Dimanche 25 avril 2020 – des Rameaux

Dimanche 25 avril 2021.

(12 avril dans l’ancien calendrier.)

Dimanche des Rameaux (ou des Palmes) :

Entrée de notre Seigneur à Jérusalem.

 

Synaxaire de ce dimanche

Ce dimanche des Rameaux, nous célébrons la fête brillante et glorieuse de l’entrée à Jérusalem de notre Seigneur Jésus Christ. Pour accueillir l’entrée du Christ, les enfants jetèrent sous ses pas leurs vêtements, ainsi que des branches de palmier qu’ils avaient coupées ; d’autres, tenant les branches en main, criaient en Lui faisant cortège : « Hosanna au Fils de David ; béni soit le Roi d’Israël qui vient au Nom du seigneur ! » C’est l’Esprit Saint qui les inspirait. Par les rameaux, ils symbolisèrent la victoire du Christ sur la mort ; car c’était la coutume d’honorer les vainqueurs des luttes aussi bien que des guerres, avec des rameaux d’arbres à feuilles persistantes et de les accompagner ainsi dans les processions de triomphe. A propos de cette fête, le Prophète Zacharie a dit dans l’Ancien Testament : « Sois transportée d’allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton Roi vient à toi ; Il est le Juste et le Sauveur, Il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse » (Zach. 9, 9). Et David, dans ses Psaumes, dit à propos des enfants : « Dans la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu as mis une louange » (Psaume 8, 3). Pendant ce temps, les grands prêtres avaient en vue de de le faire mourir.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Philippiens (4, 4-9)

Frères, réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps ; je vous le répète, réjouissez-vous ! Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. N’entretenez aucun souci, mais en toute circonstance exposez vos requêtes à Dieu, recourant à la prière et à l’oraison, dans l’action de grâces. Alors la paix de Dieu, qui surpasse tout esprit, prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. En conclusion, mes Frères, tout ce qu’il y a de vrai et de noble, tout ce qu’il y a de juste et de pur, tout ce qui est digne d’être aimé et d’être honoré, tout ce qui s’appelle vertu et mérite des éloges, voilà ce dont il faut vous préoccuper. Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique. Alors le Dieu de la paix sera avec vous !

Радуйтесь всегда в Господе; и еще говорю: радуйтесь. Кротость ваша да будет известна всем человекам. Господь близко. Не заботьтесь ни о чем, но всегда в молитве и прошении с благодарением открывайте свои желания пред Богом, и мир Божий, который превыше всякого ума, соблюдет сердца ваши и помышления ваши во Христе Иисусе. Наконец, братия мои, что только истинно, что честно, что справедливо, что чисто, что любезно, что достославно, что только добродетель и похвала, о том помышляйте. Чему вы научились, что приняли и слышали, и видели во мне, то исполняйте, – и Бог мира будет с вами.

Lecture de l’Évangile selon saint Jean (Jean 12, 1-18)

En ce temps-là, six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, que Jésus avait réveillé d’entre les morts. Là, on lui prépara un repas. Marthe faisait le service, et Lazare était un de ceux qui étaient attablés avec Jésus. Alors, Marie, prenant une livre de parfum très pur et d’un grand prix, oignit les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux, et la maison s’emplit du parfum de la myrrhe. Mais Judas l’Iscariote, un de ses disciples, qui allait le livrer, dit : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu cette myrrhe trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? » Il dit cela, non parce qu’il se souciait des pauvres, mais parce qu’il était un voleur et que, comme il tenait la bourse commune, il détournait ce qu’on y mettait. Jésus dit alors : « Laisse-la ; elle a gardé cela pour le jour de mon ensevelissement, car, les pauvres, vous les avez toujours avec vous, mais, moi, vous ne m’avez pas pour toujours. » Une foule nombreuse de Judéens sut qu’Il était là et vint, non seulement à cause de Jésus, mais pour voir Lazare qu’Il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, car, à cause de lui, beaucoup de Judéens s’en allaient et croyaient en Jésus. Le lendemain, la foule nombreuse qui était venue pour la fête, entendant que Jésus venait à Jérusalem, prit les rameaux des palmiers et sortit à sa rencontre, et elle criait : « Hosanna ! Béni, celui qui vient au Nom du Seigneur, le roi d’Israël ! » Trouvant un petit âne, Jésus s’assit dessus, comme il est écrit : « Ne crains pas, fille de Sion, voici que vient ton roi, assis sur le poulain d’une ânesse. » D’abord, ses disciples ne le comprirent pas ; mais, une fois Jésus glorifié, alors ils se rappelèrent que, ce qui avait été écrit de lui, c’est cela même qu’ils avaient fait pour lui. La foule rendait témoignage, elle qui était avec lui quand il avait appelé Lazare hors du tombeau et l’avait réveillé d’entre les morts. C’est pourquoi la foule vint à sa rencontre, parce qu’elle avait entendu qu’Il avait fait ce signe.

