Homélie de Père André sur la Sainte Rencontre

Mercredi 2 février 2022, fête de la Sainte Rencontre de Notre Seigneur Jésus-Christ

Lectures du jour, à la Divine Liturgie : Hb 7,7-17 ; Lc 2,22-40.

Comme on le chante dans le tropaire de la fête, qui sera repris durant la période d’après-fête, le vieillard Syméon reçoit dans ses bras le Christ, Libérateur de nos âmes, là où on ne pourrait voir qu’un simple nourrisson, être humain parmi d’autres. Mais un petit groupe de personnes, faisait partie de ce que l’on appelle le reste d’Israël. Ce reste attendait la venue du Messie. Parmi eux se trouvent la Mère de Dieu, son époux saint Joseph, ou encore la prophétesse Anne dont il est question à la fin de la lecture. Aidés sans doute par Syméon, ils L’ont entrevu en la Personne de l’Enfant-Dieu, apporté ce jour-là dans le Temple, pour accomplir le rituel de la Loi de l’Ancien Testament. Ce rituel, auquel le Christ Se soumet sans en avoir besoin, est rappelé dans les lectures bibliques de l’office de Vêpres.

Cette fête s’appelle aussi Chandeleur, car en Occident une tradition fait porter des cierges allumés, en l’honneur du Christ, Vraie Lumière reçue par Syméon.

Le texte de l’Evangile du jour nous apprend que Syméon, très avancé en âge, a été inspiré par l’Esprit Saint ce jour-là pour venir au Temple et y rencontrer Celui qui allait délivrer Israël et l’humanité entière.

Quelques strophes des Matines (précisément : la 5e ode du canon) comparent l’événement de la Sainte Rencontre avec ce qui est arrivé, quelques siècles auparavant. Se tenant dans le Temple, le prophète Isaïe a eu une vision de la gloire de Dieu (Is 6, 2e lecture des Vêpres). Les textes liturgiques interprètent cet épisode de l’Ancien Testament en ajoutant qu’Isaïe a vu le Dieu incarné. Et comme le prophète se déclare impur, un ange vient lui purifier les lèvres avec un charbon ardent qui brûlait sur l’autel. Les textes liturgiques comparent cet événement avec ce qui arrive ici à Syméon : celui-ci reçoit dans ses bras le Christ en Personne. Comme un charbon, reçu des pinces que sont les bras de la Mère de Dieu, le Christ purifie le vieillard et comble son attente de Dieu.

Le rapprochement entre Isaïe et Syméon montre l’importance de la fête du jour. Comme le prophète Isaïe, se sachant impur, reçoit de l’ange une purification qui le rend capable de voir Dieu, pour proclamer ensuite sa gloire, ainsi le vieillard Syméon reçoit le Christ, et non plus une préfiguration. Il avait attendu de longues années pour accueillir le Christ annoncé par les prophètes, et depuis lors, Le Christ en S’incarnant S’est rendu accessible aux hommes, non plus dans les bras comme la Toute Sainte ou Syméon qui L’ont porté, mais en Lumière véritable, et aussi Nourriture, Charbon ardent qui nous purifie, nous transforme de l’intérieur et nous sauve. Le Christ immortel et ressuscité, nous communique également l’immortalité et la Résurrection.
Lorsque la communion est terminée, à la Divine Liturgie, nous proclamons la parole de l’Ange entendue par Isaïe : « Ceci a touché tes lèvres, ta faute est effacée, ton péché est pardonné » (Is 6,7) ; là et ailleurs, le précieux Corps du Christ, dont nous recevons une parcelle, est comparé à un charbon ardent.

Il nous est très important de comparer ce qui s’est passé avant la Venue du Christ, ici la vision d’Isaïe, avec les événements de l’Incarnation, rapportés dans les Evangiles, comme la Rencontre fêtée en ce jour. Grâce à la prophétie d’Isaïe, nous comprenons comment l’Incarnation a d’abord été entrevue et préparée, ce qui nous permet de découvrir quels bienfaits nous apporte le Christ, qui comme pour Syméon vient combler toute attente et finalement accorder à tout le genre humain la Résurrection.