fut envoyé par le Seigneur à Samarie et dit au roi : « À l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Nabot, les chiens laperont ton sang à toi aussi, et les prostituées se vautreront dans ton sang. » Il ajouta que le malheur allait s’abattre sur toute la maison d’Achab et que les chiens dévoreraient le corps de Jézabel sur l’avant-mur d’Yizréel. À ces mots, le roi fut saisi de componction : il déchira ses vêtements, se revêtit d’un sac et observa un jeûne. Le Seigneur regarda avec faveur son repentir et annonça par son prophète qu’Il ne donnerait libre cours à sa colère que sous le règne de son fils. Achab mourut peu après, et son fils Ochozias, homme superstitieux, prit le pouvoir. Étant tombé malade, il envoya des messagers en quête d’un oracle auprès de Baal Zéboud à Éqron (Akkaron). Le prophète Élie se présenta devant les messagers, annonçant que le roi ne se relèverait pas. Quand ils transmirent ce message, en donnant la description du prophète, le roi, comprenant qu’il s’agissait d’Élie, envoya une troupe de cinquante hommes pour l’arrêter. Mais à deux reprises, sur l’injonction du prophète, un feu descendit du ciel et dévora les soldats. Le troisième officier, l’ayant supplié de l’épargner, Élie obtempéra et se rendit auprès du roi, lui annonçant de vive voix qu’il allait périr, parce qu’il avait eu recours aux faux dieux. Ochozias mourut effectivement peu de jours après, et son frère Joram devint roi d’Israël. Pendant les douze années de son règne, il fit supprimer le culte de Baal, mais ne mit pas fin au péché de Jéroboam, qui avait provoqué le schisme dans le peuple de Dieu et avait encouragé l’idolâtrie. C’est pourquoi Dieu fit venir le malheur sur sa maison et réalisa la prophétie prononcée par Élie au temps d’Achab : Jéhu s’empara du pouvoir, à la suite d’une conspiration contre Joram et, entrant dans la ville d’Yizréel, il fit mettre à mort Jézabel en la précipitant du haut d’une fenêtre. Son sang éclaboussa le mur et les chiens dévorèrent son corps avant qu’on n’ait pu l’ensevelir. Au bout de quinze ans de ministère prophétique, ayant accompli la mission que Dieu lui avait confiée, Élie se rendit de Galgal à Béthel, accompagné d’Élisée qui refusait de quitter son maître. De là, ils se rendirent à Jéricho. Arrivé sur la rive du Jourdain, Élie prit son manteau de peau de mouton, le roula et frappa les eaux, qui se divisèrent pour les laisser passer à pied sec. Élisée lui ayant demandé de recevoir double part de son esprit prophétique, Élie répondit : « Si tu me vois pendant que je serai enlevé au ciel, il en sera ainsi pour toi. »  Alors qu’ils marchaient ainsi dans le désert en devisant, un char de feu tiré par des chevaux flamboyants apparut entre eux. Élie monta dans le char et fut emporté comme au ciel, dans un tourbillon, tandis qu’Élisée criait : « Père, père, char d’Israël et son attelage ! » Il saisit le manteau du prophète, qui était tombé sur lui, et frappant les eaux à deux reprises, il put traverser le Jourdain, salué par les fils des prophètes qui criaient : « L’esprit d’Élie s’est reposé sur Élisée ! »  En étant ainsi enlevé dans les hauteurs avec son corps, le prophète Élie préfigurait l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’envoi de son manteau sur son disciple, il annonçait la descente du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte. Représentant éminent de l’ordre prophétique et parvenu par son zèle au sommet de la vertu, Élie fut jugé digne de voir, face à face, la gloire du Dieu incarné, en compagnie de Moïse et des trois Apôtres, le jour de la Transfiguration (cf. Mt 17), qui annonçait le Second Avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. En descendant du Thabor, les disciples demandèrent au Seigneur si Élie devait venir avant la résurrection des morts pour rétablir toutes choses, comme l’enseignent les prophètes (Mal  3, 23). Le Christ leur répondit : « Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu, mais l’ont traité à leur guise », en faisant allusion à saint Jean-Baptiste qui était venu préparer sa venue, avec l’esprit et la puissance d’Élie (Lc 1, 17). De même que Jean fut le Précurseur du premier avènement dans la chair du Fils de Dieu, ainsi Élie sera, croit-on, le précurseur de son second et glorieux Avènement, à la fin des temps.

Homélie de Père André : http://toulouse-orthodoxe.com/dimanche-2-aout-homelie-de-pere-andre-et-note-catechetique/