За шесть дней до Пасхи пришел Иисус в Вифанию, где был Лазарь умерший, которого Он воскресил из мертвых. Там приготовили Ему вечерю, и Марфа служила, и Лазарь был одним из возлежавших с Ним. Мария же, взяв фунт нардового чистого драгоценного мира, помазала ноги Иисуса и отерла волосами своими ноги Его; и дом наполнился благоуханием от мира. Тогда один из учеников Его, Иуда Симонов Искариот, который хотел предать Его, сказал: Для чего бы не продать это миро за триста динариев и не раздать нищим? Сказал же он это не потому, чтобы заботился о нищих, но потому что был вор. Он имел при себе денежный ящик и носил, что туда опускали. Иисус же сказал: оставьте ее; она сберегла это на день погребения Моего. Ибо нищих всегда имеете с собою, а Меня не всегда. Многие из Иудеев узнали, что Он там, и пришли не только для Иисуса, но чтобы видеть и Лазаря, которого Он воскресил из мертвых. Первосвященники же положили убить и Лазаря, потому что ради него многие из Иудеев приходили и веровали в Иисуса. На другой день множество народа, пришедшего на праздник, услышав, что Иисус идет в Иерусалим, взяли пальмовые ветви, вышли навстречу Ему и восклицали: осанна! благословен грядущий во имя Господне, Царь Израилев! Иисус же, найдя молодого осла, сел на него, как написано: Не бойся, дщерь Сионова! се, Царь твой грядет, сидя на молодом осле. Ученики Его сперва не поняли этого; но когда прославился Иисус, тогда вспомнили, что та́к было о Нем написано, и это сделали Ему. Народ, бывший с Ним прежде, свидетельствовал, что Он вызвал из гроба Лазаря и воскресил его из мертвых. Потому и встретил Его народ, ибо слышал, что Он сотворил это чудо.

Paroles des Pères

L’entrée solennelle dans la sainte cité fut, dans la vie de Jésus, son seul triomphe visible : jusque-là, il avait volontairement repoussé toute tentative d’être glorifié, et ce n’est que six jours avant la Pâque que non seulement il accepta volontiers, mais provoqua même l’événement. En accomplissant à la lettre ce qu’avait dit le prophète Zacharie : « Voici ton roi qui vient, assis sur un ânon… » (Zac. 9, 9), il a montré clairement qu’Il voulait être reconnu et acclamé comme Messie, Roi et Sauveur d’Israël. (…)  Mais quel en est le sens pour nous, aujourd’hui ? Nous proclamons tout d’abord que le Christ est notre Roi et notre Seigneur. Trop souvent nous oublions que le Royaume de Dieu a été inauguré, qu’au jour de notre baptême nous en avons été faits citoyens, et que nous avons promis de placer notre fidélité à ce Royaume au-dessus de toute autre. (…) A partir de cette heure, le Royaume est révélé au monde et sa présence juge et transforme l’histoire humaine. Et lorsque au moment le plus solennel de la célébration liturgique, nous recevons une palme de la main du prêtre, nous renouvelons notre serment à notre Roi et nous confessons que son Royaume est l’unique but de notre vie, la seule chose qui lui donne son sens. (…) Pourtant, nous le savons, le Roi que les Juifs acclament aujourd’hui, et nous avec eux, s’achemine vers le Golgotha, vers la croix et vers le tombeau. Nous savons que ce court triomphe n’est que le prologue de son sacrifice. Les palmes dans nos mains signifient, dès lors, notre empressement à le suivre sur le chemin du sacrifice, notre acceptation du sacrifice et notre renoncement à nous-mêmes, dans lequel nous reconnaissons l’unique voie royale qui mène au Royaume.

Et finalement, ces palmes, cette célébration, proclament notre foi en la victoire finale du Christ. Son Royaume est encore caché et le monde l’ignore. Il vit comme si l’événement décisif n’avait jamais eu lieu, comme si Dieu n’était pas mort sur la croix et comme si, en lui, l’homme n’était pas ressuscité d’entre les morts. Mais nous, chrétiens, nous croyons en la venue de ce Royaume où Dieu sera tout en tous, et où le Christ apparaîtra comme seul Roi. Les célébrations liturgiques nous rappellent des événements passés ; mais tout le sens et toute la vertu de la liturgie consistent précisément à transformer le souvenir en réalité. En ce dimanche des Palmes, la réalité dont il s’agit, c’est notre propre implication dans le Royaume de Dieu, c’est notre responsabilité à son égard. (…) Ce qu’il attend de nous, c’est un réel accueil du Royaume qu’Il nous a apporté… Et si nous ne sommes pas prêts à être totalement fidèles au serment que nous renouvelons chaque année, le dimanche des Palmes, si vraiment nous ne sommes pas décidés à faire du Royaume la charte de toute notre vie, alors vaine est notre célébration, vaines et sans signification sont les palmes que nous rapportons de l’église chez nous.

– Alexandre Schmemann, Le Mystère Pascal, commentaires liturgiques.

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Dès le premier jour de la semaine-sainte, nous devons « recevoir » Jésus-Christ et accepter comme souveraine sa volonté sur nous. Cet accueil fait au Christ qui vient à nous est le sens du Dimanche des Rameaux. […]

Essayons maintenant de recueillir quelques-uns des enseignements de ce dimanche.

« Voici que ton Roi vient à toi… » Jésus vient aujourd’hui à nous comme notre roi. Il est plus que le Maître instruisant ses disciples. Il réclame de nous que nous acceptions en toutes choses sa volonté et que nous renoncions à nos désirs propres. Il vient à nous pour prendre solennellement possession de notre âme, pour être intronisé dans notre cœur.

« A toi… » C’est non seulement vers l’humanité en général que Jésus vient. Il vient vers chacun de nous en particulier. « Ton Roi… » Jésus veut être mon roi. Il est le roi de chacun de nous dans un sens unique, entièrement personnel et exceptionnel. Il demande une adhésion, une obéissance intérieures et intimes.

Ce roi est « humble ». Il vient à nous sur un pauvre animal, symbole d’humilité et de douceur. Un jour il reviendra dans sa gloire pour juger le monde. Mais aujourd’hui il écarte tout appareil de majesté ou de puissance.
Il ne demande aucun royaume visible. Il ne veut régner que sur nos cœurs : « Mon fils, donne-moi ton cœur. » […]

« Les gens, en très grande foule étendirent leurs manteaux sur le chemin… » Jetons aux pieds de Jésus nos vêtements, nos possessions, notre sécurité, nos biens extérieurs, et aussi nos fausses apparences et par-dessus tout nos idées, nos désirs, nos sentiments. Que le roi triomphant foule à ses pieds tout ce qui est à nous. Que tout ce qui nous est précieux lui soit soumis et offert.

La foule criait : « Hosanna, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » Si je suis capable de prononcer cette phrase en toute sincérité et en toute soumission, si elle exprime un élan de tout mon être vers le Roi que désormais j’accepte, je me suis, à cette seconde même, détourné de mes péchés et j’ ai reçu en moi Jésus Christ. Qu’il soit donc bienvenu et béni, celui qui vient à moi.

– Père Lev Gillet, L’an de grâce du Seigneur.

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S’Il n’était pas chair, qui pleurait au tombeau de Lazare ? Et s’Il n’était pas Dieu, qui ordonna au mort de quatre jours de sortir ?

S’Il n’était pas chair, qui s’assit sur l’ânon ? Et s’Il n’était pas Dieu, à la rencontre de qui la foule sortit avec gloire ?

S’Il n’était pas chair, qui les Juifs saisirent-ils ? Et s’Il n’était pas Dieu, qui commanda à la terre et les jeta face contre terre ?

S’Il n’était pas chair, qui reçut un soufflet ? Et s’Il n’était pas Dieu, qui guérit l’oreille coupée par Pierre et la remit à sa place ?

S’Il n’était pas chair, le visage de qui reçut-il des crachats ? Et s’Il n’était pas Dieu, qui souffla sur les apôtres pour qu’ils reçoivent le saint Esprit ?

S’Il n’était pas chair, qui se présenta devant Pilate dans le prétoire ? Et s’Il n’était pas Dieu, de qui la femme de Pilate eut-elle peur en songe ?

S’Il n’était pas chair, les vêtements de qui les soldats ont-ils enlevés et partagés ? Et s’Il n’était pas Dieu, comment le soleil s’obscurcit-il au moment de la crucifixion ?

S’Il n’était pas chair, qui était pendu sur la Croix ? Et s’Il n’était pas Dieu, qui fit trembler la terre de tous ses fondements ?

S’Il n’était pas chair, les mains et les pieds de qui les clous ont-ils transpercés ? Et s’Il n’était pas Dieu, comment le voile du temple se déchira t-il ? Comment les rochers se fendirent-ils et les sépulcres s’ouvrirent-ils ?

S’Il n’était pas chair, qui s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné » ? Et s’Il n’était pas Dieu, qui dit : « Père, pardonne-leur » ?

S’Il n’était pas chair, qui était pendu sur la Croix avec les larrons ? Et s’Il n’était pas Dieu, comment dit-Il au larron : « Aujourd’hui tu seras avec moi au paradis ?

S’Il n’était pas chair, à qui offrirent-ils du vinaigre et du fiel ? Et s’Il n’était pas Dieu, en entendant la voix de qui l’enfer s’effraya-t-il ?

S’Il n’était pas chair le côté de qui la lance a-t-elle piqué, en faisant jaillir du sang et de l’eau ? Et s’Il n’était pas Dieu, qui brisa les portes de l’enfer et en rompit les liens, et à l’ordre de qui les morts enfermés en sortirent ?

S’Il n’était pas chair, qui les apôtres virent-ils dans la chambre haute ? Et s’Il n’était pas Dieu, comment entra-t-Il les portes fermées ?

S’Il n’était pas chair, la marque des clous dans les mains et celle de la lance dans le côté, et que Thomas toucha, à qui étaient-elles ? Et s’Il n’était pas Dieu, à qui s’écria-t-il : « Mon Seigneur et mon Dieu » ?

S’Il n’était pas chair, qui mangea sur les bords du lac de Tibériade ? Et s’Il n’était pas Dieu, à l’ordre de qui le filet se remplit-il de poissons ?

S’Il n’était pas chair, qui les anges et les apôtres virent-ils monter au ciel ? Et s’Il n’était pas Dieu, pour qui le ciel s’ouvrit-il, qui les Puissances adorèrent-elles avec crainte, et pour qui le Père avait-Il dit : « Siège à ma droite, etc… » (Ps 109,1) ?

S’Il n’était pas Dieu et chair, notre salut est donc un mensonge, mensonge aussi alors la voix des prophètes. Mais ce qu’ont dit les prophètes s’est réalisé, et leurs témoignages sont vrais.

– Saint Ephrem le Syrien, Homélie sur la divine Transfiguration de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint Marc, apôtre et évangéliste (I°) ; saint Sylvestre d’Obnorsk (1379) ; saint Phébade, évêque d’Agen (vers 393) ; saint Rustique, évêque de Lyon (501).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon le nouveau calendrier

Le 25 avril nous célébrons la mémoire du Saint Apôtre et Évangéliste Marc.

ICONOGRAPHIE CHRÉTIENNE: Saint MARC, ÉVANGÉLISTE | Chrétien, Évangile, ReligieuseLe Saint et glorieux Apôtre Marc, appelé aussi Jean, était fils d’une pieuse femme de Jérusalem, Marie, qui offrait sa maison aux disciples des Apôtres pour leurs réunions de prières. Saint Pierre s’y rendait souvent et prit en affection le jeune Marc, qu’il instruisit dans la foi et qu’il baptisa, le considérant comme son fils (cf. I Pierre 5:13). Il était aussi cousin du Saint Apôtre Barnabé, que celui-ci prit avec lui lorsqu’il partit pour Antioche en compagnie de Saint Paul (cf. Actes 12:24). Pendant ces voyages d’évangélisation, Marc assistait humblement les deux prédicateurs, pourvoyant à leurs besoins matériels et assimilant leur enseignement.

Parvenu à Pergé de Pamphylie, Marc fut saisi de crainte devant les difficultés de la mission, et se sépara de Paul et Barnabé pour retourner à Jérusalem (cf. Actes 13:13). Saint Paul semble avoir été froissé de cette séparation, aussi, quand ils le retrouvèrent à Antioche, il se refusa à emmener : « celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et n’avait pas été à l’oeuvre avec eux » (Actes 15:37). La discussion s’échauffa et Barnabé décida de s’embarquer pour Chypre avec Marc, alors que Paul partait avec Silas pour évangéliser la Syrie et la Cilicie (52).

Dix ans plus tard, on retrouve Saint Marc à Rome, en compagnie d’Aristarque et de Jésus le Juste, pour assister Paul dans sa captivité (cf. Col. 4:10). De là il partit avec la bénédiction du Grand Apôtre pour visiter les Chrétiens de Colosses. Lors de sa seconde captivité, Paul écrivant à Timothée, lui recommande d’amener Marc avec lui : « Car il m’est précieux pour le ministère» assure-t-il (II Tim. 4:11). C’est aussi vers l’an 65 que Marc retrouva Saint Pierre à Rome, au moment où les deux Coryphées allaient subir leur martyre. L’éclat de l’enseignement de Saint Pierre avait brillé tellement dans l’esprit des nouveaux convertis de Rome qu’ils supplièrent Marc de mettre par écrit cette doctrine divine. Confirmé par une révélation divine, et avec l’accord de Pierre, il se mit à l’œuvre et rédigea de manière brève, simple, populaire et pleine de vie un résumé des actes et des paroles du Sauveur, conforme à la prédication du Coryphée des Apôtres. Sans se préoccuper de la présentation littéraire ni de répondre à toutes les questions que pouvaient se poser les fidèles, il écrivit tout ce qui est utile au Salut et à la connaissance du Fils de Dieu fait homme, et rien de plus.

Une fois cette œuvre achevée, saint Pierre l’envoya en Égypte pour y porter la Bonne Nouvelle. Pendant la traversée le navire fut pris dans une tempête que Marc apaisa par sa prière, et il put faire escale dans l’île de Pittyouse, en face de la Cilicie, où il fut reçu par un notable nommé Bassos, qui avait été converti par Saint Pierre à Antioche, et grâce à son appui il convertit la plupart des habitants de l’île.

Lorsqu’il aborda à Alexandrie, la sandale de Marc, usée par la marche, s’étant rompue, il la donna à raccommoder à un savetier nommé Anien. Celui-ci, frappé par l’éclat extraordinaire qui se dégageait du visage de l’Apôtre, laissa échapper son aiguille et se perça le doigt, en s’écriant : « Un seul Dieu ! » Saint Marc le guérit de sa blessure et saisit cette occasion pour l’instruire sur la vérité du seul Dieu devenu homme pour notre salut. Anien écouta avec attention ces paroles de vie et, après avoir fait baptiser toute sa maison, il quitta sa profession et tout attachement au monde pour devenir le plus étroit collaborateur de l’Apôtre.

Dans cette immense cité, métropole du paganisme et de la culture hellénique, la parole de l’Apôtre, simple et dépourvue des ornements futiles de la rhétorique, retentissait comme un tonnerre, et ses miracles confirmaient la prophétie du Psaume disant : « Le Seigneur mettra la parole dans la bouche de ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle avec une grande puissance » (Ps. 67:12). Au Nom de Jésus, Lumière du monde, il rendit la vue à un aveugle. Aussitôt on lui amena malades et possédés pour qu’il leur imposât les mains. Et, devant le spectacle des guérisons accomplies par la puissance de Dieu, jusqu’à trois cents païens en un seul jour demandèrent à recevoir le Baptême. De manière semblable au Christ, Marc ressuscita aussi le fils d’une veuve qui était venue se jeter en larmes à ses pieds, et la foule, voyant le jeune homme se relever, s’écria : « Il n’y a qu’un seul Dieu, le Christ prêché par Marc ! »

La semence évangélique commençant donc à germer, Marc organisa les premières institutions liturgiques de l’Église d’Égypte, ordonna Anien Évêque d’Alexandrie avec pour le seconder trois Prêtres : Milée, Sabin et Cerdon, sept Diacres et onze autres Clercs de rang inférieur, puis il continua ses missions vers l’Ouest.

D’Alexandrie il se rendit à Mendession et y délivra du démon un enfant aveugle. Les parents de l’enfant, au comble de la joie, lui offrirent une forte somme d’argent, mais Marc la refusa, en disant que la grâce de Dieu ne s’échange pas pour de l’argent, et il leur recommanda de le distribuer en aumônes. Un nombre considérable de païens s’étant convertis à la suite de ce miracle, Marc fonda dans cette cité une Église et ordonna un Évêque, des Prêtres et des Diacres, puis il continua son voyage vers Cyrène de Pentapole, où il délivra nombre de païens des ténèbres de l’idolâtrie. Il alla ensuite évangéliser la Libye. Dès son arrivée dans la capitale, la fille du phylarque Ménodore, qui était tourmentée par un démon depuis son enfance, entra dans une crise furieuse qui provoqua sa mort ; mais la prière de l’Apôtre la ressuscita et entraîna la conversion d’un grand nombre.

De là, Saint Marc passa en Marmorique, répandant sur son passage la lumière de l’Evangile. Une nuit le Seigneur lui apparut en vision et lui ordonna de retourner à Alexandrie pour y achever sa mission. Malgré les pleurs et les supplications des nouveaux convertis qui voulaient retenir leur père et sauveur, l’Apôtre, confirmé par une nouvelle vision lui annonçant qu’il devrait sceller sa mission par la gloire du martyre, s’embarqua pour Alexandrie, où il put admirer les progrès de l’évangélisation pendant ses deux années d’absence.

Toutefois les païens et les Juifs ne pouvaient supporter les succès remportés par le disciple du Christ et, grinçant des dents, ils cherchaient une occasion de le perdre. Une année où la célébration de Pâques coïncidait avec la fête du dieu Sérapis, fête que les païens d’Alexandrie avaient coutume de célébrer par d’ignobles dérèglements, ils se précipitèrent sur le Saint, au moment où il célébrait la Divine Liturgie et le traînèrent jusqu’à l’amphithéâtre, où se trouvait le gouverneur, en l’accusant de pratiques magiques. Aux accusations pleines de haine l’Apôtre répondit calmement et exposa, comme à son habitude, en peu de mots, la sublime doctrine du Salut. Déconcerté et ne pouvant rien objecter à ses arguments, le gouverneur se tourna vers la foule, demandant ce qu’il devait faire de Marc. Les uns criaient de le brûler devant le temple de Sérapis, les autres de le lapider. Finalement, sur l’ordre du magistrat, il fut étendu à terre, les membres écartelés, et fut cruellement fustigé. Puis la populace, s’emparant du corps meurtri du Saint et lui passant une corde aux pieds, le traîna durant tout le jour dans les rues de la ville, en arrosant les Pierres et la terre de son sang. Le soir venu, on l’enferma en prison, où, vers minuit, un Ange vint le réconforter. Au matin du samedi 4 avril, les bourreaux l’attachèrent à une corde et le traînèrent, comme la veille, jusqu’à un lieu escarpé, en bordure de mer, nommé Boucole, où il trouva la mort. Il était âgé de cinquante-sept ans.

Les païens voulurent brûler son corps, mais un violent orage les mit en fuite et permit aux Chrétiens de l’enlever et de le déposer dans un rocher creux. Par la suite, on construisit une église au-dessus du tombeau du Saint Apôtre à Boucole, qui devint le haut lieu de la piété des Chrétiens d’Alexandrie. Au IXe siècle, le corps de Saint Marc fut transporté à Venise, dans la fameuse basilique qui lui est dédiée.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Basile, évêque de Parion, confesseur (VIII°) ; saint Artémon, prêtre de Laodicée, martyr à Césarée (303) ; saint Zenon, évêque de Vérone (vers 371) ; sainte Amphise, vierge (801) ; saint Tétrice, évêque d’Auxerre, martyr (707) ; saint Constantin, évêque de Gap (529) ; saint Florentin, abbé à Arles (533) ; saint Erkembode, évêque de Thérouanne (714) ; saint Basile, évêque de Riazan (1295).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Saint Basile vécut au temps de la persécution de Léon l’Arménien (813-820) contre les saintes icônes. Élu évêque de Parion, en Hellespont, à cause de ses vertus, il refusa de se soumettre aux pressions des agents de l’empereur et passa tout le reste de sa vie en exil, fuyant de lieu en lieu pour y défendre la tradition des saints Pères. Il mourut en paix et remporta au ciel la couronne des confesseurs de la foi.